Que dire de ma déception après le concert de louanges qui a accueilli la collection de ces textes publiés dans l'après-guerre et les années 50 dans des revues et journaux comme Combat ? J'imagine que la nostalgie qui teinte ces «
poussières de la route » y est pour beaucoup.
J'ai donc à mon tour entrepris le voyage, sur les pas de Calet, dans une France qui ne m'avait pas encore vu naître et me réserverait peut-être sa nostalgie pour une époque ultérieure. J'ai découvert sous la plume de Calet une vitrine modeste dont les articles désuets n'offraient que peu de prise à mon imagination. Je suis restée au bord de la route. Les charmes provinciaux de Mende ou de Deauville, les amusements bon enfant de la Reconstruction, le petit peuple laborieux d'ouvriers, de ménagères et de bonnes n'ont pas suscité en moi le tendre amusement qu'ils éveillèrent chez le journaliste et chroniqueur. J'ai eu parfois le sentiment de lire du
Bernard Frank en mieux écrit et en moins égocentrique.
Une exception cependant à mon désappointement, sans doute explicable par mon attirance pour les questions pédagogiques : « Un métier difficile ».