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Dominique Vittoz (Traducteur)
EAN : 9782213636849
156 pages
Fayard (26/08/2009)
3.61/5   33 notes
Résumé :
Pauvre émigré sicilien, Gnazio Manisco a réussi en Amérique. Mais quand il refuse un service à la mafia, il sait que ses jours sont comptés et décide de rentrer au pays. De retour à Vigàta, il acquiert une terre en bordure de mer, dont on murmure que le propriétaire précédent est mort d’avoir surpris une étrange créature pleurant sous l’olivier millénaire. Grâce à l’entremetteuse du village, Gnazio pourrait épouser Maruzza Musumeci, une femme d’une grande beauté qu’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà un petit roman (2007) entre conte, mythe et réalité qui vous donne la patate !

L'ami Camilleri s'est inspiré de divers mythes et légendes. le héros est Gnazio Manisco un ouvrier agricole sicilien de la fin du XIXe siècle. Son père Cola a détrancanné sévèrement en entendant des pleurs bizarres avant de décoconner aux Amériques. Dès l'âge de cinq ans pas plus, Gnazio travaille déjà pour un quart de salaire avec sa mère dans la brigade de peineux. Japico, le patron, appelle Gnazio « le pou ». Et pourquoi donc ? Parce que c'est bien simple, au moment du Déluge, Dieu les a oubliés, les poux. Alors ils sont allés se fourrer clandestinement sur la tête à Noé et ils se nourrissent depuis de la saleté des gens. Les peineux c'est pareil, Dieu les a oubliés. Alors Guazio se promet de partir aux Amériques dès que sa mère défuntera. Je ne vous raconte pas tout mais, sachez, c'est trèèèès important, qu'en mer Gnazio est malade comme un chien gâleux. A New-York, il travaille comme maçon, apprend l'anglais auprès d'une vieille chouette pet sec à lunettes et devient ensuite jardinier, élagueur pour la ville de New-York. Mais des messieurs lui demandent de tuer une dizaine d' arbres dans un parc près de la trente-huitième avenue pour y planter des immeubles à la place. Gnazio refuse. Alors ils essayent de l'éliminer mais Gnazio s'en sort avec une patte folle et l'assurance. Gros de pecuniaux, les amis ! Il décide donc de s'en revenir à Vigata où tout le monde l'a oublié, de se trouver un terrain avec un olivier. Et puis une femme. Quand il découvre l'emplacement du terrain, il devient blême comme une merde de laitier. le lieu-dit « La Nymphe » est une une langue de terre comparable à une proue de navire. Elle donne sur la mer mais surtout elle possède un magnifique olivier. Or c'est sous un olivier que Gnazio veut défunter. Alors il travaille, cultive, maçonne, construit sa petite maison avec des ouvertures qui tournent le dos à la mer. Puis il s'en va trouver la mère Pina. Il fait le difficile tout ça, mais elle finit par lui dégotter Maruzza Musumeci. Jeune, belle, vaillante, joyeuse, elle chante beaucoup. Mais de temps en temps, oh pas grand-chose, pas tout le temps, elle dégoise un peu, elle détrancanne légèrement la Maruzza...

J'adore la prose savoureuse de Camilleri. Il raconte la Sicile comme personne.
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"A coeur vaillant rien d'impossible" affirme le proverbe.
Et c'est un peu ce que nous démontre, dans un premier temps, l'histoire de Gnazio Manisco,jeune Sicilien analphabète, qui, après avoir appris à tailler des arbres lors de son service militaire, part en Amérique, suit des cours chez une institutrice tout en jardinant à New-York, refuse de "tuer des arbres" au profit des promotteurs véreux, chute d'une branche sciée intentionnellement,touche les "pécuniaux" de l'assurance et revient en Sicile où il achète un terrain dit "La-Nymphe" sur lequel circulent d'étranges bruits où plutôt pleurs!
Maruzza Musumeci, jolie jeune fille aux habitudes étranges et à l'arrière-grand-mère centenaire non moins étrange, va entrer dans la vie de ce travailleur boiteux, naïf et tendre, alors qu'à 47 ans il "veut prendre femme" par l'intermédiaire d'une entremetteuse.
Et le conte commence, un conte de sirènes, aux chants nostalgiques, empreint de merveilleux, tissé d'une légende d'amour. Il sera marié, oui, mais à leur "manière"! Il sera même "goûté" puis "essayé" par sa promise....A lire!
Existe-t-il des mondes sous marins et d'autres dans les étoiles? s'interroge-t-on après lecture, tant la magie de conteur d'Andrea Camilleri a opéré.
L'auteur, metteur en scène et écrivain italien venu à l'écriture sur le tard, a été récompensé par le prestigieux prix Libera Stampa de poésie.
Dans Maruzza Musumeci, outre le côté poétique,on retrouve l'humour,le parler imagé ("il hisse pavillon", la "défunta" mère, la mer "cafie" de poulpes..), la sensualité palpable et certains mots volontairement estropiés de son roman La pension Eva, ce qui rend ses personnages attachants.
Ce conte fantastique et gentiment fripon, au langage truculent, évoque le Rire de l'ange d'Henri Gougaud. L'ambiance mystérieuse, avec magie noire ou blanche, rappelle Les Sept Plumes de l'aigle d'Henri Gougaud.
Une lecture facile et agréable à lire.Un retour pour les adultes dans les contes de fées d'antan!
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N°1606- Novembre 2021

Maruzza MusumeciAndrea Camilleri – Fayard.
Traduit de l'italien par Dominique Vittoz.

