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Critique de matane85


Ça fait un bon moment que Kushiel me fait de l'oeil. C'est donc un sacré pavé que j'ai attaqué sans me souvenir du résumé, pile comme j'aime lire sans pré-indice ou pré-avis.

Je dois dire que le début m'a laissé perplexe. L'auteur nous arrose d'informations sur l'univers de son roman à travers Phèdre, le personnage principal. le roman est donc l'histoire de Phèdre racontée par elle-même. Phèdre ponctue certains paragraphe de « commentaires » sur son passé mais, pour une fois, je les ai trouvés pertinents et vraiment bien fait. Pas simplement la traditionnelle phrase de regret, de « si j'avais su »... mais plus comme une pique qui vous fait remettre en question ce que vous venez de lire. J'adore.

Nous suivons donc Phèdre de sa tendre enfance à sa vie d'adulte. Éduqué pour être une adepte de Naamah (une divinité de l'univers) puis recueillie et formé à devenir les oreilles de son maître dans son jeu politique. L'intrigue principale tourne donc autour d'enjeux politiques où Phèdre apprend à écouter, à comprendre. C'est un peu compliqué mais au moins, l'auteur a fait l'effort de créer quelque chose de vraiment prenant et construit.

Au début du livre, j'ai été un peu déçue du manque d'envergure de l'histoire : le mystère tournant autour du maître de Phèdre. Je trouvais ça un peu faible et pas particulièrement distrayant. Il m'a fallu vraiment dépasser les 300 pages (sur 950, hein donc bon un tiers, c'est correct) pour accrocher définitivement au livre. Une fois arrimé, l'histoire a défilé sous mes yeux émerveilles. le jeu politique est un peu compliqué, je suis sûre d'être passé à côté de certains petits trucs même si j'ai compris l'essentiel. Il y a beaucoup de noms qui s'entremêlent, j'ai eu du mal. Mais c'est comme tout : au bout d'un moment, on s'y plonge sans difficulté.

Phèdre va vivre des aventures assez touchantes et loin de ce que j'aurai pu prévoir. C'est un « plaisir » de suivre Phèdre. Je le mets entre guillemets puisque l'histoire est sombre, remplie de malheur, douleur, mort, violence... mais aussi de rares moments plus légers.

J'ai été cependant, un peu déçu de la fin du tome 1 même si je l'avais vu venir. J'hésite à lire la suite : je suis bien avec cette fin. Je sens bien que souffrance et compagnie seront à nouveau présentes dans le tome 2. Je suivrai mon humeur.



Personnages : Phèdre est aussi une élue de Kushiel (une autre divinité), une anguisette. Pour Kushiel, la punition, la sanction, la douleur est amour. Notre héroïne est donc une masochiste jusqu'au bout des ongles. le plaisir dans la douleur et la douleur dans le plaisir. L'auteur équilibre assez bien cet élément sans nous le rappeler toutes les deux minutes tout en nous montrant clairement la nature profonde de Phedre. Elle réussit à ne pas montrer du doigt cette inclinaison, mais juste à la rendre pour ce qu'elle ait. Phèdre est profondément humaine, une survivante. Elle est forte mais j'ai aimé qu'elle ne soit pas le centre permanent de toute réussite. Elle est importante, certes, mais tout ne repose pas sur elle.

Je suis tombée complètement sous le charme de Joscelin, un Cassilin (sorte de moine-guerrier). J'ai bien aimé sa rencontre avec Phèdre. Les a priori tombent petit à petit. Il n'apparaît pas dès le début alors je m'arrete là.

Je ne vais décrire tous les personnages croisés dans le livre, il y en a trop. L'auteur construit bien ses personnages mais ne les rends pas non plus extraordinairement bien. Je trouve que certains manquent de profondeur, de présence. le livre est vraiment centré sur Phèdre puis sur quelques autres personnages (hyacinthe, Rousse, Ysandre...).



L'univers du roman est riche. Ça faisait un moment que je n'avais pas lu quelque chose de si profond et bien rendu. Il y a une foule de petites choses que j'ai adoré comme la descendance par les femmes chez un peuple (enfin!), la marque des adeptes, les tsingano... Bref, bien trop long pour exposé tout.

L'auteur a inventé sa propre mythologie et nous l'explique de façon très claire. Malgré beaucoup de terme, de dieux et autres, on finit par s'y retrouver plus ou moins bien assez rapidement. Surtout, l'univers n'est pas que balancé dans le début du roman. Non, il s'enrichit petit à petit, avec un ajout par-ci par-là. Sans être lourd, la mythologie est présente plus ou moins tout au long du roman. Je parle beaucoup de cette mythologie parce que ce qui la rend si intéressante c'est qu'elle est vraiment imbriquée dans les personnages qui composent le roman et l'histoire. Ce sont des valeurs différentes de nos sociétés qui sont prônées et respectées. L'auteure a su les rendre naturelles, tangibles pour ses personnages et pour le lecteur. Il n'y a pas de jugement dans l'écriture de l'auteure, le lecteur est à même de penser ce qu'il veut. Cette caractéristique a rendu ma lecture plus prenante, je ne me sentais pas guidée par l'auteur.



En bref : un univers riche, si bien construit qu'on y croirait. Une histoire de complot bien menée même si elle est un peu embrouillée. Mon seul conseil : laissez une chance au livre même si le décollage est un peu tardif, le voyage vaut le détour.
Lien : http://under-books-spell.e-m..
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