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EAN : 9782253050124
222 pages
Le Livre de Poche (14/06/1989)
  Existe en édition audio
3.95/5   418 notes
Résumé :
Les Vitamines du bonheur est sans doute le recueil le plus connu de Raymond Carver. Dans ces 12 nouvelles, bien loin du rêve américain, Carver trace les lignes de force de la tragi-comédie qui habite chaque vie humaine, fût-elle la plus banale. Les couples se déchirent, le chômage sévit, l'alcool détruit, pendant que le poste de télévision envoie ses mêmes images, du matin au soir. De futilités en bassesses, d'égoïsme en désespoir, chacun transporte sur son dos, sa ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
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sur 418 notes
Les écrivains tels Raymond Carver sont infiniment précieux: Ce sont eux qui captent ces vies de peu, de riens et qui les rendent magnétiques, captivantes.
Les auteurs comme Raymond Carver font partie de cette grande tradition des écrivains-voyageurs d'une Amérique aux vastes horizons. Ce sont ceux-là qui, issus de milieux modestes, se sont formés seuls à l'écriture... Et, qui d'autres qu'eux pouraient mieux nous conter ces faits insignifiants en apparence, monotones et gris, si peu bercés d'une musique autre, si chichement baignés d'une lumière différente que celles de l'auteur.
Ma rencontre avec la prose de Carver remonte aux années 80. C'est ma belle-soeur qui m'avait filé ces Vitamines du bonheur. Boîte de douze nouvelles de belle écriture.
... Maintenant, il est grand temps que je me remette au traitement Carver. Celui que je recommande à tous.
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Je connaissais Raymond Carver depuis plusieurs années, mais je n'avais encore rien lu de lui. Ma première rencontre avec cet écrivain américain, je la dois à Philippe Djian, qui en parle souvent dans ses livres. Plus tard, j'ai découvert que l'acteur Jean-Pierre Marielle adorait particulièrement ce romancier et nouvelliste. Et plus récemment quelques échanges avec des amis de Babelio, notamment Anne et Idil, m'ont franchement convaincu d'y aller et d'aborder son oeuvre par ce récit de nouvelles, un de ses plus connus, Les Vitamines du bonheur. Voilà un peu posé comme cela une manière d'aller à la rencontre de cet écrivain.
Les Vitamines du bonheur, c'est un recueil de douze nouvelles, qui nous plonge dans l'Amérique profonde de la fin des années soixante-dix.
En effet, ces douze nouvelles nous racontent des tranches de vies ordinaires. C'est une facette de l'Amérique qui nous est révélée ici. Raymond Carver nous brosse une société américaine à travers des portraits de femmes et d'hommes, des familles, mais aussi des personnages solitaires, perdus dans une histoire, des existences souvent désoeuvrées, chaotiques, parfois ruinées, abimées par l'alcool, le chômage, la solitude, l'absence de sens, parfois tout cela en même temps...
Parfois une petite étincelle de bonheur transperce le paysage gris de ces nouvelles. Il faut s'en saisir très vite car elle est éphémère, fuyante.
Aux premières pages, on se surprend à s'étonner de l'absence d'étonnement. L'existence plate et a priori sans perspective des personnages peut en effet dérouter le lecteur et lui donner envie d'aller tout d'abord voir d'autres horizons. Pourtant, ce serait dommage de s'éloigner d'une telle peinture.
La solitude, l'absence de rêve, la tristesse, la résignation irriguent ces douze histoires. On sent peser sur chaque tableau le poids des jours médiocres, l'inutile attente d'un lendemain qui serait meilleur.
On n'y trouve en effet rien de romanesque ici, rien de transcendant au premier abord. Mais ces histoires nous dévoilent des fragments d'humanité, des mots qui se taisent brusquement parmi des gestes hésitants et cabossés.
Des couples qui se déchirent ou se séparent, la perte d'un enfant, un homme divorcé prenant le train pour rendre visite à son fils en France, un groupe d'alcooliques dans un centre de désintoxication, un réfrigérateur qui tombe en panne, une femme dans une salle d'attente avec un révolver dans son sac, une soirée partagée avec un aveugle...
Il y a toujours ici une occasion inouïe de découvrir ce qu'il y a derrière les pages, dans l'ombre de ceux qui s'y promènent, s'égarent.
Derrière la phrase d'apparence anodine de Raymond Carver, il y a tantôt de la dérision, tantôt de l'émotion, mais aussi une souffrance ténue.
L'écriture de Raymond Carver n'est-elle pas une forme d'empathie et de compassion pour des personnages dont certains sans doute lui ressemblaient étrangement ?
Alors je me suis demandé pourquoi l'écrivain laissait ses personnages au bord du gué, au bord du vide imminent, au bord de la page où tout pouvait encore se jouer. Et si, face à l'incapacité de vivre de ses personnages multiples et éparpillés, naufragés à la dérive, nous étions là, lecteurs, pour leur tendre la main, pour les guetter jusqu'au bout de leur histoire... L'auteur nous laisse alors peut-être le soin de leur offrir une dernière chance, une vie nouvelle, un destin éventuel, une manière d'exister peut-être enfin ou autrement, suspendus à notre imaginaire...
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J'ai déjà eu l'occasion de raconter ici ma découverte tardive du genre de la nouvelle, pratique devenu addictive depuis. Au point d'avoir toujours en parallèle de mes autres livres, un recueil en cours, généralement américain, distillant ces short-stories au rythme d'une chaque jour.

