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Critique de Ambremc


L’ordre légendaire des Manteaux de Gloire restauré par le roi Paelis a été dissout à sa mort. Ils ne sont maintenant plus que des parias appelés trattaris ou encore cache-misère. Le ton est donné. Falcio, Brasti et Kest sont trois d’entre eux et essaient d’accomplir leur dernière mission : trouver les charoïtes du roi, bien qu’ils n’aient aucune idée de ce que c’est. Pour survivre, ils en sont réduits à escorter un noble qui refuse de les payer. Lorsqu’ils découvrent le cadavre de ce même homme étendu sur le sol au cœur d’une mise en scène les accusant, ils n’ont d’autre choix que la fuite. C’est ce qui les emmène dans la cité la plus corrompue du monde, ou ils découvriront un complot qui menace tout ce en quoi ils croient.

Une fois n’est pas coutume, j’ai été agréablement surprise par ce roman. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il va révolutionner la fantasy, mais c’est plutôt une réussite.
Il s’agit d’un premier tome, dont la suite est déjà parue outre atlantique, mais qui a l’avantage de vraiment se clore à la fin. La fin appelle effectivement une suite mais l’auteur nous épargné une fin en plein cliffanger et lorsque j’ai refermé le livre, j’ai vraiment eu la sensation de finir une histoire et n’en suis pas sortie frustrée comme c’est parfois le cas. Le seul bémol est que si c’est un roman sympa, il n’est pas très original. L’intrigue est bien menée mais un peu « facile ». Il n’est pas difficile de deviner la suite des évènements et les difficultés qui vont tomber sur le coin de la figure de nos Manteaux. Cela dit il y a quelques retournements de situation que je n’avais pas vu venir, naïve que je suis ! Quelques éléments narratifs étaient assez sympa, comme le principe de la Semaine Sanglante, qui encore une fois n’a rien de très original mais rajoute une touche de profondeur et de noirceur au récit.
Beaucoup de gens ont qualifié ce livre de « roman de cape et d’épées » et c’est assez vrai. On retrouve beaucoup de codes de ce type de roman, comme la camaraderie entre les personnages (qui d’ailleurs sont trois, pour ne faire aucun parallèle…), chacun sa spécialité, etc. Mais nous sommes aussi dans un univers ou ces personnages côtoient les chevaliers en armure qui rappellent un coté plus médiéval. Le mélange des deux genres nous donne un résultat plutôt réussi.
C’est un roman au style agréable à lire, plein d’humour mais sans lourdeur. J’ai d’ailleurs particulièrement apprécié la manière de raconter certains combats, où le narrateur passe de la première personne du singulier (« Je tirai ma rapière…») à la deuxième personne du pluriel (« Imaginez deux adversaires, qui cherchent à venir vers vous en cercle, pour vous attaquer pas les deux flancs. (…) Alors vous reculez… »). Le mélange de ces deux temps donne un rythme assez intéressant au combat en lui insufflant une touche d’humour. Par ailleurs, les combats sont très bien menés, tout comme l’ensemble qui est fluide et agréable à lire, ce qui en fait un vrai plaisir de lecture.
En ce qui concerne l’univers du récit, il n’y a pas énormément de choses à dire. Je suis restée sur ma faim à ce sujet. On comprend quelques éléments d’histoire du pays et le problème est le même pour la mythologie. On devine quelques éléments au fur et à mesure du récit mais des éclaircissements auraient été les bienvenus. Quelques flashbacks évoquent la création et l’essor des Manteaux de Gloire, ce qui rajoute une densité bienvenue au récit.
Enfin, nous avons là des personnages intéressants, bien que parfois trop caricaturaux et malgré le manque d’attention porté à certains, comme les deux compères de Falcio. J’ai bien senti que l’auteur a essayé, surtout au début, de les rendre plus noirs, plus désabusés. Mais cela ne nous trompe pas bien longtemps, surtout en ce qui concerne Falcio qui est un peu trop « gentil » et lisse, malgré des flashback et une scène de torture visant à rendre le récit plus sombre. En ce qui concerne ses compagnons, Brasti est allègre et joli cœur et Kest est un épéiste hors pair qui a perdu son sens de l’humour lorsqu’il a appris à manier l’épée. Toujours du très classique, donc. Ceci dit, ce dernier gagnera en profondeur à la fin du récit. Pour une fois, les personnages féminins ont été plutôt bien écrits et tout particulièrement la jeune Aline qui nous servira de savoureux échanges avec Falcio. Enfin, une petite déception pour les ennemis de nos Manteaux de Gloire qui ont bénéficié d’encore moins de soin que les héros. L’histoire est assez manichéenne donc j’ai vraiment eu l’impression d’avoir affaire à des « méchants » qui ne bénéficient d’aucune profondeur.

Les Manteaux de Gloire est un bon roman qui n’est parfois pas sans rappeler Les trois Mousquetaires de Dumas notamment par l’ambiance qui règne entre les différents protagonistes. Au final, ce n’est pas un livre qui a vocation à être drôle mais on s’y amuse bien à la lecture. Mine de rien, c’est un roman de fantasy efficace et très bien mené, ce qui le rend assez addictif à la lecture.

Lien : http://ambremc13.tumblr.com/..
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