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EAN : 9781092145237
Mirobole (23/05/2014)
3.29/5   58 notes
Résumé :
Alper Kamu est un curieux petit garçon qui s’est promis de résoudre un meurtre commis dans son quartier à Istanbul. Il a trouvé Ertan le Timbré à côté du cadavre encore chaud d’Hicabi Bey, policier à la retraite, la télévision allumée à plein volume, mais le cinglé du voisinage était plutôt là pour regarder l’équipe du Besiktas perdre en Ligue des champions. Déjà tête à claques d’existentialiste, Alper le désormais détective va sécher la maternelle et balader son re... >Voir plus
Que lire après L'assassinat d'Hicabi BeyVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Ah quel livre ! Un livre comme je les aime :
Intelligent, drôle, inclassable
Merci à mon petit frère de m'avoir prêté ce petit bijou déniché je ne sais où, pour me remonter le moral lors de ce nouveau passage à l'hôpital : cette fois tu l'as mis dans l'Emile comme disait Jean Jacques Rousseau.

Il fut un temps où l'on pouvait lire aux passages à niveau cette mise en garde : Attention un train peut en cacher un autre. Mutatis, mutandis ;)) elle peut s'appliquer aux livres. Et, il n'y a rien que j'aime tant. Un policier ? Moi, je veux bien. Il s'agira d'ouvrir l'oeil et le bon, ou les deux, ch.1: Etre ou ne pas être.

"A cinq ans, on est au coeur de l'âge mûr. Ensuite commence la chute.
Je m'appelle Alper Kamu et j'ai fêté mes cinq ans il y a quelques mois."
Voilà notre narrateur, voilà notre détective, à ce patronyme, à cette première phrase je souris : il faut attraper le bon wagon ^^.

p.44 "Tout à coup, une étrange question a traversé mon esprit : Hicabi Bey avait-il vu le but avant de mourir ?" (L'enquête se déroule à Istambul, je commence à comprendre cette couverture)

A cinq ans tout vu, tout compris p.132 "Pour pallier l'insoutenable vide en Lui, Dieu a créé l'univers. Il a dispersé les planètes dans l'univers, la terre parmis les planètes, la vie sur terre et les humains dans la vie. Mais il n'a rien trouvé à mettre dans les humains. [...] la plus petite des insignifiantes créatures semble oublier une réalité : on écrit des livres pour remplir des pages vides."

Bien entendu on peut le lire comme un policier ordinaire L'assassinat d'Hicabi Bey. Mais à mon avis il n'est pas sage de la lire à ce niveau cette belle oeuvre d'Alper Canigüz si vous voulez en capter les petites notes dissonantes^^.

Je termine par ce que je disais dans ma critique de L'homme qui venait du passé de Driss Chraïbi. Ah vous ne connaissez pas ? Cela en fait donc deux pour votre liste à St Nicolas ;)) "L'humour c'est de l'intelligence au carré" et je vous invite à lire (ou relire) le développement que j'en avais fait sur son intérêt littéraire car mutatis, mutandis ...
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Y'a plus d'jeunesse, ma bonne dame ! Regardez par exemple le jeune Alper Kamu… Non, je ne suis pas enrhubée et je ne suis pas en train d'ibiter un allemand qui barle, il se nomme bien Alper Kamu, le gamin !

Cinq ans, le gamin, et il te cause comme une sorte de Sheldon Cooper de 9 ans…

Son cynisme et son sens de la répartie sont toujours de sortie et il n'a pas peur de répondre aux adultes ou aux gosses plus âgés que lui.

Ma plus grande crainte, en entament ce policier où l'enquêteur a 5 ans, était de ne pas adhérer au personnage et, contrairement à ce que je pensais, je l'ai adoré, ce sale gamin plus intelligent que la moyenne.

Effectivement, ça ne fait pas très réaliste et on aurait plus l'impression de se trouver comme dans la série de « Détective Conan », avec un jeune homme coincé dans le corps d'un gamin suite à une malédiction.

Alors oui, Alper Kamu a beau être intelligent, ce n'est tout de même qu'un gosse de 5 ans qui ne va plus à la maternelle car sa place n'est pas là. Si ses amis lisent Petzi, lui, il se tape Dostoïevski, excusez- du peu. Ou Nietzche, pour se marrer.

On mettra le réalisme de côté pour profiter pleinement de la causticité du gamin, de son esprit éclairé, de sa vision réaliste du monde et de l'enquête qu'il va réaliser suite à l'assassinat de son voisin, le vieux grincheux Hicabi, ancien flic et entouré de bien des mystères.

L'enquête n'est aussi qu'un prétexte pour nous parler de la société Turque, de son administration corrompue (et tout le reste aussi), de la pauvreté de certains quartiers, de la délinquance, de la police… Disons ce qui est, l'auteur ne se prive pas de tirer à boulets rouges sur tout ça et il le fait bien.

L'enquête n'est aussi qu'un prétexte pour nous parler de la société Turque, de son administration corrompue (et tout le reste aussi), de la pauvreté de certains quartiers, de la délinquance, de la police… Disons ce qui est, l'auteur ne se prive pas de tirer à boulets rouges sur tout ça et il le fait bien.

