Astérion (Astérion)

...y'a pas à dire, il y en a qui ont vraiment un karma de merde…

Bon, d'accord, Joseph Merrick a eu droit à un film posthume, n'empêche…

Prenez Astérion par exemple : pour une prétendue faute commise par ses géniteurs et les dieux d'alors étant assez chatouilleux niveau susceptibilité ( notez que si officiellement, ils sont moins nombreux maintenant qu'à l'époque, j'ai toujours un doute sur le sens de l'humour et le côté facétieux de nos dieux contemporains…mais bon, il parait que c'est impénétrable même si c'est un terrain glissant) notre petit bonhomme se retrouve à moisir dans un puit pour contrefaçon…physique ingrat mais bon fond…tu parles, bien profond le fond du trou…je vous l'accorde, naître minotaure, ça n'aide pas forcement pour commencer dans la vie, même à l'époque, mais n'empêche…

Bon an, mal an, notre petit ami pugnace, grandissant et aidé par une mère aimante ( ça aussi ça aide) s'échappe de ce charmant et cosy cocon familial pour prendre la route-enfin plutôt la mer- et voguer vers son destin…une sorte de road-movie maritime avant-gardiste à la grecque.

Il va sans dire que le voyage ne sera pas de tout repos et que la mer n'est pas un long fleuve tranquille ( c'est même plutôt dégeulasse, les poissons…enfin vous voyez le bazar).

Et que dire des rencontres…hum…imaginez un joyeux bordel style mix woodstock-hellfest-burning man, le tout sous acide, et vous piochez au choix la harpie hystérique, le centaure qui exsude la sexualité brute, le faune un peu satyre, l'humide naïade et autres créatures du fabuleux bestiaire mythologique…je vous le demande, est ce que ce monde est sérieux ? Non, et c'est tant mieux !

Pour le reste, je vous laisse découvrir…et oui, je ne vais pas faire tout le travail quand même.

Comme souvent, c'est le hasard qui m'a fait découvrir d'une part, ce récit graphique, et d'autre part, le « genre » récit graphique ( Beh oui, désolé, avant je pensais soit roman, soit BD mais mon petit cerveau n'envisageait pas l'existence d'un monde entre le deux) et comme souvent, en général, j'ai du bol : excellente surprise, dans les 2 cas.

Donc, si vous aimez le style fantastique, la mythologie, si la bataille des squelettes animés par Ray Harryhausen dans « Jason et les Argonautes » vous évoque des souvenirs, si vous avez niqué vos genoux sur le flipper « Médusa » en espérant l'extra balle,si la Pastorale de Fantasia vous fait sentir étrangement bien, si vous etes sensibles aux dessins soignés, aux illustrations expressives,aux couleurs brun sépia, à l'ambiance qui se dégage des planches, aux personnages charismatiques( et vachement bien balèzes le tout sans stéroïdes…c'est quand même cool l'Ambroisie), si vous aimez la narration très « cut » à la 1ere personne, si il vous arrive de scanner des pages pour les encadrer...et j'oublie certainement d'autres arguments alors je ne peux que vous conseiller de découvrir ce livre.

Le seul bémol ( voilà pourquoi le 4 étoiles) : une police de caractère un peu petite qui handicape parfois la lecture, mais bon, c'est histoire de chicaner.

Bon, pour ma part, il ne me reste plus qu'à attendre la suite des aventures d'Astérion…mais j'ai comme dans l'idée que celle ci est déjà sur les rails…

Bien à vous les jeunes…et moins jeunes…bref, le monde quoi

Fred-Fichetoux-Beg mode le Minotaure activé