J'ai beaucoup aimé ce roman très nostalgique sur des traditions et une culture qui se perdent.
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Les jours où la vie me semble belle, je regarde la pendule qui retarde le plus, ainsi j,ai le sentiment qu'il me reste davantage de temps à vivre. Par contre, quand il m'arrive d'en avoir assez de traîner le boulet de mon destin, mes yeux s'arrêtent sur les aiguilles en avance, et le terme de mon calvaire me paraît alors plus proche.
Belle philosophie, et vous comprendrez qu'un tel personnage séduisait et inquiétait ceux qui se plaisaient à l'écouter.
J'allais à l'école, au bourg du Faouët : au-delà de l'obligation à l'assiduité scolaire, mon grand-père y tenait farouchement :
« Tu écouteras bien, il faut apprendre le français », ma serinait-il chaque matin au moment de partir. « C'est l'avenir et le progrès... »
Ce discours de beaux principes m'était baragouiné dans un français cocasse et lamentable, appris sur le tard : en ce début de siècle, le breton régnait encore en maître dans les campagnes armoricaines, malgré les efforts pugnaces de l'Etat français relayé par son école publique pour éradiquer la langue régionale. Traîtrise suprême, le maître était souvent lui-même breton, renégat à nos yeux de sa propre culture.
Guerre fantasque, figée dans un enfouissement où les ennemis n'étaient pas encore assez déshumanisés pour se haïr complètement, où Allemand et Français se côtoyaient, hésitant à se saluer ou s'entretuer pour une terre gorgée de leurs sangs mêlés.
Allez garçon... on ne refait pas la vie, on a déjà assez de mal à la vivre une fois !
Yves ne répondit pas; plus têtu qu'un Breton, le jeune homme était capable de soutenir à mort une position puis son contraire, pour le seul plaisir d'argumenter.
Daniel Cario nous propose un nouveau thriller qui peut résonner avec l'actualité récente. Il nous dit quelques mots de son propos et de ce nouveau roman au suspense absolument terrible.