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EAN : 9782070360154
282 pages
Gallimard (18/01/1972)
3.48/5   66 notes
Résumé :
Chacun de ses mouvements découvrait ses jambes maigrichonnes de vieille femme enfilées dans des bas illusion couleur chair qui faisaient démodé mais riche, ornementés qu'ils étaient de brillants minuscules sertis entre les mailles de soie et qui pétillaient de mille éclats, crépitaient, palpitaient, grouillaient à même la peau comme de la vermine pour milliardaire. Elle avait acheté cette paire de bas unique au monde à un anarchiste espagnol, un réfugié politique re... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Cendrars 1956 :« Emmène-moi au bout du monde !...», où au ciel, c'est pareil !
« Fais-moi mal, Johny Johny Johny ! Moi j'aime l'amour qui fait boum ! » Non le légionnaire qui a en mains ce jour-là comédienne Thérèse Espinosa, quatre-vingts balais, ne s'appelle pas Johny, mais peu importe… On ne sait pas s'il sentait bon le sable chaud non plus… Mais en plus de lui avoir fait perdre son dentier au court de leurs ébats amoureux, Thérèse lui demande de la rouer de coups…
Non, nous ne sommes pas non plus chez San-Antonio et « La vieille qui marchait dans le mer » (respects à Jeanne Moreau, sniff), mais bel et bien chez Blaise Cendrars, le poète…
Un bouquin qui se situe à la croisée des chemins de Frédéric Dard, Aphonse Boudard, Michel Audiard (tiens, c'est marrant, ça…), y'en a, de tous ceux-là dans ce bouquin… et puis comme ultime roman, en guise de testament, un panorama du Paris culturel des années 50… Chapeau l'artiste, on ne s'ennuie pas dans ce style de prose ; surtout quand on démarre par une rombière qui remue du prose, justement…
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Premier roman de Blaise Cendrars que je lis, après avoir découvert sa poésie il y a quelques temps de cela. L'histoire d'une comédienne âgée, Terera Espinosa, qui fait les quatre cents coups et marque de son empreinte le théâtre parisien.
J'ai eu du ma à rentrer dans cette oeuvre, mais j'ai fini par en saisir l'intérêt et par vraiment l'apprécier. Dès les premières pages, j'ai été frappée par le caractère irrévérencieux des propos de l'auteur. La première scène est en effet une scène de sexe au cours de laquelle Terera perd son dentier et réclame à son amant de la frapper encore plus fort pour qu'elle ait un bel oeil au beurre noir ! Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, mais j'ai trouvé ça franchement génial de présenter une femme âgée mais qui ne s'empêche pas pour autant de vivre intensément, d'avoir des amants, de rire à gorge déployée. J'ai trouvé ce livre incroyablement féministe tant il casse les représentations classiques de la femme et de la comédienne. La grande actrice est crue, vulgaire, gouailleuse. C'est une merveilleuse héroïne, rafraichissante, tellement forte et attachante. On a l'impression de l'avoir devant les yeux, Cendrars la dépeignant de manière si vivante.
Ce roman est très rock and roll, il part un peu dans tout les sens. Je l'ai trouvé avant tout empreint de liberté, d'audace, d'originalité. Je l'ai vu comme une ode à l'iconoclasme, un pied de nez au politiquement correct.
Blaise Cendrars est ainsi, décidément, un auteur qu'il me faudra continuer à lire.
Lien : http://lantredemesreves.blog..
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Pauvre Blaise ! J'ai relu ton ultime roman tiraillé entre admiration et consternation... Les années ne font rien à l'affaire.

Tirant parti des indiscrétions surie de ta Raymone, tu as imaginé les aventures rocambolesques d'une vieille théâtreuse cabotine et nymphomane.

Teresa Espinosa brûle ses dernières cartouches en transcendant par son seul talent la pièce médiocre du falot Guy de Montauriol. Roman à clefs -dont tu interdis, précaution aberrante, au lecteur de tourner les serrures- on y reconnait* une faramineuse Marguerite Moreno, un Louis Jouvet pisse-froid, un touchant Christian Bérard et quelques autres silhouettes d'une époque révolue. Pas vraiment nostalgique, l'on sent bien que tu règles de vieux comptes dérisoires : tes portraits-charges suintent d'une méchanceté inédite chez toi.

L'ouverture du roman est d'une salacité confondante et indigne de toi. Tu patauges dans l'ignoble en décrivant les amours tarifées et sadomasochistes de ta comédienne décatie avec un légionnaire bas du front surnommé Vérole (tout est dit). Cette prose faisandée -venant du Blaise que je chéris- m'a navré.

D'autre part, ton récit part dans tous les sens. Que tu l'assaisonnes de péripéties policières (meurtre, enquête et interrogatoires), de rencontres piquantes (une Vénus phocomélique, un mercenaire reclus derrière ses paupières tatouées...) ou de dialogues survoltés, rien ne fonctionne vraiment : ta mécanique tourne à vide. Tu as beau multiplier les périodes alambiquées, les envolées lyriques et les sentences cendrarsiennes, peu me chaut !

Heureusement ton sens de l'anecdote, de l'étrange fascinant et du beau bizarre regimbe dans cette dégringolade et l'on retrouve ta faconde incomparable à de nombreux (mais trop rares) moments. Lorsque tes personnages revisitent leurs souvenirs, évoquent un épisode singulier ou partagent des confidences saugrenues, je retrouve le Cendrars qui me subjugue avec sa géniale fantaisie, méli-mélo de mensonges véridiques et de vérités illusoires.

