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EAN : 9782070394722
147 pages
Gallimard (03/01/1997)
3.7/5   1397 notes
Résumé :
La classe de neige commence mal pour Nicolas ; déjà, son père n'a pas voulu le laisser monter dans le car avec les autres et a tenu à le conduire en personne au chalet, histoire qu'il se fasse bien remarquer.

En plus, Nicolas n'est pas du genre à s'intégrer facilement ; or, arrivés la veille, les autres ont déjà pris leurs marques : rien de tel pour qu'il se sente encore un peu plus en retrait.

Mais surtout, il a oublié son sac dans l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (154) Voir plus Ajouter une critique
3,7

sur 1397 notes
"Tombe la neige
Tu ne viendras pas ce soir
Tombe la neige
Tout est blanc de désespoir
Triste certitude
Le froid et l'absence
Cet odieux silence
Blanche solitude
Tu ne viendras pas ce soir
Me crie mon désespoir
Mais tombe la neige"
Salvatore Adamo- 1964 -
------♫---♫---❄--☃--❄---♫---♫-------
Comme un singe en hiver
classe de neige in summer !
Son sac oublié dans le véhicule
Gestion d'une crise somnambule
Entrevoir en rêve les désirs de son intérieur
Puisque dormir réveille toutes ses peurs...
Trop effacé trop craintif face à l' Adversaire
L'imaginaire l'emportera sur le trop autoritaire.
Pas de replay , de retour en arrière
Et ce sac qui joue les retardataires
Affrontements, épreuves, affaires louches
Me rappellent "Sa Majesté des Mouches"
Alimenter son imaginaire de tristes pensées
Passer avec ses roues sur un gendarme couché
si vraiment ça arrivait qui pourrait le consoler ?
Tant besoin de confiance, invitation à s'aimer
Alors qu'on nous apprend toujours à nous Méfier !


Son sac source de désespoir
Il ne rentrera plus ce soir
On se ronge les freins
Mais on restera sur sa fin
quand tu punis l'un
demande l'avis des autres...
D'autres vies que la mienne
Un chemin vers où il irait mais diable !
Un mari VRP qui vend tard, question-piège
Suite des Opérations un époux vend table
Intrigue père manant, un pèreplex 'iglace de neige...










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« La classe de neige » a obtenu le prix Femina en 1995, ce titre aux résonnances douces de souvenirs d'enfance pourrait laisser penser que nous sommes en présence d'un roman léger et joyeux, il n'en est rien.

Nicolas part en classe de neige avec sa classe. Il n'en a pas envie mais sa maîtresse a insisté, c'est l'occasion de se faire une place dans le groupe. Toutefois une appréhension, partagée par les parents qui redoutent un accident de car, amène le père à conduire Nicolas au lieu de résidence de la classe de neige. Malheureusement, Nicolas oublie son sac de voyage dans le coffre de la voiture de son père, il tombe malade, et commence à s'inquiéter de ne pas recevoir de nouvelles de celui-ci. En quelques lignes, le malaise est déjà bien présent, il ne fera que croitre. A partir de l'oubli de son sac, Nicolas voit son séjour à la montagne se transformer en véritable cauchemar.

Après un début presque banal, l'auteur installe une atmosphère lourde et oppressante ; une menace plane sur Nicolas et le lecteur est amené à se plonger dans l'angoissante imagination de Nicolas où le réel et l'imaginaire s'imbriquent pour ne faire qu'un. Le lecteur ignore d'où le danger va surgir, quel forme il va prendre, mais il devine que quelque chose est en marche. La classe de neige est un roman du non-dit qui est continuellement une source de tension. Certaines choses sont dites à demi-mots, d'autres sont sous-entendues. Tout au long du roman, Emmanuel Carrère donne des indices mais ne dévoile rien, il déstabilise le lecteur et le laisse imaginer et découvrir par lui-même. Ainsi, certaines révélations ne sont que suscitées et font appel à l'esprit de déduction du lecteur. Il y a un sentiment d'étouffement dans ce presque huis-clos que l'auteur nous impose pour créer un sentiment d'enfermement. Le malaise règne en maitre dans ce troublant roman où le père, absent du chalet, est pourtant omniprésent.

