AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782330073176
290 pages
Actes Sud (01/02/2017)
3.86/5   104 notes
Résumé :
C’est sous le double signe de la musique et d’un questionnement sur les racines du mal que Jaume Cabré a composé ce «Voyage d’hiver». On y découvre les aventures picaresques d’un apprenti joaillier anversois, la partition “démoniaque” sortie de l’âme torturée de l’un des fils de J.-S. Bach, ou encore l’enfer de Treblinka qui transforme un enfant de neuf ans en assassin. La plupart de ces nouvelles témoignent ainsi de l’inclination de l’auteur pour ce creuset fécond ... >Voir plus
Que lire après Voyage d'hiverVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
3,86

sur 104 notes
5
9 avis
4
9 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis
Une première rencontre saisissante avec Jaume Cabré, avec la première nouvelle et les premières pages de ce "Voyage d'hiver", peut-être aussi dû au fantôme de Schubert qui les hante.....un pianiste en concert qui bouscule tout, en commençant par jouer le dernier morceau du programme, la sonate D960 que Schubert composa déjà à l'agonie, pour enchaîner et terminer par l'oeuvre d'un quasi inconnu de la musique moderne....face à un public sous choc....
Une deuxième nouvelle, "Le testament", une chute aussi vertigineuse pour Agusti, le protagoniste que pour nous lecteurs.......
Et que dire d'Oleguer, de "L'Espoir entre les mains", ex-facteur d'orgue qui depuis douze ans attend dans sa cellule de prisonnier des lettres d'une certaine Celia , décide de s'évader pour s'enquérir de son silence, et surprise....
Ou de " Deux minutes", une ellipse narrative de deux minutes, le temps de commettre un adultère, d'acheter un diamant de deux cent deux virgule trois carats, de prendre un repos pour fumer une clope.....le temps que le mari rentre à la maison......
Et de l'Adria au pyjama rose de "Poussières", qui aurait pû être l'homme de ma vie, et dont j'aurais été un de ses nombreux vieux livres voués à l'oubli, que Victoria dépoussière,("Le premier jour, quand il avait ouvert la porte avec ce manque d'intérêt qu'il manifestait pour tout ce qui n'était pas un livre, il lui avait demandé son âge"). et qui nous révèle le pourquoi de sa lubie de collectionneur.....

Au total quatorze nouvelles aux sujets très divers . Un voyage à travers le temps et lieux divers à l'ombre des côtés obscurs de la Vie (le mal, le malheur, le mensonge, la mort....) , avec la musique et des références au "Voyage d'hiver" de Schubert en toile de fond. Des chutes vertigineuses souvent inattendues aussi bien pour nous que par les personnages concernés. Et un jeu de puzzle; plusieurs des récits étant reliés entre eux par des fils plus ou moins évidents, on peut y déchiffrer les bribes d'un roman polyphonique. Ainsi avec la dernière nouvelle il achève son voyage en revenant à son point de départ.


Je ne lis pas en catalan, mais la traduction me laisse entrevoir une prose insolite, simple et naturelle. En apparence rien de trop travaillé , pourtant Cabré affirme, "– La réécriture est constante. Quand je découvre de nouvelles possibilités narratives, je les travaille avant même de savoir si elles auront leur place avec le reste du matériel narratif "-, mais efficace, précise et surprenante, qui bouleverse tous les codes de narration. Que l'auteur soit philologue de profession, -une personne qui étudie la progression d'une langue à travers celle de sa littérature-, lui confère je pense cette aptitude naturelle à jongler entre ces divers formes narratives, dont certaines très originales.
Une première rencontre avec un auteur qui m'a subjuguée au départ mais après les sept premiers récits m'a laissée un peu perplexe. Je ne sais que penser de certaines nouvelles comme "Ballade" et "Je me souviens ", qui sont trop cruelles à mon goût pour en tirer un certain plaisir et "Finis Coronat Opus" qui m'a prise au dépourvu, avec son style de narration rappeur,sur fond de litanies. Quand à "Plop" c'est du Quentin Tarantino en prose, dur à lire. Un large éventail de style narratif, à l'humour trés particulier; "La Trace" qui en déploie un maximum est amusant mais là aussi un peu fort à mon goût, car il pousse le bouchon trop loin avec les Norvégiens.


Donc mon enthousiasme du début s'est un petit peu éteint vers la fin.....avis mitigé.
Mais lisez-le, c'est intéressant, déroutant, parfois un petit peu trop pour moi, qui aime pourtant l'insolite.Faudrait peut-être lire Cabré autrement, avec une autre perspective, plus entre les lignes.....

".....la vie n'est pas le chemin, pas même la destination, seulement le voyage, et quand nous disparaissons c'est toujours à la moitié du trajet, quel que soit le lieu."

