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EAN : 9782253008620
224 pages
Le Livre de Poche (01/12/1978)
3.33/5   175 notes
Résumé :
Une femme de quarante ans raconte sa vie avec ses trois enfants dans l'appartement (à Paris) qu'elle a ouvert à tous leurs amis. La clé reste en permanence sur la porte; chacun entre, sort, campe à sa guise : une expérience communautaire à base de totale liberté.

Dans ce caravansérail hippie défilent une foule de jeunes, stables ou éphémères, nommés ou anonymes, sains ou drogués, tous en quête de cette communication fraternelle qu'ils ne trouvent pas... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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L'expérience communautaire d'une mère de quarante ans, issue d'un milieu hyper bourgeois dont elle conteste la rigidité, avec des ados (dont les siens) se croise dans La clé sur la porte avec les propres souvenirs haineux de Marie Cardinal (déjà dépeints dans Les mots pour le dire) vis à vis de sa mère par trop rigide et froide (lors de son enfance en Algérie).
Un garçon, Grégoire 18 ans "à la crinière blonde", mauvais élève qui veut être metteur en scène; deux filles: Charlotte 16 ans qui "a les plus beaux yeux du monde" mais "ressemble parfois à une clocharde", Dorothée 14 ans "née contestataire" et le souk. Un souk, dont fait partie la mère (ado attardée révoltée elle aussi contre "l'animal de zoo" qu'elle fut jadis) qui laisse La clef sur la porte pour que "les jeunes y vivent dans un lieu chaleureux où se retrouver".
Musique,drogue,alcool,contraception, fugue,mésentente avec les parents; ce bon samaritain aborde tous les sujets avec confiance et bonté d'âme mais va vite se trouver débordée par des dérives en tout genre et "dépossédée" par quelques vols d'argenterie et autres babioles.
Un livre très intéressant qui parle d'éducation car il est juste de trouver un juste milieu entre un régime militaire qui tue toute spontanéité et un manque de limites qui risque de pourrir la vie et d'encourager la mauvaise fréquentation de délinquants, un livre qui parle de l'absence du père le plus souvent à l'étranger, un livre truffé d'émotions et d'humour.
Marie Cardinal (à présent décédée), auteur du XX° siècle a fait des études universitaires, a été professeur de philosophie et a écrit plusieurs romans dont certains adaptés au cinéma.
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Marie Cardinal nous fait partager son expérience de maman de trois enfants dans les années qui suivent Mai 68 puisque l'histoire se déroule en 1972. Des slogans comme « Il est interdit d'interdire », « Les murs ont des oreilles, vos oreilles ont des murs » signifient bien que la jeunesse voulait être entendue, respectée et que les parents, les enseignants, tout le système, devaient tenir compte de leurs avis et remettre en cause leur façon d'agir.
Grégoire a 18 ans, il veut devenir metteur en scène mais n'arrive pas à trouver du travail. Charlotte a 16 ans, elle a des dons artistiques. le paraître ne l'intéresse pas, elle se moque de sa mise souvent négligée, comme d'ailleurs toute sa personne. Scolairement, elle est en seconde et travaille bien. Dorothée a 14 ans, bonne élève, méthodique, organisée, très soignée et soigneuse, sportive et contestataire. Entre mère et enfants, les conversations sont sans tabou, tous les sujets peuvent être abordés. Jean-Pierre, le conjoint, vit au Canada. Il travaille dans le milieu artistique.
L'auteure a reçu une éducation bourgeoise contre laquelle elle s'insurge. Elle critique violemment ce que fut sa mère, une bourgeoise qui pratiquait la charité envers seulement les pauvres méritants, car les pauvres sont entièrement responsables de leur misère, ils n'ont rien fichu à l'école, il faut éduquer les crasseux, c'est le langage qu'elle tenait. Cette mère lui a inculqué des principes rigides de bienséance dignes d'une femme bien née. Elle ne veut pas que ses enfants deviennent des bourgeois, même s'ils sont des enfants de bourgeois. le couple est séparé, non pas parce qu'il ne s'entend pas, mais pour que chacun vive une vie, principalement professionnelle, épanouissante. Il se retrouve chaque été au Canada. Elle élève donc seule ses enfants. le partage, l'amitié, la communication, sont des valeurs qu'elle souhaite leur transmettre. Sa méthode pour les mettre en pratique : ouvrir sa maison aux copains de ses enfants, laisser la clé sur la porte. le bouche à oreille fonctionnant bien, elle reçoit des jeunes entre 20 ans et 15 ans qui ne savent pas où aller, pas forcément copains de ses enfants, le plus souvent en rupture familiale, blasés, solitaires, désorientés, paumés, oisifs parce que tout est débile, des fils de parents riches qui ont tout ce qu'ils veulent et une grande liberté, certains se droguent.
