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EAN : 9782070137855
240 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.73/5   160 notes
Résumé :
Lorsqu'Aurélien Delamare débarque à Villerville un dimanche d'automne pour régler la vente de la maison familiale, il est censé n'y passer qu'une nuit. Ce séjour va pourtant se prolonger et prendre l'allure d'un état des lieux personnel.

Face aux fantômes ravivés de l'adolescence, Aurélien interroge son histoire jusqu'à sonder les racines d'une solitude à la fois subie et choisie.

Maintenant qu'il est revenu en presque étranger dans so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
3,73

sur 160 notes
Voici un roman tout en délicatesse qui flirte sur les vagues de la mélancolie, de la solitude.

Aurélien Delamare, écrivain célibataire trentenaire se montre volontaire pour régler la vente de la maison familiale à Villerville. Son séjour en Normandie ne devait durer qu'une nuit, il y passera au final plusieurs semaines.

Arnaud Cathrine s'intéresse aux remous que provoque le retour dans la maison de son enfance. Aux flashs qui reviennent nous hanter à la vue d'un bibelot, aux effluves d'une chambre, d'un balcon au bord de mer. le narrateur est en proie à un profond sentiment de solitude et de remise en question sur le sens de sa vie. Il se pose là-bas en Normandie loin de Paris, il arrête le tumulte de la vie, il se souvient, il se questionne, il reçoit le temps présent comme un cadeau précieux.

Ce livre se lit comme une agréable promenade sur les berges des souvenirs ou s'immisce la mélancolie du temps qui passe, trop vite, trop douloureusement avec les regrets qui s'invitent sans crier gare.
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Aurélien écrivain, en mal de tout débarque à Villerville un week-end pour s'occuper de la vente de la maison familiale à la demande de ces parents, retraités sur la côte d'Azur. Alors que le passé ressurgit dans un présent douloureux, le week-end se transforme en semaines.
Livre après livre Arnaud Cathrine reprend les mêmes thématiques (la perte, le deuil, les relations familiales, la difficulté de trouver sa place). Il porte un regard mélancolique, fataliste sur ces personnages souvent perdus, en perte de repères. Il le fait avec une sensibilité à fleur de peau. « Je ne retrouve personne » est une nouvelle fois la preuve de son grand talent, son écriture me touche toujours autant. Découvrez son univers, il le mérite vraiment.


