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EAN : 9782253086529
352 pages
Le Livre de Poche (18/10/2017)
3.92/5   1042 notes
Résumé :
ANA LOU EST UNE JEUNE FILLE EXEMPLAIRE.
ALORS POURQUOI AURAIT6ELLE FUGUÉ LA VEILLE DE NOËL ?
MAIS QUI LUI VOUDRAIT DU MAL DANS SON PAISIBLE VILLAGE DES ALPES ?

Le COMMANDANT VOGEL, STAR DE LA POLICE, EST ENVOYÉ SUR PLACE.

Une jeune femme est enlevée dans un paisible petit village des Alpes. Le coupable est introuvable, et voilà que la star des commissaires de police, Vogel, est envoyé sur place. De tous les plateaux télé, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (231) Voir plus Ajouter une critique
3,92

sur 1042 notes
Voilà un certain temps que je n'avais pas lu Donato Carrisi, que j'ai découvert grâce à son célèbre Chuchoteur (que je projette d'ailleurs de relire puisque je n'ai jamais lu les deux derniers tomes). "La fille dans le brouillard", thriller psychologique également, est pourtant bien différent : il est effectivement bien plus soft, moins violent. Mais j'ai tout de même adoré.

La fille dans le brouillard, c'est Anna Lou, jeune adolescente de seize ans qui a disparu deux jours avant Noël, alors qu'elle se rendait à l'église donner un cours de catéchisme à de jeunes enfants. Qu'est-il arrivé à cette jeune fille, bien sous tout rapport, bien élevée, un peu timide et souvent trop discrète, qui aime les gens et les chats ?

L'enquête est confiée au commandant Vogel. Ce dernier, doué dans ce qu'il fait, quelque peu maniaque et excentrique, minutueux et stratégique, ne peut fonctionner s'il n'est pas sous les feux des projecteurs. Obnubilé par son image médiatique, il lui faut absolument résoudre cette affaire, d'autant que la dernière en date a quelque peu terni sa réputation. Mais comment nourrir les médias et leurs publics sans le moindre indice à offrir ?

Autant le dire maintenant, je n'ai pas apprécié les personnages principaux : Vogel est bien trop égocentrique et manque cruellement d'empathie, alors que Martini, qui sera rapidement admis comme le suspect n°1, est tout le contraire, mais un quelque chose m'a gênée chez lui dès le départ. On s'imagine bien qu'il ne faut pas se fier aux apparences, malgré les doutes et les interrogations qui planent au-dessus de sa tête, mais j'ai tout de même senti qu'il n'était pas tout à fait net. le déroulement des événements prouvera que je n'avais pas tout à fait tort, bien que d'une manière tout à fait inattendue. Bref, je n'ai pas aimé ces deux personnages que l'on suit tour à tour d'un chapitre à un autre, d'un paragraphe à un autre. Mais c'est certainement voulu par l'auteur, car leur psychologie est tout de même habilement travaillée, leur personnalité bien campée dans l'intrigue.

L'enquête, quant à elle, est menée d'une manière plutôt inhabituelle. Vogel, se focalisant davantage sur son image et sur sa réputation plutôt que sur le sort de la victime, aura tôt fait de diriger les caméras vers "le monstre". Il manipulera ingénieusement les médias afin que le présumé coupable soit jugé avant même de passer au tribunal. Sans preuve et sans cadavre, grâce aux médias, l'enquête peut continuer et la justice suivre son cours... Ainsi, on oublie vite Anna Lou. Retrouver son corps et savoir ce qui lui est arrivé deviennent des éléments de l'enquête complètement obsolètes. le public a besoin d'un méchant, d'un coupable, d'un monstre pour rester dans l'histoire, pour ne pas décrocher...

Il n'y a finalement que le lecteur qui pense à elle, qui veut connaître la vérité vraie, celle à laquelle les médias n'y trouvent pas leur compte dans les audimats. Mais nous, lecteurs, on s'accroche à ça et l'on devra prendre notre mal en patience pour que les révélations se fassent enfin... Et c'est subtilement bien joué de la part de l'auteur qui réussit à nous garder, à nous tenir en haleine, malgré des personnages détestables et un contexte médiatique malaisant.

Les ingrédients pour faire un bon thriller sont justement dosés : Pas de preuve, pas de cadavre, mais des indices qui n'ont aucun sens (tant qu'ils ne sont pas recoupés tout du moins). du suspense tout du long. Des médias (et leur public) mine de rien tournés en ridicule. Des personnages bien campés. Une ambiance "médiatisée" et alpine bien ancrée. Une intrigue captivante. Un dénouement quelque peu excessif, mais inattendu et épatant.

Un chouette moment de lecture !
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Voici un ouvrage lu d'une traite dans le train (aller et retour bien sûr ).
L'histoire de la disparition d'une jeune fille exemplaire juste avant noël, sans laisser la moindre trace.......
Kidnapping? Fugue ? Mystére, je n'en dirai pas plus.......

