Toujours aussi percutante et belle, l'écriture de Camillieri nous entraîne chez les garde-barrière siciliens pendant la seconde guerre mondiale, dans une histoire courte (je l'ai lu en une heure, impossible de poser le livre) mais prenante où la dérision côtoie le drame, et où le courage -voire l'insolence- des autochtones s'oppose à la violence et à la guerre. Plus vivante que jamais, la Sicile de Camillieri se fait à la fois chaleureuse et cruelle. Les lois de la vendetta et de l'omerta y règnent comme en Corse, narguant une autorité impuissante à faire régner la justice et à régler les conflits mais féroce pour tenter d' imposer un régime qui divise un pays malmené par la guerre. Et Camilleri prend, me semble-t-il, un malin plaisir à défendre ce droit à ...l'autogestion. J'apprécie de plus en plus le savoir-faire de cet écrivain qui distille savoureusement son humour au compte-goutte de ses vérités.
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