AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Dominique Vittoz (Traducteur)
EAN : 9782253155119
154 pages
Le Livre de Poche (14/05/2003)
3.55/5   22 notes
Résumé :

La petite ville sicilienne de Vigàta, à la fin du XIXe siècle. Jamais fumée de navire sur l'horizon ne fut autant attendue que celle de l'Ivan Tomorov venu charger sa cargaison de soufre chez Toto Barbabianca, le plus riche, le plus crapuleux et le plus haï des négociants de Vigàta. Cette fois, Barbabianca, qui spécule sur les délais de livraison, n'a pas eu le temps de remplir ses entrepôts, et son rival ... >Voir plus
Que lire après Un Filet de fuméeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
N°1571 - Août 2021

Un filet de fuméeAndrea Camilleri – Fayard.
Traduit de l'italien par Dominique Vittoz.

Il y a une certaine effervescence sur le port de Vigàta puisque qu'on attend impatiemment le « Ivan Tomorov », navire parti d'Odessa pour prendre sa cargaison de soufre chez Toto Barbabianca, le plus riche mais surtout le plus crapuleux des négociants de cette ville. Cet homme est une véritable anguille, capable de s'adapter à tous les régimes politiques pourvu que cela lui rapporte de l'argent. Ainsi tous les habitants de Vigàta étaient-ils nombreux à attendre patiemment l'heure où ils pourraient lui faire payer toutes ses avanies. Et elle était justement venue ce jour où ce bateau était annoncé. L'ennui c'était que les entrepôts de Barbabianca qui auraient dû contenir ce soufre...étaient vides puisqu'il en avait vendu la marchandise. Bien entendu aucun négociant de Vigàta ne voulu le tirer de ce mauvais pas et tous étaient donc suspendus à la fumée annonciatrice du bateau.
Pendant toute cette attente, c'est l'occasion d'évoquer la richesse de cette ville faite de la pêche, de mines de sel et de souffre dévolues, travail dangereux et mal payé dévolu à un petit peuple laborieux et quasi esclave qui s'oppose à une population aristocrate, bourgeoise et intellectuelle qui ignore l'autre. On rappelle les influences qui s'y exercent, la place de ceux qui commandent et de ceux qui obéissent, on rumine les vielles querelles et les oppositions définitives, les discussions oiseuses et les condamnations sans appel où chacun s'invective revendiquant sa présence ou son tôle, ses alliances traditionnelles et ses dettes familiales. On alterne les méchancetés rassies et les gestes flagorneurs entre hypocrisies et volonté de délation pour détruire l'autre, lâcheté et complicité.
L'apparition puis la disparition de cette île volcanique au large de Vigàta annihile cette attente du navire russe et apparaître un émoi général dans la ville, un soulagement pour certains, une déconvenue pour d'autres.

Camilleri reste fidèle à sa ville imaginaire mais change d'époque (nous sommes au XIX° siècle), de thème et de personnage, abandonnant pour un temps son commissaire préféré. Il nous offre un beau panel de l'espèce humaine dans tout ce qu'elle a de plus détestable.

J'avoue que j'ai été un peu déconcerté par la multiplicité des personnages, par la longueur des phrases qui ne facilite guère la lecture autant que par le choix des mots empruntés au dialecte quoique le sens en soit révélé par un glossaire annexé. J'ai été partagé entre le plaisir de lire et découvrir des mots anciens au sens délicieusement inconnu mais compréhensible et un certain agacement à devoir se référer à ce lexique.

Commenter  J’apprécie          100
Nous sommes à Vigàta au XIXème siècle pour une histoire qui sent le souffre .Pas de diablerie ici mais une bonne grosse escroquerie tramée par Toto Barbabianca qui risque d'être mise à jour par l'arrivée d'un navire russe . déjà sa fumée pointe à l'horizon et tout le clan s'agite pour trouver une solution sous le regard narquois ou haineux (surtout celui d'un certain aveugle) de ceux que Barbabianca a ruiné ou lésé par ses activités de contrebande . Une histoire très mouvementée , riche en personnages truculents et à la fin inattendue . Morale ? Quelle morale ?
Commenter  J’apprécie          40
Moi qui suit fan de Camilléri, "Un filet de fumée" est une vraie déception.
Nous n'y retrouvons pas les atouts de l'auteur à savoir la fraicheur, le rythme, et éventuellement la bonne cuisine propre aux tomes du commissaire Montalbano ....
Par contre, la traduction du sicilien est légèrement plus alambiquée que d'habitude, ce qui donne un certains nombre de mots incompréhensibles et ce qui rend la lecture trop compliquée.

