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EAN : 9782919176885
279 pages
Aux forges de Vulcain (09/04/2015)
4.5/5   20 notes
Résumé :
Février 2007, dans la banlieue de Bagdad, le père de Naïm est tué lors d’une intervention militaire. Bouleversé, le jeune artiste pacifique décide de s’engager auprès d’une bande armée pour laver l’affront. Sohrab, sa compagne, ne parvenant pas à le raisonner, décide de l’accompagner dans sa quête de vengeance. Les relations se tendent entre le jeune homme qui essaie de se convaincre que la violence peut être une solution, et Sohrab qui lui rappelle en permanence l’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Bagdad, 2007. le père de Naïm est tué lors d'une intervention militaire américaine. Bouleversé, le jeune artiste pacifique s'engage auprès d'une bande armée. Sa compagne Sohrab, impuissante, décide de l'accompagner dans sa quête de vengeance. Mais les doutes naissants de Naïm grandissent à mesure que Sohrab lui rappelle l'absurdité de sa situation. de son côté, Niko Barnes, soldat américain, s'interroge sur son engagement. Il couche ses pensées dans des cahiers où se mêlent souvenirs, doutes envers sa hiérarchie et culpabilité envers les Irakiens.
Les chemins des personnages finiront par se lier au hasard d'événements sur lesquels ils n'ont aucune prise, absurdes et brutaux, car nés d'une guerre dont la justice échappe à tous. Qu'est-ce qu'un ennemi ? La vengeance peut-elle appeler autre chose qu'une violence égale en retour ?

L'histoire. Dans un contexte d'après-guerre, mais en zone encore occupée. Au final, c'est toujours la guerre.
Quelle guerre ? Guerre entre les bons et les méchants ? Qui sont les bons, qui sont les méchants ? Guerre de religions ? Pas seulement...
Etats-Unis, Irak. Musulmans (sunnites, chiites....), Juifs, Catholiques, Protestants, Hommes, Femmes... Les religions se mêlent et s'emmêlent. Les idéaux aussi.
Ce roman évoque l'histoire de jeunes gens dans une situation de guerre, chacun avec ses rêves et ses idéaux, son histoire familiale aussi, dont les destins s'entremêlent.
L'écriture est simple et limpide. Même dans ce contexte compliqué, chaque évènement de l'histoire se comprend.
On s'attache aux 3 personnages : Sohrab, Naïm et Niko. Les personnages sont dans des camps opposés, mais le lecteur ne ressent aucune préférence pour l'un ou pour l'autre.
L'auteur montre simplement que dans chaque guerre, les protagonistes d'un camp ou d'un autre, sont avant tout des êtres humains.
Tout au long de cette lecture ressort l'idée que la guerre est stupide. Dans chaque camp, il y a des personnages plus stupides, plus violents, et plus extrémistes (une minorité) ; et il y a les autres (la majorité) qui subissent, se démènent, survivent et tentent de garder leur livre-arbitre, leurs valeurs, leur vie tout simplement.
D'une guerre, personne ne ressort vainqueur.
Je conseille ce livre à tout ceux qui veulent découvrir une belle histoire d'humanité.
Quand commence la haine ? Finit elle un jour ?
Ce livre n'apporte pas de réponse, mais nous interroge, encore et encore. Sur la haine, l'amour, les valeurs, les regrets, sur l'abstrait !! Qui à la réponse ?
Ce livre est pour moi une belle découverte, moi qui n'aime pas les livres sur la guerre.
Merci à Babélio pour m'avoir permis de lire ce bel ouvrage, de découvrir aussi cet auteur. Et merci aux éditions "Les forges de Vulcain" pour ce cadeau (Merci David).
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Un très beau roman.

Naïm, jeune artiste perd son père lors d'une attaque menée par l'armée américaine. Profondément touché, il décide de s'engager dans un groupe extrémiste. Croyant mener une bataille qui poussera les USA à retirer ses troupes, il est horrifié de voir que le but de ses compagnons de révolte est de livrer une guerre sainte au monde entier.

