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EAN : 9782709637015
550 pages
J.-C. Lattès (17/10/2012)
4/5   15 notes
Résumé :
En se retirant sur un paisible îlot privé de l’archipel de Stockholm, les musiciennes de l’ensemble Furioso pensaient enregistrer au calme le dernier quatuor à cordes de Stenhammar. Mais lorsque Louise Armstahl se blesse à la main et cède sa place de leader à son ami Raoul Liebeskind, l’équilibre qui régnait jusque-là vole en éclats. Chacune des musiciennes a eu une histoire avec ce charismatique violoniste, adulé par les femmes.
De vieilles intrigues ressur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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"Furioso" est un roman policier non conventionnel dans le sens où il casse les codes de ce genre littéraire.
Car il s'agit bien d'un roman policier, pourtant, pendant près de 240 pages il n'en est rien.
Il est question d'un ensemble de musique, Furioso, composé de quatre musiciennes, mais lorsque Louise, la leader, se blesse elle doit trouver en urgence une personne pour la remplacer pour l'enregistrement du dernier morceau de leur nouveau disque.
Elle fait alors appel à Raoul Liebeskind, un violoniste à la renommée internationale, mais elle fait par la même occasion entrer le loup dans la bergerie, car Raoul Liebeskind n'est pas qu'un musicien de génie, il est aussi un séducteur invétéré, un véritable Don Juan qui se sait aduler des femmes et qui use et abuse de son charme pour séduire toutes les femmes.
A partir de ce moment-là, il n'y a plus de chef d'orchestre à tenir la baguette, l'équilibre de cet ensemble musical explose en plein vol pour se solder par un meurtre : "La passion serait-elle devenue dévorante au point d'en être invivable ?".
C'est là que la deuxième partie du roman commence, avec l'entrée en scène du commissaire Ebba Schröder.

L'auteur offre une fine étude des caractères de tous les personnages présents dans son roman.
Tous ont une personnalité, un caractère, et les interactions entre eux sont précises et rendent particulièrement intéressante toute la première partie qui se concentre sur eux.
Je n'ai pas éprouvé de réelle empathie pour un personnage plus que l'autre, mais je ne les ai pas non plus cordialement détestés, je trouve que l'auteur a particulièrement bien réussi sa galerie de personnages et que la réussite de son récit repose en grande partie sur eux.
Il y a Louise, la meneuse de troupe, musicienne accomplie et noble; Helena, la mère de famille, médecin et musicienne pendant ses temps de loisirs; Anna, venant tout juste d'être promue chef d'orchestre, récemment divorcée et sortant d'un cancer du sein; Caroline, la jeune soeur de Helena, fragile psychologiquement tout en étant une violoncelliste en devenir et sans doute le personnage canalisant la plus grande palette d'émotions : "Ce qui dans un premier temps l'avait effrayée l'emplissait maintenant d'espoirs. D'espoirs. D'attentes. D'impatience. L'instant précis qui précède l'explosion, où il subsiste une possibilité de faire demi-tour. Mais pour qu'il y ait de l'espoir, il faut qu'il y ait un minimum de certitudes."; et enfin Raoul, le tombeur de ces dames mais aussi musicien virtuose et homme sachant se maîtriser lorsque les situations l'exigent : "En dépit de sa passion, le soliste qu'il était savait maîtriser ses nerfs en toutes circonstances.".
Du côté des forces de police, les personnages sont aussi finement travaillés, qu'il s'agisse de la commissaire Ebba Schödder, de Vendela Smythe-Fleming qui va l'assister ce qui fait que la dynamique créée dans la première partie perdure dans la deuxième.

