Désolé Fréro, mais j’ai pas aimé ! Tu étais tellement ravi de me le confier ce livre-là ! Je te revois encore jubilé à l’idée de m’imaginer « pliée en deux » devant cette perle rare d’humour et de savoir. « Souvent copiée, jamais égalée. »
Que te dire ? Que je suis allée jusqu’au bout car j’ai horreur de laisser un livre en plan (et que vu le petit nombre de pages, tu ne me l’aurais jamais pardonné : il y a des limites à l’amour fraternel !), Et que, malgré toute ma bonne volonté, c’est un véritable flop pour moi ! Très vite, j’ai vu s’évanouir les instants de connivence que nous aurions pu avoir ensemble à partager les bons mots et belles définitions, à peine nés et déjà morts, tués dans l’œuf par un manque d’attrait dès les premières pages lues.
Alors, j’aurai pu te dire que c’est génial, que c’est un super bouquin ! Me battre avec toi pour savoir si j’allai te le rendre, car une pépite pareille, on ne peut plus s’en séparer une fois l’avoir lue. Mais non ! Je vais te le ramener pour que tu le reposes sagement sur les rayonnages de ta bibliothèque et te parler de ce rendez-vous raté. Je te connais, tu vas me rejouer toutes les scènes et me parler expérience, savoir économiques et autres lois mathématiques qui régissent notre univers. Et après moult développements et un nombre conséquent de cafés ingurgités, nous tomberons d’accord sur la vérité essentielle de ce petit recueil :
Rien n’est mieux partagé que la stupidité humaine et ses conséquences destructrices sur notre monde sont sans limite...
« - Allez, Fréro, prépare le café pour la prochaine fois, je te ferais découvrir mon dernier coup de cœur ! Une perle rare, ou je ne m’y connais plus ! De toute façon, c’est pas compliqué, si t’es mon frère, tu peux qu’adoré. C’est pas pensable autrement !? »
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Un joli livre de très belle qualité, comme souvent avec les PUF.
La première loi donne le ton avec beaucoup de sérieux, c'est pourtant le sourire aux lèvres que l'on parcourra ces 93 pages : "Chacun sous-estime toujours inévitablement le nombre d'individus stupides existant dans le monde"
L'individu stupide est défini ici par sa nature (c'est ainsi qu'il est né!). Et tout le monde en prend pour son grade. Les hommes, les femmes, toutes origines, classes et professions confondues. Tous égaux.
La catégorie des êtres stupides est ainsi expliquée : "celui qui entraîne une perte pour un autre individu [...], tout en n'en tirant lui-même aucun bénéfice et en s'infligeant éventuellement des pertes."
Tout le monde se rejoindra pour dire que c'est une excellente définition d'un comportement stupide.
Le point positif étant que si nos actions nous placent parfois (souvent) dans la catégorie S, il nous est aussi possible de rejoindre d'autres catégories, bien plus enviables, en agissant différemment : Les C, les I et les B. C'est le secret de ce livre, la recette miracle pour entrer dans la catégorie des "gens intelligents"; Pour la connaitre... il ne vous reste plus qu'à le lire.
Bon apprentissage.
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l'individu stupide peut s'avérer être un bandit, sans l'intelligence de la manipulation, mais demeurant en son fond intérieur un individu pas si stupide, puisque le non-stupide éprouve parfois un geste gracieux une générosité non réfléchie, une erreur fatale de la requête intéressée du soi-disant stupide. Nous sommes encerclés d'une façon comme une autre façon, même que nous voudrions les fuir. Il est quasiment impossible de s'en débarrasser complètement. Les bandits médiatiques un peu moins stupides touchent tous les domaines exploitables. Ils sont là pour nous rappeler que la stupidité engendrée concerne tous les humains de toutes catégories sociales. L'auteur nous renvoie donc à notre propre stupidité, mais aussi à la sienne. Donc l'idée non-stupide de l'avoir écrit.
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Voici la réédition illustrée d'un livre délicieux, et ingénieux. Il s'agit pour l'auteur (1922-2000), professeur d'économie à Berkeley et à l'Ecole normale supérieure de Pise, d'établir les cinq lois qui régissent la stupidité, son action, sa puissance et d'en décrire la pernicieuse combinaison.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Les êtres raisonnables se demandent souvent pourquoi et comment les gens stupides peuvent atteindre une position de pouvoir et d'éminence.
Les personnes stupides sont dangereuses et créent des dommages avant tout parce que les gens raisonnables ont du mal à imaginer et à comprendre des comportements aberrants. Une personne intelligente peut comprendre la logique d’un voyou. Une rationnalité détestable, mais une rationnalité… Vous pouvez l’imaginer et vous défendre… Avec une personne stupide, c’est absolument impossible. Une personne stupide va vous harceler sans aucune raison, pour aucun avantage, sans aucun plan et aucune stratégie… Vous n’avez aucune façon rationnelle de savoir quand, où, comment et pourquoi une créature stupide va attaquer. Quand vous êtes confronté à un individu stupide vous êtes complétement à sa merci…
Dans un système démocratique, les élections générales sont un instrument tout à fait efficace pour garantir le maintien d'une fraction x [les stupides] parmi les puissants. N'oublions pas que, selon la Deuxième Loi fondamentale, un pourcentage x des électeurs est composé d'individus stupides et que les élections leur offrent à tous à la fois une occasion formidable de nuire à tous les autres sans rien y gagner.
Les classes et les castes (…)furent les institutions qui, dans les sociétés préindustrielles, Permirent à un flux constant de gens stupides d’accéder à des positions de pouvoir.
Dans le monde industriel moderne, classe et caste perdent de plus en plus d’influence.
Mais à leur place, on trouve partis politiques, bureaucratie et démocratie.
Au sein d’un système démocratique, les élections au suffrage universel sont un instrument d’une grande efficacité pour assurer le maintien stable de la fraction (De personnes stupides) parmi les puissants.
Il nous faut ici rappeler qu’en vertu de la Deuxième Loi, une fraction (constante) de gens qui votent est stupide et les élections offrent à celle-ci une magnifique occasion de faire du tort à tous les autres, sans tirer de son action le moindre bénéfice pour elle-même. En réalisant cet objectif,
cette fraction contribue à maintenir une proportion (constante) de personnes stupides parmi celles qui sont au pouvoir.
- 1. « Toujours et inévitablement, chacun d’entre nous sous-estime
La quantité d’individus stupides en circulation ».
- 2. On trouve la même proportion d’individus stupides dans tout groupe social quel qu’il soit.
- 3. Cet individu se définit par le fait « qu’il fait du tort à un autre ou
À d’autres sans en tirer aucun avantage pour (lui-même) » voire pour en subir une perte
- 4. « Les individus qui ne sont pas stupides sous-évaluent toujours
Le potentiel de nocivité des personnes stupides » et
Commettent trop souvent l’erreur majeure de traiter ou de s’associer avec elles.
- 5. « Les gens stupides sont les personnes les plus dangereuses qui soient.
La personne stupide est plus dangereuse que le bandit »