Il est très ridicule de prophétiser et nous nous réglerons sur la prudence d'un Hegel, le sort des lettres et des arts est susceptible de changer du tout au tout et nos petits-neveux pourraient aussi bien retrouver un ordre cohérent et des modèles stables. L'Histoire nous enseigne que le chaos perd ses droits à partir du moment où les mesures sont faussées, les poids pipés et les aplombs désassemblés : or, c'est l'issue à quoi nous nous acheminons, il ne nous reste plus infiniment à perdre, nos morceaux de musique, nos tableaux et nos poèmes touchent à la limite de l'inconcevable et la faveur dont jouit le passé prélude à la faillite du présent, lequel n'aura pas de futur, mais ira se ruer d'un mouvement irréversible au fond d'un précipice, torrent gros d'œuvres avortées, de gloires usurpées et d'instruments brisés.
*INTRODUCTION* :
_« […] le mal ? le bien ? fracas de mots, simplicité barbare et faux mystère : on passera de l'un à l'autre selon la mesure et la convenance, selon les temps, les lieux, les idées, les moyens, le but et les lauriers que l'on moissonne, le dernier point décide quelquefois du reste […] »_ (« Prologue dans les limbes », _in_ Albert Caraco, _Huit essais sur le mal,_ Neuchâtel (Suisse), la Baconnière, 1963, p. 13.)
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* :
« I : de l'Homme », _in_ Albert Caraco, _Huit essais sur le mal,_ Neuchâtel (Suisse), la Baconnière, 1963, pp. 22-23.
#Pessimisme #Pensée #Philosophie
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