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Serge Quadruppani (Traducteur)
EAN : 9782757802205
192 pages
Points (20/11/2008)
3.6/5   71 notes
Résumé :
Dans la Sicile des années 40, tout minot qu’il est, Nenè s’interroge : que vont faire les hommes dans cette belle maison près du port, où habitent tant de femmes nues ? Bientôt, au fond d’un grenier, une cousine entreprenante l’éclairera sur le sujet. En grandissant, il deviendra familier de ces dames et bien vite découvrira chez elles, au-delà de la sensualité, des trésors de récits.

Autour de la table présidée par l’austère Signura, avec ses amis Ja... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Ma troisième lecture d'Andrea Camilleri m'a emmené chez Montalbano, mais sans Montalbano.
... Toujours dans l'excellente traduction de Serge Quadruppani qui s'efforce et réussi à nous faire partager ce parler si spécial à la Sicile.
La pension Eva n'est pas sans me rappeler l' Amarcord de Fédérico Fellini et sa profonde nostalgie. Un rêve latin.
Il y a cette ambiance particulière de l'enfance qui s'achève et de l'adolescence avec ses brulures et impatiences.
Il y a ce monde féminin, comme une terre promise dont l'épicentre est ce bordel. Un bordel, comme paradis aux codes et tarifs établis. C'est un temple, avec ses prêtresses qui ne manquent ni de courage , ni de foi ni de bienveillance.
Camilleri nous régale d'insolites portraits de clients et de filles de la Pension.
D' histoires d'amour, aussi, tragiques ou cocasses.
Nené va faire son apprentissage d'homme à la pension Eva.
Bien sûr, c'est la guerre, et les bombes pleuvent. le monde de Nené s'écroule en décombres... Les américains vont débarquer, la vie repartira.
La Pension Eva survivra-t-elle?
Et Camilleri n'oublie jamais de nous faire partager, humer, la savoureuse cuisine sicilienne. Car manger fait partie de la vie.
Décidément, je n'ai pas fini de déguster l'oeuvre d'Andrea Camilleri.
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Histoire d'aérer mon cerveau qui menaçait de détrancanner à la lecture des Fictions de Jorge Luis, j'ai lu cette fantaisie narrative de l'ami Andrea (2006) avec plaisir. C'est un roman d'apprentissage en trois temps. le temps de l'innocence charmant et drôle. Celui des découvertes : de la sessualité mais aussi du fascisme et du théâtre. Et puis celui du désastre, de la faim et de la mort.