Un récit captivant, dérangeant, énervant, addictif.(sans scènes de violence).
Un thriller psychologique à l'intrigue tellement bien ficelée que le suspense court jusqu'à la toute fin en nous livrant un dénouement hallucinant.
L'auteur balade le lecteur à souhait, tient en haleine , sème le doute., met la pression .......
Une construction originale , une excellente réflexion sur l'influence de la télévision, caméras , flashs, journalistes, communication outrancière actuelle à propos d'une enquête de police.
Le pouvoir exorbitant des médias qui donne au public et sa curiosité morbide ce qu'il veut entendre ! le mal du 21ème siècle.
La horde médiatique qui entoure cette disparition permet à des tas de gens d'en tirer profit même au commandant Vogel, star de la police , à l'égo démesuré , aux arrières pensées peu avouables.
Recherche t-on un coupable ou la vérité ?
La notoriété ? le rachat ?l'expiation ?
Le gonflement artificiel de l'affaire aboutit à une réflexion désabusée, intelligente à propos de cette influence contre-productive, négative, destructrice des médias .....
Une analyse parfaite , un régal pur et simple.
Je précise que je ne connais pas l'auteur .
Merci à Marylin mon amie de la médiathéque.
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C'est le premier roman de Donato Carrisi que je lis. Jusqu'ici, j'avais toujours repoussé car je redoutais la violence…

Une jeune fille sans histoires, transparente même, a disparu, dans un village un peu paumé, dans une famille étrange, pieuse, pratiquante, mais façon secte : elle a beaucoup d'interdits de la part de sa mère, adepte de lois drastiques qu'elle instaure elle-même, au nom de Dieu, et qui n'ont rien de spirituel, avec des jeûnes un peu fantaisistes entre autres. En fait, cette gamine n'a droit à aucun plaisir ; elle est obligée de tenir un deuxième journal intime car sa mère lit le premier, dans son dos !

Plus que l'intrigue elle-même, c'est la manière dont l'auteur aborde le rôle des médias, qui veulent vendre de l'image choc à tout prix, faire le buzz comme on dit de nos jours, le tout orchestré par Vogel, un flic tordu, manipulateur qui n'hésite pas à fabriquer des preuves pour imposer sa théorie et mettre en scène les évènements:

« A ce moment-là, Vogel mit son plan à exécution. D'abord, il missionna deux de ses hommes pour acheter des bougies et des lampions, ainsi qu'une douzaine de chats en peluche. Puis, il envoya quelques agents en civil poser ces objets sur un muret devant chez les Kastner. Maintenant, il fallait attendre. » P 73

Lors de cette enquête, il ne s'agit plus de répertorier les faits, rechercher les preuves. Non, pas du tout, on désigne le coupable et on monte la population contre lui, on fait ingurgiter des tonnes d'informations (ou plutôt de désinformations !) aux gens qui ne sont plus capables en penser par eux-mêmes et se laissent imbiber par tous ces matraquages.

Donato Carrisi décrit bien la société actuelle, branchée en permanence, où l'on veut être vu, à la télé ou autre : être célèbre à tout prix pour être sûr qu'on existe, à l'heure où la téléréalité est omniprésente !

Il pose aussi une question : y a-t-il un manipulateur en chacun de nous, car personne n'est blanc, en fait dans cette histoire.

Au cours de cette lecture, on pense forcément à l'affaire du petit Gregory, aux rancoeurs qui peuvent s'accumuler dans les petits villages, où tout le monde surveille tout le monde, aux fuites d'informations…

Bonne pioche donc, car une fois commencé ce roman se lit de façon addictive et le suspense est présent jusqu'à la dernière ligne et un grand merci à Babelio et aux éditions « le livre de poche », en particulier à Ninon qui se reconnaîtra…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Avec les ingrédients habituels d'un certain genre policier, Donato Carrisi nous offre une belle envolée dans la dimension médiatique des affaires criminelles.

Tout le monde en prend pour son grade, la police, la justice et les médias.
Dans une société actuelle où il n'y a plus de morale et un épais vernis de méchanceté et de cynisme manipulent l'opinion publique, le romancier met en lumière les mécanismes qui régissent la marchandisation des informations et autres procédés peu scrupuleux inévitables, utilisés dès lors qu'une affaire dévient médiatisée.

Le regard qui porte l'auteur italien est acéré, désabusé, puisqu'il sait que les mots qui informent peuvent être soit des mots qui séparent soit des mots qui réparent.

La curiosité morbide du public est ainsi alimentée et manoeuvrée par des gens qui cherchent à en tirer un profit personnel.

A quels différents enjeux sont soumis les médias qui nous livrent quotidiennement les informations ?

