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Danièle Sallenave (Traducteur)François Wahl (Traducteur)Paul Fournel (Préfacier, etc.)
EAN : 9782020251570
286 pages
Seuil (03/05/1995)
3.88/5   1011 notes
Résumé :
Vous, lecteur, vous, lectrice, vous êtes le principal personnage de ce roman, et réjouissez-vous: c'est non seulement un des plus brillants mais aussi un des plus humoristiques qui aient été écrits dans ce quart de siècle. Vous allez vous retrouver dans ce petit monde de libraires, de professeurs, de traducteurs, de censeurs et d'ordinateurs qui s'agitent autour d'un livre. Vous allez surtout vous engager dans des aventures qui vous conduiront chaque fois au point o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (131) Voir plus Ajouter une critique
3,88

sur 1011 notes
Si par une nuit d'été un lecteur vous raconte cette histoire, le croirez-vous ?
N'avez-vous jamais eu envie d'entrer dans un livre ? Vous me répondrez que lorsque vous aimez un livre, vous entrez dedans. Oui, mais entrer, au sens propre, qu'en est-il ?
Les livres sont des rencontres et les livres permettent de faire des rencontres. Ce n'est pas à vous que je vais l'apprendre.
Ainsi il m'est arrivé une étrange aventure durant les vacances estivales qui s'achèvent. En séjour dans les Vosges, je décidai d'aller faire une visite au village du livre, Fontenoy-la-Joûte, à une quarantaine de kilomètres de là où je résidais, un village de 280 habitants qui ne compte pas moins d'une dizaine de librairies. Il y en a même dans des hangars... J'entrai dans l'une d'elle, Les Caractères, avec ma petite liste de pépites glanées sur le fil des commentaires d'une chère amie chroniqueuse de Babelio et la libraire se plut au jeu d'aller fouiller dans les dédales de sa boutique y compris jusqu'au grenier. Elle en trouva quelques-uns pour ma plus grande joie. Je lui évoquai alors ma recherche d'un livre du genre escape game, un livre où le lecteur devient le héros du livre... La libraire malgré sa bonne volonté ne semblait pas posséder ce type d'articles dans son achalandage. Expliquant ma demande, j'évoquai alors mon appartenance à Babelio, j'évoquai un challenge auquel je participais au sein de cette merveilleuse communauté.
Je n'avais pas remarqué qu'une jeune femme était entrée dans la boutique durant ma conversation avec la libraire et nous écoutait. Elle s'approcha de nous, esquissa un geste poli, presque gênée de couper notre échange, me fit un petit signe pour la suivre dans le labyrinthe des étagères. Elle semblait connaître le lieu par coeur. Nous nous retrouvâmes dans le rayon littérature étrangère, progressant jusqu'à la lettre C. Comme si elle connaissait la disposition des livres par coeur, elle sortit d'une seul geste à la fois vif et léger un livre qu'elle me tendit sous mes yeux étonnés avec un sourire ravi : « C'est celui-là qu'il vous faut, Si par une nuit d'hiver un voyageur, d'Italo Calvino. » Je me mis aussitôt à regarder la quatrième de couverture qui évoquait en effet « un livre dont le héros est le lecteur », tandis qu'elle avoua qu'elle fréquentait elle aussi Babelio. Quel est votre pseudo ? me demanda-t-elle. Berni_29. Ah ! Je vous connais. Et vous ? On est peut-être amis... ? Mon pseudo est L. mais je n'ai aucun ami sur Babelio. Aucun abonné, rectifia-t-elle en me délivrant un clin d'oeil complice. Je crois que c'est comme ça qu'on le dit maintenant. Par contre j'aime bien lire vos critiques, j'aime bien vous suivre, ajouta-t-elle, je les apprécie, à part celle de la Horde du Contrevent qui m'a mise en rage. Mais au moins, vous avez exprimé votre ressenti avec beaucoup d'originalité. J'ai même ri, j'adore l'humour... Et elle se mit à rire, d'un rire léger et voluptueux qui me troubla, comme le bruit d'une cascade qui semblait se déverser sur tous les rayonnages de la librairie. Je vous avoue que j'étais un peu gêné, troublé, émoustillé même. Je n'osais pas regarder la libraire, là-bas m'attendant derrière son comptoir... En toute confiance, je pris le livre, la remercia. Elle me dit : j'ai très hâte de connaître votre avis sur ce roman. Je lui répondis que j'espérais pouvoir rédiger une critique dès que je l'aurais lu, peut-être même avant la fin de mon séjour ici. Elle me griffonna alors un numéro de téléphone sur un papier qu'elle me tendit : j'aimerais bien avoir votre ressenti assez vite sans attendre votre critique... Elle disparut alors de la boutique avant même que j'ai pu tenter de poursuivre la conversation.