Sa peur, ses regrets, ses remords seront amplifiés par la présence de Sohrab qui l'a suivi dans cette triste aventure. Elle cherchera à le ramener dans la lumière, mais s'aura-t-il trouver le chemin ?

Quand la tristesse prend le pas sur la raison, même les plus pacifistes demandent réparation. Dans ce cas précis, la vengeance n'est pas l'apanage des méchants.

Pourtant, le choix de Naïm se révèlera être lourd de conséquences, pour lui, mais aussi pour Sohrab, son amie de toujours, son amour.

Un très beau roman, sur le sujet terrible qu'est l'enrôlement des combattants djihadistes mais également sur la violence que gangrène même les meilleurs d'entre nous.

Sans faire de jugement, Louise Caron met en lumière les conditions de vie à Bagdad en 2007 et leurs répercussions psychologiques sur les habitants qu'ils soient américains ou autochtones.

Pas de haine dans ce roman, mais beaucoup de peine.

Difficile de contrôler ses émotions lorsqu'on vit à plusieurs milliers de kilomètres de chez soi. Difficile aussi de supporter la perte d'un membre de sa patrouille, d'un ami parfois avec qui on discutait encore le matin et qui n'est plus là quelques heures plus tard.

Difficile de supporter l'occupation du pays par des étrangers censés vous protéger quand vous ne voyez que mort et désolation autour de nous. Difficile de résister à l'appel des armes quand nos proches sont des victimes collatérales de combats qui nous dépassent et dont on ne voit pas la fin.

« Chronique des jours de cendre », est un roman à lire absolument, car il a le mérite de traiter le sujet de manière plutôt large, sans prendre parti pour l'un ou l'autre des camps.

Premier roman de Louise Caron que je lis et j'avoue que j'ai beaucoup apprécié son style que j'ai trouvé très recherché pour les parties narratives, plus direct et réaliste pour les dialogues.

Merci aux éditions « Aux forges de Vulcain de m'avoir envoyé les épreuves du roman. Ce fut un beau moment de lecture.

Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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J'ai tellement aimé Chronique des jours de cendre, de Louise Caron (Aux Forges de Vulcain éditeur, avril 2015) que je souhaite partager. C'est un récit nécessaire, il nous offre la présence au monde et l'échange quand l'image nous réduit à l'état de consommateurs, jusques et y compris dans les guerres. le Moyen-Orien est peuplé de gens comme nous, et pas d'extra-terrestres ou d'arriérés, Louise Caron nous les fait entendre et leur voix, leurs espoirs, leurs mabitions et leurs projets résonne longtemps en ous, après que le livre est refermé. Dans Chronique des jours de cendre, nous voilà plongés dans la guerre d'Irak, en 2007, les Américains d'un côté, dont Niko Barnes qui tient son journal pour échapper à sa vie pourrie, là-bas comme ici (avec entre autres sa femme infidèle, et puis "tant de branches pourries pendaient a son arbre de vie") et de l'autre, des Bagdadis ordinaires. Ordinaires, vraiment ? Pas tant que cela, et même extraordinaires : ils vivent, dans leur diversité, couples mixtes, juifs, chrétiens, musulmans, femmes et hommes, jeunes ouverts au monde… , dont nous partageons les aspirations, mais que la guerre fracasse chaque jour davantage. Jusqu'a l'irréparable.
Sur et avec des gens comme nous, pensons-y toujours. Dans ce récit chaleureux, nous approchons les "dommages collatéraux" - ces mots criminels qui effacent l'humain - et ils ont notre visage, de terre et de lumière. Il n'est pas indifférent que l'auteur soit une femme, qui a su, avec la force de l'intrigue, conjuguer l'attention à tous, Naim et Sohrab, jeune couple d'étudiants progressistes embarqués dans une bande armée, elle pour le suivre et si possible le protéger, lui, artiste à l'identité complexe, jadis cachée et qui se révèlera dans les dernières pages. Leur destin est à l'image de ce Moyen-Orient riche de ses diversités, il apparaît comme un éclatant attentat de liberté contre tous les uniformisateurs, quelles que soient leurs armes, kalachnikov, plaintes, ou rationalisations. Et le GI Niko Barnes n'en sortira pas indemne non plus. le second tome de cette histoire (en cours de parution) narre son retour aux US…. Je l'attends !
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Merci à Babélio et aux éditions Aux forges de vulcain de m'avoir permis de découvrir une nouvelle auteure, Louise Caron et son deuxième livre "Chronique des jours de cendre".
J'apprécie beaucoup les opérations masse critique qui permettent de sélectionner et de recevoir des romans que je n'aurai sans doute pas penser lire par méconnaissance ou ignorance. Depuis que j'y participe j'ai fait des découvertes intéressantes et souvent passionnantes comme le dernier ouvrage reçu "chronique des jours de cendre".


