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Critique de Lutin82


Le Chevalier Rouge narre la légende arthurienne de manière originale, car nous y suivions les pas de Gabriel (aka Mordred, le fils illégitime du Roi Arthur) qui se dissimule sous les traits du Capitaine, chef d'une troupe de mercenaires d'élite. Il s'illustre avec sa compagnie lors du siège de l'abbaye de Lissen- Carrak, convoitée par le puissant mage Thorn, à la tête du Monde Sauvage.

La Lame Noire débute quelques semaines après cette victoire, la troupe du Capitaine se dirigeant vers la Morée pour honorer un contrat avec son Empereur. Celui-ci se voit trahit par son commandant des Armées, le Duc de Tharke, et capturé alors que Gabriel et ses hommes sont en route. Fort de son contrat, le Capitaine cherchera à restaurer l'ordre dans une Morée au bord de la guerre civile, défaire l'armée Ducale, et survivre aux tentatives d'assassinats.

Miles Cameron s'attache à rendre le monde de la chevalerie avec force et passion. L'auteur est aussi un historien amoureux de cette époque qui participe régulièrement aux reconstitutions historiques fidèles au Moyen-Âge. Évidemment, cette implication se sent tout au long du roman à la fois dans l'ambiance et dans le soin apporté aux détails. Ainsi, à l'instar d'autres écrivains de fantasy précis dans leur restitutions historiques, tel que Guy Gavreil Kay, le lecteur découvre un roman documenté et qui se traduit par une sensation d'authenticité. Cela était vrai dans le Chevalier Rouge, dans La Lame Noire cette impression ne fait que se renforcer. Alors que le premier tome mettait en valeur les techniques militaires de l'époque, ce deuxième volume s'attarde davantage sur les visages d'une vie plus diverse.

Avec la Lame Noire, les interactions entre tribus et espèces sont nettement travaillées, le background est solide et les particularités initiales se transforment en culture propre. Je vise surtout les anecdotiques Jacks du tome 1, et les Irques. Ces derniers (ce sont des elfes) nous réservent une immersion dans un monde proche du féérique, mais un merveilleux corsé, presque gritty qui a des arguments « déstabilisants ». Les incursions dans le Monde Sauvage sont envoûtantes, sanglantes et souvent angoissantes.

Cependant, il n'y pas de relation directe entre ces événements au sein du Monde sauvage et le Chevalier Rouge partie en Morée. Ce ne sont que des étapes préparant un pan de l'histoire avec une menace grandissante. Elle ne sera pas résolue dans ce tome ci….

Les personnages sont une fois encore une des forces du présent tome. le lecteur doit suivre des protagonistes multiples (POV), et des têtes familières : Ghause, le Roi, Désidérata, Jean de Vrilly, Gauwin, Gabriel, Meg, John, Thorn, Peter,… Heureusement, car le nombre est assez conséquent et j'émets des réserves concernant l'introduction des nouveaux. Par exemple, nous faisons connaissance avec Morgan Mortimir dans le prologue, pour le retrouver quelques 200 pages plus tard… Se souvenir de qui il s'agit est une gageure sur le moment. Les personnages féminins sont nombreux sans être cantonné à des rôles de figurantes – un bravo pour les chevaliers féminins qui peuvent être assez viriles ou féminines.

La Lame Noire, roman de fantasy arthurienne, reprend le mythe et ses codes pour mieux les déformer et nous offrir une légende autre, vivante, envoûtante et angoissante. Miles Cameron exploite l'aspect merveilleux et féérique qui émerge du cycle, tout en lui donnant une aura plus sombre et plus âpre. L'univers créé est dense, complexe et recherché avec parfois tant d'énergie et de soin que le texte s'éloigne du roman, cassant le rythme du récit. Les amoureux du cycle arthurien devraient adoré, ainsi que les amateurs d'une fantasy riche, documentée et soignée. En revanche, le lecteur en recherche d'un roman court très typique de la légende ou très rythmé passera son chemin.

Critique plus complète sur mon blog.
Lien : https://albdoblog.wordpress...
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