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Commissaire Salvo Montalbano tome 9 sur 13

Serge Quadruppani (Traducteur)
EAN : 9782266166652
346 pages
Pocket (24/01/2007)
3.81/5   154 notes
Résumé :
La Sicile doit sa notoriété à la splendeur d'un volcan, à la majesté de ses temples et au caractère impitoyable de certains de ses habitants. A ces attraits, il faut ajouter aujourd'hui un personnage hors du commun : le commissaire Montalbano.
Pour la nonchalance, la gourmandise, l'érudition et le flegme, le " dottore " Montalbano n'a pas d'égal. Lui qui déteste les crimes de sang trop faciles à résoudre, le voici, pour sa première enquête, devant l'énigme l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Lire une enquête du commissaire Montalbano, c'est prendre des vacances, retrouver un vieil ami épicurien, bien manger en faisant le tour de toutes les trattorias du coin, faire des balades digestives sur la plage et aller piano.

Montalbano, c'est le commissaire Maigret en version sicilienne ! On ne court pas et on prend la peine de manger des bons petits plats. Sauf qu'il n'y a pas de madame Montalbano et qu'avec sa Livia, c'est pas toujours simple.

Ce roman est en fait un recueil de trois enquêtes, la deuxième étant la "prima" du commissaire dans la petite bourgade de Vigatà.

Le point commun de ses trois enquêtes, c'est qu'il n'y a pas de sang, pas de crimes, pas de cadavres ! Donc, si vous avez une copine qui aimerait lire des polars mais sans violences et bien, fourrez-lui ce roman dans les mains, il est fait pour elle !

Sauf si le fait de tuer, d'une balle dans la tête, un poisson, un poulet, un chien, un âne est considéré comme de la violence… Mais ce seront les seules et vous n'entendrez pas les animaux souffrir.

Trois enquêtes qui ne se ressemblent pas, trois enquêtes totalement différentes mais où le talent de Camilleri prend vie, une fois de plus et où, grâce à sa plume, nous partons en Sicile sans bouger un doigt de pieds de notre canapé.

Dommage que nous ne puissions pas déguster les bons petits plats que le commissaire s'enfile derrière la cravate… Oui, c'est un gros bémol, ça ! Surtout quand on apprécie bien manger et découvrir les cuisines du monde.

Lire Montalbano, c'est découvrir la Sicile d'une autre manière qui n'est pas celle des tour-opérateurs mais qui montre l'envers du décor et les gens tels qu'ils sont, avec leur parler qui sent bon le Sud et ce, grâce au talent du traducteur, Serge Quadruppani.

Anybref, si vous avez envie d'évasion sans devoir faire des tests ou des quarantaines, Montalbano est fait pour vous, à condition de ne pas être à la recherche de courses-poursuites en tout genre car avec notre commissaire, je vous l'ai déjà dit, on va piano, donc on va sano !

Cette lenteur n'est jamais ennuyeuse car l'auteur a réussi à faire entrer la Sicile dans ses romans et ses personnages sont toujours bien décrits, bien typés, recherchés et l'équipe de Montalbano, ce sont des amis que l'on retrouve avec plaisir.