Carin Bartosch Edström est aussi chef d'orchestre, compositrice d'opéras et de musique de chambre, traductrice d'opéras italiens, c'est pourquoi la musique occupe une très grande place dans ce roman et ce, pour mon plus grand plaisir.
Pratiquant également la musique, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire les oeuvres musicales interprétées, les scènes de répétition, cela m'a replongée dans mes années au conservatoire, à participer à des orchestres ou à des groupes de musique de chambre.
De plus, chaque partie commence par une citation de l'opéra "Don Juan" de Molière, petit clin d'oeil musical collant parfaitement au personnage de Raoul.
Elle a construit son intrigue comme un morceau de musique : une introduction, un crescendo vers le drame, un tourbillon d'alibis et de vérités cachées pour finir decrescendo vers la résolution, le tout en restant seule maître de sa partition du début à la fin.
La quatrième de couverture est d'ailleurs réussie, elle dévoile quelques lignes de l'histoire mais se garde bien de tout dire et c'est plaisant d'en lire une qui est dosée comme il faut : donner envie au lecteur de lire le livre tout en lui réservant des surprises.
Concernant l'intrigue policière, elle n'est pas sans rappelée les intrigues d'Agatha Christie et particulièrement celle des "Dix petits nègres" et de façon indirecte celle du "Crime de l'Orient Express".
Déjà, la majorité de l'histoire se situe sur une île, isolée du monde extérieur et le drame se joue entre les protagonistes présents.
Tous sont suspects et tous ont au moins un mobile pour s'être rendu coupable d'assassinat.
Tous dévoilent partiellement leur vérité, tous dissimulent quelque chose, ce qui a pour conséquence que le lecteur, tout comme la police, émet des hypothèses et part sur des pistes qui s'avèrent fausses.
Je me doutais bien que c'était forcément quelqu'un présent sur l'île qui avait commis le meurtre, mais j'avoue avoir changé plusieurs fois d'avis tant il est difficile de démêler le vrai du faux, preuve que l'auteur a bien su brouiller les cartes.

"Furioso" de Carin Bartosch Edström est un premier roman réussi, avec une intrigue qui monte crescendo, qui tient en haleine le lecteur, et une galerie de personnages finement ciselés.
Je ne serai d'ailleurs pas étonnée que "Furioso" soit la première enquête du commissaire Ebba Schrödder ni surprise que ce personnage revienne dans, je l'espère, le second roman de Carin Bartosch Edström.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Dans la plus pure tradition des romans policiers nordiques. Lenteur, pistes poussées jusqu'au bout même si elles débouchent sur des impasses, point de flic à sixième sens ou à flash. Tout est méthode et travail et la vérité se fait jour, fruit des recherches des uns et des autres, des consultations, des regroupements d'idées. Si vous n'aimez pas le genre, tant pis. Mais si vous avez aimé les Wallander, Erlendur, et autres, stop ! Arrêtez-vous et prenez le temps de savourer ces 587 pages particulièrement fines.
Mais revenons au début. Ce roman ne débute pas comme un polar classique. Les 250 premières pages sont consacrées à la musique classique et surtout aux relations qu'entretiennent ces quatre femmes avec Raoul, entre elles et lui avec elles. Car évidemment, il est au centre de toutes les attentions : lui, la star des violonistes, charismatique, séduisant et séducteur pour user d'un euphémisme. Chaque protagoniste est présenté en détail, ses relations aux autres analysées, scrutées. L'auteure nous fait entrer dans l'intimité de chacun, nous dresse des portraits précis
On pourrait juger qu'elle fait trop dans le détail, qu'elle dilue le texte, mais même moi qui ne suis pourtant pas fan des pavés -et ça, c'est une vraie litote-, je n'ai jamais eu cette idée en lisant, je trouvais que tout se mettait en place lentement, un peu comme si j'étais avec ces femmes et Raoul pendant leur séjour. Un roman d'atmosphère à la Agatha Christie ou à la Georges Simenon qui savaient magnifiquement s'introduire dans la vie intime de leurs personnages et créer une tension seulement avec cela. A tel point d'ailleurs, que dans Furioso, on sait qu'il va y avoir un mort, mais pendant ces 250 premières pages, on ne sait pas qui ! Tout le monde pourrait y passer, tué par n'importe lequel des autres. Un petit aparté pour remercier ici le ou la concepteur(trice) de la 4ème de couverture, pour une fois exactement comme il faudrait qu'elles soient toutes : tentantes sans en dire trop !
Et puis, le cadavre apparaît -mais je ne vous dirai pas qui- et Ebba Shröder aussi avec Vendela, sa collègue. Alors, l'écheveau des relations entre tous déjà très emmêlé se complique encore. Jusqu'au bout j'étais bien incapable de trouver le ou la coupable : tous à mes yeux étaient suspects avec de bons motifs. Dans cette seconde partie du roman, CB Edström nous présente sa commissaire, intimement, comme elle l'avait fait avec les musiciens. Sa vie privée (assez terne, classique), sa vie professionnelle et ses relations avec ses collègues. M'est avis que Ebba Shröder pourrait revenir dans d'autres enquêtes. Sincèrement, j'adorerais ! Rendez-vous compte quand même qu'à propos de ce bouquin, j'ai parlé de H. Mankell, de A. Christie, de A. Indridason et de G. Simenon ! Et tout cela parce qu'ils me sont venus spontanément à l'esprit pendant ma lecture. Comment alors pourrais-je patienter, ou plutôt, comment alors vais-je pouvoir attendre plus lontemps la suite des aventures d'Ebba ? Et d'ailleurs y en aura-t-il une ?
Vous m'avez compris : roman policier et même plus que cela excellent. A ne pas rater.

