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EAN : 9782211208482
252 pages
L'Ecole des loisirs (21/02/2013)
3.84/5   16 notes
Résumé :
Berta, Rachid, Stéfano, Ángel, Lucía, Gil et Nor.
Celle qui a perdu le carnet.
Ceux qui vivent de petits trafics.
Celui qui s’est installé ici après la mort de sa femme.
Celle qui cherche un travail honnête.
Celui qui veille sur son jeune voisin et lui transmet tout ce qu’il sait.
Celui qui a quitté son pays au péril de sa vie. Ils n’ont ni le même âge, ni la même nationalité, ni la même langue, ni les mêmes soucis. Un seul ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
La rencontre :

J'ai pris pour habitude de narrer ma rencontre avec chacun des livres que je décrypte. Un peu comme le premier regard lors du rendez-vous amoureux. Ok … Ok… Avec les bougies, les violons, et le resto en moins… C'est pas la peine de faire les rabat-joies !

Ma rencontre avec ce cher Cansino s'est donc opérée lors d'un Vendredi après-midi hivernal. Au bout de ma journée pluvieuse et grisounette, je me suis dirigée d'un pas lourd vers le premier étage de mon boulot, suis rentrée dans la bibliothèque et tel un pilier de bar voulant son poison quotidien, j'ai crié : « Il me faut ma dose ! »

J'ai la chance d'avoir un travail qui me permet de lire autant de livres que je le souhaite et tout ça gratuitement. Alors je me suis dirigée vers les rayons de livres :

Art ? Non, je n'ai pas la motivation.

Sport ? AHAHAH, C'est une blague ?

Il faut savoir une chose sur moi, lorsque j'ai le moral au plus bas, plutôt que d'essayer de me hisser de toutes mes forces vers le haut, je décide de… Ne rien faire et donc de lire des livres en fonction de mon humeur. J'ai donc demandé conseil :

« Bonjour, j'aimerais un livre un peu triste, voir carrément dégoulinant de souffrances, sans aucunes pointes d'espoir, cela va de soi. Et vous me rajouterez quelques destins tragiques. Vous me mettez tout ça dans un menu XL. Pardon ? Non pas de frites ni de coca, mais vous pouvez me rajouter un sundae pour que je puisse m'empiffrer de glaces lorsque je vais pleurer. MERCI ! »

Donc …………….J'ai trouvé la Tour de Babel, il était parmi tous les rayons. Je voulais changer un peu de registre cette fois ci. Cela ne se voit pas trop dans le blog, mais j'ai tendance à préférer les livres d' Heroic Fantaisy. Alors je me suis dis qu'un changement radical pouvait être une véritable expérience. Un livre commun, qui ne parle pas de guerres, de pouvoirs et de meurtres. Oui, allons-y ! Plongeons nous dans les années 2015 ! Je n'étais pas très enthousiaste, je l'avoue. Mais il faut toujours tester avant de dire que l'on n'aime pas.

J'ai donc serré le livre contre moi et suis partie. J'ai redescendu les 28 marches qui mènent au Rez de chaussée, pris mes affaires, renoué correctement mon écharpe car je frissonnais. Pas de doutes : Winter is coming.

La première de couverture :

Un dessin sobre, une tour colorée, autour le néant. J'ai souvent tendance à me dire que les couvertures sobres sont des livres pour les intellos. Vous voyez le genre, « juste la beauté des mots compte », « peu importe le flacon pourvu qu'il y ait l'ivresse » et patati et patata.

Je ne suis donc pas souvent attirée par ce genre de couverture. Je me dis que c'est encore pire qu'une couverture trop chargée ou tape à l'oeil. Là … On vous montre clairement que ce livre s'adresse à une certaine catégorie de personnes. Ou… On montre que le type qui s'occupe de la couverture n'a aucune imagination ou qu'il est aussi vivant qu'un cimetière en hiver. Deux choix qui se tiennent me direz-vous.

Franchement, il s'est dit quoi le gars en venant au taff le matin. Tiens, ça parle des gens dans une tour, alors pourquoi ne pas dessiner une tour d'immeuble ? Et ensuite ? « Ben, ensuite rien boss. le taff est fait, tout est dit???!!!! Il faut laisser le lecteur découvrir… » Et le type de la presse, il a rien dit ?! L'éditeur non plus ???!!!!