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Andrea Camilleri a inventé un style qui le distingue parmi les auteurs de romans policiers contemporains. La langue, mélange de sicilien et d'italien de la rue mâtiné de trouvailles langagières dignes d'un Louis-Ferdinand Céline ou d'un James Joyce, est admirablement rendue par la traduction (il faudrait plutôt dire la réécriture) de Serge Quadruppani, par ailleurs excellent auteur de romans policiers français. le comportement du héros principal, le commissaire Montalbano, dénote également, par son je-m'en-foutisme érigé en principe de vie, pour ne pas dire sa fainéantise dès lors qu'il s'agit d'autre chose que faire honneur à une belle esseulée, un plat de pâtes ou... une dive bouteille ! La réussite de ses enquêtes, il la doit au hasard ou, assez souvent, à la sagacité de son fidèle adjoint le sérieux Fazio. Autant dire que l'intérêt de l'histoire réside plus dans le décor et les personnages qui l'habitent, que dans cette espèce d'anti-héros qu'est le "dottor" Montalbano. Des trois longues nouvelles rassemblées dans ce volume, celle que je préfère est la seconde, qui donne son nom au recueil, où Montalbano, fraîchement de retour dans sa Vigàta natale, où il vient d'être nommé commissaire, se trouve aux prises avec les Cuffaro et les Sinagra, deux familles mafieuses qui se font la guerre pour le contrôle de la ville. On est plongé dans une réalité sicilienne curieusement absente, ou seulement en filigrane, dans les autres enquêtes du célèbre commissaire. Entre le passage à tabac d'un homme âgé portant lunettes par un représentant de la jeunesse dorée locale, et la jeune Rosanna, qui s'apprête à tuer le juge qui a mis en prison son amoureux, se tissent des liens qui révèlent la face cachée d'une ville que Montalbano croyait pourtant connaître comme sa poche. Les deux autres nouvelles sont également d'un très bon niveau, et les bons mots comme les parties de castagne sont au rendez-vous. Une bonne introduction au petit monde de Don Camilleri…
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Publié en Italie en 2004, La première enquête de Montalbano n'est pas le premier volet des enquêtes du commissaire sicilien mais un recueil de trois longues nouvelles dont une conte l'arrivée du héros de Camilleri dans son commissariat de Vigàta. C'est certainement pour ceux qui, comme moi, ne sont pas des familiers de Montalbano, une bonne porte d'entrée dans l'univers de Camilleri.
Trois nouvelles donc, et trois enquêtes hors des sentiers battus, la première du recueil, « Sept lundis » l'étant tout de même un peu plus que les autres. Il s'agit en effet d'une série de meurtres d'animaux suivant une progression assez particulière, le tueur s'en prenant à des animaux de plus en plus gros – poisson, puis poulet, chien, chèvre, âne… – en laissant à chaque fois un billet énigmatique annonçant « JE CONTINUE À ME CONTRACTER ». Entre considérations gastronomiques et esprit de déduction, cette nouvelle est une entrée en matière étonnante, amusante, qui permet de se familiariser à la fois avec l'humour décalé et la langue particulière de Camilleri que son traducteur, Serge Quadruppani, comme expliqué en introduction du recueil, a cherché à rendre au mieux en opérant des choix qui, pour être peut-être discutables parfois offrent la possibilité au lecteur français de se rendre compte du côté baroque de l'écriture de l'écrivain sicilien et arrivent à lui conférer un charme étrange.
« La première enquête de Montalbano », deuxième nouvelle du recueil, vaut moins pour l'enquête elle-même dans laquelle le jeune commissaire aura toutefois à faire montre une fois de plus de son esprit aigu que par ce qu'elle dit du héros, de son rapport aux femmes, de la manière dont il se moque des convenances et de son amour immodéré pour la bonne cuisine.
Quant à « Retour au origines », qui clôt le recueil, dans laquelle Montalbano enquête sur l'enlèvement et la rapide libération d'une enfant et se heurte à une véritable omertà, elle permet à Camilleri de peindre le portrait d'une société sous la coupe discrète mais toutefois prégnante de la Mafia et où les collusions entre le crime organisé et les notabilités locales créent une toile d'araignée que, sauf à user de méthodes peu conventionnelles, le petit commissaire d'une petite ville de province a peu de chance d'effilocher.
Dans une Sicile écrasée par le soleil qui donne un rythme parfois languissant aux enquêtes mais que viennent contrebalancer la vivacité de la langue et l'acuité du héros, les aventures de Montalbano se révèlent bien souvent fascinantes et, d'une manière générale, se lisent avec gourmandise.
Andrea Camilleri, La première enquête de Montalbano (La primera indagine di Montalbano, 2004), Fleuve Noir, 2006. Rééd. Pocket 2007. Traduit par Serge Quadruppani. 349 p.




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Je ne connais pas de meilleur remède contre un petit accès de mélancolie que la lecture d'un Camilleri. le personnage de Montalbano est à lui seul un hommage à la vie simple, un culte à la gourmandise et une révérence à l'intelligence mâtinée d'un brin de ruse. Par ailleurs, le style Camilleri, c'est ce télescopage entre l'italien, le dialecte sicilien et les tournures locales qui fait chanter le texte de façon jubilatoire. Serge Quadruppani restitue merveilleusement le « jus » linguistique de la prose camillérienne.
Si ce roman comprend la première enquête du commissaire Montalbano, muté pour sa plus grande joie à Vigàta après avoir été en poste à la montagne (un purgatoire pour ce tempérament océanique), il se compose aussi de deux autres longues nouvelles – ou brefs romans – Sept lundis et Retour aux origines.
À tous ceux qui n'en peuvent plus des serial killers, je recommande Sept lundis où sévit un tueur en série d'animaux. L'histoire est hilarante et nous offre une énigme qui se dénoue non pas dans le sang versé, mais dans la révélation d'un deuil impossible.
La première enquête de Montalbano est un sommet de délicatesse : elle nous dévoile la nature profonde de Salvo Montalbano, sondeur imparable de la détresse humaine et fieffé bonimenteur. Camilleri traite de façon poignante l'histoire d'une jeunesse saccagée.
Quant à Retour aux origines, qui met très classiquement en scène les agissements de la mafia, l'auteur parvient à nous surprendre sur la manière imparable du commissaire de déjouer les entreprises mafieuses.
Aujourd'hui, la littérature policière a tendance à faire surenchère de violence et d'horreur pour appâter les lecteurs (CF le dernier livre de Saviano). Seuls les virtuoses du récit savent que ces recettes ne remplacent jamais la force des personnages, leur complexité et une bonne histoire. Camilleri est un maître.
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Saperlipopette ! des nouvelles !
En général j'évite, c'est stupide je sais.
D'autant plus que mes dernières involontaires expériences dans ce domaine ont été d'agréables surprises.