Le soir, connecté sur mon ordinateur et sur le site Babelio, je retrouvai le profil de L. qui disait peu de chose, un seul livre dans sa bibliothèque, qui était Si par une nuit d'hiver un voyageur et qui figurait d'ailleurs sur son île déserte...
Je me jetai sur les premiers chapitres du roman et je compris très vite que j'avais affaire à un livre hors du commun, dans tous les sens du terme, un roman où les codes traditionnels étaient cassés, avec cependant une architecture particulière, offrant une toute autre logique, liant des fragments de texte comme des récits interrompus d'une écriture classique et fluide, un mécanisme dont je m'appropriai rapidement les nouveaux codes.
Me voilà alors lancé à la poursuite de toutes les ombres qui peuplent à la fois cet indicible roman, celles de l'imaginaire et celles de la vraie vie. Et puis il y avait ce titre, comme une respiration suspendue au-dessus du vide, comme une phrase interrompue... Comme une blessure béante.
Mais d'emblée ce qui m'étonna le plus, fut de découvrir dès le début du roman l'évocation de la rencontre d'un Lecteur et d'une Lectrice dans une librairie, la conversation se faisant autour d'un livre intitulé Si par une nuit d'hiver un voyageur d'Italo Calvino. Et dans le récit, ils se promettaient tous deux de se rappeler pour évoquer leurs ressentis, la Lectrice allant jusqu'à donner son numéro de téléphone au Lecteur. J'étais sidéré. J'avais l'impression d'avoir déjà vécu cette scène à la différence près que « ma » lectrice avait une longueur d'avance sur moi : elle avait déjà lu le livre. Je décidai d'appeler aussitôt L., après tout... ! Je ne reconnus pas la voix au bout du fil. Ce n'est pas L., je suis sa soeur, Lotaria. L. n'est pas disponible. Vous pourriez lui dire de me rappeler ? elle ne sera pas surprise de mon appel. C'est au sujet d'un livre. Je ne sais pas pourquoi je crus bon de me justifier et le regrettai aussitôt. Ma soeur lit trop, dit-elle d'une voix froide. Les femmes qui lisent sont dangereuses. C'est pour cela que je filtre ses appels. Mais aussitôt il y eut un mouvement de voix à l'autre bout du fil et je reconnus alors la voix de L. Alors, vous aimez ? demanda-t-elle d'une voix enthousiaste. Oui, beaucoup, mais je voulais vous évoquer cette étrange coïncidence... Ne croyez pas tout ce qu'il y a dans ce livre, ne croyez pas tout ce qu'il y a dans les livres. Je lui dis que je ne savais pas où j'allais dans cette lecture, que j'allais à tâtons, que ce roman me procurait déjà comme une sensation de vertige, comme si je ne faisais que tomber d'un monde dans un autre. Je le lui dis. Alors elle ajouta : « Lire, c'est aller à la rencontre d'une chose qui va exister mais dont personne ne sait encore ce qu'elle sera. » Elle ajouta : Ce n'est pas de moi, Berni_29, c'est à la page 79 du roman. Je lui proposai alors d'en parler de vive voix en fixant un rendez-vous. Elle accepta à condition que ce soit dans une médiathèque... Et qui croyez-vous vint au rendez-vous ? Ce fut sa soeur. Elle était moins désagréable qu'au téléphone. Ma soeur était indisponible, dit celle-ci. Je connais ce roman aussi bien qu'elle. Nous l'avons lu toutes les deux maintes fois, nous l'avons même lu parfois à haute voix, ensemble, nous répondant d'une phrase à l'autre... Au-delà de ses vertiges et de son apparente incompréhension, ce texte est beau, d'une poésie totalement sublime.
Elle parlait de ce livre et je ressentais la même impression qu'elle.
Un livre façonné par ses mises en abyme.
Un livre aux multiples visages et aux multiples vertiges, crevassé d'abîmes sans fond.
Un livre qui ne cessait de s'interrompre, de rebondir et de recommencer.
Un livre fragmenté comme un puzzle, où le lecteur que j'étais dedans et en dehors du livre cheminait comme un couturier pour tenter de coudre tout cela.
Parfois les livres deviennent des dunes de sables emportées par le vent lorsqu'on les oublie ou qu'on ne prend pas soin d'eux.
Puis elle conclut. Ma soeur donne trop d'importance aux auteurs. Elle voudrait savoir d'où ils viennent, où ils vont, qui ils sont... C'était important pour moi qu'elle ne vienne pas à ce rendez-vous. Elle ne vous aurait pas dit cela... Elle vous aurait dit autre chose...
