Avec ce recueil de nouvelles,
Mérine Céco fait un voyage dans son enfance, dans ses souvenirs, dans son pays qui l'a vu naître, la Martinique.
Elle nous dépeint ce pays qui s'est, petit à petit, dénaturé au profit de la modernité après les années 1970.
Elle nous raconte les gens de cette île, enfants, parents, grands-parents, les espoirs des uns pour échapper à la misère qu'ils ont connue, les efforts des autres pour ne pas décevoir les attentes des aînés, et les rêves de certains pour que ne me meurent pas les traditions ancestrales qu'ils sentent s'amenuiser au fil des ans et risquer de disparaître en même temps que les grands-parents.
On sent l'urgence de la tâche. L'auteure, femme engagée dans cette cause, nous en fait prendre conscience, non pas d'une manière subtile ou nuancée, non, le message est clair; elle nous en fait prendre conscience avec intelligence et lucidité.
Toutes les nouvelles m'ont énormément plu, avec une préférence pour Da Michèle, Temps Fè Tan et Les méninges.
Et comme l'auteure sait aller au fond des pensées intimes ! Surtout à travers les yeux d'une enfant comme le décrivent si bien les nouvelles de la première partie.
L'écriture paraît simple, car la lecture est fluide. Mais quand on y fait un peu attention, en fait, pas si simple. Elle est bien construite, les mots sont choisis. En tout cas, l'écriture est très belle et soignée.
Un grand merci à Masse Critique à aux éditions Ecriture pour m'avoir ouvert les portes de la Martinique.