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EAN : 9782843351365
154 pages
Verticales (28/08/2002)
3.23/5   46 notes
Résumé :
Edge Hill est un quartier délabré de Liverpool. C’est là que vit Luka, une adolescente de dix-sept ans. Depuis la mort de son père, elle partage avec sa mère et son jeune frère Darl une existence morne.
Dans sa tête, Luka s’évade vers d’autres horizons. Elle s’est promise de devenir une grande pianiste. Quand elle sera enfin partie à Londres. Puisque rester, c’est mourir chaque jour un peu plus.
Et puis, il y a Jude. Le garçon qu’elle aime. Jude fait p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Les vies de Luka sont celle que la jeune adolescente de 17 ans vit et s'invente. Issue d'un quartier pauvre de Liverpool, Luka mène une existence morne chez sa mère. La jeune fille rêve de partir à Londres et devenir pianiste. Mais la réalité est tout autre. Heureusement, il y a son frère Darl et Jude jeune garçon qu'elle aime. Mais Jude part pour Londres.
Arnaud Cathrine dresse le portrait touchant, désenchanté d'une jeune fille née au mauvais endroit, au mauvais moment, elle étouffe et seul son imagination lui permet de ne pas sombrer. Cathrine dissèque les sentiments de Luka, avec réalisme, mais évite le glauque, le malsain grâce à une sensibilité à fleur de peau. Un très beau roman.
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Luka est une jeune fille très attachante mais aussi très tourmentée dans une jeunesse difficile. Les vies de Luka, ce sont celles qu'elle mène, d'abord chez elle, puis comme employée à la morgue, où elle s'occupe du nettoyage des locaux. C'est également la vie imaginaire qu'elle rêve aux côtés de Jude, à Londres ou comme pianiste renommée ; un rêve irréaliste, pourtant la jeune femme persiste, elle veut y croire, elle a besoin d'y croire. Arnaud Cathrine parvient à nous faire partager ses états d'âme sans sombrer dans l'excès. Les moments qui “dérangent” sont traités comme il faut, il n'y a pas là une volonté de choquer, juste de raconter cette vie ou plutôt ces vies. Ce n'est pas un roman à sensations ni péripéties, les décors sont plutôt sombres et tristes et l'intrigue met parfois mal à l'aise. Mais son écriture laisse transparaître une gaieté, une luminosité, notamment via Luka, qui tranche avec le quotidien des protagonistes.
Ce roman en partie triste et réaliste, sur le désarroi de jeunes adultes et leur attachement parfois involontaire aux lieux où ils ont grandi, en partie optimiste, sur la volonté de s'en sortir, "Les vies de Luka" est un très joli mélange entre style et intrigue a priori contradictoires, et permet, en quelques pages, de dessiner des héros poignants et forts.
La relation avec son frère est extraordinairement intime, très belle, la seule histoire d'amour au fond dans cet ouvrage. C'est un amour impossible, un piège pour le petit frère. Elle aspire à devenir pianiste à Londres mais elle a du mal à partir de cette ville, cette ville qui l'enferme et elle va s'inventer des vies, d'où le titre. Mais, l'invention a ses limites ; et pour échapper peut-être à une sorte de folie elle va prendre en otage son frère dans un amour impossible et ce sera finalement le seul abri qu'elle aura réussi à construire pour ne pas devenir complétement folle : «Si rien ne change à l'intérieur de moi, à l'extérieur, que vais-je devenir ? Un grand sac de chagrin et de nerfs qu'on frappe contre deux murs qui se font face. Les murs de ma cellule.
Quelque chose manque, il y a une absence, un trou béant que je dois remplir de terre pour me faire un sol et exister. »
Arnaud Cathrine dresse le portrait touchant, désenchanté d'une jeune fille née au mauvais endroit, au mauvais moment, elle étouffe et seule son imagination lui permet de ne pas sombrer. Arnaud C. dissèque les sentiments de Luka, avec réalisme, mais évite le glauque, le malsain grâce à une sensibilité à fleur de peau.
Ainsi, j'ai bien aimé ce roman, fluide, fort, triste, frappant. Les vies de Luka, c'est le récit d'une déchéance, d'une lente chute vers la solitude. C'est un roman écrit avec la prose du désespoir. Un très beau roman.
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Luka est une adolescente qui vit près de Liverpool, en Angleterre. Son père est décédé il y a quelques années, sa mère a des problèmes de santé, et c'est son oncle, Neal, qui vient gérer la situation. Luka est déterminée. Elle veut partir, elle ira à Londres, où elle sera pianiste. Plus tôt elle pourra partir, mieux ce sera. Elle est très proche de son frère un peu plus jeune qu'elle, Darl. Luka a un regard très pessimiste sur ce qui l'entoure. Elle refuse de se voir plus longtemps à Liverpool, où il ne se passe rien, où tout rime avec ennui, alors qu'elle veut vivre de grandes choses.