Autant attiré par la belle couverture de Maya Palma que par l'envie de combler une lacune classique, je me suis jeté dans Les Vitamines du bonheur de Raymond Carver – traduit par Simone Hilling – réédité récemment dans l'opportune Bibliothèque de l'Olivier.

Douze nouvelles. Douze histoires où il ne se passe rien. Enfin pas grand-chose. Mais où il se dit tant. Juste des petits fragments d'existence, insignifiants pour ceux qui n'y sont pas inclus, mais tellement impactants pour leurs protagonistes. Douze histoires banales d'individus de la middle-class américaine, dont l'apparente banalité masque souvent les dilemmes qui les rongent.

Les héros de Carver ont en commun leurs fragilités : sociales, financières, familiales ou amoureuses. Qui se cumulent bien souvent et dont ils rêvent de sortir un jour. L'alcool, les vitamines, une rupture, une rencontre ou un voyage peuvent sembler le début du rebond. Généralement illusoire.

Il y a chez Carver une ambiguïté formidable qui me fascine à chaque lecture : sa capacité à traiter de sujets humainement complexes, durs et souvent dramatiques, avec une distance assumée qu'aucun adjectif ou artifice de style ne vient amplifier. Comme s'il tenait à laisser le lecteur faire sa part de chemin vers l'empathie ou le jugement, la compassion ou l'émotion.

Chacun réagira ainsi différemment selon son degré de distance ou de proximité avec la galerie de personnages présentés. Mention spéciale pour ma part à l'improbable trio décrit dans le Train, personnages passant de rencontres tragiques nécessitant un minimum de compassion à l'anonymat subit et à l'indifférence.

Mais aussi cette maison de Chef, ou quand le toit du bonheur simple enfin trouvé, d'un seul coup vous échappe sans rien n'y pouvoir ; Conservation et les affres du chômage, qui voit la mort d'un frigo faire à nouveau espérer le retour à une vie normale ; le sublime le compartiment décrivant le rendez-vous manqué d'un père avec son fils et son passé ; et enfin La Bride et sa morale qui rappelle qu'une simple pression sur le mors te permet de redevenir maître de ta vie, capable en un instant de bifurquer dans un sens ou dans un autre.

Condensé de fulgurances heureuses et dramatiques à la fois, les nouvelles de Carver sont certes un brin fatalistes, mais tellement universelles qu'elles traversent parfaitement le temps et les époques.
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Véritable anti feel-good book, «Les vitamines du bonheur» est une mine de pépites brutes, denses, et plombantes.

Instantanés banals, ces nouvelles au fort pouvoir d'évocation relatent, sans jugement ni affectation, le fatalisme, le découragement et le renoncement de personnes en situation d'échec dans la société américaine.

D'une plume simple et détachée, mais jamais cynique, Raymond Carver présente des fragments de l'existence d'individus modestes, en proie à des difficultés en rapport avec l'alcoolisme, les relations de couple, le chômage, la mort...

Souvent embourbés dans leur médiocrité, ses personnages sont résignés à subir une vie grise et morne qui ne leur apportera que de rares et éphémères moments de bonheur.

Pas d'action, pas de nobles sentiments, pas de «philosophie de la vie» ! Juste du vécu.

En quelques pages, sans grands mots ni belles phrases, l'auteur capte les gestes et les paroles du quotidien.
Et grâce à la justesse de ses descriptions et des dialogues, il rend tangible le vide des vies étriquées de ces anonymes fragiles et désillusionnés.