Bagdad 2007, Saddam Hussein est mort depuis quelques mois, les américains sont présents depuis quatre ans, la vie quotidienne des bagdadis est devenue un véritable enfer. C'est dans ce contexte que nous faisons la connaissance de Naïm , de sa compagne Sohrab et de Niko Barnes.


Naïm, jeune artiste fragile décide suite au décès de son père lors d'une intervention militaire américaine de rejoindre les moudjahidin. Pour expliquer son choix il précise à sa compagne "ils (les américains) nous méprisent et se comportent en maîtres. Tu constates comme moi que l'occupation a augmenté l'insécurité et, à mon grand regret les élections n'ont rien arrangé. Les religieux de toutes tendances se combattent plus que jamais pour savoir qui aura davantage d'influence. Ils ne sont d'accord sur rien, à part sur les moyens de nous pourrir la vie".

Sohrab n'ayant pas réussi à le dissuader, prend la décision de partir avec lui. Habillée en homme, elle passera pour un petit cousin un peu simple et muet. Cette aventure sera un échec total

Niko Barnes sergent dans l'armée américaine, apprécié de ses hommes, dépressif , supporte de plus en plus mal la vie militaire, la guerre, la mort de ses copains. Pour survivre il note ses souvenirs ,ses réflexions sur un carnet et rédige les premiers chapitres d'un roman.

Peu importe de quel côté ils se trouvent, ils sont les victimes des conséquences de cette guerre qu'ils n'ont pas souhaitée (vengeance, peur, attentat, deuil... ).
Leurs chemins se croiseront pour leur plus grand malheur.

La conclusion en fermant le livre est de se dire quel gâchis cette guerre. Si elle a débarrassé l'Irak d'un dictateur, elle a amené le chaos, aggravé le conflit confessionnel entre chiites et sunnites, facilité l'implantation d'Al-Qaïda et ses affiliés.



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Des jeunes gens, entre vingt et trente ans, fasse à des choix qui vont bouleverser leur vie et celle d'autres êtres. Mais ont-ils le choix ?

Ce roman laisse entrevoir une multitude de souffrances physiques et morales qui ne laissent pas insensibles.

Louise Caron développe le thème des « dommages collatéraux » que ce soit durant une guerre ou dans les relations entre les gens.

On a des effets miroirs. Par exemple : Naïm qui entre en guerre pour réagir à une situation intolérable et Nicko qui s'engage pour agir contre l'immobilisme, les deux le font aussi en réaction contre leur famille. Et pourtant ni l'un ni l'autre ne sont fait pour cela. Une fois engagés sur cette voie il n'y a pas de marche arrière possible. le poète et l'écrivain pris dans l'engrenage de la violence et de la lutte armée.

Sohrab suit Naïm pour le garder et le protéger, Nicko s'en va loin de Lily pour ne pas la perdre. Et finalement aucune des deux solutions ne semble être la bonne. Les nombreux témoignages forment une mosaïque. Cela m'a fait penser à ses tableaux qui forment une image et lorsqu'on s'en approche on réalise que se sont des photos assemblées. Elles sont toutes liées car nous sommes tous humains avec nos doutes, nos espoirs et nos souffrances. Instruments de puissances économiques et idéologiques qui divisent pour mieux régner.