Elle rencontre Jude, un jour, guitariste, qui compte lui aussi partir à Londres. Entre eux naît une histoire d'amour, mais il part. Et Luka reste. Elle doit veiller sur sa mère, elle traîne avec les amis de son frère. Luka est mature, sans doute trop. Elle endure, tout, sans rien dire. Elle subit des violences silencieuses et attend que le mal passe. Sans trop savoir pourquoi elle se laisse faire.

Une chose est sûre, j'ai tout adoré de ce livre. L'histoire, très dure, tout comme le style d'écriture, qui vous prend dès le début du roman et qui ne vous lâche pas, jusqu'à la fin. Je n'ai pas vu les 150 pages du livre défiler, j'étais happée par l'histoire et par le destin de Luka. Luka peut sembler froide, distante. Elle est surtout très mûre, forte, elle garde tout pour elle, mais elle subit, tout le temps. Elle subit tout : la mort, la maladie des proches, la monotonie du quotidien, l'impossibilité de partir. Elle accepte tout, sans broncher, elle semble comme ne rien ressentir. Or on se doute qu'il en est autrement. Luka est blindée, son ambition la protège. Un jour, elle partira. Un jour, tout ce mal sera fini. Ce fut un véritable coup de coeur pour moi, tant ce livre m'a bouleversée. Y compris en ayant fini ce livre, le destin de Luka me touche, me transporte encore. Je suis très contente d'avoir fait la découverte de ce livre, dont je n'avais lu aucune critique auparavant.

Je le recommanderais à beaucoup de monde, mais peut-être pas aux plus jeunes bien qu'il s'agit d'un livre jeunesse, car il faut avoir une certaine maturité pour ne pas être choqué par certains propos du livre. Tout y est abordé sans limites, et autant dire que cela ne laisse pas indifférent !
Lien : http://laroussebouquine.fr/i..
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Ce sont les premiers émois d'une adolescente, sa vie rêvée avec Luka, sa vie réellement vécue avec son copain Trevor ou son frère Dahl. Elle aspire à devenir pianiste et quitter sa banlieue sordide de Liverpool pour aller à Londres. Cela n'aboutira pas à cause d'un oncle trop terre à terre et surtout de la maladie de sa mère qui la forcera à prendre un emploi à la morgue pour assurer la subsistance de la petite famille - son père étant déjà mort. Ce pourrait être très triste mais c'est écrit d'une façon très sensible et très intelligente. Un petit bijou.
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Luka vit à Liverpool. Son père médecin est mort d'un cancer et sa mère vient d'être diagnostiquée atteinte d'une sclérose en plaque. Luka est douée au piano et envisage une carrière de concertiste. Pour cela, il faudrait qu'elle puisse suivre le conseil de son professeur de musique et partir au conservatoire de Londres. Mais son oncle s'oppose à son départ, la santé de sa mère se dégrade, elle doit assumer la charge de la famille (elle a un jeune frère) et accepte un travail à la morgue. Elle continuera de fantasmer son départ pour Londres tout en restant dans la médiocrité de Liverpool qu'elle n'a de cesse de refuser.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
J'ai eu envie de fuir et courir très loin, être capable de pleurer, une fois au moins, débarrasser mes paupières de tout ce que j'ai vu, tout ce qui n'arrivera jamais, me fait un poids, m'empêche de marcher droit comme tout le monde.





Et il a serré encore. Il m'étouffait, mais j'étais plus vivante que jamais au milieu de cet étranglement.







Si rien ne change à l'intérieur de moi, à l'extérieur, que vais-je devenir ? Un grand sac de chagrin et de nerfs qu'on frappe contre deux murs qui se font face. Les murs de ma cellule.

Quelque chose manque, il y a une absence, un trou béant que je dois remplir de terre pour me faire un sol et exister.





Je n'ai pas le droit de lui en vouloir.

Je lui en veux.

Je veux partir. Où que je me tienne, j'ai envie de fuir. Je veux m'en aller.





Je ne suis pas encore parti mais je suis déjà loin. Je suis sans toi par avance. C'est comme ça.

Je ne peux rien te promettre, rien t'affirmer sinon que ton odeur est là et que je t'emporte un peu malgré moi. Ne nous enferme pas pendant mon absence, fais-nous prendre l'air, fais-nous exister à ciel ouvert.

C'est la fin de rien. Ne nous arrête pas là.

