Après l'incendie d'étoiles qui l'avait propulsée dans la vie, lorsqu'elle fut refroidie, la Terre se trouva très nue. Aucun arbuste, aucune herbe des champs n'avait alors germé et l'étincelle de l'homme ne brillait pas encore dans l'obscurité du temps.
Espérant qu'on lui fournirait quelques éclaircissements sur sa présence dans le jardin de l'univers, elle prit donc son mal en patience et attendit.
Evariste Galois fait partie de ces êtres qui ne s'apprivoisent pas. Mathématicien de génie, provocateur irrésistible, républicain militant, il a traversé le début du XIXe siècle telle une comète. Flamboyant, éphémère. Mort à vingt ans pour une querelle de pacotille, il aura malgré tout eu le temps de d'être arrêté deux fois, jugé, incarcéré en prison pour crime politique, et, bien sûr, de marquer l'histoire des mathématiques. Evariste a mené, à cent à l'heure, une vie digne d'un roman. Jacques Cassabois nous livre ici le récit de ses dernières années, dont il nous lit le premier chapitre.