Mais mec, cette couverture, c'est pas possible ! On hésite entre brûler tout de suite le livre ou juste arracher la première page pour que ce soit acceptable ! Bref… avec toute la finesse qui me caractérise, vous l'aurez compris, je n'ai pas aimé…

Quatrième de couverture :

Berta, Rachid, Stéfano, Angel, Lucia, Gil et Nor.

Celle qui a perdu le carnet.

Ceux qui vivent de petits trafics.

Celui qui s'est installé ici après la mort de sa femme.

Celle qui cherche un travail honnête.

Celui qui veille sur son jeune voisin et lui transmet tout ce qu'il sait.

Celui qui a quitté son pays au péril de sa vie.

Ils n'ont ni le même âge, ni la même nationalité, ni la même langue, ni les mêmes soucis. Un seul point en commun : tous des habitants de la Tour, ce bloc confus, fébrile et bruyant d'une banlieue pauvre de Séville.

Un jour, Nor manque à l'appel dans sa classe où Angel enseigne la philo. Mais il lui a laissé une lettre : il est parti chercher son frère qui doit arriver de Guinée par bateau, à la merci des passeurs et de la tempête annoncée. Alors, tout se met en branle. Et parce qu'Angel se décide à sonner à la porte d'un voisin, tous ces gens qui s'ignoraient vont comprendre qu'ils font partie de la même histoire.

L'avis de l'institut Suisse , jeunesse et médias :

A lire ce début de résumé, on se rend compte que l'histoire elle-même est une vraie tour, une accumulation d'actions répétitives opérées par des personnages qui se croisent et se recroisent sans forcément se rencontrer dans cet immense immeuble. On pense un peu à des fourmis s'agitant dans un milieu clos. A travers son narrateur omniscient, Eliacer Cansino prend le temps de soigner, en une phrase ou deux bien troussées, chaleureuses, chacun de ses personnages.
Au-delà de l'effet plaisant et évidemment marquant d'auberge espagnole, il se dégage de ce roman un engagement citoyen très fort. L'auteur nous montre la richesse, les limites aussi, d'un monde sans frontière. Les activités des passeurs sont d'une crasse répugnante (Angel a l'impression de se salir, et le discours indirect libre qui l'accompagne parfois est très persuasif), la détresse de Nor n'a pas de solution et Rachid finira en prison. Mais les envies de la petite Berta, fille des cités que d'aucuns auraient renvoyé au statut de femme de ménage de sa mère, témoignent d'une vitalité intellectuelle et d'une capacité à dépasser ses origines sociales.

C'est un livre de l'espoir, touffu mais très lisible, peut-être parce qu'il n'oublie pas un drôle d'humour pince-sans-rire, peut-être à cause de son sujet captivant. de l'homme observé au microscope dans une petite éprouvette…

Mon Avis :

« Les enfants de Babel » est un livre déroutant. Une poésie du quotidien qui ,a chaque page, flirte avec une atroce banalité. « Sublime et Grotesque » pour citer Victor Hugo, se côtoient ici. On ne sait que penser…

Les personnages semblent insipides, incolores. Trop de descriptions les rendent transparents et sans prise avec la réalité.

De plus, des incohérences parcourent ce bouquin: Comment un gamin à la page 20 du livre, qui se trouve être faible et candide, peut-il se retrouver à peine quelques pages plus tard dans la peau d'un Homme sage et réfléchit? Mais contre toute attente, ce sont ces incohérences qui finalement rendent ce livre enivrant. Se dégage de ce vocabulaire basique une certaine magie, qui transforme ces mots « archaïques » en leçon de philosophie.

Au travers du parcours d'Angel, nous nous posons des questions sur notre utilité dans cette vie et sur la possible futilité de celle-ci à l'échelle de l'univers.

Si je devais rester cruelle, il me faut avouer que cette histoire n'a rien de palpitant. Les aventures, si peu nombreuses soient-elles restent en suspens. Ici, pas de courses poursuites haletantes ; Ici, personne ne doit jeter un anneau dans une fosse septique géante ou encore se faire courser par un mec qui visiblement a passé une sale journée au vu de sa sale tronche de Troll. Mais que voulez- vous, n'est pas Tolkien qui veut !