Le lendemain matin, je fus réveillé par des coups à la porte. J'ouvris, il y avait des hommes devant moi, gabardines noires, chapeaux noirs, visages et silhouettes sombres qui m'ont bousculé. Où est-il ? Qui ? le livre. Quel livre ? le livre que vous lisez en ce moment ? Je lis beaucoup de livres en même temps... Celui de l'Italien ! Je n'oublierai jamais ce visage plein de haine... Ils l'ont trouvé tout de suite sur ma table de chevet et m'ont embarqué aussitôt, avec le livre. Dans la rue, j'ai aperçu en face une voiture à l'arrière de laquelle une jeune femme pleurait, j'ai reconnu L. son visage légèrement penché vers l'avant, ses cheveux défaits, ses yeux noyés de larmes qui n'osaient me regarder.
Ils m'ont tabassé. Ils m'ont dit que l'exemplaire du roman que j'avais en ma possession était un faux. Ils voulaient trouver l'original. Ils m'ont questionné, où je me l'étais procuré... Ils m'ont questionné sans relâche. C'est quoi ce groupuscule auquel vous appartenez ? Lequel ? Babelio. J'ai ri, ils m'ont giflé. En passant de ma cellule au bureau du responsable de cette sorte de milice, j'ai aperçu derrière la vitre d'un autre bureau la libraire qui était interrogée, elle était terrorisée et puis dans un autre bureau il y avait L. le visage tuméfié, ensanglanté, comme si on l'avait frappée, rouée de coups... L'homme qui m'accompagnait me dit comme pour se justifier : « Les femmes qui lisent sont dangereuses. »
Ils ont fini par me libérer, ils m'ont même rendu le livre. Dans la cour de la prison, des livres brûlaient... Dehors L. m'attendait, son visage n'avait aucune séquelle, je ne comprenais rien. Elle m'embrassa sur la joue. Ne crois rien de ce qui existe dans ce livre. Je lui demandai : je voudrais comprendre qui tu es. Une lectrice. Mais nous ne lisons pas la même chose, nous ne lisons pas le même roman. Tu te souviens de ta critique de la Horde du Contrevent ? C'est donc pour cela que tu m'as dénoncé ? Non, je suis de ton côté, j'ai fait semblant d'être de leur côté, pour te sauver, j'étais une infiltrée, ils ne nous auront pas...
Elle chuchota en s'approchant au plus de mon oreille : « Je marche sur des fragments de monde éparpillés dans le vide ; le monde est en train de s'effriter. » C'est à quelle page ? Cherche, me dit-elle. Puis elle se sauva après avoir caressé mon visage comme pour s'en souvenir...
J'ai continué de marcher dans ce roman. N'avez-vous jamais fait cette expérience de mettre deux miroirs face à face et de vous situer au milieu ? Les miroirs se renvoient leur image à l'infini. On voudrait scruter l'un des deux miroirs pour tenter de voir une fin, mais c'est impossible. C'est ce vertige qui est le propre du roman d'Italo Calvino... Ce roman est un kaléidoscope qui fragmente et reconstruit des images, à l'infini.
Je savais que j'allais continuer de marcher dans les pages de ce roman avec beaucoup de surprise, je n'étais pas au bout de mes peines. Un passage m'avait totalement épaté :
« Parfois, il me vient un désir absurde : que la phrase que je suis sur le point d'écrire soit celle que la femme est en train de lire au même moment. L'idée s'empare si fort de moi que je me convaincs que la chose est vraie : j'écris la phrase en hâte, je me lève, je vais à la fenêtre, je braque la longue-vue pour contrôler l'effet de ma phrase dans son regard, le pli de ses lèvres, la cigarette qu'elle allume, le remuement de son corps sur la chaise longue, ses jambes qui se croisent ou qu'elle étend. »
J'étais au bord d'un lac, entouré par les sapins des Vosges. Je poursuivais ma lecture du roman et de temps en temps je notais des phrases pour ma future critique, des phrases qui me venaient à l'esprit et je me disais que ce serait une bonne idée de les mettre dans ma critique. Je les notais dans mon petit carnet à spirales. À plusieurs mètres de moi, une femme en maillot de bain lisait, elle venait de se baigner et à présent elle prenait le soleil, elle lisait un livre et je ne parvenais pas à cette distance à lire le titre, mais j'aurais juré que c'était le même livre que je lisais. Chose étrange, de temps en temps elle allait consulter son smartphone, elle passait de sa lecture au smartphone, de l'un à l'autre, comme on passe d'une rive à l'autre...
J'écrivis sur mon carnet que parfois je me posais cette question. Est-ce que nous passons à côté du monde en lisant, où est-ce une autre manière de nous ancrer au monde, de nous y adosser, en arpentant les pages des livres ? J'ai alors vu aussitôt la femme se redresser. Je savais dès lors que nous étions en connexion.