Les histoires sont très cohérentes avec toute les petites invraisemblances que permet le roman en tant que genre littéraire, elles toutes attachantes et touchantes… Bien sûr que l'on en envie de se révolté devant certaines scènes...

Si l'on prend l'histoire de Zhouar tel qu'il la raconte on a l'image d'un homme enragé et armé, près à tout… mais au fur et à mesure qu'il raconte l'enchaînement des drames qui l'on conduit là, on se retrouve avec des instantanés… La fatalité et l'idée de cycles.

Tout au long de histoires on a des sentences, maximes, proverbes, expressions et des exhortations qui viennent soit stimuler, soit consoler.

Les personnages quoiqu'ils fassent sont confronté à leur conscience politique, à la religion, aux traditions, à la pression de la propagande, à la famille, aux non-dit et aux maux-dit … où est le libre arbitre ?

Le titre m'a beaucoup influencé car il m'a fait pensé à « chronique d'une mort annoncée »… sauf qu'ici on ne sait pas qui sera sacrifié ! En même temps on a un côté Roméo et Juliette, dans tous les cas on a la famille, la position sociale, la vengeance…

La fin est prévisible au fur et à mesure de l'avancée des événements mais il reste des rebondissements surprenants. C'est un roman avec une résonance dramatique, on sent dès le début que la justice ne peut être rendue et aucune solution n'est bonne. Quoiqu'ils choisissent ils courent à leur perte.

J'ai beaucoup aimé les mises en abîme avec les extraits du journal/roman de Nicko, les poèmes du grand-père de Sohrab et ceux de Naïm. Les différents registres de langue créent une atmosphère où les conflits et les sentiments sont exacerbés. Il y a une ambiance délétère dans ce pays détruit par eux qui se retrouve dans la position de pacificateurs, des contradictions et des paradoxes que ce roman utilise comme décor et dynamique.

J'ai trouvé amusant le fait que les titres soient une partie d'une phrase du chapitre, je me suis régalée à les repérer…

On a une alternance entre la vision de Nicko et Sohar/Naïm. Cette construction avec des histoires parallèles ne peut que conduire à la rencontre entre les deux camps, ils se croisent, se frôlent jusqu'au moments fatidiques… C'est inéluctable !

La mort et la sexualité sont deux thèmes qui se répondent et créent un climat délétère.

