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Commissaire Salvo Montalbano tome 11 sur 13

Serge Quadruppani (Traducteur)
EAN : 9782266196437
256 pages
Pocket (11/02/2010)
3.68/5   126 notes
Résumé :
Une invasion de cafards, puis de souris, et enfin de rats : la villa que le commissaire Montalbano a trouvée à Vigàta pour des amis semble vraiment maudite.
La série de catastrophes atteint son paroxysme lorsque le petit garçon du couple disparaît... pour être finalement retrouvé sain et sauf dans un sous-sol dont les locataires ignoraient l'existence. Mais une autre découverte y attend le commissaire : le cadavre d'une jeune fille du village disparue plusieu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Quand le commissaire Montalbano loue une villa pour un couple d'amis de sa fiancée, il pense avoir réglé un problème, celui du report de ses congés. Mais à peine les amis arrivés, la villa est successivement envahie par les cafards, les souris et les araignées...
Puis c'est Bruno, le très jeune fils du couple, qui disparaît. On le retrouvera quelques heures plus tard dans un sous-sol caché, en compagnie du cadavre d'une jeune fille enfermé dans une malle depuis la fin de la construction de la maison...
Démarre alors une enquête qui nous fera visiter les profondeurs, et les bas fonds, de la Sicile.

Andréa Camilleri nous propose une énigme finalement pas si compliquée, mais qui offre le prétexte à se plonger dans quelques unes des caractéristiques - qualités ou défauts ? - de la grande île italienne : les paysages et les plages y sont idylliques ; la chaleur y est écrasante ; la corruption y est omniprésente !
Evidemment, l'intrigue est basée sur ce dernier aspect : qu'il s'agisse de remporter des marchés, de cacher, puis régulariser, des constructions illégales, de déguiser un homicide par défaut de protection (de l'employeur) en mort par imprudence (de l'employé), ou de masquer de coupables penchants sexuels, tout semble pouvoir s'acheter !
L'auteur explore les dérives de la société sicilienne, sous un soleil de plomb qui semble les alourdir encore, dans un décor qui en tout autre lieu inviterait à la rêverie (symbolisée ici par les séances de natation en mer du commissaire ?)
Un très bon polar donc, qui par beaucoup d'aspects se rapproche des polars ethnologiques façon Tony Hillerman. Là où le bat blesse, c'est quand le traducteur choisit de franciser le dialecte sicilien utilisé par Camilleri, alors que Hillerman et ses traducteurs ont choisi de conserver les termes navajos. C'est un parti pris assumé (Cf. l'avertissement au début du livre), mais qui m'a gêné, pas tant par les entorses à la grammaire et à l'orthographe françaises que par le fait que cela pourrait laisser penser que de nombreux siciliens, dont certains des collaborateurs du commissaire, sont de vrais demeurés...
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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J'ai eu tout d'abord beaucoup de mal à m'habituer au style et à l'écriture. La déformation du lexique, entre traduction, italien, dialecte sicilien et inventions de l'auteur ne facilite pas la lecture. Il faut vraiment se laisser aller à cette écriture et se recentrer sur l'intrigue pour continuer. de plus la syntaxe est, elle aussi, très malmenée et on se demande bien pourquoi. de loin, ça me fait un peu penser à « L'affreux pastis de la rue des Merles » de Carlo Emilio Gadda que j'ai lu il y a très longtemps. Pour tout dire, c'est vraiment par hasard que je suis tombé sur Andrea Camilleri et son commissaire Montalbano. J'en avais entendu parler mais mes multiples déceptions par la littérature italienne, y compris celle des plus grands, y compris celle des « gialli » policiers, ne m'encourageaient pas à poursuivre. J'ai même failli abandonner dès les premières pages, tant le style de cet auteur m'est pénible. Et puis, en m'accrochant à l'intrigue, finalement, j'en ai terminé la lecture. Ça se tient, et même très bien. le lecteur est englué dans les méandres de l'enquête et on est pris de pitié pour ce pauvre inspecteur déclinant, aux prises avec le dysfonctionnement et la désorganisation policière quasiment structurels, mais aussi avec les organisations politiques, entrepreneuriales et mafieuses tout autant inextricables. Sans compter non plus sur les manigances intrusives d'une charmante et ravissante jeune fille qui auront raison du pauvre Montalbano. Et puis, n'oublions pas, un des personnages principaux : la Sicile. Finalement, je me suis assez bien identifié à ce commissaire, qui parviendra après de multiples revers, à ses fins.
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Hommage à Andrea Camilleri

La patience de l'araignée / Un été ardent

Par un triste hasard j'ai emprunté le 17 juillet dernier à la bibliothèque La patience de l'araignée et Un été ardent, deux enquêtes de Montalbano que je n'avais pas lues, quelques heures avant d'apprendre la disparition d'Andrea Camilleri. On finissait par le croire immortel et la nouvelle fut rude. Double critique et quelques remarques en forme d'hommage.

