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EAN : 9782825144725
82 pages
L'Age d'Homme (23/10/2014)
2/5   1 notes
Résumé :
« À l'origine du monde se trouve une liberté irrationnelle enracinée dans la profondeur du néant, un gouffre d'où jaillissent les sombres torrents de la vie… La lumière du Logos triomphe des ténèbres, l'harmonie cosmique triomphe du chaos, mais sans l'abîme des ténèbres et du chaos, il n'y aurait, dans l'évolution qui s'accomplit, ni vie, ni liberté. La liberté gît dans le sombre abîme, dans le néant, mais sans elle tout est dénué de sens… La liberté est incréée, pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Les icônes de Vladimir André Cejovic se déclinent en vers pour se faire hommes errants. le poète n'hésite pas à invoquer les abysses les plus profondes, les entrailles de la terre et des corps, pour faire écho à l'immensité de la nature, de l'univers. Entre les deux extrêmes, l'homme maintient son précaire équilibre et gagne sa liberté face au néant et grâce à lui.
Lien : https://synchroniciteetseren..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
[incipit]
Je naquis, un jour, dans la félicité de la bête assoupie à l'ombrage du sang, une langueur m'enivrant dans les cris du monde, dans le silence du soleil qui sépare la vie et la mort.

Allaité de chaos sur le sein des vierges, je m'élançai sur les brisants des humanités, renversai la mémoire des sages et des esclaves, tranchai l'invisible harpe qui envoûte les destins.

Par une grâce vengeresse et sobre, je me perdis dans l'infinie cité figée d'effroi devant le barbare, et je marchai, le front clair et le cœur sans échos, contre les dieux et contre les hommes.

Mais une blanche poussière atterra mes muscles – un râle inconnu m'arrachant le souffle, je vis mon âme bannie dans l'orgie des enfers, dépecée par les racines invisibles du ciel.

En vain, je m'enfuis sur les rives où des nymphes dans l'ardeur des couchants guettent l'éphémère beauté des mortels ; seul je me couchai, le corps brûlant de solitude, saoul d'incommensurable oubli.

A l'aube, les sens dévorés par les aurores et usés par les ténèbres, une noire innocence m'étreignit : qu'étais-je, assoiffé de vis sous la pâleur des firmaments, à mendier la bonté d'un arbre et d'une femme ?

Si une rivière est seule, si une montagne est seule, si le ciel n'est qu'effrénée solitude au milieu de l'univers, pourquoi respirer, s'énivrer d'inconnu dans les fossés d'une éternité sans lendemain ?

Qu'importe migrer en des torrents de lumière ou dans les ravins asséchés de la folie, poser sa bouche sur l'immortalité de la femme – le secret de la vie n'existe pas et nous conquérons des labyrinthe.

Un jour, quand nous serons revenus, évadés des réalités sans rémission, exsangues et rescapés, les fleuves et les vents, la tourbe et les feuilles panseront nos plaies.

Nous conterons, dans le bruissement des sources et le silence des estuaires, comment au-dessus des lois de l'univers une immense bleuité retient les ténèbres et les hommes de sombrer.

Un jour, la vie étanchera sa soif en nos âmes, et nous irons en des contrées où, les corps éblouissants et les sens neufs, nous courrons, loin des frénésies des conquérants du vide.
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Est-ce la vie, le souffle qui tremble
sous l’inconnu qui assaille nos entrailles,
nous soulève en des tempêtes de lumière et de ténèbres,
nous emporte, naufragés de l’univers,
dans l’ivre apesanteur de l’arche terrestre
où un phare hors du monde éclaire nos stupeurs ?
Est-ce l’ivresse pour nous,
sur terre aiguiser la faux de nos âmes,
boire l’écume du chaos et le lointain des étoiles ?
Suivre le guerrier qui avance voûté,
étanche sa soif sur les plaines fratricides et matinales,
contemple sur le cadavre de la nuit sa pâle vengeance ?
Est-ce l’ivresse le corps d’une femme,
ses sens éternellement vierges sculptant la vie
après la trahison de l’homme épris de fureur et d’oubli ?
Dans la soif terrible et résignée de soi,
sobres et vengeurs, nous brisons
l’ange des crépuscules où s’abreuvent les dieux.
Nous nous éveillons, meurtris,
sous l’épiphanie des temps vagabonds,
conquérant notre ivresse à la sueur de notre néant.
Par notre naissance offerts en sacrifice,
que nous importe la mort et la vie,
notre souffle, un jour, fera éclater la pierre et l’univers.
Nous marcherons dans la dernière ivresse,
le silence neuf qui, depuis la nuit des temps,
chemine d’arbre en arbre et de vie en vie.
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Que faut-il pour s’arracher, le front clair, aux ténèbres vides de l’univers ? Remonter les fleuves à la source, la bouche asséchée de solitude, serrer contre sa poitrine le feu qui brûle les entrailles de la terre ou, enchaîné sur un rocher, écouter la vie se perdre en échos que le cœur recueille ?
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Que restera-t-il de moi, esclave et libre,
m’évadant dans le soleil, la femme et le néant,
alors que des peuples naissent et disparaissent
sauvages et ineffables sous d’infinies providences ?
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N’étions nous pas enfants, bondissant sur les montagnes, agrippés
à la crinière des chevaux qui couraient sur des prairies d’étoiles et,
fatigués, s’abreuvaient de nuages ?
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