C'est une histoire bien banale au départ : en cette fin du XIX° siècle en Italie beaucoup d' habitants pauvres s'embarquaient pour l'Amérique dans l'espoir d'y faire fortune. Ainsi Gnazio Manisco, jeune Sicilien miséreux d'à peine vingt ans, part pour cette grande aventure qui lui fait, à New York, croiser l'incontournable mafia. Cela durera trente ans. Il doit être né sous une bonne étoile puisque, selon ses voeux, il revient au pays avec un pécule qui lui permet de s'y installer. Nous sommes en 1895. Cela aurait pu être une biographie comme le chapitre final de ce court roman le laisse penser. Sauf que, entre le début et la fin, l'auteur distille un conte qui, et toutes choses égales par ailleurs, m'a fait un peu penser à la légende de la fée Mélusine, même si l'aventure est un peu différente. Il s'approprie en l'enrichissant, un histoire entendue dans son enfance et y entrelace son imagination géniale. Il y mêle le merveilleux d'une histoire d'amour entre un humain et une créature mystérieuse venue de la mer, leur descendance sera à la mesure de de cette création fantastique et sans doute aussi un peu fantasmatique, entre les étoiles et les vagues. Il intègre le merveilleux de la fiction à la réalité, introduisant la figure de Walter Gropius, architecte allemand fondateur du « bauhaus », la cruauté de la guerre, la violence et la bêtise du fascisme. Nous sommes tous mortels mais sous la plume de Camilleri la mort n'est pas triste, c'est un simple passage vers l'inconnu et d'ailleurs nous ne sommes que les simple usufruitiers de notre vie, rien de plus, quant à ce qu'il y a après, c'est du domaine de la croyance personnelle. Camilleri nous ayant quittés récemment, j'ai plaisir à imaginer qu'il est quelque part en Sicile, et sûrement du côté de Vigàta, peut-être sur les épaules d'un vent de mer ou dans l'ombre d'un olivier comme Gnazio…
C'est aussi un hymne à la beauté féminine puisque ce texte parle abondamment de Maruzza, sa merveilleuse épouse, et de son comportement à la fois énigmatique et émouvant, de l'amour qu'elle inspira à cet homme simple, attachant et déjà vieux dont elle transforma la vie. Je ne sais pas Dieu existe mais ce qu'il a fait de plus beau dans Sa Création ce sont assurément les femmes et les artistes sont heureusement là pour nous le rappeler.
Camilleri n'a pas seulement donné vie au célèbre Commissaire Montalbano, Dans ce roman, entre conte fantastique et récit romantique, il se révèle un extraordinaire conteur qui nous embarque avec lui, à grâce à son style sensuel, magique, grâce à une une langue aux mots inconnus mais joliment traduits et qui nous parle, dans un voyage intemporel.
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Quelle belle histoire ! Un conte pour adulte mi-mélancolique mi-fantastique. Camilleri le dit lui-même à la fin du récit "j'ai voulu réentendre un conte de fée. Cette histoire m'avait été racontée en partie par Minicu, le plus imaginatif des ouvriers agricoles qui travaillaient la terre de mon grand-père". Cette histoire c'est celle d'un paysan sicilien qui revient chez lui après une longue errance américaine. Nous sommes à la fin du XIX° siècle, il revient au pays pour y achèter une terre étrange au milieu de la mer sur laquelle pousse un olivier millénaire. Travailleur, il y construit une petite maison, y cultive du blé et des amandes et se décide à prendre femme. Il a déjà 47 ans, il serait temps ! Dans ce monde rustique ou les gens vivent loin les uns des autres, les entremetteuses font office de liens. Il demande donc à la mère Pina une guérisseuse qui court les chemins de lui trouver chaussure à son pied. Ce sera Maruzza Musumeci mais il devra d'abord plaire à son aïeule Minica (est ce un clin d'oeil à Minicu l'ouvrier agricole ?). La mer, les mythes grecs, l'émergence du fascisme italien, l'arrivée des voitures, la guerre font partie de cette histoire mais aussi et surtout l'amour, la sensualité la beauté et la transmission... Une très belle histoire comme sait les raconter Camilieri dans une langue dont on ne connait pas les mots mais que l'on comprend parfaitement. Un enchantement que l'on doit sans doute aussi en partie au traducteur.
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Gnazio vit seul avec sa mère, son père les a abandonnés pour partir en Amérique, il a toujours travaillé avec sa mère comme ouvrier agricole. A vingt ans, et grâce aux économies que sa mère a faites durant toute sa vie, Gnazio part à son tour en Amérique. Il va durant trois années apprendre l'anglais afin d'obtenir un travail, il y restera près de vingt-cinq ans. Il rentre au pays, car il ne veut pas mourir aux Amériques, il veut mourir en Sicile. Il achète un terrain dit "La-Nymphe". Il a 47 ans, il voudrait se marier, c'est la mère Pina guérisseuse en tout genre, entremetteuse à ses moments perdus qui prend l'affaire en mains, après plusieurs propositions, ils se mettent d'accord pour Maruzza Musumeci, jolie jeune fille aux habitudes étranges.
