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Critique de brigittelascombe


Chronique d'une mort annoncée, tel pourrait-être le sous-titre de le tailleur gris, tailleur annonciateur d'un décès imminent, lorsque la belle Adèle le revêt.
Pas d'Adèle H. ici, mais une séduisante Adèle anonyme "petite veuve de trente ans",parfaite poupée Barbie, dont "il", puissant directeur de banque sexagénaire est tombé follement amoureux, à moins que cette dangereuse manipulatrice ne lui ait mis le grappin dessus!
A présent à la retraite, "il" n'a plus que le temps à administrer, "il" n'a plus qu'à supporter ses frasques, à elle, auxquelles la meilleure amie sert de paravent.
Et le lecteur observe, outré, ce pitoyable cocu (évoquant le Montespan si bien décrit par Jean Teulé), aux cornes gigantesques, observer, langue pendante, ses sensuels rituels de bain; se tenir jaloux mais coit, comme un fidèle toutou, devant le porte close de la traîtresse en pleins ébats avec son neveu étudiant Daniele "pauvre petit qui n'a pas trouvé de logement décent".
Pas de "burdellu" pittoresque et de langage familier (comme dans La pension Eva) dans ce presque sobre roman le tailleur gris, juste quelques notes dissonantes, comme un fait exprès ("s'étant aréveillé", le "ramdam" "rin faire rin de rin") qui signent le statut de self made man de ce "il" riche mais qui, tel un familier qui s'adresserait à des proches, se montre bien pauvre en amour! du grand art!
L'étude de caractères de l'écrivain italien Andrea Camilleri est implacable, lucide et cruelle. Contrairement au roman psychologique de Philippe Vilain (La femme infidèle), seule la mort délivrera cet amoureux transi de ses épreuves.
Par ce "il" impersonnel Andrea Camilleri engloberait-il tous les hommes vieillissants, tenaillés par le démon de midi et flattés dans leur ego en se payant une belle naïade calculatrice?
L'auteur aborde également, ici, le temps vide d'une retraite à combler à tout prix sous peine de déprime. Mieux vaut occuper sainement son corps et son esprit que de s'angoisser en servant de façade respectable à des affaires louches. C'est qu'il s'en passe de belles à Palerme!
A lire!
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