PS : Carin Bartosch Edström est suédoise, directrice d'orchestre et compose de l'opéra et de la musique de chambre.
Lien : http://www.lyvres.over-blog...
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On est tout de suite plongé dans l'univers de la musique classique. Furioso est un quatuor de quatre femmes qui jouent de la musique de chambre. Il y a Louise, Caroline son amie, Helena la soeur de Caroline, et Anna. Et dès les premières pages c'est la catastrophe, ‘Louise ne remarqua pas que Caroline s'était penchée pour ramasser son sac et tendit le bras pour retenir la porte qui se referma brutalement sur sa main'. Incapable de jouer pour un temps, Louise se fait remplacer par Raoul, un violoniste réputé, qui a eu des relations, dans le passé, avec plusieurs des membres du quatuor. Les cinq musiciens partent alors enregistrer dans le studio de Louise, sur un îlot privé de l'archipel de Stockholm. Bon début, à la Agatha Christie.


Dans ce huis clos, Raoul renoue avec ses anciennes conquêtes, et en fait une nouvelle, bref il papillonne d'une femme à l'autre. On pense à Don Juan. le mensonge est partout, des disputes surviennent, les coeurs se brisent, les haines naissent et se nourrissent des malentendus et des trahisons, la colère monte. Raoul est au centre du jeu. ‘Il n'avait pas prévu de tomber follement amoureux. Encore moins de quelqu'un qui ne faisait rien pour faciliter son choix. Son choix? Avait-il le choix? A ce moment précis cela ressemblait plutôt à une malédiction.' On est en pleine tragédie classique. Arrivé à ce niveau de tension, on sait qu'un grand malheur est inéluctable.


Un corps est retrouvé ‘flottant au milieu des rochers, à une vingtaine de mètres de l'embarcadère'. Ebba Schroder, commissaire de police mène l'enquête sur ce décès qui apparait vite comme suspect. Elle va trouver rapidement comment la victime est morte, mais il n'y a pas d'indices qui puisse incriminer directement l'une des 7 personnes présentes sur l'îlot à ce moment là. Ebba doit vérifier les emplois du temps de chacun, bâtir la chronologie des évènements, rechercher les éventuels mobiles et c'est sans doute par un long travail d'enquête qu'elle va trouver le coupable. 'Soit il s'est passé quelque chose de terrible qui les implique tous, soit ils ont agi chacun de leur côté d'une manière qui les rend tous suspects' dit Vendela l'adjointe d'Ebba.


Finalement, malgré tous ses efforts, Ebba ne va pas trouver d'elle même le coupable! C'est le coupable qui va craquer! Mais on peut toujours penser que c'est sous la pression de l'enquête que le coupable dit tout ce qu'il sait. Par contre Ebba découvrira toute la vérité sur ce qui s'est passé, que même le coupable ne connait pas. C'est un très bon roman policier, facile à lire, avec l'accent mis sur la psychologie des protagonistes. Carin Bartosch Edstrom dresse de beaux portraits de femmes au caractère complexe et aux relations amoureuses tourmentées. Mais avec elle, les hommes: Raoul, Peder et Pontus, ont des caractères moins compliqués et qui frôlent le stéréotype. Un seul regret: malgré la violence des passions, on ne ressent pas beaucoup d'émotions. La scène finale au restaurant de la Gondole est même empreinte d'une certaine froideur.
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J'ai lu "Furioso", l'unique roman de la suédoise Carin Bartosch Edström, qui exerce plutôt dans le domaine de la musique. Et la musique, on la sent dans ce magnifique roman, à mi chemin entre le huis-clos et une bonne enquête à la Agatha Christie.

De quoi ça parle ? Furioso est un quatuor à cordes composée essentiellement par 3 amies de longue date : Louise, violoniste et leader de l'ensemble, Héléna, altiste et Anna, second violon. le quatrième membre est la jeune et belle violoncelliste Caroline, soeur cadete d'Héléna et nouvelle conquête de Louise.