J'écrivis sur mon carnet que je ne pensais pas que les femmes qui lisent sont dangereuses. Je l'ai vu sourire, je vous jure... Je l'ai vu se détendre devant la beauté du lac où la forêt se mirait. Je l'ai vu se détendre dans sa beauté.
J'écrivis que je pensais qu'Italo Calvino avait écrit ici un roman qui dépassait l'exercice de style, l'expérience oulipienne, même si cela y ressemblait un peu, même si cela était la démarche initiale. Je la vis de nouveau se concentrer sur son smartphone, puis tendre son regard vers le livre tout près d'elle, elle eut un geste familier vers lui comme pour s'en saisir, comme vers un ami, puis revint tout de suite à son smartphone pour continuer de lire les messages que je lui adressais, rien qu'à elle peut-être...
J'écrivis qu'Italo Calvino était un écrivain que je trouvais humble, loin de la figure emblématique qu'on se fait d'un auteur et que tout ici était fait pour célébrer les livres et surtout ceux qui les lisent, les lecteurs, les lectrices... Les faire se rencontrer, se connecter, converser... Dire du bien des lecteurs, nous...
Je l'ai vue de nouveau se détendre...
Ode aux livres. Ode à la liberté. Ode à l'amour forcément.
Ode aux incipits et aux épigraphes.
Ode aux lectures interrompues.
Italo Calvino nous fait croire qu'au-delà de la page, c'est le vide... Parfois je le crois aussi, parfois je ne le crois pas.
La femme alluma une cigarette, son visage sembla se troubler, regarda au loin, vers l'autre rive du lac... J'étais trop loin d'elle pour voir ce qu'il y avait dans ses yeux, comme une eau pâle qui sy reflétait qui n'était plus celle du lac...
Puis j'écrivis qu'une femme lisait ces mots que j'écrivais tout en fumant une cigarette et que ses jambes se croisaient et se détendaient au fur et à mesure que j'écrivais ces mots, que je la trouvais belle, qu'un chagrin peut-être ancien l'étreignait encore... Elle eut alors un sursaut et se retourna, se releva même, balaya autour d'elle le paysage dans lequel j'étais, mais j'étais déjà dans le paysage d'Italo Calvino, j'étais donc invisible, elle ne pouvait pas me voir.
C'est alors que mon smartphone sonna. C'était L. qui me disait qu'elle quittait la région, qu'elle avait supprimé son compte sur Babelio, elle me disait de ne jamais croire à cette histoire que j'avais vécue, elle me disait qu'elle attendait avec impatience la publication de ma critique. Tu parleras de moi ? Oui, lui répondis-je. Elle me répondit : si j'aime ta critique, tu le verras désormais dans les appréciations des anonymes de passage... Les femmes qui lisent ne sont pas dangereuses, sauf contre les barbares... Ou plutôt, oui les femmes sont dangereuses, retiens plutôt cela... Je veux être une femme dangereuse contre le malheur du monde...
Le soir-même j'ai tenté de l'appeler, mais visiblement le numéro ne correspondait à aucun abonné.
Plus tard le soir j'ai poursuivi ma lecture jusqu'au bout. J'ai compris alors le sens de tout ce texte, j'ai vu l'ensemble du puzzle se réunir, j'ai vu la phrase se poursuivre, se couturer, se déplier comme une vague, celle suspendue au-dessus du vide, mais il n'y avait plus de vide. Comme une partition courant vers la note finale. Il ne restait qu'un roman à peine inachevé. Et un texte grandiose qui dépassait tout, devenait grand, plus grand que nous et nous donnait vie et sens à nous lectrices et lecteurs...
J'ai conscience que ce roman pourra autant enchanter les uns que rebuter les autres.
J'ai alors pensé à cette jeune fille qu'évoque Italo Calvino et qui ne cessait de lire durant sa prise d'otage dans cet aéroport. Lire, est-ce une absence au monde ou s'abandonner au monde ?
Si par une nuit d'été un lecteur vous raconte cette histoire, le croirez-vous ?
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Fantastique et étourdissant exercice de style, donnant à lire l'éclatant talent d'un écrivain réussissant le tour de force d'en faire un roman.
Un livre « dont vous êtes le héros » (coucou Bernard) qui, comme chez Cortázar, n'a pas besoin de dés pour être joué.
Evidentes et permanentes mises en abîme, incarnées jusqu'au vertige que représente une histoire, de son début et de ses absences de fins.
Facilité du style, fine caricature, allant même jusqu'à préfigurer le post-exotisme à travers un chapitre révolutionnaire.