Nous sommes à Vigàta, bourg sicilien imaginaire. le petit Nenè (surnom aussi de l'auteur) âgé de huit ans veut savoir ce qui se cache dedans la pension Eva, une petite villa pimpante bien fleurie aux volets verts toujours baissés. Quand son copain Ciccio lui dit qu'on y loue des femmes nues, Nenè en est baba. Heureusement à onze ans sa cousine Angela, la bien nommée, est là pour tout lui espliquer au fond du grenier grâce à des jeux de rôles édifiants. En même temps Nené apprend la mythologie et puis va à confesse où le curé lui révèle le péché.
Plus tard grâce à une ruse digne d'Ulysse mais aussi au père de son copain Jacolino qui gère la pension, il peut partir pour Cythère. Chaque lundi jour de fermeture Jacolino, Ciccio et Néné boivent et mangent des plats savoureux avec les dames qui leur racontent alors des histoires incroyables et miraculeuses avec des personnages insolites. Chaque récit est l'objet d'une mise en scène bouffonne.
Dehors c'est la guerre dans toute son horreur. Les clients de plus en plus nombreux ne font plus « flanelle » et consomment en hâte. Arrivent au bordellu les mutilés, les blessés, les presque morts. A la fin en 1943, les alliés débarquent. La pension Eva a été réduite à un tas de décombres. Ciccio lui offre sa première cigarette. Nenè fête son dix-huitième anniversaire.
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Voici un court roman d'apprentissage mêlant réalité historique , récit documentaire , initiation érotique et fantasmes d'un jeune garçon, Nenè , de son innocence jusqu'à ses dix- huit ans dans la Sicile des années 40.
Une mystérieuse bâtisse située à l'entrée du village l'intrigue .......
Mais que vont faire tous ces hommes dans la belle maison près du port où habitent tant de femmes qu'il entendait rire et parler à voix haute dans une chambre lointaine ?
Tenté de rentrer , vers l'âge de huit ans ,on le pria illico de s'en aller .......
Il joue au docteur avec sa jolie cousine dans le grenier, suit d'un doigt avec gourmandise les contours des dessins de Gustave Doré dans le Roland-furieux de L'Arioste ......
Ou rouge de honte , submergé par un désir lancinant qu'il ne sait pas reconnaître, suivre les contours de sa cousine dont les formes appétissantes le font frémir , gémir à l'intérieur ........
Bientôt viendra le temps où grâce à son ami Jacolino , fils du gérant , il visitera La-pension-Eva où de gentilles filles l'initieront aux plaisirs de la chair .........
La guerre bouleversera tout. Des flots de militaires arrivent à la pension, les filles ne changent plus tous les quinze jours. Entre deux passes on prie, ce bordel apparaît comme un abri hors du temps ........Nenè grandit entre ces femmes et la guerre .......
La découverte de l'amour et du désir s'avèrent prétexte à de nombreuses anecdotes.........sans oublier les horreurs, les bombardements , les destructions, les morts , loin de l'odeur des sardines grillées, de l'air marin et du soleil ........
Nombre d'anecdotes truculentes alliées à une allégresse rêveuse et un realisme magique par temps d'apocalypse permettent d'oublier un temps les larmes de la guerre...........
Le style , mâtiné d'argot , surprenant peut déranger le lecteur . La traduction s'avère un peu maladroite .
Au final , un savoureux roman d'initiation sentimentale et érotique tissé d'humour et de naïveté, de tendresse et de dérision, pétri de personnages attachants , qui permet d'adoucir les réalités de la guerre, au coeur de l'Italie fasciste , grâce au talent de conteur de l'auteur.
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La pension Eva est un roman difficile d'approche : le style, l'écriture et la narration ont rendu ma lecture un peu laborieuse. Il faut dire que le roman est truffé d'argot qui lui donne un coté authentique mais qui n'est pas toujours simple pour le lecteur. J'ai dû relire certains passages plusieurs fois pour être sur de comprendre et puis la multitude de personnage n'aide pas.

Pourtant c'est un excellent roman initiatique ou Nene un jeune homme découvre la sexualité à la pension Eva, une maison close qui intrigue tant le jeune homme. le roman se veut léger mais pourtant le contexte historique des années 40 ou les bombardements sont incessants laisse un sentiment de malaise. On y entrevoit les bombes, les morts, le manque de nourriture et cela fait froid dans le dos.

Les anecdotes des prostitués, la naïveté de Nene font vite oublié cette guerre qui fait rage et on rigole franchement à certains passages. C'était ma première rencontre avec l'auteur et j'ai été surprise. Je reste malgré tout avec un sentiment mitigé et il me faudra lire un autre de ses romans pour m'en faire une opinion plus tranchée.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Ce "bonheur" .."qui me conduisit pour la première fois dans une maison de passe", celui que relate Marcel Proust (dans Autour de madame Swann), Andrea Camilleri le met en tête de chapitre et en fait le sujet de son roman La pension Eva, un "burdellu" dans lequel le jeune Néné va connaitre, avec gourmandise, ses presque premières fois; un "burdellu" qui tient du couvent, car entre deux passes, religion oblige on y prie beaucoup; un "burdellu" comme un abri hors du temps (où se croisent Italiens,Allemands et Américains sans signe distinctif) dont l'insouciance fait oublier les bombardements de la deuxième guerre qui angoissent, blessent,séparent et tuent.
C'est avec beaucoup d'humour et une verve, parsemée de mots italiens succulents(comme "les pâtes ncasciata"), qui frise la naïveté (la langue est volontairement estropiée: "acomença","lémentaire","ezemple") que le narrateur omniscient relate la jeunesse de Néné du moment où sa caressante cousine Angela le plombe en lui révélant qu'il l'a "pitchounette" ("Sainte mère, quel malheur!") jusqu'à la fin de la guerre et perte de l'enfance. Emaillé d'anecdotes truculentes, on rit beaucoup....pour faire passer les larmes.
On apprend avec joie comment le copain Jacolino devient par "miracle" calé en grec et latin grâce à la "Signora Flora", comment la "camarade"Tania au grand coeur transmet des renseignements à un chaste avocat, comment la pieuse Nadia se croit victime hallucinations face à un moine défroqué, comment une femme jalouse stoppe le bégaiement de son coureur de mari,pourquoi l' ange américain tombé du ciel a"une faim de loup,que l'amour peut naître entre des êtres que tout sépare,....mais on apprend aussi que seules la rage et le désespoir poussent aux paris stupides ou aux fantasmes les plus fous pour dire stop à la guerre...car dénonce Andrea Camilleri la guerre est folie!
Petit rappel: Andrea Camilleri, metteur en scène et écrivain italien,n'est venu à l'écriture que sur le tard.
Il a obtenu le prestidigieux prix de poésie Libera Stampa ainsi qu'un prix pour une pièce de théâtre.
Son roman La pension Eva est un pur bonheur, malgré son lourd fond historique, car il montre que l'homme doit avancer, prendre conscience de sa propre violence et essayer de survivre ou de vivre tout simplement en savourant les instants de joie qui lui sont donnés comme celui de retrouver un ami perdu de vue.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
"Inévitablement , cette situation entraîna des conséquences pour la pension Eva.
Non qu'il n'y ait plus de clients , ils avaient même augmenté : la différence était qu'ils " ne faisaient plus flanelle " ...
Ils montaient , consommaient en hâte , payaient , ressortaient .
Ce n'était plus un plaisir , c'était devenu une nécessité , un besoin de se sentir vivant :
Explication : -----Avec la peur de la mort------ augmente l'envie de baiser ..."
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Les saints aussi vont à la pension Eva :
"vous avez vu qu'il est venu à me trouver deux fois pour me mettre à l'épreuve ? Il voulait voir si je maintenais vraiment mon vœu !
La Signura était si émue qu'elle n'aréussissait plus à parler.
-Maintenant, qu'est ce que je dois faire ? demanda à la fin Nadia.
La dame y réfléchit un moment;
-Qu'est ce que tu veux faire ? Rin. Prends-toi l'argent et expédie le à ton frère. Mais maintenant, sors, va à l'église et allume un cierge à San Calo. Un seul, à lui, ça lui suffit largement. Ah, une chose. De c't'affaire, ne dis rien à personne. J'insiste, hein. Est-ce qu'on pourrait raconter aux gens que la nuit, San Calo va trouver une putain au bordel ?",
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Et même les anges :