Commenter  J’apprécie          797
Voyage d'hiver est un recueil de quatorze nouvelles de Jaume Çabré, Elles sont toutes reliées entre elles par un fil conducteur de la musique. Jaume Çabré nous confie dans son épilogue qu'il a démêlé les secrets de chaque histoire. C'est ce que l'on ressent à lire ces nouvelles qui portent en germe le chef d'œuvre que sera Confiteor.
La musique omniprésente de Schubert, de Bach mais aussi des musiques contemporaines. L'analyse de l'introspection des personnages, le pourquoi du mal, la folie et la destruction de l'homme par l'homme.
Mais ces nouvelles sont aussi un chant d'amour souvent impossible à garder incarnée notamment dans la dernière nouvelle qui a elle seule mérite la lecture de Voyage d'hiver.
"C'est que....j'ai peur de me retrouver avec un bonheur entre les mains. Il me brûle, j'ai une peur panique qu'il explose."
Commenter  J’apprécie          366
De bonnes nouvelles de Catalogne…

De bonnes nouvelles de l'auteur catalan Jaume Cabré, en ayant une pensée pour les Catalans qui vivent et subissent les déchirements d'une situation politique difficile.

Des nouvelles qui ne traitent pas de l'actualité puisque ce sont des textes écrits entre 1982 et 2000.

Des nouvelles de musique et de grande peinture, de Schubert et de Rembrandt.

Des nouvelles variées, tantôt tendres ou déchirantes, avec même des bouts de thriller meurtrier.

De bien bonnes nouvelles…
Commenter  J’apprécie          341
Quel tour de force que d'écrire des nouvelles sur tant de sujets et de tons différents et de les relier malgré ces différences par la présence de l'art (musique, littérature ou peinture — on sent que Cabré est un amateur) et par des clins d'oeil quand il fait entrer le protagoniste d'une nouvelle dans l'autre et vice-versa. Quand j'ai compris que le processus était récurrent, j'ai adoré trouver ces allusions qui sont un peu comme les cailloux du petit Poucet, des balise pour nous guider, et qui laissent entendre que d'une façon ou d'une autre, nous sommes tous reliés les uns aux autres. Une seule nouvelle m'a perdue dans la complexité des relations entre les personnages. (J'ai lu la plupart de ces nouvelles lors de voyages en métro et peut-être n'étais-je pas assez attentive…mais j'aimerais savoir si d'autre lecteurs ont eu cette même sensation.) J'ai adoré aussi retrouver certains personnages de Confiteor, même s'ils ne sont pas tout à fait les mêmes. J'y vois aussi une marque d'attachement de l'auteur pour son lectorat, un petit aparté comme pour lui dire « Vous me suivez toujours ? »
Selon moi, Jaume Cabré est un auteur contemporain majeur encore trop peu connu… L'excellente traduction d'Edmond Raillard me permet de le découvrir. Je me promets de continuer l'exploration de son oeuvre sous peu.
Commenter  J’apprécie          230
Polyphonique et d'une tonalité inattendue !

Un voyage d'hiver qui ne me laisse pas de glace mais dont la mélodie m'a paru déconcertante ; assez interloquée par cette lecture, quatorze opus aux ambiances d'apparence hétéroclite, j'ai nettement préféré "Confiteor" ma première découverte de l'auteur.

Le début m'a bien plu mais j'ai eu quelques difficultés à rester attentive jusqu'à la fin, j'avoue avoir même survolé certaines des nouvelles composant ce "Voyage d'hiver".

Avec des liens entre elles, par touches plus ou moins évidentes, ces nouvelles m'ont semblé un labyrinthe de désespoirs, une atmosphère en mode mineur, mêlant les paradoxes du contrepoint, les espoirs déçus, les âmes tourmentées, les douleurs universelles, de différentes manières et à travers les époques ; la musique, les sons, la théorie musicale, l'harmonie, la beauté de l'art, autant de points les reliant.

Peut-être trop de subtilités m'ont échappé pour pleinement apprécier.
Donc un peu déçue et refroidie si je puis dire ! par ce Voyage d'hiver, malgré la qualité indéniable de l'écriture et la variété des nuances.
Un roman qui, par sa référence à Schubert, et à la musique en général, aurait pu me plaire davantage.

Néanmoins, la musique, la peinture et la littérature, émergent de ces histoires comme une consolation.