Percutant et profondément triste !
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Un grand merci à GeraldineB qui m'a conseillé ce livre. C'est une très belle découverte.
12 nouvelles ayant pour cadre l'Amérique profonde, celle du quotidien, la vie de tous les jours avec ses peines et ses joies (plus souvent ses peines), ses imprévus. Il suffit de presque rien pour se retrouver sur le fil du rasoir. Tout est fonction des aléas de la vie, et la manière de s'y adapter. La vie de ces personnages, pas tout à fait déclassés ou alors de petite classe moyenne, est décrite avec beaucoup de compassion mais sans misérabilisme. Difficulté des relations, supporter l'autre comme il est. Certaines nouvelles sont vraiment bouleversantes, comme celle de cet homme qui se prépare à rencontrer son fils en France, après plusieurs années de brouille. L'auteur sait maintenir le suspens pour décrire des situations insolites, incongrues, parfois allant jusqu'à l'absurde. Pas forcement de chute surprenante, mais un juste équilibre qui nous ramène à nous-même, à la fragilité de l'existence. Et la vie continue malgré tout...
Sachant que Carver s'est battu quasiment toute sa vie contre son addiction à l'alcool, certaines nouvelles paraissent assez autobiographiques.
A découvrir.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Connie Nova est couchée sur le dos dans sa chaise longue ; ses lunettes noires lui cachent la moitié du visage. Ses jambes et son ventre sont tout luisants d'huile. Un soir, peu après son arrivée, elle avait donné une soirée. C'était avant qu'elle largue l'avocat et se mette avec le chevelu. Pendaison de crémaillère, qu'elle avait baptisé sa soirée. Harley et moi, on était invités, avec des tas d'autres gens. On y est allés, mais la compagnie ne nous avait pas plu. On avait trouvé une place pour s'asseoir, près de la porte, et on n'en avait plus bougé jusqu'au départ. Et on n'avait pas traîné longtemps dans le secteur. Le jules de Connie avait proposé un jeu. Il s'occupait gratuitement du divorce du gagnant. Ça pouvait être n'importe qui. Tous ceux qui voulaient tiraient une carte d'un saladier qu'il passait à la ronde. Quand le saladier était arrivé à nous, tout le monde s'était mis à rigoler. Harley et moi, on s'était regardés. Je n'avais pas tiré. Harley non plus. Mais je l'avais vu regarder les cartes dans le saladier. Puis il avait secoué la tête et tendu le saladier à son voisin. Même Spuds et la nouvelle Mrs Spuds avaient tiré une carte. La carte gagnante avait quelque chose d'écrit au verso : " Le porteur de la présente carte a gagné un divorce gratuit ", suivi de la signature de l'avocat et la date. L'avocat était alcoolo, d'accord, mais je trouve que c'est pas des choses à faire. Tout le monde sauf nous avait tiré une carte, comme si c'était drôle. La gagnante avait applaudi. Comme aux jeux télévisés. " Nom d'un chien, c'est la première fois de ma vie que je gagne quelque chose ! " Il paraît que son mari était militaire. Pas moyen de savoir si elle est toujours avec ou si elle a demandé le divorce, parce que Connie Nova s'est fait d'autres amis après avoir largué l'avocat.
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Alors je sors les Grant de la caisse. Je les y remets, puis je les en ressors. Ces billets viennent du Minnesota. Qui sait où ils seront la semaine prochaine ? Ils pourraient être à Las Vegas. Tout ce que je sais sur Las Vegas, c'est ce que je vois à la télé – trois fois rien. J'imagine un de mes Grant atterrissant à Waikiki Beach, ou ailleurs. A Miami, New York, ou la Nouvelle Orléans. Je pense à un de ces billets passant de main en main pour Mardi Gras. Ils peuvent aller partout, et tout peut arriver à cause d'eux. J'écris mon nom à l'encre en travers du grand front de Grant : MARGE. En lettres d'imprimerie. Juste au-dessus de ses gros sourcils. Les gens s'arrêteront au milieu de leurs dépenses pour se demander : qui c'est cette Marge? 
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Il s'arrêta dans sa marche. Il avait le cœur au bord des lèvres. Il se pencha au-dessus du caniveau. Sa gorge se soulevait, mais il n'en sortait rien. Il se redressa lorsqu'une voiture pleine d'adolescents braillards passa dans la rue, le saluant d'un grand coup d'avertisseur musical. Oui, se dit-il, un grand mal presse l'univers de toutes parts, et il lui suffirait de la moindre crevasse, de la plus minuscule fissure pour s'y introduire.