Emmanuel Carrère affiche une formidable efficacité en allant à l'essentiel par petites touches successives qui offrent des indices éclairant la situation et pour décrire des sentiments et la capacité des enfants à se raconter des histoires que chez les adultes on nommerait mythomanie. Le mythomane se ment à lui-même, confondant vérités et mensonges, réalité et fiction. C'est exactement ce qui arrive à Nicolas dont les hallucinations prédominent sur le réel qui ne semble plus avoir d'emprise sur lui. Ne sachant plus faire la distinction entre le réel et l'imaginaire, il devient victime de ses propres illusions, en partie pour se protéger.

Ainsi, pour échapper à une terrible réalité, en proie à des angoisses nées de son imagination, Nicolas prend ses rêves pour des réalités et se crée un univers dans lequel

La réalité va rattraper le jeune Nicolas avec la révélation finale d'une rare violence. La fin est rude et l'intrigue se termine sans que la vérité soit exprimée de façon explicite.

Emmanuel Carrère nous offre une nouvelle fois un excellent roman, écrit dans un style sobre et précis, où il décrit avec talent la psychologie d'un enfant peu sûr de lui et en recherche de reconnaissance.
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Bonne pioche et là encore je me dois de remercier mes amis babelionautes qui ont su aiguiser ma curiosité pour le grand talent de conteur d'Emmanuel Carrère.
On a beaucoup de difficulté à lâcher ce court roman de 171 pages tant le récit est rondement mené. Mon coeur de mère s'est immédiatement empli d'une infinie compassion pour Nicolas, ce petit garçon parti pour un séjour en classe de neige qu'il semble appréhender terriblement à cause de sa grande timidité.
Comble de la déroute pour notre petit bonhomme, son père est reparti en oubliant le sac avec tout son trousseau pour le séjour! Pour couronner le tout, on comprend que l'ouverture au monde est cruellement absente de son bagage éducatif, je vous l'ai dit, un vrai petit pioupiou qu'on aurait envie de prendre sous son aile.
Petit à petit, nous suivons l'ascension du tragique aux côtés de ce petits gars, impuissants que nous sommes!
Une classe de neige initiatique et expiatoire...
Emmanuel Carrère est désormais un auteur qui compte pour moi!
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Nul ne guérit de son enfance, chante Jean Ferrat.

L'enfance ce n'est pas un temps de la vie. C'est un lieu où tout est démesuré. Les chaises trop hautes, les chagrins trop profonds. Les grandes personnes trop souvent incompréhensibles. Tout au long de l'existence, l'enfance vous rappelle à ses jeux d'ombre et de lumière.

L'enfance est un refuge quand c'est un sourire qui vous y invite. C'est l'antre de la terreur quand c'est le souvenir d'une larme qui coule.

Celui qui traverse l'enfance a besoin d'une main secourable pour l'accompagner dans le grand vide de l'inconnu. Quand cette main fait défaut, l'enfant sombre dans l'abîme de la solitude. Il n'aura plus de port d'attache où trouver réconfort et consolation.

La classe de neige, c'est l'histoire d'une main qui a lâché prise. C'est émouvant.
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Nicolas est en CM1, c'est un enfant mal dans sa peau à l'imaginaire morbide. Ses idées sont corsetées par une éducation particulièrement stricte, des interdits et des peurs véhiculés par ses parents. C'est son père qui le dépose à « La classe de neige », il n'est pas question de prendre de risques d'accident en autocar. Pas facile d'être à l'aise devant les copains dans ces conditions ! En plus, son père a oublié de lui donner sa valise en partant…. Nicolas est dans sa bulle et ses terreurs l'empêchent de faire partie du groupe. Une nuit il se retrouve en pyjama dans la nuit glaciale… Il sera malade et ne pourra pas participer aux activités, un enfant René a disparu dans la région…., Nicolas est perdu dans de sombres interrogations.