Dans le premier acte, l'ensemble s'apprête à enregistrer un disque dans une île privée au large de Stockholm. Or, Louise a un petit accident et n'est plus en mesure de jouer. Alors, elle fait appel à son ami de longue date, le grand violoniste (et grand séducteur), Raoul Liebeskind. Est-ce une bonne idée ? Car Louise ignore qu'Héléna fut la maîtresse secrète du violoniste, qu'Anna, son amour de jeunesse, souhaite reprendre leur relation et, pour corser le tout, l'entente entre Caroline et le virtuose n'est pas très cordiale au premier abord.

C'est ainsi que la présence de Raoul casse la cohésion du groupe, participe à semer la zizanie (contre son gré, pov'chou ! ), jusqu'à ce que le drame (inévitable, vu les tensions) survienne.

Dans le deuxième acte, la commissaire, et fine psychologue, Ebba Schroeder mène l'enquête pour meurtre.

Mon avis : J'ai énormément adoré ce roman ! Il contient tout ce que j'aime : un beau violoniste, des musiciens, une bonne intrigue, du suspense et un meurtre.

J'ai trouvé la première partie passionnante et oppressante, le lecteur sait qu'un truc va arriver, quoi, qui, quand? Personnellement, j'avais envie de crier à certains personnages de fuir à la nage cette minuscule et sinistre île, tellement la situation était pressante.

Le lecteur entre dans la psychologie des personnages et découvre ainsi que le plus manipulateur n'est pas celui qui en a l'air. Belle plume d'ailleurs pour ce qui touche aux sensations liées à la musique.

La deuxième partie intervient à la moitié du livre (un délicieux pavé de 500 pages). C'est une partie plutôt polar dans le pur style d'Agatha Christie, plutôt bien mené, où l'on suit la commissaire Ebba. Moins fan des polars, j'ai moins apprécié cette partie, surtout pour la presque ridicule l'entrée en matière de la commissaire. Ceci dit, tout se rattrape rapidement avec les nombreux interrogatoires bien menés. Les fausses pistes et coups de théâtre s'enchaînent jusqu'à la fin.

J'ai préféré nettement la première partie, où la musique et la vie des musiciens est abordée. Cependant, la partie enquête demeure passionnante car je voulais connaître l'identité de l'assassin et le véritable mobile. Sur ce point, c'est une réussite totale.

Si vous aimez les bonnes intrigues, le milieu de la musique classique et que l'aspect enquête de police n'est pas très important pour vous, je vous le recommande amplement ! Si vous avez un faible pour les violonistes, vous allez aimer.
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Le quator d'artistes "Furioso" se réunit sur une île pour enregistrer leur nouveau disque. Louise qui s'apparente un peu à la chef du groupe, se blesse à la main. Elle demande donc à Raoul Liebeskind, un grand artiste connu, de la remplacer. Louise, Caroline, Ana et Helena se retrouvent donc avec Raoul sur cette île privée. Une nuit, un corps est retrouvé sur la berge... le commissaire Ebba Schröder, fan de musique classique, est chargée de l'affaire !

Tout d'abord, ce qui m'a attiré vers ce titre c'est la couverture, je la trouve extrêmement belle et très énigmatique. Après la lecture de ce livre, je pense connaître le personnage qui se situe sur cette couverture, celle qui pour moi à la plus souffert dans toute cette histoire...
Ensuite, le fait d'aborder la musique dans un roman policier m'a beaucoup séduit. Il ne faut point être musicien pour apprécier cette lecture, rassurez-vous !

Concernant le rythme, je l'ai trouvé assez lent au début. Je me suis d'abord dit que c'est l'effet polar nordique (ceux et celles qui me connaissent, savent mon à priori sur la littérature nordique...) puis après réflexion, c'est le temps qu'il fallait pour introduire au mieux les personnages, ainsi que les différents liens qui les unissent. En effet, il faut lire 245 pages environs pour découvrir le corps ! Comme je le disais c'est assez long et plusieurs fois je me suis demandé s'il s'agissait ou non d'un polar...
Par contre, j'ai beaucoup apprécié de ne pas savoir qui était mort avant d'arriver à la fameuse 2e partie ! L'éditeur ne l'a pas indiqué sur la 4e de couverture, ce qui laisse la surprise au lecteur ! Et ça j'approuve à 100% !

Les personnages sont très bien construits, les intrigues et les histoires passées ressurgissent sans que le lecteur soit complètement largué ! Je me suis accrochée à certains personnages et d'autres m'ont moins plu. Tous peuvent être suspects et jusqu'au bout je me suis demandé qui était le/la coupable !

