Mais laissez moi rêver ! Bon sang de bonsoir ! Quel besoin avez-vous toujours à me raccrocher à la réalité ? C'est à ce moment que les ennuis arrivent. Oui je rêve, et en technicolor, un problème ? J'ai une sensibilité et une âme de poète qui vogue dans les nuages, qui voit des abricots dans le ciel quand le soleil se couche, qui pourfend les pirates sur un navire en haute mer, et alors !? Ah oui, vous il vous faut du concret.
- Alors, tu as une petite amie ?
- NON ! j'ai 17 balais et franchement une dégaine de looser… merci maman et papa.
- Quoi, tu n'as pas de petite copine ? Allez tu peux bien nous le dire…
- Maman, papa..comment vous expliquer.
- Ah ! c'est ça tu n'oses pas ?
- Mais..
- Allez, tes sorties avec Duchmol, c'est elle ?
- OUI !
Voilà, j'ai mon instant de calme, et je mange ma tarte aux blettes. La spécialité de ma mère. du dimanche, de tous les dimanches à Saint Mandé.
- Et tu nous la présentes ?
- Oh non.. (ça recommence). Oui maman, promis.
Et voilà comment je suis devenu menteur malgré moi. J'ai fait plaisir, j'ai gagné quelques instants de paix mais à quel prix.
Et toute ma vie, ce fût ainsi. Je vous dit ça parce que je suis dans la salle d'attente du toubib, et comme le dit son nom (de la salle), j'attends. Des résultats. Une confirmation. Ca va pas être jojo. C'est le moment de se faire des flashbacks, des souvenirs parce que l'avenir il est saoul. Sous les décombres de ma mémoire. Mais je vous les livre, avec tous les commentaires. La grand-mère, papa, maman, ma femme et… tout le reste (et plus encore, mais que si vous savez rêver).
J'aime, j'adore Cauvin. C'est tendre, drôle et tellement vrai.
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Antoine Berthier, un cinquantenaire à la vie monotone, se retrouve dans la salle d'attente d'un cabinet de médecin, attendant avec peur des résultats d'analyse. Va-t-il apprendre sous peu une mauvaise nouvelle ? Vit-il ses derniers moments d'insouciance ? le personnage, pour patienter, se remémore ses plus gros mensonges, ses petits moments de fantaisie qui lui ont souvent coûté beaucoup d'embarras ! J'ai particulièrement aimé la première partie du roman, où Antoine, alors adolescent, s'invente une petite amie pour faire plaisir à sa mère ! La situation est souvent drôle, car sa mère insiste pour rencontrer cette jeune femme, qui ne cesse bien sûr de donner des excuses pour ne pas venir déjeuner dans la famille. J'ai trouvé malgré tout qu'il y avait quelques longueurs, notamment dans la troisième partie du roman, qui m'a moins intéressée. le mensonge est tout aussi gros, mais les situations prêtent moins à rire. le personnage d'Antoine Berthier reste malgré tout attachant, car s'il se juge lui-même triste, voire transparent, sa manière de pensée, quant à elle, est bien originale. Un roman sympa, plein d'humour, qui se lit facilement.
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Voilà un bouquin hilarant. Les descriptions des blettes et de la pintades m'ont fait marrer!!!
Le passage contant le séjour d'Antoine dans la cave de ses parents est à se gondoler!
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- Je ne peux pas, dis-je.
Mouvement de sourcils de la partie adverse. Jeunes garçons à qui on apprend dans les écoles des choses bien inutiles sur les longueurs des grands fleuves, Spinoza et le participe passé, sachez la seule chose qui vaille la peine : les sourcils des femmes sont des sources d'infinies terreurs.
- Et pourquoi tu ne peux pas ?
Finalement j'ai mis la rouge à pois noirs. Je parle de la cravate. Je l'ai enlevée dans la voiture en partant et l'ai remise à l'arrivée. La peur du débraillé a été supérieure à la volonté du nonchaloir. Ca se dit encore ça "nonchaloir" ? Depuis quelques temps, je me trouve le vocabulaire daté.
Je vais replonger. Au bout de ma ligne, il doit bien y avoir encore un goujon de souvenir, une ablette du passé… de quoi m'enfouir dans la mémoire jusqu'à l'instant de vérité. Je vais fermer les yeux à nouveau et remonter la canne à pêche...