Torrent de superlatifs, certes, mais restant au final un exercice de style, rendant certains moments de lectures à la limite du décrochage… lorsque l'attention aurait besoin de suivi, et qu'un manguier devient la page d'après un palmier… on peut déraper…
Reste l'impression éclatante d'un livre indispensable, d'une évidence renvoyant la critique à son petit miroir de poche, rangée dans son coin, sagement.
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Comment écrire et comment décrire ce roman ?
Si j'avais 1/10ème du talent d'Italo Calvino se serait facile.
La 4ème de couverture dit " un livre dont le héros est le lecteur ".
C'est l'histoire d'un lecteur et d'une lectrice, se sont dix récits dans un récit, c'est un labyrinthe où j'ai aimé me perdre, un voyage initiatique à travers l'imaginaire de son auteur.
Ce livre se déguste, se savoure, prenez le temps, découvrez ce paysage aux mille facettes , véritable kaléidoscope de style .
Je ne peux pas vous en dire plus, à vous maintenant de découvrir ce roman.
Si une nuit d'hiver un voyageur vous parle d'Italo Calvino, n'hésitez pas foncez.
merci à FX de m'avoir conseillé ce roman.
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Je suis très perplexe, presque honteuse car je lis ici dans l'ensemble de bonnes critiques de ce roman, or je n'ai pas pu le terminer. Je me suis accrochée pourtant, j'ai fait des efforts, me suis encouragée à poursuivre ma lecture, mais j'ai abandonné à la page 125. C'était trop pour moi. Trop confus, trop compliqué, trop embrouillé, trop intellectuel certainement n'ayons pas peur des mots. Je suis déçue pour deux raisons : je déteste abandonner un livre en chemin (cela est exceptionnel), et j'espérais vraiment avoir du plaisir à découvrir ce Calvino. Je suis passée à côté. Dommage. J'avais tant apprécié sa trilogie "Les ancêtres" (surtout le baron perché). Je reste là sur ma faim, avec un goût amer en bouche. le titre m'attirait "Si par un nuit d'hiver un voyageur", prometteur de superbes découvertes littéraires, mais un roman ne se résume pas seulement à son titre. Je ne remets pas en cause le talent littéraire d'Italo Calvino, l'écriture est bonne, c'est le style du roman qui ne me convient pas. Cette rencontre manquée restera un de mes grands regrets.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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C'est l'histoire d'un Lecteur qui commence à lire le dernier roman d'Italo Calvino, intitulé « Si par une nuit d'hiver un voyageur », mais qui réalise, au bout du premier chapitre, que son exemplaire souffre d'un problème d'édition. Il retourne à la librairie pour se plaindre, choisit un autre livre en échange, et rencontre une Lectrice qui a eu le même problème que lui. Chacun de son côté entame ce deuxième roman et, rebelote, à nouveau un problème d'impression, etc etc...

Au total, on découvre ainsi dix récits, ou plutôt dix débuts de romans qui s'arrêtent chaque fois abruptement. Entre chacun d'eux, douze chapitres « fil rouge » dans lesquels on suit Lecteur et Lectrice, qui vont de découvertes en péripéties entre maison d'édition et séminaire universitaire, et rencontrent des professeurs, des traducteurs, des plagiaires et des faussaires aux quatre coins du monde.

« Si par une nuit d'hiver un voyageur » n'est donc pas un roman, mais un livre fait de fragments de romans, mais aussi de mises en abyme vertigineuses, d'imaginaire kaléidoscopique et de réflexions parfois visionnaires sur tous les plaisirs, métiers et dérives liés au livre : lecture, écriture, traduction, inspiration, plagiat, censure.

Un livre de livres, un méta-livre, une démonstration de style virtuose, à laquelle Italo Calvino a manifestement pris du plaisir, s'amusant à balader le Lecteur et la Lectrice, mais aussi les lecteurs et lectrices qui ne se trouvent pas entre les pages de son livre mais le tiennent dans leurs mains.

La question fondamentale : le lecteur, en l'occurrence la lectrice que je suis, a-t-elle pris autant de plaisir à cette lecture que l'auteur ?

La réponse, vaguement honteuse vu l'engouement majoritaire : non, ou très peu. le début était emballant, mais mon enthousiasme s'est très vite éteint pour se transformer en ennui profond. J'ai tout lu, jusqu'au bout, même si je me demandais à quoi bon lire ces débuts de récits dont je ne connaîtrais jamais la fin.