Triste rejeton d'un écrivain vieillissant (cette gésine difficile te vaudra ta première attaque cérébrale), ton piteux avorton relève davantage, à mes yeux, de la tératologie que de ta poétique.

N'en parlons plus, divin rhapsode, et bourlinguons encore... encore... et encore...

*Appareil de notes providentiel de Marie-Paule Berranger.
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Une langue argotique, qu'on peut apparenter à ses contemporains Queneau, peut-être Vian, voire Giono. Un Giono parigot.
Parce que le livre parle beaucoup du milieu théâtreux-artistique du Paris des années 50 voire avant. A travers les frasques d'une fantasque actrice de quasi 80 ans. La première frasque est une relation sexuelle endiablée avec un Légionnaire, qui la troublera tout au long de l'histoire. Qui est, au fond, une histoire à la fois tristissime et en même temps bah pourquoi ne pas vivre d'illusion.
Sinon y a un meurtre et d'autres rebondissements, mais qui ne font rien rebondir. Puis il y a un vol. Une tromperie.
Dure. Et puis tant pis.
Lisez si vous aimez l'argot et cette langue de Cendrars qui se tient de bout en bout et qui semble savoir ce qu'il écrit. Car moi lecteur, je ne sais rien de ce dont il parle, et je dois le croire, je dois croire à cette description du milieu et... j'y crois.
Cela dit, ce livre ne trouvera je le pense plus son public dans le public actuel. Il se perdra dans les limbes des livres oubliés. Dans les miennes aussi. de limbes.
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Toute la verve et l'acuité de Cendrars dans ce roman qui "brûle les planches" en dépeignant le monde du théâtre Parisien. Dire, que j'ai trouvé ce livre dans le rayonnage "érotisme" chez un bouquiniste, ce n'est rien moins que désobligeant envers ce roman.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
C'est une femme de cœur. Elle a de la branche. Dans un visage d'un bel ovale, des yeux immense que voile, je ne dirai pas une énigme ou de la tristesse, mais un mystérieux sourire, un peu battu et par moments presque effacé. Je suppose qu'elle a trop vécu et qu'elle en a de la répulsion. Il ne sied pas à une noble de faire deviner un besoin. Je la devine insatisfaite. Qui va contre ses désirs va à sa perte.
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- Vérole !...disait l'homme en ahanant, et il travaillait la femme, vérole !...
- Tu me fais mal !...disait la femme en se tortillant, en se coulant, en se lovant, écartant les jambes puis les nouant dans le dos de l'homme, s'appuyant sur les coudes pour effectuer une subtile reptation, un mouvement de torsion pour arriver à chevaucher sans désemparer l'homme, maintenant à moitié chaviré sous elle.
- Ah ! tu veux le faire à la turque ?...Vérole !...Tiens, je vais te l'apprendre...Tiens, tiens et tiens !...Constantinople !..
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Le présent ouvrage est un roman à clef. J’espère bien que personne n’aura l’inélégance d’y appliquer les clefs, les clefs du mensonge, ni n’aura la pauvreté de s’y reconnaître en regardant du voisin par le trou de la serrure.
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Les joueurs sont ainsi faits, moralement ce sont des lâches et n'est-ce pas inhibition de leur volonté qu'ils risquent tout sur une seule carte avec une insouciance déconcertante ?
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Si les idiots de la presse ont eu vent de l'incident, cela va faire du vilain, je ne te dis que ça. Il y aura des larmes et des grincements de dents, des ruines et de la «casse».
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Videos de Blaise Cendrars (73) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Blaise Cendrars
Interview de : Pierre Corbucci pour son livre : LA DISPARITION D'ARISTOTELES SARR
paru le 18 janvier 2024
Résumé du livre : Un roman aux accents tragiques qui entraîne le lecteur au coeur de la forêt amazonienne dans le combat qui oppose l'humain à la nature.
Amérique du Sud, années 1920. Lieutenant du génie, Aristoteles Sarr est chargé d'aménager une piste d'atterrissage au coeur de la forêt amazonienne. le survol de cette zone jamais cartographiée doit permettre de prolonger le chemin de fer. Convaincu du bien-fondé de sa mission, le jeune lieutenant n'a pas conscience que la jungle est animée d'une vie propre, que ses ténèbres fourmillent de dangers, et qu'à vouloir dominer la nature, on a tôt fait de s'en attirer les foudres. Aux abords de l'extravagant palais de la Huanca, dernière enclave humaine avant l'inconnu, d'étranges disparitions se multiplient.
Un roman picaresque aux mille nuances de vert, aussi puissant qu'une tragédie antique.
Bio de l'auteur : Pierre Corbucci est né en 1973. Après une enfance varoise, il étudie et enseigne l'histoire et la géographie avant de mettre sa plume au service de diverses agences de communication. Esprit curieux, mélomane avisé, voyageur alerte, il est toujours à l'affût de nouvelles histoires. Son goût marqué pour les littératures d'Amérique latine et le roman d'aventures lui donne envie d'explorer de nouveaux horizons littéraires. Fervent admirateur de Blaise Cendrars et de Gabriel García Márquez, il entraîne ses lecteurs aux confins de la jungle amazonienne à travers ce second roman.
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