Un livre très court, mais j'ai décroché avant la fin !!!
Commenter  J’apprécie          40
Pour m'imprégner de Sicile, un livre des livres de route du Routard.
XIXe siécle, Vigàta, un bateau russe doit arriver pour charger du soufre chez Totò Barbabianca, soufre qu'il n'a plus, suite à magouille et compagnie.
Le Totò, c'est le riche pourri du village, que beaucoup de monde, enfin tout le village rêve de voir tomber.
C'est drôle, acide, tous les personnages en prennent pour leur grade, de l'aristo au curé, en passant par le parvenu et le pagu. Assez difficile à lire pour moi car plein de parler lyonnais pour rendre la langue de Sicile j'imagine.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Cet éclat de rire donc , »comme si on frappait l’une contre l’autre deux boîtes de sardines vides « , la longue-vue qui lui tombe des mains et va se briser sur le toit de la maison du dessous,don Angelo qui se plie en deux comme si ça le menait et qui prend appui sur la balustrade de toutes les forces qui lui restent …
Commenter  J’apprécie          20
C’est un poème, qui parle d’un marché que passent un âne et un lion qui ont un bout de chemin à faire ensemble et qui, pour s’épargner de la fatigue, décident de procéder ainsi : le lion fait la première partie du trajet monté sur l’âne, et le contraire pour la deuxième partie. Or la première partie est toute en montée et, pour ne pas glisser en arrière, le lion plonge ses griffes dans la chair de l’âne. L’âne se plaint, il saigne et il a mal, mais rien à faire, un marché est un marché et pour rester sur son dos, le lion n’a pas d’autre moyen, ce n’est pas de la mauvaise volonté de sa part. Puis c’est la deuxième partie du chemin, et c’est l’âne qui monte sur le lion. Mais cette fois-ci, c’est de la descente, et l’âne risque de se casser la figure en glissant en avant. N’ayant pas les griffes du lion, mais seulement des sabots qui ne permettent aucune prise, l’âne n’a qu’une ressource…
Commenter  J’apprécie          00
Homme de contradictions : autant il était attaché au plus petit centime, capable de faire tirer sur quelqu’un pour une poignée de choux, autant il était audacieux et large d’esprit dans les idées de réforme sociale qu’il aimait professer au Cercle des Nobles. Et il mettait une telle force de conviction dans ses propos qu’il passait pour un authentique révolutionnaire, non seulement auprès des gens de son monde, mais également aux yeux des ouvriers de ses mines qui, pour un peu, se seraient dits contents d’être moins bien payés, du moment qu’ils avaient pour patron un monsieur aussi libéral.
Commenter  J’apprécie          00
Les choses sont simples, fils. Ne crois pas que tous les autres aient les mains propres comme ils jurent leurs grands dieux. Il n’y a pas magasinier, dans et hors de Vigàta, qui ne coupe le soufre de seconde avec le soufre de troisième et même de quatrième. Si tu as dix mille quintaux en stock et que tu sais y faire, tes dix mille deviennent vingt mille, que tu revends comme tu veux. Mais il s’agit toujours de soufre, de mauvaise qualité d’accord, mais de soufre quand même, et qui coûte son prix.
Commenter  J’apprécie          00
Ce qui veut dire que si un arbre est déjà malade et que tous les jours je panche d’eau contre lui, l’arbre meurt plus vite. Mais cela ne signifie pas que l’arbre est tombé malade parce que j’ai panché d’eau. Il se peut que les raisons soient plus lointaines, qu’elles se trouvent peut-être sous terre dans ses racines, et alors il faut tâcher moyen de creuser et creuser encore, sans savoir ce que vous trouverez au passage, un nid de vipères, une pierre ferrifère qui ébrèche la pioche.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Andrea Camilleri (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andrea Camilleri
Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy. Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir. Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins. Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤36Abonnez-vous20¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux ! Facebook : https://www.facebook.com/Telerama Instagram : https://www.instagram.com/telerama Twitter : https://twitter.com/Telerama
+ Lire la suite
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature italienne, roumaine et rhéto-romane>Romans, contes, nouvelles (653)
autres livres classés : littérature italienneVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (55) Voir plus



Quiz Voir plus

la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

10 questions
68 lecteurs ont répondu
Thème : Andrea CamilleriCréer un quiz sur ce livre

{* *}