Citations sur Sur tes yeux (49)
— Le rouge te met plus en valeur, s’exclame Gaia en me poussant devant le miroir du séjour. Regarde-toi, tu es superbe !
Dressée sur la pointe des pieds, je fais un demi-tour sur moi-même, mais le reflet que me renvoie la glace me fait froncer les sourcils. Je ne suis pas convaincue. Ce soir aura lieu l’inauguration tant attendue – au moins par Gaia – du restaurant de Brandolini. Et je n’en finis plus de parcourir mon appartement de long en large, en petite culotte, à la recherche d’une tenue acceptable. C’est loin d’être gagné. J’ai Gaia sur le dos depuis deux heures, et elle m’épuise. Craignant de me voir changer d’avis au dernier moment, elle a déboulé chez moi, maquillée et habillée de pied en cap, traînant derrière elle une valise à roulettes et deux sacoches géantes bourrées de vêtements et d’accessoires. Elle n’a plus qu’une seule idée en tête : m’imposer le look qu’elle a choisi pour moi.
— C’est trop court, Gaia. J’ai l’impression d’être toute nue… et puis ce rouge est vraiment tape-à-l’œil.
Je soupire tout en désignant mes cuisses. Désemparée, Gaia en lève les yeux au plafond :
— Tu es irrécupérable. Tu ne comprends vraiment rien à la mode…
— Allez, repasse-moi la robe Gucci noire, lui dis-je en me préparant à un énième choc frontal avec le miroir.
Devinant mon trouble, Leonardo m’entraîne hors de l’église en me prenant par la main. Par une porte latérale, nous débouchons sur une rue secrète, une impasse. Après m’avoir plaquée contre le mur écaillé de la sacristie, Leonardo me soulève le menton.
-Tu as compris ce que je suis en train de te dire, Elena ?
-Je ne suis pas sûre, dis-je dans un murmure.
-Si c’est le grand amour romantique que tu cherches, je ne suis pas la bonne personne. Si tu penses juste à te changer de ta petite routine ennuyeuse, tu fais fausse route. Ce que moi je te propose, Elena, c’est un voyage, une expérience qui te changera pour toujours.
Je halète, je cherche à me libérer de son étreinte, même si pour rien au monde je ne voudrais le fuir.
-Je vais m’occuper de toi, t’apprendre que ton corps ne doit connaître aucune inhibition, aucun tabou. Je vais te montrer comment te servir de tes sens, de tous tes sens, pour jouir, et rien d’autre. Seulement tu devras me faire entièrement confiance, et être prête à tout ce que je te demanderai.
Il marque un temps, et plonge ses yeux sans les miens.
-Tout. Même si cela te semble absurde ou idiot.
Il n’y a rien d’autoritaire dans sa voix, non. Il est convainquant, diaboliquement convainquant. S’il me proposait d’aller danser ou boire un verre de vin, je crois qu’il ne s’y prendrait pas autrement.
Mon coeur se met à battre à toute vitesse, comme en surchauffe. Mais je ne dois pas avoir peur. Je sais ce qu’il y a à la fin et au début d’un voyage : il y a la vie, il y a l’amour, il n’y a qu’un instant, et la certitude merveilleuse de ne pas savoir ce que le destin nous réserve.
C'est carnaval: il n'y a plus aucun tabou, plus aucune limite, plus aucune règle - si ce n'est celle de les transgresser.
Nous avons un problème, dit-il en posant ses lèvres contre mon oreille.
Oh, sa voix... J'ai envie de lui...
Il me caresse le visage, glisse de la joue vers le menton. Sa main descend encore et attrape la fermeture éclair de ma combinaison. Il l'ouvre jusqu'à hauteur de mes seins.
Ma respiration s'intensifie, mon bat la chamade.
-Un sérieux problème... Poursuit il d'une voix toujours plus chaude et sensuelle. J'ai envie de toi.
Devinant mon trouble, Leonardo m’entraîne hors de l’église en me prenant par la main. Par une porte latérale, nous débouchons sur une rue secrète, une impasse. Après m’avoir plaquée contre le mur écaillé de la sacristie, Leonardo me soulève le menton.
-Tu as compris ce que je suis en train de te dire, Elena ?
-Je ne suis pas sûre, dis-je dans un murmure.
-Si c’est le grand amour romantique que tu cherches, je ne suis pas la bonne personne. Si tu penses juste à te changer de ta petite routine ennuyeuse, tu fais fausse route. Ce que moi je te propose, Elena, c’est un voyage, une expérience qui te changera pour toujours.
Je halète, je cherche à me libérer de son étreinte, même si pour rien au monde je ne voudrais le fuir.
-Je vais m’occuper de toi, t’apprendre que ton corps ne doit connaître aucune inhibition, aucun tabou. Je vais te montrer comment te servir de tes sens, de tous tes sens, pour jouir, et rien d’autre. Seulement tu devras me faire entièrement confiance, et être prête à tout ce que je te demanderai.
Il marque un temps, et plonge ses yeux sans les miens.
-Tout. Même si cela te semble absurde ou idiot.
Il n’y a rien d’autoritaire dans sa voix, non. Il est convainquant, diaboliquement convainquant. S’il me proposait d’aller danser ou boire un verre de vin, je crois qu’il ne s’y prendrait pas autrement.
Je toussote légèrement, histoire de signaler ma présence. Il se retourne et me jette un regard si profond que j'en recule presque de choc. Ses yeux ont beau être d'un noir impénétrable, il en émane une lumière qui, je ne sais comment, me laisse sans voix.
- Pas d'alcool, comment se fait-il?
Je tente de me justifier en haussant les épaules:
- Je n'en bois jamais.
- C'est mal, très mal, sourit-il avec un rien d'ironie. Les buveurs d'eau ont toujours quelque chose à cacher.
Il n'y a rien d'inné ou d'instinctif dans le plaisir : il faut y arriver doucement, il faut le conquérir.
Ses lèvres frôlent mon front. Il fait quelques pas en arrière avant de s’éloigner, les mains enfoncées dans les poches de sa veste. Et moi, je reste plantée là, sans rien comprendre, comme si je venais de me prendre une gifle.