Ces cinq mémoires dépendants sont assez agréables à lire, assez bien menés et réfléchis, mais peu propices à un commentaire général. Il est assez amusant de constater que de nombreuses idées ont été appliquées ou adoptées (justification philosophique de l'instruction publique, laïcité, organisation des degrés d'enseignement, principe même d'une instruction générale commune, évènements culturels, structuration des académies et de l'éducation selon les départements, etc) mais, puisque les divergences sont plus intéressantes en histoire des idées (et elles ne manquent pas dans ce texte : refus du corporatisme, refus des concours, rôle des sociétés savantes, etc), c'est la plus significative que je vais pointer. Il ne s'agit en effet pas d'une "éducation nationale". Condorcet s'oppose au modèle qui consiste à éduquer les futurs citoyens à la place des parents. Son projet ne consiste pas à dicter des "valeurs", ne serait-ce nationales ou républicaines, pour former les citoyens. L'instruction publique doit rendre possible le jugement éclairé des citoyens, car c'est là l'une des conditions de la res publica. L'historien de la Révolution française trouvera aussi intéressantes les références indirectes à Marat, notamment en ce qui concerne la question des sociétés savantes (Marat étant pour leur suppression, sans doute, d'ailleurs, par frustration personnelle).
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"Offrir à tous les individus de l'espèce humaine les moyens de pourvoir à leurs besoins, d'assurer leur bien-être, de connaître et d'exercer leurs droits, d'entendre et de remplir leurs devoirs ; Assurer à chacun d'eux la facilité de perfectionner son industrie, de se rendre capable des fonctions sociales auxquelles il a droit d'être appelé, de développer toute l'étendue des talents qu'il a reçus de la nature, et par là, établir entre les citoyens une égalité de fait, et rendre réelle l'égalité politique reconnue par la loi . Tel doit être le premier but d'une instruction nationale"
Condorcet, discours devant l'Assemblée Nationale, avril 1792
Puits de Lumières qui a inspiré Jules Ferry pour constituer notre École lire, laïque et gratuite. Un ouvrage fort instructif, qui rappelle les grands principes humanistes en perdition dans l'Education Nationale.
La question de l'introduction du RIC, le référendum d'initiative citoyenne, est aujourd'hui largement débattue. Ce principe a été imaginé dès 1792 par un des acteurs majeurs de la Révolution française : Nicolas de Condorcet.
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