Vous l'aurez compris c'est un roman qui ne laisse pas insensible et prenant. J'espère ne pas en avoir trop dit, mais assez pour titiller votre curiosité !
Lien : https://latelierderamettes.w..
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
-J’avais confiance dans les Américains. Je pensais qu’ils nous aideraient et qu’une fois Saddam chassé, la démocratie pourraient s’installer, qu’on accèderait à la liberté et à la paix. Je comparais cela à un chemin de ronces qu’il fallait accepter d’emprunter parce qu’au bout on trouverait un jardin de roses. J’avais tort. Ils ont bombardé nos maisons, nos vestiges, détruit nos musées. Ils nous méprisent et se comportent en maîtres. Tu constates comme moi que l’occupation a augmenté l’insécurité et, à min grand regret, les élections n’ont rien arrangé.
Les religieux de toutes tendances se combattent plus que jamais pour savoir qui aura davantage d’influence. Ils ne sont d’accord sur rien, à part sur les moyens de nous pourrir la vie. Les Américains sont responsables du chaos. Une fois qu’ils auront quitté le pays, les attentats s’arrêteront, tout rentrera dans l’ordre.
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Notre seul bien sur terre ce sont nos ancêtres, nos racines. L'Irak a connu bien des vicissitudes, pas seulement ces dernières années. Nos aïeux ont eu à pâtir de l'occupation britannique puis des insurrections jusqu'à l'indépendance. Avec ta mère, nous avons vécu la montée du parti Baas, l'arrivée au pouvoir de Saddam Hussein, l'espoir qu'il fit naître. Il y eut même quelques années de prospérité grâce aux retombées financières du pétrole. Et, tout de suite après, la tyrannie. Tout le monde tremblait sous Saddam. On disait tout bas qu'avec lui on pouvait toujours améliorer le pire.
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Depuis qu’il était en Irak, il n’avait vu qu’un pays de ruines.
Des fantômes de vestiges, ou l’inverse. Ce qu’Avery ignorait, ce que Lopez et Barnes ignoraient, ce qu’ils ignoraient tous ou presque dans cette armée suréquipée, c’était l’importance des civilisations qui s’étaient succédé dans cette région qu’ils ravageaient.
Connaître la différence entre les Perses et les Arabes n’avait pas fait partie de l’instruction militaire. On les avait débarqués dans le désert, remplis des certitudes de la propagande, la tête bourrée d’idées simplistes : à savoir qu’ici coulait l’or noir et que la région abritait des barbares qui en voulaient à l’Amérique.
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lus l’heure de rejoindre le groupe avançait, plus Sohrab sentait monter en elle l’excitation. L’idée de dormir près de Naïm, de caresser sa main, son visage, de sentir son souffle sur sa joue provoquait un délicieux échauffement au creux de son ventre.
Elle n’imaginait pas concrètement ce qui se passerait une fois dans le camp. Pour l’instant, elle ne voulait envisager que le bon côté de l’aventure.
Dès qu’elle réfléchissait aux conséquences de son engagement avec des sbires de Moqtada, l’angoisse l’emportait sur l’optimisme. Elle se mit à cloisonner ses pensées, concentra son attention sur la couleur des boissons, la forme des gâteaux, les gens, leurs gestes, le bruit d’une chaise qu’on déplaçait, la cuiller qui tournait dans la tasse de café, le rire d’un enfant barbouillé de crème glacée, la voix agacée d’une jeune femme qui s’en prenait à un adolescent ahuri.

Quand elle quitta le café, elle ressentit un petit pincement au coeur, l’idée qu’elle n’y reviendrait peut-être jamais.

Le dôme bleu de la mosquée Al’Rahman était couvert, du côté ouest, d’une fine couche beige scintillante. De loin, il ressemblait à un croissant de lune. Sohrab aperçut un groupe de jeunes gens parmi lesquels elle reconnut Bilal, Karim, Mohamed qui discutaient en agitant les bras, sous les arcades ouvragées.
En découvrant la haute silhouette de Naïm appuyée contre une arche, face à Nazir, le sang de Sohrab vint battre à ses tempes. Une fraction de seconde, elle faillit rebrousser chemin, mais son orgueil la poussa en avant. Elle rejeta la pensée des vents contraires, se rassurant de pouvoir les affronter près de Naïm. Elle voulait croire qu’avec lui
tout serait facile. Elle rejoignit le groupe à grandes enjambées, salua le jeune homme d’une bourrade virile et silencieuse.
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On était en 1427, le 19 Dhou al-hijja. 9
À l’ambassade des États-Unis, sur le bureau de Son Excellence, un calendrier à l’effigie de Mickey Mouse affichait 9 janvier 2007. Il était 21 heures. La ville des mille et une ruines s’était voilée la face à la nuit tombée. Deux hélicoptères tournoyaient en rase-motte à la recherche de nids hostiles à détruire. Leurs ombres noires de marchands de mort se pro- jetaient sur l’avenue déserte.
Sohrab Haguigui, bravant le couvre-feu, rasait les murs. Elle se hâtait, consciente du danger qu’il y avait à circuler de nuit dans un quartier sunnite1 où régnait la loi des milices. Ses boucles brunes s’emmêlaient en mèches indisciplinées au rythme de sa course. Au coin de la rue Kharera déserte, elle s’arrêta.
C’est là que Naïm devait la rejoindre.
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