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Critique de Snarkk


De tous les livres de Carlos Castaneda - du moins ceux que j'ai lu - "Le voyage à Ixtlan" est à mon avis le plus puissant. Quoique très différent de "L'herbe du diable et la petite fumée", y compris dans la construction du récit, on peut lui attribuer un grand nombre de qualités.


La première, pour moi, est la clarté de la philosophie enseignée par Don Juan. Cela n'en fait pas une pensée au rabais, loin de là. Comme dans toute philosophie élaborée et travaillée, on peut y distinguer plusieurs niveaux de lecture, qui vont bien plus loin qu'une simple contestation de l'ordre matérialiste qui nous entoure et/ou nous détermine en tant qu'individus. L'intérêt de la "représentation des sorciers" est qu'elle s'affranchit de tout dogme, tout en prenant bien soin de ne pas en devenir un par elle-même. L'apprentissage n'est pas didactique ou ludique, mais se fait principalement grâce à la ruse de Don Juan qui, pour amener Carlos à modifier sa manière de voir le monde, travaille principalement à changer le ressenti du corps de ce dernier.



Ce qui ne fonctionne pas, c'est le côté ingénu de Carlos Castaneda, à chacune des leçons dispensées par Don Juan. Cela en devient même irritant, mais est nécessaire à la trame initiatique. Cela contrebalance même l'aspect purement rationnel, opposé à l'enseignement du sorcier, que représente l'auteur de ce récit.



On ne ressort pas transformé de ce livre, à moins de l'avoir lu relativement jeune. Mais il est loin d'être une pure branlette intellectuelle, si vous me passez l'expression. Il y a peu d'ouvrages qui permettent une démarche d'approche simple pour une pensée bien plus complexe. Pas d'élitisme, pas de formules alambiquées, pas de concepts nébuleux. Une pensée puissante dont la réalisation et quasi-inaccessible au commun des mortels ; mais présentée en toute simplicité, en dehors des effets de style propre à l'enseignement de Don Juan. Simple, mais puissant.
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