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Actuelles tome 3 sur 3
EAN : 9782070212170
216 pages
Gallimard (16/06/1958)
3.75/5   36 notes
Résumé :

Ce volume résume l'expérience d'un écrivain mêlé pendant quatre ans à la vie publique de son pays... Cette expérience se solde, comme il est naturel,. par la perte de quelques illusions et par le renforcement d'une conviction plus profonde. J'ai seulement veillé, comme je le devais, à ce que mon choix ne masque rien des positions qui me sont devenues étrangères. Un certain nombre des éditoriaux ... >Voir plus
Que lire après Actuelles, tome 3 : Chroniques algériennes 1939-1958Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce livre est un essentiel pour qui veut réellement comprendre ce qui s'est passé en Algérie et en France à cette période et comment une décolonisation nécessaire aurait pu se passer autrement que dans le sang et les larmes.

Il aurait fallu pour cela écouter ou à tout le moins lire ce qu'un homme entre deux rives, un Français pleinement de France et pleinement d'Algérie, un Algérien français autant qu'un Français d'Algérie, avait à nous dire. Ce propos s'appuie, notamment dans toute la première partie, sur un vrai travail de terrain, une confrontation à la réalité que les décideurs n'ont pas voulu, pu ou su faire.

Il est désolant d'observer cet espoir d'un homme pour sa terre et ce qu'il considérait pour son peuple successivement déçu par tous les évènements. Cet espoir reste tout au long allumé, même si la flamme s'amenuise faute d'oxygène offert par les circonstances.

Sa faute, aux yeux des Français comme des Arabes, aura sans doute été tout simplement de chercher encore et toujours des solutions de conciliations et de fuir à tout prix l'horreur, là où les différents partis semblaient chercher opposition et violence pour régler dans le sang des conflits et des haines nourris d'humiliations.

Il faut souligner également la force de la langue et des mots, malgré les répétitions inévitables dans une compilation d'articles écrits sur plusieurs années. Malgré le terrible de ce qui est raconté, on ne peut qu'être bercé par le rythme de ces phrases, qu'enchanté par l'enchainement des formules tellement justes.

Le seul petit regret, mais que nous ne pouvons imputer qu'à la vie elle-même, c'est de ne pouvoir avoir l'avis de Camus sur la résolution finale de ce conflit, cette fin de la guerre qui se solde par le départ massif des Français d'Algérie. Mais est-ce un regret ou n'aurait-il pas été pénible de se trouver face à la fin de l'espoir d'un si grand auteur, l'espoir sans doute totalement utopique que deux peuples puissent coexister en se respectant sur ce bout de terre qui l'avait vu naître ?
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Chroniques algériennes, ou un écrivain n'est jamais aussi bon que lorsqu'il écrit de la littérature... Il s'agit ici d'une série d'articles parus dans la presse entre 1939 et 1958 sous la plume d'Albert Camus. J'ai aimé l'introduction écrite en 1958, qui remet l'ensemble en perspective et met dos à dos les extrêmistes. Mais les articles m'ont beaucoup moins intéressé. Il y a certes, en continu, bien avant la guerre d'Algérie, la volonté constante de Camus d'interpeller l'opinion française sur la condition faite aux Algériens et les risque qu'elle présente. Mais l'analyse politique et économique n'est pas à la hauteur des grands textes de Camus. Considérations sur le salaire des ouvriers algériens, les structures politiques, il s'agit d'analyse, journalistique, parfois intéressante, mais bon...
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Ce livre n'est pas un roman ou une fiction, mais un recueil d'articles publiés par Camus entre 1939 et 1958. C'est rextrêmement intéressant, et permet de comprendre les raisons qui ont fait que peu à peu, surtout par la politique inadéquate de la France, beaucoup d'Algériens "musulmans" se sont détournés d'une solution "franco-Algérienne", jusqu'à désirer ardemment l'indépendance. Intéressant de voir aussi que Camus a cru jusqu'au bout à une solution autre que l'indépendance de l'Algérie. Cela peut étonner, venant d'un homme habituellement si perspicace. Sans doute son attachement charnel à la terre d'Algérie explique t-il cet "aveuglement" (j'utilise ce mot sans sa nuance péjorative). Indispensable pur qui veut comprendre par exemple les relations actuelles, toujours difficiles, entre l'Algérie et la France.
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Des superbes ecrits où transpire l'amour de l'auteur pour la terre d'Algérie : en plus d'une vision juste de la vie algerienne de l'epoque la lecture est tres facile et agréable car le rythme est bon et régulier: une lecture très prenante et instructive !
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Le colonialisme vu Par A.Camus
A lire
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Par un petit matin, j'ai vu à Tizi-Ouzou des enfants en loques disputer à des chiens kabyles le contenu d'une poubelle. À mes questions, un Kabyle à répondu : "C’est tous les matins comme ça." Un autre habitant m'a expliqué que l'hiver, dans le village, les habitants, mal nourris et mal couverts, ont inventé une méthode pour trouver le sommeil. Ils se mettent en cercle autour d’un feu de bois et se déplacent de temps en temps pour éviter l'ankylose. Et la nuit durant, dans le gourbi misérable, une ronde rampante de corps couchés se déroule sans arrêt. Ceci n'est sans doute pas suffisant puisque le Code forestier empêche ces malheureux de prendre le bois où il se trouve et qu'il n’est pas rare qu'ils se voient saisir leur seule richesse, l'âne croûteux et décharné qui servit à transporter les fagots.
[Misère de la Kabylie, 1939]
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Il semble que la métropole n'ait point su trouver d'autres politiques que celles qui consistaient à dire aux Français d'Algérie : "Crevez, vous l'avez bien mérité" ou : "Crevez-les. Ils l'ont bien mérité." Cela fait deux politiques différentes, et une seule démission, là où il ne s'agit pas de crever séparément, mais de vivre ensemble.
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"Ceux qui ne veulent plus entendre parler de morale devraient comprendre en tout cas que, même pour gagner les guerres, il vaut mieux souffrir certaines injustices que les commettre, et que de pareilles entreprises nous font plus de mal que cent maquis ennemis." (1958)
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Il est méprisable de dire que ce peuple s'adapte à tout. M. Albert Lebrun lui-même, si on lui donnait 200 francs par mois pour sa subsistance, s'adapterait à la vie sous les ponts, à la saleté et à la croûte de pain trouvée dans une poubelle. Dans l'attachement d'un homme à sa vie, il y a quelque chose de plus fort que toutes les misères du monde. Il est méprisable de dire que ce peuple n'a pas les mêmes besoins que nous.
(Misère de la Kabylie, 1939)
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Les représailles contre les populations civiles et les pratiques de torture sont des crimes dont nous sommes tous solidaires. Que ces faits aient pu se produire parmi nous, c’est une humiliation à quoi il faudra désormais faire face. En attendant, nous devons du moins refuser toute justification, fût-ce par l'efficacité, à ces méthodes.
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Videos de Albert Camus (159) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Albert Camus
Rencontre avec Denis Salas autour de le déni du viol. Essai de justice narrative paru aux éditions Michalon.
-- avec l'Université Toulouse Capitole


Denis Salas, ancien juge, enseigne à l'École nationale de la magistrature et dirige la revue Les Cahiers de la Justice. Il préside l'Association française pour l'histoire de la justice. Il a publié aux éditions Michalon Albert Camus. La justice révolte, Kafka. le combat avec la loi et, avec Antoine Garapon, Imaginer la loi. le droit dans la littérature.


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02/02/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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