"Il n'y avait pas de lune , mais des centaines et des centaines d'étoiles qui s'allumaient et s'éteignaient sans arrêt et d'autres qui semblaient des étoiles filantes, des comètes et qui étaient les trajectoires des projectiles, des grenades, des traçantes; elle s'agenouilla, les yeux levés vers le ciel; Puis le halo de lumière farineuse d'un projecteur effaça un instant les ténèbres, disparut. Et elle, en cet instant, le vit. Et même le contempla et l'admira, l'ange. L'ange qui lentement et silencieusement descendait vers la terre, ses grandes ailes déployées sur ses épaules...
... Ambra entendit un grand bruissement et l'ange arriva sur la terrasse, fit une espèce de cabriole, se releva en se libérant en hâte des grandes ailes qu'il enroula...
...Ça c'était un ange qui avait une faim de loup, se dit Ambra. Et non seulement il avait faim, mais il tremblait de froid, nu comme il était. Tiens ! Quelle chose étrange! les anges étaient pareils que les hommes !...
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Elle se retourna, prit quelque chose dans la poche de la robe de chambre, une chose que son père lui avait donnée et qu'elle avait toujours emportée avec elle en la gardant cachée, se dénuda, trafiqua un peu du côté de sa partie femmesque. Ensuite, elle s'étendit sur le lit et dit en riant :
- ouvre les yeux et regarde !
L'avocat ouvrit les yeux et vit.
Attaché par un ruban rouge aux bouclettes de la partie femmesque, il y avait un petit médaillon contenant la photo en couleur du camarade Staline, moustaches, casquette militaire, regard sournois, tout y était.
Lui, la lumière des peuples, le condottiere invincible, le chef absolu et suprême. Lui !
Et on eût dit qu'il était là, à attendre l'avocat, juste devant l'entrée. Et on eût dit qu'il disait aussi : "Camarade, montre-moi de quoi tu es capable!"
Pour faire bon poids, Tania commença à chantonner, bouche fermée, tout bas :
- Avanti popolo, alla riscossa!
Bandiera Rossa! Bandiera rossa !
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Nous tournons maintenant notre plume vers les choses qui paraissent dignes de stupeur : celles qui sont en elles-mêmes remarquables et stupéfiantes pour leur caractère insolite
Gérard Barry, Topographia Hibernica
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Vidéo de Andrea Camilleri
Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy. Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir. Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins. Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤36Abonnez-vous20¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
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la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

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