AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782351785744
160 pages
Gallmeister (30/03/2017)
3.87/5   110 notes
Résumé :

Séduit par la troublante Phyllis Dietrichson, l'agent d'assurance Walter Neff conspire avec elle le meurtre de son mari après lui avoir fait signer une police prévoyant une indemnité pharaonique en cas de mort accidentelle. Evidemment, la compagnie d'assurance va suspecter la fraude, mais Walter et Phyllis sont intelligents, déterminés et totalement sans scrupules. Le crime parfait existe-t-il ? Peut-on vraiment échapper à une vie rangée pour éprouver le... >Voir plus
Que lire après Assurance sur la mortVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,87

sur 110 notes
5
6 avis
4
14 avis
3
8 avis
2
0 avis
1
0 avis
Un classique du roman noir? Pour moi plutot un classique de la “pulp literature", des “romans de gare".

Classique parce qu'il surpasse le genre et se detache du lot.

Classique parce que deux ans apres “Le facteur sonne toujours deux fois” Cain recidive avec une trame du meme genre et en fait un prototype etalon, un schema exemplaire que d'autres auteurs de pulp et de noir s'empresseront de copier: une “femme fatale” veut se defaire de son mari pour heriter son argent ou vivre un amour de passage, s'acoquine avec un homme faible ou qui se croit tres fort, et fera avec lui une descente aux enfers programmee d'avance. C'est la femme fatale qui est indispensable dans ce sous-genre, pas l'enqueteur, le policier ou le truand, et Cain est un de ses premiers et de ses meilleurs exposants.

Classique parce que le narrateur est l'assassin et toute l'histoire est racontee de son point de vue, ce qui paradoxalement peut amener le lecteur a ressentir de l'empathie envers lui bien qu'en aucun moment il ne nie ses intentions criminelles.

Classique parce que la demarche de l'enqueteur n'est que supposee ou percue par l'assassin et de toutes facons n'a aucune importance. Demasquer le ou les assassins? Comprendre ses ou leurs mobiles? Decouvrir comment ils ont agi? Aucune importance. Ici il s'agira de rendre compte peu a peu de la puissance de nuisance de la femme fatale. Pour tous autour d'elle comme pour elle-meme.

Classique parce que Cain excelle a rassembler en peu de pages beaucoup des constantes typiques du genre noir (qui deviendront apres lui constantes typiques): une cupidite sans bornes; une capacite de mentir, de mystifier, de pigeonner, illimitee; une misogynie qui va de pair avec des passions bouillonnantes; une vision desesperante de la condition humaine dans une societe organisee et regentee cyniquement. le tout servant a creer un climat oppressif.

Classique par sa critique du capitalisme a travers la denonciation des agissements des compagnies d'assurances. Critique qui deviendra aussi avec le temps une des constantes du polar noir.

Classique enfin surtout parce qu'a la place d'une action trepidante, Cain met en place une sorte de jeu de strategie, privilegiant la planification, le deploiement, et le denouement de l'action.

Et la fin, classique? Etonnante ou esperee, fatidique, la fin prend figure de chatiment divin, oeuvre des cieux ou des tenebres.

Bon, c'est pas tout, ca, ce qui est vraiment classique c'est le film qu'en a tire Billy Wilder en 1944. Si mes souvenirs ne me trompent pas, le film est meilleur que le livre. Mais le livre vaut quand meme une lecture.
Commenter  J’apprécie          560
Publié en 1936 et ré-édité aux éditions Gallmeister, « Assurance sur la mort » est un petit bijou de concision et d'humour noir. L'intrigue rondement menée, le style sans fioritures de l'auteur dissimulent la véritable ambition du roman, une plongée aux coeurs des ténèbres de l'âme torturée de la troublante Phyllis Nirdlinger.

L'agent d'assurance chevronné Walter Huff rend visite à une potentielle cliente, la séduisante Madame Nirdlinger. Cette dernière lui soumet le projet de souscrire une assurance vie pour le compte de son mari, sans prendre le soin d'en informer l'intéressé. Walter Huff en a vu d'autres, et détecte aussitôt la tentative de fraude à l'assurance que la femme fatale est en train d'échafauder.

Et pourtant, séduit par l'appât du gain, la sensualité vénéneuse qui émane de Phyllis, et la beauté formelle de l'anarque parfaite, Walter décide de devenir le complice de l'épouse sans scrupules. Il lui soumet le plan idoine, qui permettra de toucher la généreuse prime allouée par l'assurance, tout en déjouant la sagacité des enquêteurs qui ne manqueront pas de tenter de déceler une éventuelle escroquerie.