Trop intellectuel et cérébral pour moi (et pourtant c'est ce que je cherche dans mes lectures : nourrir mon cerveau), ce livre est certes un tour de force, mais il n'a suscité chez moi que des émotions négatives, entre ennui et frustration. Un exercice de style dont le sens et l'intérêt m'ont échappé, brillant mais pas séduisant.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Citations et extraits (190) Voir plus Ajouter une citation
- Lire, dit-il, c'est toujours cela ; une chose est là, une chose faite d'écriture, un objet solide, matériel, qu'on ne peut pas changer; et à travers cette chose on entre en contact avec quelque chose d'autre, qui n'est pas présent, quelque chose qui fait partie du monde immatériel, invisible, parce qu'elle est seulement pensable, ou imaginable, ou parce qu'elle a été et n'existe plus, parce qu'elle est passée, disparue, inacessible, perdue au royaume des morts...
- Ou bien parce qu'elle n'existe pas encore, quelque chose qui fait l'objet d'un désir, d'une crainte, possible ou impossible : lire, c'est aller à la rencontre d'une chose qui va exister mais dont personne ne sait encore ce qu'elle sera...
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Dans la vitrine de la librairie, tu as aussitôt repéré la couverture et le titre que tu cherchais. Sur la trace de ce repère visuel, tu t’es aussitôt frayé un chemin dans la boutique, sous le tir de barrage nourri des livres-que-tu-n’as-pas-lus, qui sur les tables et les rayons, te jetaient des regards noirs pour t’intimider. Mais tu sais que tu ne dois pas te laisser impressionner. Que sur des hectares et des hectares s’étendent les livres-que-tu-peux-te-passer-de-lire, les livres-faits-pour-d’autres-usages-que-la-lecture-, les-livres-qu’on-a-déjà-lus-sans-avoir-besoin-de-les-ouvrir-parce-qu’ils-appartiennent-à-la-catégorie-du-déjà-lu-avant-même-d’avoir-été-écrits.

Tu franchis donc la première rangée de murailles : mais voilà que te tombe dessus l’infanterie des livres-que-tu-lirais-volontiers-si-tu-avais-plusieurs-vies-à-vivre-mais-malheureusement-les-jours-qui-te-restent-à-vivre-sont-ceux-qu’ils-sont. Tu les escalades rapidement, et tu fends la phalange des livres-que-tu-as-l’intention-de-lire-mais-il-faudrait-d’abord-en-lire-d’autres, des-livres-trop-chers-que-tu-achèteras-quand-ils-seront-revendus-à-moitié-prix, des livres-idem-voir-ci-dessus-quand-ils-seront-repris-en-poche, des-livres-que-tu-pourrais-demander-à-quelqu’un-de-te-prêter, des-livres-que-tout-le-monde-a-lus-et-c’est-donc-comme-si-tu-les-avais-lus-toi-même. Sous les tours du fortin, face aux efforts d’interception des livres-que-depuis-longtemps-tu-as-l’intention-de-lire, des-livres-que-tu-as-cherchés-des-années-sans-les-trouver, des-livres-qui-concernent-justement-un-sujet-qui-t’intéresse-en-ce-moment, des-livres-que-tu-veux-avoir-à-ta-portée-en-toute-circonstance, des livres-que-tu-pourrais-mettre-de-côté-pour-les-lire-peut-être-cet-été, des-livres-dont-tu-as-besoin-pour-les-aligner-sur-un-rayonnage, des-livres-qui-t’inspirent-une-curiosité-soudaine-frénétique-et-peu-justifiable.

Bon tu as au moins réussi à réduire l’effectif illimité des forces adverses à un ensemble considérable, certes, mais cependant calculable, d’éléments en nombre fini, même si ce relatif soulagement est mis en péril par les embuscades des livres-que-tu-as-lus-il-y-a-si-longtemps-qu’il-serait-temps-de-les-relire et des livres-que-tu-as-toujours-fait-semblant-d’avoir-lus-et-qu’il-faudrait-aujourd’hui-te-décider-à-lire-pour-de-bon.
Tu te libères en quelques zigzags et pénètres d’un bond dans la citadelle des nouveautés-dont-l’auteur-ou-le-sujet-t’attire. Une fois dans la place, tu peux pratiquer des brèches entre les rangées de défenseurs. Tu les divises en nouveautés-d’auteurs-ou-de-sujets-déjà-connus (de toi ou dans l’absolu) et nouveautés-d’auteurs-ou-de-sujets-totalement-inconnus (pour toi du moins). Et tu répartis l’attraction qu’ils exercent sur toi selon le besoin, ou le désir que tu as de nouveauté ou de non-nouveauté (de nouveauté dans le non-nouveau- et de non-nouveau dans le nouveau).

Tout cela pour dire qu'après avoir parcouru rapidement du regard les titres des livres exposés, tu as dirigé tes pas vers une pile de "Si par une nuit d'hiver un voyageur" tout frais sorti de chez l'imprimeur, tu as saisi un exemplaire, et tu l'as porté à la caisse pour qu'on établisse ton droit de propriété sur lui.