Le tomber de rideau est très bien amené, car à un moment précis le lecteur patauge littéralement dans une mare de contradictions et voit sa foi en l'humanité réduite en miettes.

Cela ne risque pas d'arranger les choses :)


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Surprise par ce roman plus soft que les thrillers de Donato Carrisi qui réussit dans La fille du brouillard une bonne analyse de l'impact que peuvent avoir les médias sur la population. Nous sommes dans un petit village, lorsqu'une jeune fille a disparu, c'est Vogel qui est appelé pour diriger l'enquête or, ce policier de renom est un habile manipulateur des médias, il attache plus d'importance à son image qu'à mener sérieusement l'enquête.
Donato Carrisi a commencé La fille dans le brouillard comme un scénario de film avant de le transformer en roman. La fille dans le brouillard sera sa première expérience en tant que réalisateur de film, une production européenne avec un casting international précise-t-il lors d'une interview reprise en finale du livre.
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
10 octobre 2016
En plus de signer son meilleur roman depuis Le chuchoteur, l’écrivain italien Donato Carrisi signe aussi l’un des meilleurs polars de la rentrée.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (93) Voir plus Ajouter une citation
La capture du coupable nous donne l'illusion d'être en sécurité et au fond cela nous suffit. Mais il y a une meilleure réponse : parce que la vérité nous engage , nous rend complice. Vous avez remarqué que les médias et l'opinion publique , ce qui veut dire tout le monde, pensent au coupable d'un crime comme s'il n'était humain ? Comme s'il appartenait à une race extraterrestre , dotée d'un pouvoir spécial : faire du mal. Sans nous en apercevoir , nous en faisons.... un héros , déclara -t-il avec emphase. Alors que le coupable est généralement un homme banal , dépourvu d'élans créatifs n incapable de sortir de la masse. P 105
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— Je vous ai dit que le mal est le véritable moteur de tout récit, poursuivit Martini imperturbable : les héros et les victimes ne sont que des instruments, parce que les lecteurs se moquent de la vie quotidienne, ils ont déjà la leur. Ils veulent le conflit pour se distraire de leur propre médiocrité. Rappelez-vous, dit-il en fixant volontairement Vogel : c'est le méchant qui rend la médiocrité plus acceptable, c'est lui qui fait l'histoire.
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... ce que personne ne disait, un crime pouvait engendrer des profits considérables.
Un crime bien raconté générait d'excellents résultats en termes d'audience et rapportait des millions en sponsors et publicité, le tout avec un minimum de moyens.
Un envoyé spécial, une caméra et un caméraman.
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La nuit où tout changea pour toujours commença par la sonnerie d’un téléphone.
L’appel résonna à 22h20. On était un lundi soir, dehors il faisait – 8°C et un brouillard glacé enveloppait tout. A cette heure, Flores était bien au chaud dans son lit à côté de sa femme, se délectant d’un vieux film de gangsters en noir et blanc à la télévision. Sophia dormait depuis un moment et la sonnerie ne troubla pas son sommeil. Elle ne s’aperçut même pas que son mari se levait et s’habillait.
Flores enfila un pantalon doublé, un pull à col roulé et son gros blouson pour affronter la brume qui semblait avoir tout effacé. Il devait se rendre en hâte au petit hôpital d’Avechot où, depuis quarante ans sur les soixante-deux qu’il avait vécus, il exerçait la profession de psychiatre. Durant toutes ces années, il n’avait été tiré du lit pour une urgence que quelques fois, généralement par la police. Dans le village des Alpes où il était né et où il avait toujours habité, il ne se passait jamais rien après le coucher du soleil. Comme si, sous ces latitudes, les criminels aussi menaient une existence réglée par les bonnes manières, qui exigeaient de se retrier chez soi chaque soir à la même heure. Flores se demandait pourquoi sa présence était nécessaire à une heure aussi insolite.
La seule information que la police lui avait fournie au téléphone était qu’un homme avait été arrêté suite à un accident de la route. Rien d’autre.
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Vous avez remarqué que les médias et l’opinion publique, ce qui veut dire tout le monde, pensent au coupable d’un crime comme s’il n’était pas humain ? Comme s’il appartenait à une race extraterrestre, dotée d’un pouvoir spécial : faire du mal. Sans nous en apercevoir, nous en faisons… un héros, déclara-t-il avec emphase. Alors que le coupable est généralement un homme banal, dépourvu d’élan créatif, incapable de sortir de la masse. Mais si nous l’acceptons, alors nous devons aussi admettre que, dans le fond, il nous ressemble un peu.
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Videos de Donato Carrisi (68) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Donato Carrisi
Extrait du livre audio « La Maison aux lumières » de Donato Carrisi, traduit par Anaïs Bouteille-Bokobza, lu par Sylvain Agaësse. Parution numérique le 25 octobre 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/la-maison-aux-lumieres-9791035414832/
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