A partir de l'enlèvement d'une jeune fille, La patience de l'araignée (2004) évoque les affaires douteuses, la prévarication et le blanchiment. J'y reviendrai. En fait, l'intérêt du roman, outre une histoire de haine et de vengeance assez bien imaginée – même si le lecteur comprend assez vite ce qu'il en est réellement – tient dans le fait que Montalbano, qui se remet d'une blessure sérieuse, se retrouve en marge de l'enquête officielle et peut pour une fois faire cavalier seul. On pourrait penser qu'il en retire une grande satisfaction, mais c'est plutôt un flic amer que décrit Camilleri, un peu revenu de tout et de moins en moins patient avec ceux qui s'apprêtent à prendre la relève.

« La question avait été posée par un petit gars, un jeune et fringant vice-commissaire, mèche sur le front, vif, body-buildé, avec un petit air de manager arriviste. Ces temps-ci on en voyait beaucoup, une race de cons qui proliférait rapidement. A Montalbano il fut énormément antipathique. » La patience de l'araignée © Fleuve noir, 2004

Se sentant vieillir – « Il comprit qu'il prononçait des mots de vieux » – et de plus en plus partagé entre le chagrin de la séparation (provisoire) avec Livia et le désir de reprendre sa liberté, Montalbano se voit déjà en « retraité solitaire ». Cette humeur maussade va l'amener à prendre des libertés avec la justice, à se transformer comme Maigret en « raccommodeur de destinées » (est-ce un hasard si Livia lit un roman de Simenon ?).

« Il n'était qu'un homme avec des critères personnels de jugement sur ce qui était juste et ce qui ne l'était pas. Et certaines, fois, ce qu'il estimait être juste ne l'était pas pour la justice. Et vice-versa. Alors, est-ce qu'il valait mieux être d'accord avec la justice, celle qui était consignée dans les livres, ou bien avec sa propre conscience ? » La patience de l'araignée © Fleuve noir, 2004

Un été ardent (2006) commence bien : Montalbano a de la chance, sa chère Livia est venue le rejoindre pour une partie de l'été à Marinella et a convaincu une des ses amies, son mari et leur redoutable bambin de louer une villa à proximité. Mais quand le charmant Bruno disparaît dans un souterrain sous la maison, que les pompiers le délivrent et que Montalbano y découvre le cadavre desséché d'une jeune fille disparue plusieurs années auparavant, les vacances sont terminées…

On retrouve dans ce roman les thèmes qu'affectionnait Camilleri : les relations familiales ou amoureuses compliquées (à commencer par celles entre Salvo et Livia), les accords entre le pouvoir politique et les mafias locales, les arrangements administratifs monnayables… de roman en roman, Camilleri a brodé à l'infini sur la même trame, permettant au lecteur de retrouver un environnement familier dans lequel il pénétrera toujours avec plaisir : c'est un peu comme de « rentrer dans ses pantoufles » dit un lecteur interrogé dans Lire le noir (1). le bonheur simple de retrouver des lieux connus : la Trattoria Enzo de Montalbano, la Brasserie Dauphine de Maigret ou l'Oxford Bar de Rebus ; de la connivence voire de la complicité avec ceux qui accompagnent nos héros, Mimi Angello, Fazio, Catarella pour Montalbano, Lucas et Janvier pour Maigret ou encore Siobhan Clarke pour Rebus.

Ces thèmes sont aussi l'occasion pour Camilleri, par le biais de son commissaire, de pointer et de dénoncer ce qui plombe la Sicile et met en péril son développement. Tout comme ses confrères suédois, écossais ou catalans, il inscrit des romans dans une dimension politique et sociale. Ce que ne conteste nullement Montalbano.

« Puis il resta à lire jusqu'à 11 heures du soir un beau roman policier de deux auteurs suédois (2) qui étaient mari et femme et où il n'y avait pas une page sans une attaque féroce contre la social-démocratie et le gouvernement. Montalbano le dédia mentalement à tous ceux qui dédaignaient de lire des polars parce que, selon eux, il ne s'agissait que d'un passe-temps du genre énigme. » Un été ardent © Fleuve noir, 2006

Montalbano se retrouve donc seul et nul ne saura ce que sera sa vie après La pyramide de boue, sa dernière enquête (2019). Andrea Camilleri ne se sera pas résigné à mettre un terme à ses aventures comme le firent abruptement Colin Dexter en tuant Morse ou Henning Mankell en enfermant Wallander dans Alzheimer. Imaginons-le donc nageant au large de sa maison de Marinella, dégustant les plats d'Angelina et réglant ses inévitables querelles avec Livia dans cette inimitable langue de Camilleri, si bien rendue par Serge Quadruppani.

1/ Lire le noir, acquête sur les lecteurs de romans policiers, Annie Collovald et Erik Neveu, Presses universitaire de Rennes, 2013
2/ Maj Sjöwall et Per Wahlöö

La même critique apparait pour Un été ardent et La patience de l'araignée.