Bref, un bon polar même si j'ai mis beaucoup de temps à le lire... Les fêtes de fin d'année ne m'ont pas aidé... ;)
Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
En se promenant le long de Strandvägen, à Stockholm, ce jour-là, il eut l'impression d'accomplir un rituel. Son corps était animé par un nouveau souffle de vie et son dos avait retrouvé sa souplesse d'antan. Il se sentait désormais l'âme d'un vainqueur. Alors que le compte à rebours était lancé depuis des années, il avait enfin eu cette idée géniale. Toutefois, même si, en pratique, cela ne nécessiterait qu'un tout petit effort de sa part, du moins dans un premier temps, la suite serait autrement plus ardue à mettre en œuvre. Il lui faudrait mentir à ses proches.
Il s'y était préparé. Il avait pris les mesures nécessaires pour assurer son avenir.
Peder Armstahl avait pris conscience de son devoir dès qu'il avait été en âge de comprendre la place qu'il occupait au sein de la lignée. Il ne l'avait pas choisi, on ne lui avait même pas demandé son avis. Et, si quelqu'un lui avait demandé ce qu'il en pensait, il aurait probablement prétendu que c'était un honneur. Ce qui n'aurait rien eu de surprenant.
Mais ce devoir, qui constituait sa vraie raison de vivre, était difficile à endosser. Jusque-là, en effet, la tâche s'était révélée insurmontable.
Il avait dû se faire une raison après ses échecs répétés. Tandis que sa famille s'était gardée de tout commentaire à ce sujet. Ils auraient au moins pu faire en sorte que leurs vœux ne sonnent pas si faux à chaque nouveau baptême.
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La mélodie était sublime, oraison mélancolique sans prétention qui avait un jour jailli de la tête d'un artiste mort bien trop jeune. Pour que jamais plus personne ne subisse le même sort que lui.
Tout absorbé qu'il était par sa musique, Raoul n'entendit les pas qui s'approchaient que lorsqu'ils résonnèrent sur les marches en bois de l'escalier et se mêlèrent au son du violon. Il sursauta et faillit lâcher son instrument. On frappa à la porte. Une terreur irraisonnée s'empara soudain de lui. Il alla ouvrir.
'Ah, c'est toi", dit-il sur un ton soulagé.
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Cette fois, elle ne pouvait plus reculer. D’un geste mécanique, elle déchira la boîte, sortit le test de grossesse, en retira le capuchon, le plaça sous le jet d’urine, et replaça le capuchon. Puis, sans même jeter un œil au test, elle le balança sur le meuble du lavabo.
Au bout de quelques instants, elle déverrouilla la porte et la poussa. Elle s’ouvrit au ralenti. Louise se tenait là, la tête appuyée contre le chambranle. Elles se dévisagèrent longuement, jusqu’à ce que Louise finisse par rompre le silence.
« Alors, qu’est-ce que ça donne ? »
Caroline recula de quelques pas dans la salle de bains. Louise s’approcha du lavabo et saisit le test qu’elle leva devant la lampe du miroir pour l’observer minutieusement.
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Il avait dû se faire une raison après ses échecs répétés. Tandis que sa famille s’était gardée de tout commentaire à ce sujet. Ils auraient au moins pu faire en sorte que leurs vœux ne sonnent pas si faux à chaque nouveau baptême. N’importe quoi, même une remarque grossière, histoire de désamorcer ce malaise évident. Emily n’avait jamais cessé de le soutenir. Peut-être était-ce par égard pour elle que sa famille faisait semblant. Elle lui était demeurée fidèle et loyale. Ce qu’il admirait avant tout chez son épouse, c’était sa capacité à encaisser les revers. Cela le renforçait dans sa conviction qu’il leur montrerait un jour de quoi il était capable.
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Caroline glissa sa main le long de son ventre pour en reconnaître chaque bosse, chaque courbe. Elle tenta de se représenter un ventre gonflé là où, de part et d’autre de son nombril, s’étendait un vallon dominé par les arêtes de son bassin. En fermant les yeux, elle vit une petite fille aux cheveux bouclés courir vers sa maman en lui tendant un bouquet de fleurs, sous les applaudissements d’un public en liesse et ému, sous le regard bienveillant de Louise qui les observait depuis les coulisses.
Leur petite fille. Cela ne manquerait pas de faire scandale dans la haute société, mais elle n’en avait cure.
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