Avec un final inattendu, à cent lieues de ce que l'on aurait pu croire, voilà un roman policier qui sort des sentiers battus grâce à un très jeune enquêteur, à d'autres personnages assez hauts en couleurs et une plume acide qui n'hésite pas à piquer le pays là où ça fait le plus mal.

Un petit détail qui m'a plu, ce sont les titres des chapitres, tous ayant une référence littéraire connue. Et puis, vous avouerez que les éditions Mirobole savent soigner leurs couvertures, c'est autre chose que l'édition de poche.

Mes deux seuls bémols – ben oui, il y en a – seront pour un chapitre fort onirique, suite à la consommation de champignons louches par Alper et le délire qui en a résulté.

Ce chapitre long et lourd ("Ainsi hallucinait Zarathoustra") a été indigeste à lire, alors que je venais de dévorer tout ce qui précédait, sans oublier le petit bémol sur le fait que ce n'est pas très réaliste d'avoir un enquêteur de 5 ans qui s'exprime de la sorte.

Quatre ans de plus, et ça passait mieux, mais alors, Alper Kamu aurait été en obligation scolaire. En tout cas, ça change de tout ce que j'ai pu lire jusqu'à présent, et ça, ça compte énormément aussi. Comme quoi, tout est toujours possible en littérature policière.

Un roman policier qui défrise et où suivre les monologues d'Alper Kamu, ainsi que ses pensées, ses traits d'esprits, est bien plus intéressant que de savoir qui a tué Hicabi Bey, le vieux grincheux qui écoutait sa télé à fond la caisse.

Faudra que je teste la suite, si j'ai du temps devant moi, vu que ma PAL est comme Alper Kamu : hors-norme elle aussi !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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À cinq ans bien sonnés, Alper Kamu sent bien que la vieillesse et la décrépitude le guettent.
« À l'approche de mon anniversaire, j'ai passé le plus clair de mon temps posté à la fenêtre, à observer les gens au-dehors. Ils traversaient la vie tantôt accélérant, tantôt ralentissant, et émettaient toutes sortes de bruits, le regard sans cesse en mouvement. J'étais malade à l'idée qu'un jour je deviendrais l'un d'eux. Malheureusement, il n'y avait aucune autre issue possible ; le temps s'écoulait, inexorable, et je vieillissais vite. »
Admirateur de Chostakovitch, aimant à lire Nietzche pour rigoler un peu, Alper est un enfant un peu particulier qui aime aussi jouer au foot dans son quartier d'Istanbul et n'hésite pas à tenir tête à des grands de sept ou huit ans s'il le faut. Lorsqu'il découvre le cadavre de l'un de ses voisins, l'ancien policier Hicabi Bey, et que la police pense tenir le coupable en la personne d'Ertan le Timbré, l'idiot du quartier retrouvé sur les lieux du crime, Alper, armé de son pistolet en plastique, décide de mener l'enquête et, au passage, de reprendre sa vie en main.

Nous voilà donc face à un polar turc existentialiste dont le héros de cinq ans se plaît à faire la nique à la police tout en combattant les brutes du quartier qui en veulent au ballon de ses camarades. Il y a de quoi, au départ, être dubitatif. Pourtant, Alper Canigüz, par la force de sa propre conviction arrive à faire très vite accepter au lecteur son étrange postulat de départ et c'est finalement bien volontiers que l'on suit Alper Kamu dans ses pérégrinations stambouliotes. Tout juste si l'on n'oublierait pas parfois, comme ce procureur à parapluie pratiquant les arts martiaux, que l'on a affaire à un enfant de maternelle, n'étaient les apparitions régulières de traits caractérisant bien l'âge du héros : le pistolet en plastique, les relations avec les autres gamins du quartier, les stratagèmes à mettre en place pour traîner dans la rue le soir et cette fâcheuse tendance à vider les fonds de verre de raki dès que les adultes tournent la tête.

Intelligent, brillant même parfois, et bourré d'humour, L'assassinat d'Hicabi Bey vaut bien entendu plus pour les soliloques et autres considérations du héros sur la société turque dans laquelle il évolue, que pour l'enquête, élément accessoire qui sert essentiellement à donner un prétexte pour suivre Alper Kamu. Polar foncièrement original et étonnant, il démontre s'il en était encore besoin que l'on peut sans cesse renouveler le genre et que les jeunes éditions Mirobole excellent à dénicher de drôles de pépites.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Alper Kamuz, stanbouliote de 5 ans est très en avance sur son âge. Armé de son pistolet en plastique, il cherche à innocenter "le timbré" suspecté du meurtre d'Hicabi Bey, commissaire de police à la retraite.

Doté d'un sens de la déduction hors du commun, notre petit héros va parcourir de long en large Istanbul à la recherche du coupable et ce, au grand déplaisir de la police locale.

Parfois attachant, parfois tête à claques, ce personnage atypique parvient à captiver l'attention et dénonce les travers de son pays (corruption, politique, justice).

