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Critique de miriam



On plonge dans ce roman-fleuve où fourmillent des personnages complexes qui se croisent, se perdent, se retrouvent, se transforment, changent d'identité, de noms… C'est d'ailleurs le départ du roman : Joao, ne connait pas le mystère de sa naissance. Confié au Père Dinis, enseignant dans un collège religieux et à Dona Antonia, la soeur du prêtre, il retrouve à quinze ans sa mère Angela. Dans le premier livre composant les Mystères se déroule l'histoire triste d'Angela, ses amours malheureuses et son mariage tragique avec le Comte de Santa Barbara, un monstre qui la martyrise. le secret de la naissance de Joao qui devient Pedro da Silva se trouve levé mais d'autres mystères se profilent. Qui est donc ce riche Alberto de Magalhaes qui débarque du Brésil à Lisbonne, un riche parvenu ou le fils du roi ? Ce dernier refuse le duel pour l'honneur de la comtesse de Santa Barbara.
Il y a du Dumas dans le roman, mais sans cape et épée, la violence est sous-jacente mais jamais racontée. Pas de cape ni d'épée, plutôt des soutanes ou des habits de nonnes. Nous sommes au Portugal, au pays des couvents énormes et magnifiques où la religion est très prégnante. Religion et amour ? Les religieux entrent dans les ordres après un chagrin d'amour, même le vieux dominicain de Santarem, savant respecté, cache un chagrin d'amour. Et le père Dinis, qu'on appelle aussi Sebastiao de Melo ? Qui est-il vraiment ? Un religieux exemplaire, un sage dévoué aux autres ? Pourtant le personnage s'assombrit vers la fin du roman, tous ceux qui l'approchent meurent tragiquement, lui-même fuit son destin au Japon ou en Amérique, on ne sait pas bien…
Pour compliquer encore les mystères, aucun personnage n'est manichéen, tous se transforment. La rédemption touche le noir Comte de Barbara qui se repent sur son lit de mort, mais aussi Anacleta qui a sur la conscience la mort de son riche amant mais aussi celle de sa fille, on la classerait vite en « femme de mauvaise vie », elle devient la « sainte » pour les villageois où elle a décidé d'expier ses péchés. D'autres évolutions sont moins spectaculaires et moins explicables. Eugénia, la douce épouse de Magalhaes est la méchante servante qui espionnait la Comtesse dans le premier livre. Quel destin ?La servante devient maitresse. La m échante, un ange.
Le dernier livre apporte aussi d'autres surprises. On quitte le monde des couvents et des grandes quintas provinciales pour les salons, Camilo Castelo Branco brocarde les ridicules mondains qui ont passé quelques temps à Paris et se croient à la mode. Irrésistible baron qui ne connait ni la Reine de Saba ni Mithridate- apologie drolatique des sots mondains .Le roman se déroule en grande partie hors du Portugal, à Londres où le jeune Pedro fait ses études, puis à Paris., où il se croit poète. Occasion pour l'auteur de disserter sur le Romantisme. Amon plus grand plaisir !

Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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