Lien : http://www.polarsurbains.com..
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"La vampa d'agosto", c'est chaleur torride, chaleur exténuante, soleil implacable. Une nouvelle enquête du commissaire Montalbano. Contraint de demeurer à Vigata pendant le mois le plus brûlant du torride été sicilien, il se trouve confronté à une enquête aux étranges ramifications.
"La vampa d'agosto se révèle un feu " diavolisco" (diabolique) , un sortilège qui éblouit et hallucine." Salvatore Silvano Nigro.
Une grande villa, louée par un couple ami pour un merveilleux mois de vacances au bord de la mer, se révèle, suite à la mystérieuse disparition de leur petit garçon, être un mensonge architectural produit par les abus de la construction immobilière.
Ce roman n'est pas un policier classique, habituel. C'est une collante toile d'araignée de connections criminelles qui englue la grande villa : "parentelle dangereuse, collusion entre mafia et politique, entre mafia et entrepreneurs, entre politique et banque, entre banques, recyclage et prêts usuriers."
Pauvre Montalbano que sa Livia a abandonné pour suivre ses amis . Pauvre Montalbano découragé devant l'ampleur de la corruption et de l'impunité.

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N°1608- Novembre 2021

Un été ardentAndrea Camilleri – Fleuve noir.
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani et Maruzza Loria.

Il fait chaud, très chaud pendent cet été Sicilien. Alors qu'il était chez des amis qui venaient de louer une maison de vacances, Salvo Montalbano tombe par hasard, en recherchant l'enfant du couple, sur le cadavre caché d'une jeune fille morte quelques années auparavant. Comme il est malin, il va tout faire pour impliquer le constructeur de cet immeuble qui s'avère avoir été construit hors la loi, ce qui est malgré tout ici monnaie courante. Il s'implique tellement dans cette affaire qu'il en découvre une autre, un meurtre camouflé en accident du travail, qui n'a apparemment rien à voir mais qui sera traitée avec la même fougue. Ces deux enquêtes s'orientent vers le promoteur immobilier Spitaleri, prédateur sexuel mais aussi notable qui se sait protégé et qui a produit un solide alibi. Il est officier de police mais, quand il s'agit d'obtenir des renseignements il a allègrement tendance à l'oublier et à carrément agir comme un voyou. Il est même assez chanceux dans sa pratique du mensonge puisque, à la suite d'une intuition inattendue, il invente une soeur jumelle à la première victime qui se révèle effectivement dans la personne de la ravissante Adriana.
Montalbano enquête donc dans la touffeur hallucinante de ce mois d'août, non sans tomber sous le charme de cette jeune soeur aussi bluffeuse que lui, tout en tentant cependant de garder la tête froide. Il est aidé en cela par le whisky, la bonne nourriture italienne et les bains de mer mais aussi par. son fidèle Fazio, mais il finira par douter de lui, de la justice, de l'homme, ressentir une nouvelle fois de la culpabilité et surtout s'apercevoir qu'il a vieilli, bref un homme perturbé et cependant bien seul, finalement manipulé, et qui conclut d'une manière assez inattendue ces deux affaires, mais en toute conscience de ce qu'il est devenu.
J'ai retrouvé avec le même plaisir ici tous les ingrédients siciliens de ses traditionnelles affaires, la collusion entre la mafia et le pouvoir politique, le blanchiment de l'argent sale, la hiérarchie tatillonne, les hésitations du commissaire, son épicurisme et ses difficultés sentimentales avec son éternelle Livia.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Il ne supportait pas ces personnages qui se déplacent en avion d'un continent à l'autre pour aller exploiter la pauvreté, la misère matérielle et morale de la plus ignoble manière.
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Donc, ça avait été la Beauté, avec un B majuscule, qui avait rendu dansant le pas de Catarella et rêveur son regard.
[ ... ]
Tête d'or pâle
Aux yeux d'azur ciel
Qui t'a donné le charme
Pour que je ne sois plus moi ?

C'était un quatrain de Pessoa qui chantait en lui.
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Dans dix mille ans, la seule preuve de la présence de l'homme sur la terre sera donnée par la découverte de très grands cimetières d'automobiles démolies, le monument survivant d'une civilisation qui fut.
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Avec les faux « je t’aime beaucoup », la fausse passion, la fausse peur, elle l’avait amené un pas après l’autre jusque-là où elle voulait arriver. Il avait été une marionnette entre ses mains.
Rien qu’un théâtre, rien qu’une fiction.
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La chaleur qui sortit de la voiture à l'instant où Montalbano ouvrit la portière lui ôtât le courage d'y entrer. Peut-être valait-il mieux aller à pied jusqu'à la trattoria, un quart d'heure d marche, en choisissant bien sûr le côté ombre de la rue.
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Vidéo de Andrea Camilleri
Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy. Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir. Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins. Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤36Abonnez-vous20¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
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la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

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