Beaucoup de jeunes passent sous sa plume, elle les écoute, essaie de les comprendre, tente de leur donner confiance en eux, mais surtout elle les laisse s'exprimer et leur offre un toit pour quelques nuits.
Il manque à cet ouvrage le regard des enfants de l'auteure sur l'accueil des marginaux que leur mère leur impose. J'aurais aimé en savoir davantage sur eux. Supportent-ils ce va-et-vient de jeunes mal dans leur tête ? On ne les voit pas s'activer, on n'entend pas leur point de vue, on ne les entend presque pas, on ne connaît pas leurs projets. Est-il bon qu'ils ne soient en contact que de jeunes paumés selon la volonté de leur mère ? Qu'en pensent-ils ? Étant donné le peu de dialogue de la mère avec son fils et ses deux filles, il m'a semblé que l'accueil de ces jeunes en rupture parentale est davantage fait pour l'épanouissement de la mère qui veut rompre avec son étiquette de bourgeoise imposée par sa propre mère, plutôt que pour transmettre à ses enfants les valeurs auxquelles elle tient. Reconnaître et décrire le mal-être d'une certaine jeunesse ne m'a pas suffi, j'attendais mieux.
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Ce récit très décousu est comme une patchwork vaguement chronologique d'une expérience familiale, paradoxalement incongrue et à la fois fort moderne. le tout est ponctué de souvenirs d'enfance de la narratrice (et auteur) qui font ressentir la véritable fracture qui a existé entre les générations de part et d'autre de mai 68.

C'est assez surprenant, ce regard vieux d'un demi-siècle sur l'éducation des enfants et sur les difficultés de la jeunesse. Pour moi qui suis fille de cette génération dont il est question, c'est à la fois assez saisissant et édifiant.

C'est toujours pour moi un étonnement de constater dans les livres "anciens" que certaines choses qu'on croit très modernes ou très nouvelles, ne datent pas d'hier en réalité et ont plutôt été réinventées - voire retrouvées. D'autres, par contre, me semblent complètement désuètes alors qu'elles sont encore toutes proches.

Bref, un livre véritablement intéressant pour comprendre d'où nous venons, à défaut d'être une bonne histoire.
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Ce livre, trouvé par hasard dans une boite à livres de ma ville, et dont le sujet m'a interpellé, raconte l'histoire d'une mère de 3 adolescents dans les années 70, qui choisit de laisser sa porte ouverte à tous le monde. Enfin, par tout le monde, il s'agit des copains adolescents de ses enfants, tous plus ou moins blasés de la vie ou en crise familiale. La réflexion est intéressante bien que l'histoire se termine un peu en demi teinte. Laisser sa porte ouverte pour laisser aux jeunes un espace de réunion, de discussion.... Pour quoi faire au final? il n'en ressort pas grand chose en dehors du fait que c'est une période de la vie à traverser et que sans doute cette initiative ne leur aura pas apporté énormément de choses, sinon un certains confort pour passer du temps ensemble.
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Marie Cardinal nous livre ici son autobiographie avec ses enfants et la vie atypique avec son époux.
Dû à son enfance catho-bourgeoise, elle ne veut pas faire subir ça à ses enfants et part dans une éducation libre, freeky, ouverte à tous. Début des années 70, j'ai eu dû mal à comprendre certain terme ou idée de l'époque. On y voit juste le point de départ de là où on en est. Tout est partie à vaux l'eau dans un TGV. C'est terrible de lire ce constat.
En tout cas Marie aurait aimé pouvoir améliorer les choses, venir en aide à tous les jeunes, leur donner un espoir, un but qu'elle aurait aimé avoir. Seulement ce n'est pas toujours la solution. À trop laisser de liberté, il y a des débordements. Et je n'ai pas compris ce que le fait de fermer sa porte et regarder pas l'oeilleton a de bourgeois, c'est plutôt une sécurité, puis un choix de choisir sa liberté dans celle de vivre en toute sérénité.