A vous de découvrir la suite de ce magnifique conte d'Andrea Camilleri écrit dans un parler imagé, plein d'humour, on s'attache aux personnages, un vrai grand bonheur de lecture, un très beau conte de fée.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
En retrait tel qu'il était, il pouvait contempler Maruzza nue, de dos, accoudée à la rambarde du balcon, ses cheveux blonds tombant jusqu'à ses pieds.
La nuit précédente, affamé de sa chair comme il l'était, il n'avait pas su où donner de la tête, à quelle urgence satisfaire : la caresser centimètre par centimètre ou la respirer pouce par pouce, parcourir tout son corps de sa langue ou regarder chacun des pores de sa peau, ou bien l'écouter respirer, l'oreille posée sur elle, et compter les battements de son coeur...
Maintenant qu'il pouvait la contempler, son désir un peu calmé, enfin juste un peu... il la regardait comme on regarde un paysage envoûtant : la courbe douce de ses hanches, les deux collines jumelles séparées par une mince et étroite vallée, son dos qui était une plaine à ensemencer été comme hiver, l'arrière des jambes, droites comme de jeunes arbres.
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Le lendemain qui était dimanche, un compatriote lui donna l'adresse d'une institutrice, tout près de l'endroit où il habitait avec Tano, une certaine demoiselle Caruso qui donnait des cours à domicile. Le jour même Gnazio se présenta chez Melle Consolina Caruso, une créature de soixante- dix ans sèche comme un picarlat, avec un minois de tête de mort à lunettes, aussi avenante qu'une porte de prison. Ils fixèrent la rétribution et les horaires. L'institutrice lui donnait un cours tous les soirs de huit à neuf, en même temps qu'à un miaillon de sept ans, qui apprenait plus vite que lui et pouffait quand Gnazio se trompait.
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Il sortit pour aller s'asseoir sous l'olivier et là, il découvrit un chien. L'animal était couché à l'endroit exact où Ulysse avait défunté et geignait doucement. Gnazio le regarda de plus près. c'était bien le chien d'Ulysse ! Il s'appelait Argos. Le pauvre chien pleurait la mort de son maître.
Gnazio en fut tout sensipoté. Il alla chercher le taillon de viande qu'il avait voulu cuire, pour le jeter à l'animal. Mais celui-ci ne le dégroba pas d'un centimètre. Alors Gnazio ramassa le morceau de viande et l'agita sous le museau d'Argos.
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"La mère Pina, soixante-dix ans, teint cireux, et corps recrénillé comme un vieux sarment, était toujours gaunée avec la même robe, noire autrefois, qui tirait sur le verdâtre, d'un grand châle qui lui arrivait aux chevilles et d'un foulard couleur crotte de chien malade, sous lequel elle cachait ses cheveux blancs. Elle coltinait toujours sur son dos un sac rempli d'une bardouflée de plantes. Elle partait à pied de Gallotta, un village sur la montagne, avant le lever du soleil, pour faire sa tournée à Vigàta. Car la mère Pina savait des plantes pour tout, chez l'homme comme chez la femme.
Mal de tête ? Mal de ventre ? Mal à la poitrine ? Mal aux yeux ? Mauvais sort ? Manque d'appétit ? Manque de vigueur dans la troisième jambe ? Sang du mois trop abondant ? Grossesse qui ne venait pas ? Fluxions qui ne passaient pas ? Difficulté à caquer ? Rhume rebelle ? Amour malheureux ? Tromperie conjugale, masculine ou féminine ? Brouilles familiales ? Vieillards qui rechignaient à défunter ? Jeunettes qui avaient mis au levain et ne voulaient pas l'enfant ? Mal de dents ? Etourdissements ?
Les plantes de la mère Pina soignaient tout cela et le reste. Mais, en cas de besoin, l'ancienne pratiquait un autre métier. A force de courater par monts et par vaux, elle connaissait son monde comme personne, c'est pourquoi, à ses moments perdus, elle acceptait d'arranger des mariages." (Fayard - p.28-29)
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Un soir, l’ancienne arriva, s’assit sur la pierre au pied de l’olivier et réclama, non pas le verre d’eau habituel, mais un gorgeon de vin. « Cette fois, je crois que j’ai tiré le gros lot », dit-elle. Gnazio apporta une fiasque pleine et deux verres. Ils burent en silence. La mère Pina glissa une main dans sa poitrine et en tira un rectangle de carton, mais sans le montrer à Gnazio. « Quel âge a-t-elle ? »
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Vidéo de Andrea Camilleri
Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy. Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir. Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins. Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤36Abonnez-vous20¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
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la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

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