Tais-toi, je t'en prie, tais-toi !
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Pendant l’été, Eileen avait envoyé aux enfants quelques cartes, lettres et photos d’elle, et quelques dessins au crayon et à la plume qu’elle avait faits depuis son départ. Elle avait aussi adressé à Carlyle une longue lettre pleine de divagations, dans laquelle elle lui demandait de la comprendre en cette matière – cette matière – mais elle affirmait qu’elle était heureuse. Heureuse. Comme si, pensa Carlyle, le bonheur était tout dans la vie. Elle ajoutait que s’il l’aimait vraiment comme il le prétendait et comme elle le croyait – elle l’aimait, elle aussi, qu’il ne l’oublie pas ! – alors il comprendrait et accepterait la situation. Elle écrivait : « Ce qui est lié ne peut jamais être délié ». Carlyle ne savait pas si elle parlait de leurs rapports ou de sa vie actuelle en Californie. Il détestait le mot « lié ». Qu’est-ce que ça avait à voir avec eux ? Il se dit qu’Eileen devait être en train de perdre l’esprit, pour parler comme ça. Il relut ce passage puis froissa la lettre
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–  Jack London avait une grande maison de l'autre côté de cette vallée. Juste derrière cette colline verte que vous regardez en ce moment. Mais l'alcool l'a tué. Que ça vous serve de leçon. Il valait mieux que n'importe lequel d'entre nous. Mais il n'arrivait pas à se maîtriser non plus.(...) Les gars, si vous avez envie de lire quelque chose pendant votre séjour ici, lisez donc son bouquin L'appel de la forêt. (…)
J.P secoue la tête, puis dit :
Jack London. Quel nom ! Je voudrais avoir un nom comme ça, à la place du mien. 
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Vidéo de Raymond Carver
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/fanny-wallendorf-jusqu-au-prodige-53573.html Du plus loin qu'elle s'en souvienne, Fanny Wallendorf a toujours eu le goût de l'écriture. Dès 7 ans, elle garde en mémoire les courts textes qu'elle produisait. Mais c'est bien par la lecture qu'elle prend le chemin de ce qui fera d'elle une romancière. Fascinée par l'écriture et le personnage du poète et écrivain américian Neal Cassady, compagnon de route de Jack Kerouac, elle traduit ses correspondances et frappe à la porte des éditions Finitude qui s'enthousiasment pour son projet. Nous sommes en 2014. Dès lors, Fanny Wallendord traduit pour cette maison plusieurs textes de Raymond Carver et Phillip Quinn Morris. Mais Fanny Wallendorf n'oublie pas la gamine qu'elle a été et les propres histoires qu'elle a envie de raconter. Elle concrétise son rêve en 2019 avec « L'appel » puis en 2021 avec « Les grands chevaux » qui révèlent une écriture sensible, poétique mais rigoureuse et exigeante. Janvier 2023, voilà le 3ème titre de Fanny Wallendorf, « Jusqu'au prodige ». Nous sommes dans les années 40, la guerre n'est pas finie mais la Résistance est en marche. Thérèse a dû fuir, la mère est morte, le père est au combat, son frère, Jean, a été d'elle. La jeune Thérèse devait trouver refuge dans une ferme du Vercors mais la femme qui devait l'accueillir étant morte, c'est le fils de la ferme qui l'a reçue et en a fait son objet, l'a enfermée. Il est le chasseur. Quatre ans plus tard, au hasard d'une inattention de son geôlier, la jeune fille parvient à s'échapper. Mais là voilà seule dans l'immensité de la forêt, sans savoir où aller, cherchant à échapper aux menaces réelles ou fantasmées. Seule le souvenir de ses proches permet à Thérèse de garder l'espoir et d'envisager un avenir en retrouvant son frère Jean. Trois jours, trois nuits dans cette forêt. le doute, la peur, l'incertitude, le désespoir… jusqu'au prodige. Le texte est écrit à la première personne du singulier, c'est bien Thérèse qui nous parle et nous entraine dans cette aventure, ce chemin parsemé de ronces qui mène vers l'âge adulte. Le roman de Fanny Wallendorf est une réussite tant par l'originalité du sujet, la construction de l'histoire et la qualité de l'écriture, belle et sensible, presqu'onirique, qui rappelle que le moindre soupçon d'espoir peut aider à se relever de toutes les épreuves. « Jusqu'au prodige » de Fanny Wallendorf est publié aux éditions Finitude.
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