On ne vit et n'a jamais vécu dans un monde de bisounours et je trouve que c'est utopique de croire qu'en laissant sa maison ouverte, on nous respectera.
Je ne peux pas dire si j'ai aimé ou non ce livre, je pense qu'il est dépassé sur certains aspects mais dans l'air du temps dans d'autre.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
La famille, la patrie, la religion, le lycée, tout cela n’est plus qu’un gâchis autour d’eux. Ils n’ont pas la moindre bouée de sauvetage à quoi se rattraper, plus le moindre exemple à suivre, plus la moindre admiration, plus le moindre respect.
Ils méprisent la société dans laquelle ils vivent. Ils rejettent, pour la plupart, la politique qui serait le seul moyen d’abattre cette société. Ils n’ont pas suffisamment confiance en eux pour inventer puis imposer un nouveau comportement et une nouvelle attitude sociale qui leur conviendrait. Alors ils sont dans le creux d’une vague. Ballotés de-ci de-là, avec une conscience aigüe de ce qui les ballote. Inertes, dégoûtés et pourtant bien vivants, jeunes, intacts.
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Le fric pourrit,c'est une vérité première.L'argent inutile fausse tout.La course au pognon rend aveugle.Les enfants deviennent un capital dans lequel on investit des sommes énormes gagnées à la sueur de son front au prix de bagarres âpres et rudes contre les autres toujours plus nombreux qui briguent les mêmes avantages,le même poste,la même place.
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Toujours les mots comme des moustiques, comme des balles de jongleur.Quand on sait bien les manipuler on en prend un tout simple et puis, selon l'intonation qu'on y met ou sa place dans la phrase,on en fait une flèche empoisonnée.
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Longue conversation ce matin avec Charlotte avant son départ pour le lycée.Elle assise au pied de mon lit,moi allongée,chacune avec sa cigarette et sa tasse de thé.
Nous récapitulons,dans l’ordre,toutes les sélections qui font trembler,qui tombent comme une guillotine.Et ça depuis la classe de septieme.De dix ans à dix-huit ans.Huit années à naviguer à travers de gros écueils.L’entrée en sixième au lycée ou dans un CEG.En fin de cinquième le tri classique,pas classique,la décision études courtes ou longues en fin de troisième,la sanction des deux dernières années du lycée.Pendant huit ans,la hantise des moyennes,la peur du renvoi,car il n’y a pas de places dans les lycées,alors il faut en faire coûte que coûte. Si vous êtes trop vieux,si vous n’avez pas la moyenne,il faut partir.Et une fois au bout de ça,encore de longues années avec,comme bruit de fond,la corne de brume du chômage qui beugle à intervalles réguliers au-dessus de jeunes.
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A force d'essayer de comprendre leurs malaises,leurs goûts,je me définis mieux moi-même et j'éprouve un grand sentiment de liberté.
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Videos de Marie Cardinal (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie Cardinal
Jacqueline Duhême Une vie (extraits) conversation avec Jacqueline Duhême à la Maison des artistes de Nogent-sur-Marne le 8 février 2020 et où il est notamment question d'une mère libraire à Neuilly, de Jacques Prévert et de Henri Matisse, de Paul Eluard et de Grain d'aile, de Maurice Girodias et d'Henri Miller, de Maurice Druon et de Miguel-Angel Asturias, de dessins, de reportages dessinés et de crobards, d'Hélène Lazareff et du journal Elle, de Jacqueline Laurent et de Jacqueline Kennedy, de Marie Cardinale et de Lucien Bodard, de Charles de Gaulle et du voyage du pape en Terre Sainte, de "Tistou les pouces verts" et de "Ma vie en crobards", de Pierre Marchand et des éditions Gallimard, d'amour et de rencontres -
"Ce que j'avais à faire, je l'ai fait de mon mieux. le reste est peu de chose." (Henri Matisse ). "Je ne sais en quel temps c'était, je confonds toujours l'enfance et l'Eden – comme je mêle la mort à la vie – un pont de douceur les relie." (Miguel Angel Asturias)
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