Nous sommes amants. Je la regarde, pimpante, joyeuse, avec cette mobilité qui lui fait, même assise, la hanche virevoltante, et je n'en reviens toujours pas. Pourquoi moi ? Comment ça s'est fait, comment est-ce possible, moi si filandreux, si indigne..
On pourrait supposer qu'un garçon aussi futé et brillant que moi, puisque distingué professeur de l'Université de Paris, aurait naturellement des pensées acérées et finement ciselées. Pas du tout. Pour être intelligent, il faut que je force. J'ai une propension à ma laisser aller au vagabondage guilleret dans les vastes et verdoyantes vallées de la stupidité. J'ai grande joie à ma vautrer sous les accueillantes frondaisons de la couillonnade.
"J'ai le goût du merveilleux, ce sont des restes d'enfance." C'est avec ces quelques mots de Romain Gary, extrait de "La Nuit sera calme", que nous démarrons ce nouvel épisode de notre podcast. Car il y sera justement question d'éblouissement des premières fois, de cet âge où chaque découverte est un trésor à apprivoiser. D'enfance, en somme.
Pour nous accompagner : nous recevons Valentine Goby, autrice de nombreux romans pour adultes, mais aussi pour la jeunesse. Son dernier livre, "L'Île haute", nous emmène à la rencontre de Vadim, jeune garçon de 12 ans, qui vit à Paris. Nous sommes en 1943 et il est envoyé dans les Alpes. Officiellement pour soigner son asthme, mais surtout pour fuir les Allemands... car il est Juif. Arrivé après un long trajet en train et dans la neige, Vadim découvre la splendeur de la montagne, immensité enivrante qui le rend minuscule.
Au cours de cet entretien, Valentine Goby nous dira comment est née cette envie d'écrire un roman d'apprentissage, et en quoi l'enfance la fascine et l'inspire.
Juste après, nous retrouverons les libraires de Dialogues, Romain, Rozenn et Laure. Ils ont sélectionné pour nous plusieurs romans sur l'enfance et l'émerveillement.
Bibliographie :
- L'Île haute, de Valentine Goby (éd. Actes Sud)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/20859799-l-ile-haute-valentine-goby-actes-sud
- Murène, de Valentine Goby (éd. Actes Sud)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/18855093-murene-roman-valentine-goby-actes-sud
- L'Anguille, de Valentine Goby (éd. Thierry Magnier)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/16758956-l-anguille-valentine-goby-thierry-magnier
- Chèr.e moi (éd. Seuil)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/21362899-cher-e-moi-lettres-a-l-ado-qu-lettres-a-l-ado--collectif-seuil
- Germinal, d'Émile Zola (éd. Folio)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/843968-germinal-emile-zola-folio
- Les Misérables, de Victor Hugo (éd. Folio)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/11354695-les-miserables-victor-hugo-folio
- E = mc2 mon amour, de Patrick Cauvin (éd. le Livre de poche)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/185907-e-mc2-mon-amour-roman-patrick-cauvin-le-livre-de-poche
- Élisée, avant les ruisseaux et les montagnes, de Thomas Giraud (éd. Contre-allée)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/16687921-elisee-avant-les-ruisseaux-et-les-montagnes-thomas-giraud-contre-allee
- Ciel bleu, de Galsan Tschinag (éd. Métailié)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/18909888-ciel-bleu-une-enfance-dans-le-haut-altai-galsan-tschinag-anne-marie-metailie
- L'Invention de Louvette, de Gabriela Trujillo (éd. Verticales)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/18955179-l-invention-de-louvette-roman-gabriela-trujillo-verticales
- le Petit Prince, d'Antoine de Saint-Exupéry (éd. Folio)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/392754-le-petit-prince-avec-des-aquarelles-de-l-auteur-antoine-de-saint-exupery-folio
- Alice au pays des merveilles, de Lewis Carroll (éd. Folio)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/8194310-les-aventures-d-alice-au-pays-des-merveilles---lewis-carroll-folio
- L'Étranger, d'Albert Camus (ed. Folio)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/440374-l-etranger-albert-camus-folio
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