J'ai déjà rencontré Montalbano par le passé, mes réminiscences sont vagues mais positives.
Je n'avais par contre pas souvenir de ce style particulier que l'on doit en grande partie à la volonté délibérée du traducteur qui s'en explique d'ailleurs dans l'avant propos.
Cette manière ne m'a pas gêné, elle m'a même amusé, les personnages s'exprimant parfois un peu comme maître Yoda. La Sicile serait-elle le repère des fameux Jedi?

Plaisanterie mise à part, ces trois nouvelles truculentes et très orientées gastronomie sont une fenêtre ouverte sur la Sicile et les Siciliens, elles m'ont enchanté.


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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
– Dottore, on a agi comme dans les films américains, ceux où le shérif fait comme ça lui chante, putain, parce que la liggi, la loi, dans ces coins-là, chacun se la bricole. Alors que chez nous, il y a des règles qui…
– Je le sais très bien qu’il y a des règles ! Mais tu sais comment elles sont, tes règles ? Elles sont comme le pull-over de laine que me fit ma tante Cuncittina.
Fazio le dévisagea, complètement perdu.
– Le pull-over ?
– Oh que oui, monsieur. Quand j’avais une quinzaine d’années, ma tante Cuncittina me fit un pull-over de laine. Mais comme elle ne savait pas tricoter, le pull avait tantôt des mailles larges qu’on aurait dit des pertuis, tantôt des mailles trop serrées, et il avait un bras trop court et un autre trop long. Et moi, pour me l’ajuster, je devais d’un côté le tirer, de l’autre le remonter, tantôt le serrer et tantôt l’élargir. Et tu sais pourquoi je pouvais le faire ? Parce que le tricot s’y prêtait, il était en laine, pas en fer. Tu m’as compris ?
– Parfaitement. Donc, c’est comme ça que pense vosseignreurie ?
– C’est comme ça que je pense.
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Entendons-nous bien, s’il y avait vraiment une Sicile qu’il aimait regarder, c’était bien cette Sicile faite de terres arides, brûlées et marron, où un peu de vert testard se retrouvait comme tiré au canon, où les dés blancs des bicoques en haut des collines semblaient devoir glisser en bas à un coup plus fort de vent, où, à la contre-heure, même les lézards et les serpents, il leur manquait l’envie de se glisser dans un buisson de sorgho ou de se cacher sous une pierre, résignés,inertes, à leur destin, quel qu’il fût. Et surtout, il aimait contempler les lits de ce qui autrefois était fleuves et torrents, c’est du moins ainsi que s’obstinaient à les appeler les cartes routières, Ipsas, Salsetto, Kokalos, alors que ce n’était plus maintenant qu’une file de pierres blanches de chaux, de plates caillasses poussiéreuses.
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– Mimì, au milieu de toutes les conneries que tu as dites, l’autre jour, t’en as dit une qui n’était pas con. À savoir qu’il tue en augmentant les enchères. C’est ce qui m’inquiète. Un poisson, un poulet, un chien, une chèvre, un âne. Et maintenant, de quel animal ça va être le tour ?
– Bah, fit Mimì, à un certain point, il va devoir s’arrêter, forcément. Par chez nous, il n’y a pas d’éléphants.
Il n’y eut que lui à rire de sa réplique.
– Peut-être vaudrait-il mieux avertir le Questeur, dit Fazio.
– Peut-être vaudrait-il mieux avertir la SPA, dit Mimì qui, quand lui venait le sbromo, l’esprit de galéjer, n’arrivait plus à s’arrêter.
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Il entra dans la même vaste salle que l’autre fois, remplie de livres disposés de toutes parts, en piles jusqu’au plafond, par terre, sur les meubles, sur les chaises. Le curé (ou le non-curé) était assis à sa place habituelle derrière une table bancale, avec dans la bouche un gigantesque thermomètre.
– Je me prends la fièvre, dit Alcide Maraventano.
– Et qu’est-ce que ce thermomètre ? ne put s’empêcher de demander le commissaire, ahuri.
– C’est un thermomètre à moût. Après, je fais une règle de trois, dit le curé (ou le non-curé) en se l’ôtant un instant de la bouche pour l’y remettre aussitôt.
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– Qu’est-ce qu’il a en tête de venir faire ici ? demanda Augello, presque pour lui-même.
– Mimì, dit Montalbano, tu as déjà vu comment elles font, les mouches, à la campagne ? Elles volent, elles volent et dès qu’elles voient un beau caca, elles se posent dessus. Et chez nous, au jour d’aujourd’hui, il y a tellement de beaux, gros cacas disponibles. Visiblement, le bruit s’est répandu et les mouches arrivent même d’au-delà des océans.
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Vidéo de Andrea Camilleri
Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy. Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir. Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins. Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤36Abonnez-vous20¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
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la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
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