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Aurélien Delamare, dit Aurèle, un écrivain, se rend en Normandie, à Villerville, dans la maison de son enfance que ses parents, désormais retirés à Nice, désirent vendre. Des bouffées de sa jeunesse lui reviennent au visage ; sa relation avec son frère est difficile, celle avec ses parents aussi. Il accueille quelques jours la fille de son ancienne compagne. ● C'est le récit doux-amer et mélancolique d'un homme encore jeune mais qui se sent vieillir et est un peu perdu. Les états d'âme du personnage principal sont particulièrement bien caractérisés, et, s'il n'y a certes pas beaucoup d'action dans ce roman, on a toujours envie d'en tourner les pages car sa petite musique est magnifique. La relation entre les deux frères, en particulier, est très bien rendue. J'ai beaucoup aimé, je conseille !
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Arnaud Cathrine nous nous ouvre les portes de cette maison familiale sise à Villerville, sur la côte normande, comme celle de Bénerville pour Home sweet home.
Les lieux ne sont-ils pas notre mémoire, comme la photographie de la couverture?
Dans ce récit construit comme un journal, Aurélien fait redéfiler son passé, ses amitiés, sa liaison amoureuse. Son autoportrait s'esquisse en filigrane.
Seul dans cette villa,qui a subi les outrages du temps, le narrateur s'égare dans les limbes de sa mémoire. Il convoque des souvenirs éparpillés, qui affluent comme un boomerang. Mais ceux qui dominent ne sont pas les meilleurs. Tout en faisant l'inventaire d'un tiroir, il revisite son parcours professionnel et le compare à son frère Cyrille et celui d'Hervé ( son pire ennemi au collège), l'agent immobilier qui a réussi.
On apprend qu'il a été missionné par sa famille pour assurer les visites avec l'agent immobilier, la décision étant prise de vendre ce bien, de plus en plus délaissé.
En particulier par Aurèle , qui n'y est pas revenu depuis 5 ans.
Le narrateur s'arrête sur les événements de 2007, son année « horribilis ».
Il en vient à se demander ce qu'il fait là , sinon attendre .
Très vite, on comprend qu' Aurélien, écrivain comme l'auteur, a été écartelé entre aimer ou écrire. Son choix fut de « sacrifier tout à l'écriture ». Ce qu'il revendique , c'est la paternité de ses romans et assume son refus d'enfant. Un enfant, n'est-ce pas , comme l'affirme Serge Joncour dans L'amour sans le faire, « une manière de s'inventer une suite, de se construire un avenir,en dehors de quoi il ne reste plus rien d'un couple, sinon des murs parfois ». Se retrouver dans cette maison qui a abrité son amour pour Junon plonge Aurélien dans un douloureux maelström.
Un mystère entoure Benoît,l'absent, qui fut la figure centrale d'un des livres du romancier. Ce qui soulève la question suivante: Peut-on piller la vie des autres?
La révélation de Myriam, l'épouse du disparu nous éclaire sur le mal être qu'Aurèle éprouve en apprenant la fin tragique de Benoît. Elle nous livre la voix de l'absent qui n'a pas pu dire l'indicible: dire à Aurélien qu'il l'aimait. Un choc pour Aurèle;
Comme dans le roman Home sweet home, Arnaud Cathrine fait sien le territoire de l'enfance et de l'adolescence, soulignant ce ballet d'alliances ou de rejets, ourdi par ses semblables. Il explore des thèmes récurrents: la perte et comment vivre avec nos fantômes, l'impossibilité d'aimer, les secrets enfouis ( homosexualité), la solitude, le silence. Non seulement l'auteur autopsie les relations familiales , les rivalités entre fratrie (« dictature fraternelle » , la « banqueroute sentimentale » des deux frères, mais il analyse aussi les liens privilégiés entre éditeur /auteur et lecteur/auteur. Il développe également un patchwork de réflexions autour du statut d'écrivain:traces laissées, notoriété, la confiance à lui accorder.
Autre étrange coïncidence:le même destin tragique pour Benoît et Benjamin Lorca.
Parmi les références littéraires, on retrouve Duras , Calet et Perros.
Le ton du récit est véhiculé par une accumulation de mots liés à la mélancolie,« compagne attitrée » du narrateur, traversé par le cafard,la tristesse, cette solitude« faite pour durer » qui va le conduire à « l'isolement pur et simple ». L'écriture semet au diapason de cette vague de nostalgie. Plus l'écriture se fait intime, plus elledevient universelle. L'écriture pour le protagoniste devient un exorcisme, une façonde lutter contre l'oubli et l'absence. Une écriture féminine, pour Mado, cette « vieille
subversive ». qui lui reproche l'aspect sombre de ses romans. Arnaud Cathrine y déploie toujours cette même sensibilité et délicatesse, cette même pudeur dans lapeinture des sentiments tout en sondant les fragilités de chacun ou soulignant leurscontradictions. Sentiment étrange pour Aurèle de « se sentir d'ici » et de « n'y retrouver personne ».
Le romancier confirme son talent de portraitiste. On croise :Aurélien, qui traîne « un alliage indécis », à l'allure juvénile. Lui , le père: «Jamais d'affect visible ». Elle, la mère:« style Chanel sobre et chic ». Mado:« la mondaine ». Junon: « élégante », « un âge lumineux ». Benoît: « l'insondable ».
Des éclaircies viennent percer ce roman au ton grave. D'abord , grâce à Michelle, la fille de Junon, « l'enfant que je n'ai pas eu », confessera Aurèle. Elle irradie par sa candeur, son innocence et apporte sa touche solaire. Arnaud Cathrine livre des scènes débordantes de tendresse pendant la garde de sa « princesse », « un divertissement précieux ».
L'autre lumière provient d'Irène que le narrateur croisa dans un bar. Elle a su tatouer l'esprit du narrateur, en reconnaissant l'écrivain qu'elle lit. Telle une psychologue, elle a perçu la faille d'Aurèle et réussit à lui faire vibrer son coeur. Un voile pudique recouvre leur futur qu'Arnaud Cathrine a préféré laisser à l'imagination du lecteur.