Si les deux complices deviennent rapidement amants et si le plan diabolique imaginé par Walter semble magistral, les rouages de la machination issue de la longue expérience d'agent d'assurance du narrateur vont pourtant se gripper. Et tout en levant peu à peu le voile sur la véritable nature de Miss Nirdlinger, le roman noir de James M.Cain va emporter les deux amants machiavéliques dans un tourbillon multipliant fausses pistes et véritables surprises.

« Assurance sur la mort » dont la notoriété doit sans doute au film éponyme de Billy Wilder sorti en 1944, semble de prime abord un roman caustique et ironique, qui repose sur un renversement de paradigme : un agent d'assurance expérimenté, habitué à détecter les fraudes à l'assurance, décide de monter lui-même et à son propre profit le plan parfait.

Et pourtant, à l'instar de son narrateur, James M.Cain brouille lui aussi les pistes. le roman recèle ainsi une noirceur et une profondeur insoupçonnées, qui se nichent au creux de la psyché torturée de la ravissante Phyllis Nirdlinger, et se transforment peu à peu en un authentique voyage au bout de l'enfer.

Commenter  J’apprécie          3815
Comment réussir une parfaite arnaque aux assurances ?
En étant agent d'assurance soi-même, tout simplement !

C'est en tous cas ce que pense Walter Neff lorsqu'il rencontre la troublante Phyllis Dietrichson.
Ensemble, ils décident d'assassiner le mari encombrant ce qui leur permettra d'encaisser le chèque de sa police d'assurance qu'ils auront préalablement pris soin de lui faire signer.
On se retrouve rapidement confronté à des personnages immoraux, manipulateurs, parfaitement brossés par l'auteur.

Walter orchestre tout jusqu'au moindre détail, anticipant les réactions et les interrogations de sa compagnie d'assurance.
Ce couple infernal est au fond très attachant, j'ai adoré les détester, je me suis surprise à espérer une totale réussite de leur folle entreprise, leur permettant de vivre d'amour et d'oseille pour le restant de leurs jours.

Si comme moi vous flashez sur la somptueuse couverture des Editions Gallmeister, foncez, vous ne serez pas déçus.



Commenter  J’apprécie          430
James M. Cain, l'auteur de l'inoubliable chef d'oeuvre du roman noir "Le facteur sonne toujours deux fois" propose aux lecteur amateurs de ce type de littérature ce recueil intitulé en anglais "Three of a kind" qui recèle trois petites pépites : "Carrière en do majeur", "Faux en écritures" et enfin "Assurance sur la mort". Ecrites durant la guerre pour les deux premières, "Assurance pour la mort" datant de 1935, ces trois longues nouvelles publiées en 1944 aux Etats-Unis et en 1948 en France situent leur intrigue durant la grande dépression des années 30 et apportent des témoignages intéressants sur cette époque troublée et difficile pour nombre de gens. Elles traitent aussi toutes les trois de ce qu'un homme est capable de faire et jusqu'où il peut aller sous l'emprise de la passion amoureuse pour une femme qui le manipule souvent. La première, "Carrière en do majeur" est la plus légère. C'est l'histoire d'un homme, très épris de son épouse, une femme snob et prétentieuse qui s'imagine un talent de cantatrice mais qui n'en a que les caprices, qui découvre, par l'intermédiaire d'une véritable artiste, qu'il possède, pour sa part, une belle voix de baryton et qu'il pourrait faire carrière à l'Opéra. La deuxième nouvelle, "Faux en écritures" est plus sombre, plus dramatique. Un directeur de banque s'éprend de la femme d'un employé qui a détourné plusieurs milliers de dollars. Par amour pour celle dont il n'arrive pas vraiment à savoir si elle se joue de lui ou pas, il accepte de prendre le risque de se ruiner pour masquer l'indélicatesse financière du mari et sauver l'honneur des enfants du couple. Enfin le dernier et le plus célèbre des trois récits penche vers le plus noir des destins et la mort. Un agent d'assurance, qui tombe sous le charme vénéneux de l'épouse d'un de ses clients, accepte de participer au plan machiavélique ourdi par la femme pour tuer son mari et toucher la double indemnité prévue par la police d'assurance que le deux amants s'arrangent à lui faire signer sans qu'il s'en rende compte. L'adaptation cinématographique (dont la fin diffère assez largement de la nouvelle) faite par Billy Wilder en 1944 avec Barbara Stanwyck, en femme fatale blonde, et Fred MacMurray, habitué à jouer des personnages sympathiques, indolents et insouciants, s'appuie sur ce scénario solide et ces comédiens à contre-emploi pour devenir l'un des meilleurs films noirs de l'histoire du cinéma.