L'ambiance devient vite oppressante. Comme si une grosse boule noire se dirigeait inexorablement vers le chalet où les enfants résident durant le séjour à la neige. Pourtant, la maîtresse et Patrick, l'animateur, l'entourent d'attention. Et puis il partage enfin un terrible secret avec Hodkann, un camarade de classe.
On est dans l'intimité psychologique de Nicolas, un enfant qui s'isole autant qu'on l'isole Toute l'ambigüité dérangeante du livre se niche dans ce paradoxe.
Et la boule noire reste coincée au fond de la gorge à la fin du roman au moment du dénouement tragique.

Je n'ai pas vu l'adaptation cinématographique de ce roman par Claude Miller et je n'avais lu avec enthousiasme que des récits autobiographiques ou biographiques d'Emmanuel Carrère. Ce magnifique roman m'attendait dans un vide grenier ce week-end, je l'ai lu d'une traite. Il a fait de moi une lectrice définitivement conquise par le talent d'écriture et de narration d'Emmanuel Carrère.
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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Chronique parue dans " Mémoire Online " Titrée : " L'art de la bifurcation , dichotomie , mythomanie et uchronie dans l'oeuvre d'Emmanuel Carrère " :
Dans " La classe de neige " , l'auteur va encore plus loin dans ce que l'on pourrait qualifier de mensonge pathologique . En effet , dans ce roman , le menteur , en l’occurrence un jeune garçon , n'arrive plus à faire la différence entre le réel et l'imaginaire . Le lecteur est amené à se plonger dans l'angoissante imagination du jeune Nicolas , dans un univers de fantasmes .........." la classe de neige " étant une sorte de préambule à ce que sera " L'adversaire " ...... Pourquoi Nicolas ment-il ? pourquoi s'invente-t-il un monde imaginaire ? Un fait demeure : "L'enfant qui se met à mentir et à fabuler , sans avoir le désir de mal faire ou de nuire .... risque d'avoir vécu antérieurement une situation traumatisante " ........
Selon Boris Cyrulnik : " L'enfant élevé dans la sécurité affective s'amuse en inventant une fiction , alors que le solitaire , l’abandonné , le mal-aimé , se défend grâce à la fiction , il est nécessaire qu'on le croie pour qu'il ne se sente plus en danger ; c'est même vital .... " ...........
Ainsi tout au long du roman , le jeune Nicolas , fabule , ment et trompe ; il devient l'acteur d'un scénario qu'il a élaboré afin de s’attirer sympathie et admiration ........
Finalement , pour clore l'analyse de ce roman , et bien comprendre la part importante du mensonge dans cette histoire , nous pouvons dire que " La classe de neige est un roman du non-dit . Carrère se sert du mensonge par omission , car tout au long du roman , il donne des indices , mais ne dévoile rien , laissant le lecteur perplexe . Nous savons que le père de Nicolas s’avère être le tueur recherché ... nous le découvrons presque en même temps que Nicolas ..... Ainsi l'intrigue se termine sans que la vérité soit dite de façon explicite .
Le livre " L'adversaire " avec le personnage de jean-Claude Romand aborde la même facette de la mythomanie .
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[...] il se rendait compte que les liens les plus forts entre ses camarades s’établissaient surtout entre midi et deux heures, à la cantine et dans le préau où on vaquait après le repas. Pendant son absence, on s’était envoyé des petits suisses à la figure, on avait été puni par les surveillants, on avait conclu des alliances et chaque fois, quand sa mère le ramenait, c’était comme s’il avait été nouveau et devait reprendre à zéro les relations nouées le matin. Personne à part lui n’en gardait le souvenir : trop de choses s’étaient passées durant les deux heures de cantine.
p21
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La neige recouvrait tout. Il en tombait encore, des flocons que le vent faisait doucement tournoyer. C’était la première fois que Nicolas en voyait autant et, du fond de sa détresse, il ressentit de l’émerveillement. L’air glacé de la nuit saisit sa poitrine à demi nue, contrastant avec la chaleur de la maison endormie derrière lui comme un gros animal repu, au souffle tiède et régulier. Il resta un moment sur le seuil, immobile, puis avança une main sur laquelle se posa légèrement un flocon, et sortit.