Arnaud Cathrine a choisi pour coeur de ce roman le thème de la famille, celle dont on hérite et celle que l'on se construit. Cette fois il a atteint le but auquel il aspirait : écrire « le livre impossible ». Si le roman ne fait pas rire, comme le souhaiterait Mado, il est suffisamment puissant pour susciter la sympathie et l'adhésion du lecteur et pour toucher sa corde sensible.
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Je ne retrouve personne
J‘ai acheté ce livre à la librairie de l'horloge à Carpentras dont je loue les efforts pour maintenir une qualité et un accueil exemplaires.
Sans lunettes de vue, j'ai déchiffré « Villerville » et rien ne me manque plus que ma Normandie quand j'habite dans le sud. Donc Arnaud Cathrine, nous fait de la mélancolie et il explique bien pourquoi.
Vendre la maison de ses parents qui ont déserté Deauville pour Nice ( quelle ineptie !) est un acte que toute la famille juge innocent alors que c'est tout le contraire. Parents et frère ne pensent qu'à récupérer du fric en vendant, pour peu, les bijoux de famille.
Aurélien a du mal à vendre les souvenirs de tout le monde et aussi les siens. Et puis il découvre le plaisir d'avoir existé pour les autres sans le savoir, lui qui n'écrit que sur ses menues angoisses, ses frustrations.
A la fin la maison est presque encore « à vendre » et le coeur du lecteur chaviré sur la plage du « singe en hiver ».
Presque parfait.
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critiques presse (2)
Lexpress
06 septembre 2013
Placé sous les auspices de Georges Perros, Jean-Luc Lagarce et Marguerite Duras, Je ne retrouve personne creuse, dans le détail, les failles de ses personnages. Sans forcer le trait, Arnaud Cathrine montre le mouvement du temps, les mutations sociétales et les blessures non guéries. Jamais son écriture mélancolique n'a été si lumineuse.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
04 septembre 2013
Arnaud Cathrine, avec son acuité habituelle, brosse ainsi le portrait d'un éternel jeune homme, inaccompli, empêtré dans une enfance et des liens familiaux dont il ne parvient pas à se libérer, incapable de s'engager « autrement que dans l'écriture ».
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
...Car c'est bien ça dont il s'agit: la maison va être vendue et je donnerais cher pour ne pas avoir à la vider, comme l'on refuserait d'aller à la reconnaissance d'un corps. Je savais ma jeunesse révolue; aujourd'hui j'ai la tardive et imparable occasion d'en déplorer enfin la disparition .Je n'ai pas vu le temps filer ; écrire, devenir, ne pas se retourner. Et je n'ai pas eu grand mal à laisser cette vie tant qu'elle n'était pas enterrée. (p. 54)
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Qu'est-ce qui a bien pu m'inspirer cet attachement, me suis-je encore demandé en la suivant dans la grande salle à manger sombre. Plaisir d'assister au spectacle d'une femme que nous jugions décadente à force de la voir s'autoriser des sorties de mauvais goût, ou juste inconvenantes par rapport à nos référents familiaux, à ce qui se disait et ne se disait pas. Satisfaction de sales gamins à voir un peu de bordel dans cette bourgeoisie tirée à quatre épingles. Et puis, fascination pour l'exotisme de ce musée-mausolée. Fantasme à l'approche d'un air que nous imaginions joliment vicié (plutôt morbide, je m'en aperçois aujourd'hui). Alors ? Avons-nous rêvé Mado pendant toutes ces années ? L'avons-nous inventée, mon frère et moi, parce qu'elle se prêtait au contre-modèle temporaire dont nous avions besoin pour déstabiliser notre petit monde ? Il n'empêche : elle s'est aujourd'hui retranchée à un endroit où il m'est impossible de la rejoindre.
Au moment de m'installer à table, revenu de mes souvenirs enjolivés, j'ai compris que le temps allait me paraître très long. J'ai su que j'allais devoir éviter savamment pas mal de sujets pour ne pas avoir à entendre ses petites opinions nauséabondes, la relancer sur des pistes plus anodines, ménager son narcissisme qui n'est plus du tout drôle depuis que les contrepoints malicieux ont disparu. J'ai su que je ne resterais pas à picoler jusqu'au milieu de la nuit avec la vieille "subversive" de mon adolescence, laquelle n'est plus aujourd'hui qu'une roublarde en fin de course.
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La vérité exige d'être formulée à bout portant. Alors, elle tue. Le sachant, on tient en joue sans jamais tirer ... Ou à blanc.
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Il m'arrive de connaître des moments d'allégresse qui viennent généralement se nicher dans les transitions : voir Villerville se peupler de promeneurs le week- end, puis retrouver la plage désertée le dimanche soir. Le village devient fantomatique. Je suis seul, d'entre toutes ces bâtisses barricadées, à contempler la marée dans sa mécanique indifférente au nombre de témoins : impression d'un obscur privilège. Jusqu'à ce que la fin de semaine ranime la côte. Alors les cerfs- volants bariolés et les cris des enfants volent de nouveau la vedette.
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Décommandé le taxi.

Pas pris mon train.

Soirée suspendue. Descendu une bouteille de vin, repassant le film de ces deux derniers jours.

Je suis monté me coucher. Et c’est tombé : cafard à couper au couteau. Penché à la fenêtre, à respirer la nuit, juste ça, j’encaisse en quelques secondes une bouffée qui me rappelle à ma vie ici, toute ma vie ici, d’un coup, sans image aucune, juste un parfum d’extérieur qui ne me terrasse pas mais me laisse avec une lame feutrée qui remonte dans le thorax. Tout est là brusquement, qui n’était que commodément « loin », passé.

Qu’est-ce que je fous là ?
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Videos de Arnaud Cathrine (38) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Arnaud Cathrine
A l'occasion de la 39ème édition du Salon du livre et de la presse jeunesse 2023 à Montreuil, Arnaud Cathrine vous présente son ouvrage "Octave" aux éditions Robert Laffont.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2661200/arnaud-cathrine-octave
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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