Mais cessons de faire la mauvaise langue et rendons à Cansino, ce qui est à Cansino ! Cet ouvrage a au moins le mérite de nous transporter dans un questionnement simple sur ce qui nous entoure. Il nous révèle l'absurdité de la pensée et de ce que nous voulons être. Il se veut l'outil d'une réflexion qui va au-delà d'une lecture « loisir ».

Bien sur, l'histoire se « laisse-lire », mais si vous recherchez de l'action et du suspense, je ne vous conseille pas cet ouvrage.

N'attendez rien, laissez vous transporter, errez dans les méandres d'une interrogation parfois futile et profitez de cette voluptueuse sensation de plonger dans du coton. Votre cerveau en ressortira groggy de plaisir. Une expérience à lire et à vivre.

PRIX : 16 euros Thèmes : Conditions sociales / Immigration Age : 14 et plus

Comme à mon habitude, voici une petite playlist pour accompagner votre lecture.

Playlist :

Fleet Foxes avec le titre Mykonos

Dan San avec le titre The end of the day

Polaroid3 avec le titre The suburbs of a secret

Florent Marchet avec le titre Dimanche

Loic Lantoine avec le titre Pierrot

Ben Howard avec le titre In dreams

Fito y fitipaldis avec le titre Abrazado a la tristeza
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Les enfants de Babel /CANSINO Eliacer
Traduit de l'espagnol par Sophie HOFNUNG
Ecole des Loisirs – Février 2013 – 253 pages (Medium)
ISBN : 978-2-211-20848-2 - Prix : 16,00 €

Résumé : Berta, Rachid, Stefano, Angel, Lucia, Gil et Nor.
Celle qui a perdu son carnet, ceux qui vivent de petits trafics, celui qui s'est installé ici après la mort de sa femme, celui qui aide son jeune voisin à lire et à écrire, celle qui cherche un travail honnête, celui qui a quitté son pays au péril de sa vie … Ils n'ont ni le même âge, ni la même langue, ni les mêmes préoccupations et priorités mais un point commun : tous vivent dans la Tour, ce bloc confus, bruyant et impersonnel d'une banlieue pauvre de Séville.
Un jour, Nor manque à l'appel dans la classe où Angel enseigne la philo. Mais il lui a laissé une lettre : il est parti accueillir son frère qui doit arriver de Guinée par bateau, à la merci des passeurs et de la tempête annoncée. Alors, tout se met en branle, et parce qu'Angel décide d'en savoir plus et va sonner chez un voisin, tous ces gens qui s'ignoraient vont comprendre ce qui les unit …
Mots clés: IMMIGRATION / INTERGRATION/AMITIE/ SOLIDARITE / SANS PAPIERS/ CLANDESTIN / TRAFICS /BANLIEUE / ENSEIGNEMENT / ESPAGNE / ECRITURE / ENGAGEMENT /
Commentaires : Eliacer Cansino dépeint avec coeur et talent les habitants de cette tour de Babel avec leurs angoisses, leurs espoirs et leurs joies. Tout sonne très juste, les caractères sont décrits avec une grande finesse, et dans les difficultés de la vie, chacun finit par s'ouvrir à l'autre après avoir ouvert sa porte. Un message d'espoir et de solidarité et une bonne réflexion sur les problèmes humains posés par l'immigration clandestine. A conseiller à tous les CDI, peut-être dès la 5 ème .
Pistes de discussion :
• Vous sentez-vous concernés par la question de l'immigration clandestine ? Qu'est-ce qui peut pousser les gens à immigrer malgré les dangers ?
• Avez-vous déjà été démuni face à des situations dramatiques ?
• Que pensez-vous de l'attitude d'Angel ? de Rachid ? de Gil ?
• Qu'est-ce qui peut améliorer la vie dans cette tour à priori inhospitalière ?
• Pourquoi son carnet a-t-il tant d'importance pour Berta ?
• Angela a-t-il raison de se sentir concerné par ce qui arrive à Nor ?