Ces trois nouvelles, au style concis et rythmé, écrites à la première personne, procédé qui me permet personnellement de pénétrer à fond dans l'histoire en m'identifiant plus facilement au personnage, mettent en scène des hommes ordinaires, pris dans des spirales infernales et dont les destins basculent à partir du moment où l'amour fond sur eux à la vue d'une silhouette aguichante, transpercés par les flèches empoisonnés de Cupidon. Ce qui permet à François Guérif de dire que James Cain est l'écrivain qui a transformé les "crime stories" en histoire d'amour. Certainement que cette analyse devait plaire à l'auteur qui voyait dans ces rapports homme-femme le ressort le plus intéressant de l'intrigue.
Commenter  J’apprécie          120
[N.B. Dans le roman, il est question de Phyllis Nirdlinger et de Walter Huff, noms que j'emploierai ici. La quatrième de couverture reprend peut-être les noms employés dans le film ?]

Dès les premières lignes de ce court roman publié en 1937, un effet de prolepse nous fait comprendre que les choses n'ont pas tourné comme prévu pour le narrateur, Walter Huff, agent d'assurances doué et zélé. C'est en démarchant monsieur Nirdlinger que Walter tombe sous le charme troublant de Phyllis, sa femme et qu'il comprend que celle-ci veut se débarrasser de son mari. Et comme nul n'est meilleur pour assurer tous les risques qu'un agent d'assurances hors-pair, Huff dresse un plan parfait pour assassiner le mari encombrant et toucher une substantielle prime d'assurance avec la veuve. On se croirait dans la série policière « Crimes parfaits » où le criminel croit n'avoir négligé aucun détail et où un enquêteur au flair aiguisé démonte le « crime parfait » et démasque le coupable. Pas de policier ici mais les soupçons – attendus – d'un haut responsable de la compagnie d'assurances et un troublant jeu de dupes : qui est le manipulateur réel ? qui tire vraiment les ficelles ? à qui se fier derrière des apparences qui se révèlent trompeuses ? quelles sombres passions oeuvrent au coeur des protagonistes ?

Autant de questions qui trouveront – ou non – leurs réponses au terme d'un roman à la construction impeccable, à l'écriture précise, aussi froide que le coeur de ses personnages principaux, et qui se permet une fin aux allures fantastiques. La couverture de ce Totem me paraît d'ailleurs très bien choisie ! le livre a été adapté au cinéma par Billy Wilder, avec Barbara Stanwyck et Fred McMurray. James M. Caine est également l'auteur de le facteur sonne toujours deux fois, également transposé au cinéma.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
Commenter  J’apprécie          130

Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Elle habitait au dixième étage, un appartement avec un grand piano et de la musique étalée partout. Elle est venue elle-même m’ouvrir la porte. Je lui ai donné trente ans, mais j’ai découvert plus tard qu’elle en avait deux de moins. Les cantatrices paraissent toujours plus âgées qu’elles ne sont. On sent que ce sont des femmes et non des jeunes filles.
Commenter  J’apprécie          70
- Cinquante mille dollars ?
- Joli, n’est-ce pas ?
- Oh !...
- Voilà, c’est au poil, c’est moi qui vous le dis. Ce n’est pas pour rien que j’ai passé tant d’années dans ce métier, non ? Il faut qu’il soit au courant de cette police, et pourtant qu’il n’en sache rien. Il faut qu’il remplisse une formule pour la demander, et pourtant qu’il ne la demande pas. Il faut qu’il me paie lui-même cette police avec un chèque, et pourtant qu’il ne me la paie pas. UN accident lui arrivera, et pourtant il ne lui arrivera aucun accident. Il prendra le train et pourtant il ne le prendra pas…
- Je ne comprends plus rien…
- Vous verrez. D’abord il faut arranger le coup de la police. Je vais la lui vendre tout en ne la lui vendant pas. Enfin pas tout à fait. Je lui ferai l’article comme à n’importe quel client. Et il me faut des témoins. J’ai absolument besoin que quelqu’un entende mon boniment. Je lui montrerai qu’il est couvert pour tout ce qui concerne la voiture, mais que rien ne le garantit contre ce qui peut lui arriver, à lui. Je lui poserai la question : est-ce qu’un homme n’a pas plus de valeur qu’une automobile ? Je…
- Supposez qu’il souscrive ?
- Qu’il souscrive ? Il n’acceptera pas. Je peux l’amener à deux doigts de le faire, et le tenir là… Je connais mon métier, non ? Mais… il faut que j’aie des témoins. Au moins un.
Commenter  J’apprécie          10
— Et écoutez ça, Walter. Non seulement ils ont validé le contrat sans se soucier une seule seconde de votre note, mais, après que le camion a brûlé avant-hier, malgré cet avertissement qu’ils avaient sous les yeux, eh bien ils auraient approuvé la demande d’indemnisation du type si cet après-midi je n’avais pas envoyé une dépanneuse, fait déplacer l’engin et découvert un tas de copeaux sous le moteur, prouvant qu’il avait lui-même mis le feu.
— Vous l’avez coincé ?
— Oh oui, il est passé aux aveux. Demain matin il plaidera coupable devant le juge, point final. Mais là où je veux en venir, c’est que si vous, rien qu’en voyant le type, vous avez pu avoir des soupçons, comment est-il possible qu’eux n’en aient eu aucun ?
Commenter  J’apprécie          10
De là où j’étais, je ne pouvais pas voir où nous nous trouvions. J’avais même peur de respirer, par crainte qu’il ne m’entende. Elle était censée conduire de façon à ne pas freiner brutalement, ou se retrouver bloquée dans la circulation, ou faire quoi que ce soit qui le pousserait à tourner la tête pour regarder ce qu’il y avait derrière nous. Il ne s’est pas retourné. Il avait un cigare dans la bouche et, bien calé sur la banquette, il le fumait tranquillement. Au bout d’un moment, elle a donné deux brefs coups de klaxon. C’était le signal que nous venions d’arriver dans la rue sombre que nous avions choisie, à environ huit cents mètres de la gare. Je me suis redressé, j’ai plaqué ma main sur sa bouche…
Commenter  J’apprécie          10
J'ai su alors ce que j'avais fait. J'avais tué un homme. J'avais tué un homme pour obtenir une femme. Je m'étais mis en son pouvoir, de sort qu'il y avait une personne au monde qui, si elle me pointait du doigt, causerait ma mort. J'avais fait out ça pour elle, et je ne voulais plus jamais la revoir aussi longtemps que je vivrais.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de James M. Cain (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de James M. Cain
Chaque vendredi matin, Valérie Expert vous donne rendez-vous avec Gérard Collard pour leurs coups de cœur... Voici les références des livres présentés dans l'émission du 21 juin 2019 :
Journal d'un écrivain de Virginia Woolf aux éditions 10-18 9782264030504
Le cahier de recettes de Jacky Durand aux éditions Stock https://www.lagriffenoire.com/146941-...
Ne fais confiance à personne de Paul Cleave aux éditions Livre de Poche https://www.lagriffenoire.com/116455-...
Un employé modèle de Paul Cleave aux éditions Livre de Poche https://www.lagriffenoire.com/15128-r...
Chez les heureux du monde de Edith Wharton, Frédéric Vitoux aux éditions Gallimard https://www.lagriffenoire.com/?fond=p...
Je suis le carnet de Dora Maar de Brigitte Benkemoun aux éditions Stock https://www.lagriffenoire.com/1001840...
Mildred Pierce James M. Cain (Auteur) Livre avec un DVD aux éditions Gallimard https://www.lagriffenoire.com/?fond=p...
Un bref désir d'éternité de Didier Le Pêcheur aux éditions JC Lattès https://www.lagriffenoire.com/136546-...
Bad Man de Dathan Auerbach et Nathalie Peronny aux éditions Belfond https://www.lagriffenoire.com/142091-...
Les fantômes du vieux pays de Nathan Hill et Mathilde Bach aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/122638-...
La culture décontractée !!!!! ABONNEZ-VOUS A NOTRE CHAINE YOUTUBE ! http://www.youtube.com/user/griffenoi... (merci) La boutique officielle : http://www.lagriffenoire.com
#soutenezpartagezcommentezlgn Merci pour votre soutien et votre amitié qui nous sont inestimables. @Gérard Collard @Jean-Edgar Casel
+ Lire la suite
autres livres classés : arnaqueVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (292) Voir plus



Quiz Voir plus

Mildred Pierce, roman de James M. Cain

"Mildred Pierce" est-il paru avant ou après l'autre succès de James M. Cain, "Le facteur sonne toujours deux fois" ?

Avant
Après

10 questions
12 lecteurs ont répondu
Thème : Mildred Pierce de James M. CainCréer un quiz sur ce livre

{* *}