En passant, tu as jeté aux livres alentour un regard douloureux (mieux : ce sont les livres qui te regardent de cet air douloureux qu'ont les chiens quand ils voient du fond des cages d'un chenil municipal l'un des leurs s'éloigner, tenu en laisse par son maître venu le reprendre). Et tu es sorti.
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Prends la position la plus confortable : assis, étendu, pelotonné, couché. Couché sur le dos, sur un côté, sur le ventre. Dans un fauteuil, un sofa, un fauteuil à bascule, une chaise longue, un pouf. Ou dans un hamac, si tu en as un. Sur ton lit naturellement, ou dedans. Tu peux aussi te mettre la tête en bas, en position de yoga. En tenant le livre à l’envers, évidemment.
Il n’est pas facile de trouver la position idéale pour lire, c’est vrai. Autrefois, on lisait debout devant un lutrin. Se tenir debout, c’était l’habitude. C’est ainsi qu’on se reposait quand on était fatigué d’aller à cheval. Personne n’a jamais eu l’idée de lire à cheval : et pourtant, lire bien droit sur ses étriers, le livre posé sur la crinière du cheval ou même fixé à ses oreilles par un harnachement spécial, l’idée te paraît plaisante. On devrait être très bien pour lire, les pieds dans des étriers ; avoir les pieds levés est la première condition pour jouir d’une lecture.
Bien, qu’est-ce que tu attends ? Allonge les jambes, pose les pieds sur un coussin, sur deux coussins, sur les bras du canapé, sur les oreilles du fauteuil, sur la table à thé, sur le bureau, le piano, la mappemonde. Mais, d’abord, ôte tes chaussures si tu veux rester les pieds levés ; sinon, remets-les. Mais ne reste pas là, tes chaussures dans une main et le livre dans l’autre.
Règle la lumière de façon à ne pas te fatiguer la vue. Fais-le tout de suite, car dès que tu seras plongé dans la lecture, il n’y aura plus moyen de te faire bouger. Arrange-toi pour que la page ne reste pas dans l’ombre : un amas de lettres noires sur fond gris, uniforme comme une armée de souris ; mais veille bien à ce qu’il ne tombe pas dessus une lumière trop forte qui, en se reflétant sur la blancheur crue du papier, y ronge l’ombre des caractères, comme sur une façade le soleil du sud, à midi. Essaie de prévoir dès maintenant tout ce qui peut t’éviter d’interrompre ta lecture. Si tu fumes : les cigarettes, le cendrier, à portée de main. Qu’est-ce qu’il y a encore ? Tu as envie de faire pipi ? À toi de voir.
Ce n’est pas que tu attendes quelque chose de particulier de ce livre particulier. Tu es un homme qui, par principe, n’attend plus rien de rien. Il y a tant de gens, plus jeunes que toi ou moins jeunes, dont la vie se passe dans l’attente d’expériences extraordinaires. Avec les livres, les personnes, les voyages, les événements, tout ce que l’avenir garde en réserve. Toi, non. Tu sais que le mieux qu’on puisse espérer, c’est d’éviter le pire. C’est la conclusion à laquelle tu es arrivé dans ta vie privée comme pour les problèmes plus généraux, et même mondiaux. Et avec les livres ? Justement : comme tu y as renoncé dans tous les autres domaines, tu crois pouvoir te permettre le plaisir juvénile de l’expectative au moins dans un secteur bien circonscrit comme celui des livres. À tes risques et périls : la déconvenue n’est pas bien grave.
Donc, tu as lu dans un journal que venait de paraître Si par une nuit d’hiver un voyageur, le nouveau livre d’Italo Calvino, qui n’avait rien publié depuis quelques années. Tu es passé dans une librairie, et tu as acheté le volume. Tu as bien fait.
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Lectrice, tu es lue. Ton corps est soumis à un déchiffrement systématique , à travers des canaux d'informations tactiles, visuels, olfactifs, et non sans intervention des papilles gustatives. L'ouïe a sa part aussi, attentive à tes halètement et à tes trilles. Le corps n'est pas seul, chez toi, objet de lecture: il compte comme partie d'un ensemble compliqué d'éléments, qui ne sont pas tous visibles ni tous présents, mais qui se manifestent à travers des évènements, eux,visibles et immédiats: tes yeux qui s'embrument , ton rire, les mots que tu dis , ta façon de ramasser ou de répandre tes cheveux, de prendre l'initiative ou d'esquiver, et puis tous ces signes qui sont aux confins des us et coutumes, de la mémoire, de la préhistoire, de la mode;tous les codes , tous les pauvres alphabets au moyen desquels un être humain croit à certains moments être en train de lire un autre être humain.