"Quiconque aime la musique ne peut jamais être tout à fait malheureux" (Schubert).
Commenter  J’apprécie          1912


critiques presse (2)
LaLibreBelgique
16 mai 2017
Il parcourt le temps et l’espace avec des histoires qui interrogent autant la beauté et l’art que le mal.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaCroix
17 mars 2017
Monumental romancier universel, le Catalan Jaume Cabre publie un recueil de quatorze nouvelles énigmatiques, musicales, électrisantes.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
- Tu sais pourquoi ? (il lit tous ces livres) dit M. Adrià dans son pyjama rose, reprenant la conversation interrompue sur le palier, sept cent douze livres plus tôt.
- Non. Aucune idée.
- Parce que je poursuis la sagesse...Parce que la sagesse est timide et qu'elle aime mettre des obstacles pour qu'on la laisse tranquille. Je poursuis cette inconnue qui se cache toujours...
- Où ? [..]
- Dans l'apparente médiocrité.

POUSSIÈRE
Commenter  J’apprécie          230
Les dernières rédactions, les nouvelles versions de la plupart des quatorze nouvelles, m'ont apporté de nombreuses surprises. La plus spectaculaire est peut-être le constat que dans la vie toutes les choses sont en rapport les unes avec les autres. Je pensais que j'étais en train d'élaborer un recueil de récits totalement indépendants, car les atmosphères de chaque histoire réclamaient cette indépendance à grands cris. Mais le seul fait de les travailler, pendant ces derniers mois, dans une même durée, m'a permis de voir les fils, certains secrets et d'autres plus évidents, qui les relient tous entre eux. J'ai commencé à connaître, et d'une certaine façon à aimer, des personnages qui existaient bien qu'ils ne jouissent pas des mêmes avantages que les personnages de roman : car vivre dans une nouvelle, c'est comme passer toute sa vie dans un de ces hôtels japonais dont les chambres ressemblent à des caissons de décompression pour plongeurs. Mais ce n'est qu'une apparence. Les personnages des nouvelles, comme leurs histoires, se fondent beaucoup sur ce qu'on n'a pas pu dire d'eux, mais qui est là.
Commenter  J’apprécie          50
Je crois que le lecteur, quand il lit des nouvelles, doit être plus actif que lorsqu'il lit un roman. L'espace limité auquel je fais allusion précédemment oblige l'auteur à omettre, à supposer connues bien des vies antérieures, à résumer d'un trait toute une description morale ou physique......L'écrivain doit aiguiser son inventivité, mais le lecteur aussi. L'écrivain suggère le milieu, les curriculums, les paysages, l’atmosphère, et le lecteur les complète par sa lecture. Et comme on ne peut pas faire tout entrer, physiquement dans une nouvelle, l'écho que celle-ci produit, le souvenir de lecture vient compléter à l'intérieur de chaque lecteur la dimension morale de chaque nouvelle, à supposer qu'elle ne ait une.
Commenter  J’apprécie          80
Mais le destin est ainsi : il ne raconte pas toute l'histoire, seulement le fragment qui lui convient et, afin de vous induire en erreur, il cache le reste avec un petit rire équivoque.
Commenter  J’apprécie          282
Alors, il comprit que c'était sans espoir, qu'il serait incapable de quitter Vienne, que la vie n'est pas le chemin, pas même la destination, seulement le voyage, et quand nous disparaissons c'est toujours à la moitié du trajet, quel que soit le lieu,
Pour son malheur, ce qui lui était échu, c'était un très dur voyage d'hiver, qui avait laissé son âme entièrement dévastée.
Commenter  J’apprécie          100

Videos de Jaume Cabré (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jaume Cabré
Les livres cités dans l'émission par Mikaël : - le Soleil des Scorta de Laurent Gaudé aux éditions Actes Sud - En attendant Bojangles d'Olivier Bourdeaut aux éditions Finitude - La Comédie Humaine de Balzac (Pléiade) - Confiteor de Jaume Cabré aux éditions Actes Sud - La Cantique de l'Apocalypse Joyeuse d'Arto Paasilinna chez Folio
Les mille MERCIS du libraire de caractère : "À l'équipe de la Grande Librairie au nom tous les libraires indépendants, à Virginie, ma chérie qui m'a suivi dans cette folie et qui déchire tout dans l'ombre depuis plus de 10 ans, à Audrey et Rémy, qui reviennent chaque matin avec leurs lectures, leurs conseils et leurs blagues irremplaçables et à tous les clients qui font partie de cette famille qui s'agrandit et qui nous donnent une force incroyable ! Vive les livres !"
+ Lire la suite
autres livres classés : nouvellesVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (248) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature espagnole au cinéma

Qui est le fameux Capitan Alatriste d'Arturo Pérez-Reverte, dans un film d'Agustín Díaz Yanes sorti en 2006?

Vincent Perez
Olivier Martinez
Viggo Mortensen

10 questions
95 lecteurs ont répondu
Thèmes : cinema , espagne , littérature espagnoleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..