Alors, pourquoi n'ai-je décerné que 2 étoiles ? Parce que même si le livre ne comporte que 240 pages, il y a de nombreuses digressions qui alourdissent le rythme de l'histoire (je pense notamment à 2 chapitres "Ainsi hallucinait Zarathoustra" et "Voyage au centre de la Terre").

L'intrigue n'est pas inintéressante, la découverte d'Istanbul est instructive, les personnages sont pittoresques, mais certaines élucubrations ont un peu gâché ma lecture. D'où mon manque d'indulgence.
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Dans mon mini résumé, j'ai déjà placé deux adjectifs : étonnant et étrange. J'aurais pu en mettre davantage encore : curieux, décalé, loufoque, cinglé, ... tant ce bouquin est tout cela. le décalage vient du personnage principal, Alper Kamu (toute ressemblance avec un nom connu est forcément délibérée), cinq ans qui s'exprime et raisonne comme un adulte -et parfois même mieux-, raconte l'histoire de son point de vue d'enfant qu'on qualifierait chez nous de précoce, mais reste à sa hauteur de petit garçon et garde ses préoccupations de gamin dur et prompt à la bagarre, paré pour la débrouille nécessaire dans les rues d'Istanbul, notamment dans certains quartiers dans lesquels il ne fait pas bon sortir si l'on exhibe des signes extérieurs de richesse. Certaines scène font penser à une nouvelle Guerre des boutons, urbaine version turque et polar : chamailleries, castagnes, jeux de ballons et autres, on entend presque le fameux : "Si j'aurais su, j'aurais pas venu" qui, je le rappelle n'existe que dans le film d'Yves Robert et pas dans le livre.
Cette parenthèse fermée, on suit agréablement Alper dans sa quête de la vérité, on sourit beaucoup et on rit. Alper ne sort pas sans son pistolet en plastique qui tire des balles de la même matière, et il fait bien, lorsqu'on se mêle de ce qui est brûlant on peut en avoir besoin : "Serrant encore très fort mon pistolet dans la main, je me suis affaissé et j'ai commencé à rire. Je vivais les jours les plus intenses de ma vie. J'étais entouré d'ennemis qu'il fallait combattre et de femmes qui voulaient être aimées. Certes, mon pistolet était en plastique. Mes femmes aussi. Mais c'était toujours mieux que rien." (p.116) Il croise des personnages peu recommandables, des gens dans la misère, d'autres fiers de leur petit pouvoir qui en usent et en abusent, des Turcs d'aujourd'hui. Car en toile de fond de ce roman il y a la Turquie avec ses difficultés et ses réussites, la vie à Istanbul, un peu de politique.
Néanmoins, malgré toutes ses qualités, je me dois de dire pour être totalement honnête que le livre est un peu long et que certains passages auraient mérité si ce n'est d'être supprimés au moins d'être allégés. Ce n'est pas rédhibitoire puisque globalement, j'ai bien aimé le roman, mais plus ramassé, plus court ce roman aurait gagné en punch.
Ceci étant dit, comme toujours chez Mirobole, c'est un livre à découvrir, un auteur qui promet et qui nous fait découvrir une facette de son pays et une belle tranche de son humour. En plus, la couverture est très belle, simple et le bouquin ne souffre d'aucun défaut. Ce serait dommage de passer à côté ce polar curieux.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Ce samedi était un jour de pluie ordinaire. Après un petit déjeuner tardif, mon père s'est plongé dans ses mots croisés et ma mère dans sa lessive. Comme tous les travailleurs de la classe moyenne, ils passaient leur semaine à attendre le week-end, et le week-end à s'ennuyer de leur travail. Ils ne verraient même pas arriver leur dernère heure-ou la victoire ultime du système.
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- De toute façon, je ne suis pas venu ici pour te ramener à la maison ! Je me suis dit qu'on pourrait partager un verre ensemble, entre père et fils.
J'ai bien vu qu'il essayait de dissimuler sa joie. "Ce n'est pas un endroit pour les enfants.
-La maternelle non plus, pourtant vous m'y avez bien envoyé."
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Il lui manquait juste un peu d'expérience pour atteindre une certaine maturité. Ou pour être corrompu à souhait. En fait, la dernière option paraissait plus vraisemblable.
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À l’approche de mon anniversaire, j’ai passé le plus clair de mon temps posté à la fenêtre, à observer les gens au-dehors. Ils traversaient la vie tantôt accélérant, tantôt ralentissant, et émettaient toutes sortes de bruits, le regard sans cesse en mouvement. J’étais malade à l’idée qu’un jour je deviendrais l’un d’eux. Malheureusement, il n’y avait aucune autre issue possible ; le temps s’écoulait, inexorable, et je vieillissais vite.
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Il était né laveur de voitures. Mais la vie l'avait condamné à devenir épicier, tout comme elle avait condamné de formidables maraîchers à être députés. Le système tue les talents.
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Vidéo de Alper Canigüz
L'Assassinat d'Hicabi Bay de Alper Caniguz éd:Mirobole
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