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Critique de Meps


Ce livre est un essentiel pour qui veut réellement comprendre ce qui s'est passé en Algérie et en France à cette période et comment une décolonisation nécessaire aurait pu se passer autrement que dans le sang et les larmes.

Il aurait fallu pour cela écouter ou à tout le moins lire ce qu'un homme entre deux rives, un Français pleinement de France et pleinement d'Algérie, un Algérien français autant qu'un Français d'Algérie, avait à nous dire. Ce propos s'appuie, notamment dans toute la première partie, sur un vrai travail de terrain, une confrontation à la réalité que les décideurs n'ont pas voulu, pu ou su faire.

Il est désolant d'observer cet espoir d'un homme pour sa terre et ce qu'il considérait pour son peuple successivement déçu par tous les évènements. Cet espoir reste tout au long allumé, même si la flamme s'amenuise faute d'oxygène offert par les circonstances.

Sa faute, aux yeux des Français comme des Arabes, aura sans doute été tout simplement de chercher encore et toujours des solutions de conciliations et de fuir à tout prix l'horreur, là où les différents partis semblaient chercher opposition et violence pour régler dans le sang des conflits et des haines nourris d'humiliations.

Il faut souligner également la force de la langue et des mots, malgré les répétitions inévitables dans une compilation d'articles écrits sur plusieurs années. Malgré le terrible de ce qui est raconté, on ne peut qu'être bercé par le rythme de ces phrases, qu'enchanté par l'enchainement des formules tellement justes.

Le seul petit regret, mais que nous ne pouvons imputer qu'à la vie elle-même, c'est de ne pouvoir avoir l'avis de Camus sur la résolution finale de ce conflit, cette fin de la guerre qui se solde par le départ massif des Français d'Algérie. Mais est-ce un regret ou n'aurait-il pas été pénible de se trouver face à la fin de l'espoir d'un si grand auteur, l'espoir sans doute totalement utopique que deux peuples puissent coexister en se respectant sur ce bout de terre qui l'avait vu naître ?
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