Et toi aussi, Lecteur, tu es un objet de lecture: tantôt la Lectrice passe ton corps en revue comme si elle parcourait une table des matières, tantôt elle le consulte comme pour obéir à une curiosité rapide et bien précise, tantôt elle l'interroge en hésitant et laisse venir une réponse muette, comme si une investigation partielle ne l'intéressait qu'en vue d'une reconnaissance de l'espace beaucoup plus large. Parfois, elle se fixe sur des détails négligeables, peut-être de petits défauts stylistiques, par exemple la forme proéminente de ta pomme d'Adam, ou ta façon d'enfoncer la tête dans le creux de son cou, et elle s'en sert pour établir une marge , une distance - réserve critique ou complicité moqueuse- parfois, au contraire, un détail incidemment découvert est valorisé outre mesure, par exemple la forme de ton menton, ou une façon particulière de mordre son épaule, et elle prend élan sur ce tremplin, parcourt (vous parcourez ensemble ) page après page , de haut en bas, sans sauter une virgule. Toi, cependant, au milieu des satisfactions que tu trouves à sa façon de te lire, à toutes ces citations textuelles de ton objectivité physique, un doute s'insinue . qu'elle ne te lise pas tout entier tel que tu es, mais qu'elle use de toi, qu'elle utilise des fragments de toi détachés du contexte pour se construire un partenaire fantasmagorique, connu d'elle seule, dans la pénombre de sa demi-conscience; que ce qu'elle en train de déchiffrer soit le visiteur apocryphe de ces songes, plutôt que toi.
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Dans la vitrine de la librairie, tu as aussitôt repéré la couverture et le titre que tu cherchais. Sur la trace du repère visuel, tu t’es aussitôt frayé chemin dans la boutique, sous le tir de barrage nourri des livres que tu n’as pas lus, qui, sur les tables et les rayons, te jetaient des regards noirs pour t’intimider. Mais tu sais que tu ne dois pas te laisser impressionner. Que sur des hectares et des hectares s’étendent des livres que tu peux te passer de lire, les livres faits pour d’autres usages que la lecture, les livres qu’on a déjà lus sans avoir besoin de les ouvrir parce qu’ils appartiennent à la catégorie du déjà lu avant même d’avoir été écrits.

Tu franchis donc la première rangée de murailles : mais voilà que te tombe dessus l’infanterie des livres que tu lirais volontiers si tu avais plusieurs vies à vivre mais malheureusement les jours qui te restent à vivre sont ce qu’ils sont. Tu les escalades rapidement, et tu fends la phalange des livres que tu as l’intention de lire mais il faudrait d’abord en lire d’autres, des livres trop chers que tu achèteras quand ils seront revendus à moitié-prix, des livres idem voir ci-dessus quand ils seront repris en poche, des livres que tu pourrais demander à quelqu’un de te prêter, des livres que tout le monde a lus et c’est donc comme si tu les avais lus toi-même.

Esquivant leurs assauts, tu te retrouves sous les tours du fortin, face aux efforts d’interception des livres que depuis longtemps tu as l’intention de lire, des livres que tu as cherchés des années sans les trouver, des livres qui concernent justement un sujet qui t’intéresse en ce moment, des livres que tu veux avoir à ta portée en toute circonstance, des livres que tu pourrais mettre de coté pour les lire peut-être cet été, des livres dont tu as besoin pour les aligner avec d’autres sur un rayonnage, des livres qui t’inspirent une curiosité soudaine frénétique et peu justifiable. Bon. Tu as au moins réussi à réduire l’effectif illimité des forces adverses à un ensemble considérable, certes, mais cependant calculable, d’éléments en nombre fini, même si ce relatif soulagement est mis en péril par les embuscades des livres que tu as lus il y a si longtemps qu’il serait temps de les relire, et des livres que tu as toujours fait semblant d’avoir lus et qu’il faudrait aujourd’hui te décider à lire pour de bon. Tu te libères en quelques zigzags et pénètres d’un bond dans la citadelle des nouveautés dont l’auteur ou le sujet t’attire. Une fois dans la place, tu peux pratiquer des brèches entre les rangées des défenseurs. Tu les divises en nouveautés d’auteurs ou de sujets déjà connus (de toi ou dans l’absolu) et nouveautés d’auteurs ou de sujets totalement inconnus (pour toi du moins).
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Toute sa vie, il a repoussé les limites du roman avec fantaisie et malice. Voici l'histoire d'Italo Calvino, l'un des plus grands écrivains italiens du XXe siècle, né il y a un siècle.
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