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C'était Miss Breheny.
- Bonsoir Luka. J'ai hésité à venir et puis... Je peux entrer ?
Sans un mot, je lui ai cédé le passage. Les deux garçons se tenaient debout au milieu du salon. Ils lui ont serré la main, puis nous nous sommes assis.
Miss Breheny avait parlé à maman.
"Sclérose latérale amyotrophique."
- Votre mère a tenu à ce que je vous l'annonce. Je suis désolée pour vous. Elle rentre demain. Vous allez devoir vous occuper d'elle. Etre courageux. C'est important.
- Mais alors elle va plus pouvoir travailler ? a demandé mon frère qui connaissait pourtant la réponse.
- Non, a concédé Miss Breheny.
Elle m'a regardé gentiment.
Nous ne parlerions pas de Londres, ce soir.
- Je ne veux pas que mon oncle se mêle de tout ça.
- Je sais, Luka. je sais.
Elle s'est tue un moment.
- Nous nous débrouillerons sans lui. Je vais vous prêter de l'argent.
- Non, Miss Breheny.
Voilà. Maman était malade et plus rien d'autre dans notre jeune vie d'adulte n'allait compter que la veiller et l'aider à survivre.
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Un duvet blond est apparu au-dessus des lèvres de Darl, qu’il ne daigne pas raser comme craignant je ne sais quoi. De deve-nir un homme peut-être.
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Reviens sur terre, Luka.
Darl me tenait toujours par la main.
- Lâche-moi. Ils vont encore se foutre de ta gueule.
Mon frère ne voulait pas entendre. Nous approchions du petit parc de Daisy Ground et il serrait fort. Je sentais un peu de sueur sur nos phalanges qui glissaient les unes contre les autres sans trouver le moyen de se séparer.
Ils étaient installés sur un banc. Trevor a levé la tête et a regardé dans notre direction.
La nuit commençait à tomber. J'ai eu envie de fuir, planter mon frère et courir très loin, être capable de pleurer, une fois au moins, débarrasser mes paupières de tout ce que j'ai vu, tout ce qui n'arrivera jamais, me fait un poids, m'empêche de marcher droit comme tout le monde. J'ai eu envie d'aller retrouver Jude.
Sais-tu ce que je vais dire à cet enfoiré de Neal demain, mon frère chéri ? Je ne lui demanderai rien, pas même un conseil, ni l'ombre d'une autorisation. Je lui dirai que je pars. Et je partirai.
- Alors ? a interrogé Trevor.
Ca commence toujours ainsi : alors ? Forcément, on n'a jamais rien à répondre : puisque rien.
- Et vous ? a dit mon frère.
J'ai avisé Michael qui était assis à côté de Trevor. Il balançait une bouteille en la tenant par le goulot. Dahl a suivi mon regard.
- C'est quoi ?
- Gin, a répondu Trevor.
Il y avait Richard aussi, qui m'observait avec animosité.
J'ai arraché la bouteille à Michael. Je les ai scrutés. Ils n'ont pas réagi. J'ai bu une gorgée interminable. C'était parfaitement dégueulasse et je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça. Pour les impressionner, j'imagine. Ce qui est pitoyable. Mais il faut bien se battre avec leurs armes, sans quoi ils ne s'apercevraient même pas des coups portés.
- Z'avez fait quoi ? a interrogé Trevor comme si de rien n'était.
- On a bouffé et voilà, à marmonné Darl.
- Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse d'autre ? ai-je insisté avec mépris.
Sur ce, j'ai rendu la bouteille à Michael. Trevor l'a saisie et m'a imitée. Lorsqu'il a eu fini de boire, il a fermé les yeux et a cessé de respirer quelques secondes pour ne pas tousser. J'étais sûre que Trevor répondrait à ma provocation. Et ça pourrait aller très loin comme ça. Jusqu'à nulle part. De façon tout à fiat absurde. Par principe. Les garçons tiennent beaucoup à leurs principes.
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Il y a des choses qui se présentent et tu y vas. Tu vas droit dans le mur, mais tu veux vivre à toute force ce moment où tu fonces. Le mur n’arrive pas forcément si vite. Pour autant, tu te fais mal rien qu’à prendre autant d’élan, l’air te chauffe la peau, ça fait des brûlures, mais tu te sens enfin vivant, Darl. Tu es en vie.
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Vidéo de Arnaud Cathrine
A l'occasion de la 39ème édition du Salon du livre et de la presse jeunesse 2023 à Montreuil, Arnaud Cathrine vous présente son ouvrage "Octave" aux éditions Robert Laffont.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2661200/arnaud-cathrine-octave
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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