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Ángel, professeur de philosophie, reçoit une lettre de Nor en lui annonçant qu'il ne peut pas aller en cours parce qu'il est parti chercher son frère qui doit faire la traversée de la Méditerranée pour arriver en Espagne. Ángel décide qu'il ne peut pas rester sans rien faire et qu'il doit aller aider son élève. Dans l'histoire on rencontre différents personnages de cet immeuble immense où habitent beaucoup de personnes qui ont des pistes du puzzle, dont Berta, Rashid, Gil, Stefano...
Récit drôle et très humain des quartier défavorisés.
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Berta, Rachid, Stéfano, Ángel, Lucía, Gil et Nor.
Un seul point commun : tous sont des habitants de la Tour, ce bloc confus, fébrile et bruyant d'une banlieue pauvre de Séville.
Un jour, Nor manque à l'appel dans la classe où Ángel enseigne la philo. Mais il lui a laissé une lettre : il est parti chercher son frère qui doit arriver de Guinée par bateau, à la merci des passeurs et de la tempête annoncée. Alors, tout se met en branle. Et parce que Ángel se décide à sonner à la porte d'un voisin, tous ces gens qui s'ignoraient vont comprendre qu'ils font partie de la même histoire.

Un roman passionnant qui met en scène des personnages différents mais qui ont tous un point commun, vivre dans la Tour. Chacun a ses côtés sombres et sa part de générosité. Angel en a parfois assez de s'occuper des petits problèmes personnels de ses élèves mais il se met en danger pour les sauver. Rachid fait du trafic dans son appartement mais accompagne son professeur dans sa quête. Lucia n'a jamais lu de poésie et se laisse emporter par la beauté des textes. Un récit magnifiquement écrit sur la solidarité et le destin, celui que l'on décide de se forger. Un régal, à découvrir dès la 3e et bien au delà ...
Lien : http://hleroy.canalblog.com/..
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Les habitants de la Tour, en Espagne, vivent ensemble sans se connaître. La lettre d'un élève parti chercher son frère, sans papier venu d'Afrique, va permettre la rencontre entre ses habitants et le tissage de liens forts. Un beau roman sur la tolérance et l'entraide sans complaisance ni bons sentiments exagérés.
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critiques presse (1)
Ricochet
22 août 2013
C'est un livre de l'espoir, touffu mais très lisible, peut-être parce qu'il n'oublie pas un drôle d'humour pince-sans-rire, peut-être à cause de son sujet captivant. De l'homme observé au microscope dans une petite éprouvette...
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Je mentirais si je vous disais que je ne suis pas sidéré par vos livres.
- C'est une compagnie immobile et silencieuse. Quand j'étais plus jeune, je pensais que j'allais relire un grand nombre de ces ouvrages, qu'ils attendaient sagement à leur place le moment où je reviendrais discuter avec eux. Aujourd'hui je sais que ça ne marche pas comme cela. Parfois je les regarde et leur dis sans les toucher : "Je n'ouvrirai plus tes pages, c'en est fini du dialogue avec moi, cherche de nouveaux lecteurs." Et selon leur humeur, ils se résignent ou prennent ombrage. Certains se vexent, je le vois bien. Je remarque l'insistance avec laquelle ils me réclament. Il y a des livres qui me reviennent en mémoire, des livres par lesquelles je commencerais si je revenais au point de départ. Cette résurgence est leur manière de me faire signe, de ne pas renoncer. Mais je ne leur prête pas attention. Je ne les ouvrirai plus. En revanche, je suis tenté par certains de ceux qui se résignent, alors je les ouvre furtivement et je parcours quelques lignes. Aujourd'hui mes livres sont le paysage désolé de ma maison. Ils ne sont que nature morte, matière inerte.
- (...) De toute façon, continua-t-il pour ne pas donner prise au pessimisme, un livre ne sait jamais qui sera son lecteur. J'ai lu des livres qui ne m'attendaient pas. p.86-87
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C'était là une habitude incontournable; quand il se déplaçait, où qu'il aille, même en enfer, il devait emporter un livre. (...) Il ne l'ouvrirait peut-être pas, mais ça le rassurerait de l'avoir avec lui.
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"La bibliothèque est devenue le cachot des livres. On les entend gémir, remuer sur les étagères, donner des coups sur les vitrines, ils veulent sortir, ils veulent qu'on les lise. Sans lecteurs, leurs histoires n'avancent pas. (..)Il règne un silence qui répond à la loi régissant depuis toujours la nature des livres, comme un précepte, inviolable: ce sont les lecteurs qui choisissent, leur liberté est la notre. p. 122-123
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Le talus était creusé, et on aurait dit que tout pouvait s'écrouler d'un moment à l'autre. Le progrès, comme presque toujours, finissait pas saper les racines.
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La mort enlève non seulement les êtres, mais également le sens des choses qui leur appartenaient.
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