Enfonçant ses pieds nus dans la neige que personne n’avait encore foulée, il traversa le terre-plein. L’autocar aussi avait l’air d’un animal endormi, le petit du chalet, serré contre son flanc, dormant les yeux ouverts de ses gros phares éteints. Nicolas le dépassa, longea le chemin jusqu’à la route, couverte de neige aussi. Il se retourna plusieurs fois pour voir les traces de ses pas, profondes et surtout solitaires : il était seul dehors cette nuit, seul à marcher dans la neige, pieds nus, en pyjama mouillé, et personne ne le savait, et personne ne le reverrait. Dans quelques minutes, ses traces seraient effacées.
Passé le premier lacet, là où se trouvait la voiture de Patrick, il s’arrêta. Très loin, entre les branches des sapins, il aperçut une lumière jaune qui se déplaçait en contrebas, puis disparut : sans doute les phares d’une voiture roulant sur la grande route, dans la vallée. Qui voyageait si tard ? Qui, sans le savoir, partageait avec lui le silence et la solitude de cette nuit ?
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"Nicolas, dit finalement Hodkann, comme s'ils avaient été seuls dans le dortoir, comme si les autres n'existaient pas.
- Oui ? murmura Nicolas en écho.
- Qu'est-ce qu'il fait ton père ?"
Nicolas dit qu'il était représentant. Il était assez fier de cette profession qui lui semblait prestigieuse, un peu mystérieuse même.
" Il voyage beaucoup, alors ? demanda Hodkann.
- Oui, dit Nicolas et, répétant une expression qu'il avait entendue dans la bouche de sa mère : il est tout le temps sur les routes."
Il allait s'enhardir à parler des avantages que cela représentait pour les cadeaux dans les stations d'essence, mais il n'en eut pas le temps : Hodkann voulait savoir ce que son père vendait, comme genre de trucs. A la grande surprise de Nicolas, il ne semblait pas le questionner pour se moquer de lui, mais parce qu'il éprouvait pour le métier de son père une véritable curiosité. Nicolas dit qu'il était représentant en matériel chirurgical.
" Des pinces ? Des bistouris ?
- Oui, et aussi des prothèses.
- Des jambes de bois ? " s'enquit Hodkann, égayé, et Nicolas sentit, comme un signal d'alarme au fond de lui, le risque de la moquerie se rapprocher.
" Non, dit-il, de plastique.
- Il se promène avec des jambes en plastique dans le coffre de sa voiture ?
- Oui, et aussi des bras, des mains...
- Des têtes ? pouffa soudain Lucas, un garçon roux qui portait des lunettes et qu'on aurait pu croire, comme les autres, endormi.
- Non, dit Nicolas, pas des têtes ! Il est représentant en matériel chirurgical, pas en farces et attrapes ! " (Chapitre 4)
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La plupart des élèves déjeunaient habituellement à la cantine, mais pas Nicolas. Sa mère venait le chercher ainsi que son petit frère, encore à l’école maternelle, et ils prenaient tous trois le repas à la maison. Leur père disait qu’ils avaient beaucoup de chance et que leurs camarades étaient à plaindre de fréquenter la cantine, où l’on mangeait mal et où survenaient souvent des bagarres. Nicolas pensait comme son père, et si on le lui demandait se déclarait heureux d’échapper à la mauvaise nourriture et aux bagarres. Cependant, il se rendait compte que les liens les plus forts entre ses camarades s’établissaient surtout entre midi et deux heures, à la cantine et dans le préau où on vaquait après le repas. Pendant son absence, on s’était envoyé des petits suisses à la figure, on avait été puni par les surveillants, on avait conclu des alliances et chaque fois, quand sa mère le ramenait, c’était comme s’il avait été nouveau et devait reprendre à zéro les relations nouées le matin. Personne à part lui n’en gardait le souvenir : trop de choses s’étaient passées durant les deux heures de cantine.
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Vidéo de Emmanuel Carrère
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/


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