La couverture sépia de ce livre est tristounette, à l'image de la vision que l'on peut avoir du bloc de l'Est des années 1950-60. Quand je l'ai reçu dans le cadre d'une masse critique, je dois avouer que j'ai eu un mouvement de recul. Puis, j'ai jeté un coup d'oeil à la quatrième de couverture qui m'a parue plus engageante, alors je me suis lancée.
Ce qui m'a gênée dans la lecture, c'est le genre indéfinissable du livre bien que sur la couverture apparaisse le mot "roman". On peut en effet avoir le sentiment de lire un roman lors de la narration de la petite enfance de Miklos-Nicolas en Hongrie, tel le passage où il ne retrouve pas son ours en peluche (cf. Citation).
Puis l'auteur semble prendre du recul et regarder évoluer Nicolas- qui ne s'appelle plus Miklos depuis qu'il a quitté la Hongrie pour la France- avec détachement, comme s'il menait une étude sociologique, comme s'il étudiait un cas clinique.
Yves Caldor utilise pourtant le vocabulaire des sentiments mais le lecteur ne se sent pas transporté. En fait,j'ai trouvé le style un peu terne: l'auteur ne parvient pas à faire passer l'émotion que l'on devine pourtant forte lorsqu'il retourne dans son pays natal et découvre son impuissance à retrouver sa langue paternelle.
On a du mal également à ressentir le déchirement entre ses deux cultures (française par sa mère et hongroise par son père): lorsqu'il habitait en Hongrie, il n'avait pas le droit de parler hongrois à la maison devant sa mère, et résidant ensuite en France puis en Belgique, il a oublié la langue de son père.
Vous l'aurez compris, ce livre ne m'a pas laissé une impression marquante.