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EAN : 9782851840486
185 pages
Ivrea (29/05/2003)
5/5   4 notes
Résumé :
Traduit de l'italien par Guy Debord

En août 1975, cet ouvrage, tiré à 520 exemplaires, commença à circuler dans les milieux dirigeants italiens, chez tous les ministres et leaders politiques ou syndicaux comme auprès des principaux industriels et journalistes. Son succès ayant été là immédiat, la presse exposa avec beaucoup d’intérêt les thèses du livre, lequel, republié, devint un des best-sellers du moment.

Ce pamphlet décrit avec un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Il faut un tout petit peu se remettre en mémoire le contexte des années de plomb en Italie pour mesurer l'extraordinaire impact que ce pamphlet a pu suscité en 1975. En effet, avec l'aide de son ami avocat Ariberto Mignoli, Gianfranco Sanguinetti, se faisant passer pour une haute personnalité aristocratique, avait réussi à dévoiler, par le biais de ce génial canular, la complicité de l'appareil institutionnel et des mass media sur la question très controversée de la provenance des attentats qui ensanglantaient le pays depuis décembre 1969, tout ce beau monde gardant par devers soi, en une sorte d'accord tacite, toute information gênante qui aurait pu entachée la bonne réputation de l'Etat italien. Dans le même temps, et cela se répètera plus tard avec l'histoire du général Dalla Chiesa en Sicile puis dix ans après avec les juges Falcone et Borsellino, un bras de fer était engagé dans les coulisses au sein de l'Etat entre les forces inféodées à la corruption, aux réseaux américains et à la mafia d'un côté et les forces légalistes de l'autre dont faisaient parti Ariberto Mignoli et son ami Guido Rossi qui, selon Rupert Cornwell, combattait ouvertement les opérations frauduleuses de Roberto Calvi au sein de sa banque la Banco Ambrosiano, bras financier de la fameuse loge P2. A cette époque l'existence de la loge P2 et des réseaux Stay-Behind était complètement inconnue du public et ce n'est qu'en 1990 que le réseau Gladio sera révélé au grand jour par Giulio Andreotti (et même là, il faudra attendre pour apprendre que ce dernier avait son propre réseau l' « anello » ). C'est pourquoi Sanguinetti a rappelé, dans un texte qui revenait sur toute cette affaire, comment une simple phrase tirée du quatrième chapitre (« n'est-il donc pas permis de conclure que le service secret est devenu chez nous ce gladium ancipitem in manu stulti dont parlaient les Latins ? ») a pu être « entendue comme une menace voilée provenant sûrement de quelqu'un très au courant des choses les plus secrètes », Sanguinetti ayant ajouté, il me semble quelque part, que Licio Gelli, le maître de la loge P2, aurait ensuite chargé le fiancé de l'une de ses filles, carabinier, de monter une provocation contre lui, ce qui n'est pas peu dire (rappelons pour mesurer l'influence du personnage que Gelli faisait parti des invités qui assistèrent à l'investiture de Reagan en 1981). Inutile d'ajouter que Sanguinetti connaîtra en ces années un nombre conséquent de tracasseries policières et même d'incendies criminelles. Par la suite, et toujours selon Sanguinetti, le pouvoir se serait également vengé de l'humiliation subie en créant des ennuis judiciaires à Mignoli. Il serait peut-être bon après tant d'années qui sont passées qu'un livre revienne sur cette histoire et relate en détails la genèse complète de ce magnifique canular en en rappelant le contexte, les circonstances, à partir des documents disponibles par exemple la correspondance volume 5 de Debord couvrant la période 1973-1978 (Fayard), la correspondance volume 2 des éditions Champ Libre ainsi que les deux textes disponibles sur l'internet signés Sanguinetti « le Doge-souvenir » et « Un orgasmo della storia : il 1977 in Italia » et peut-être d'autres encore inédits.
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Se présentant comme rédigé par un proche du pouvoir en Italie, en 1976 sous le pseudonyme de Censor, ce livre, écrit en fait par le situationniste Gianfranco Sanguinetti (avec la participation active de Debord), présente un tableau de l'Italie d'alors du point de vue des intérêts de la domination. Envoyé à 500 des personnalités les plus en vue du pays (journalistes, politiciens, hommes d'affaires), l'ouvrage reçut un accueil élogieux et admiratif de ces gens là, alors même qu'il posait comme allant de soi le terrorisme d’État et l'implication de celui-ci dans les attentats qui ensanglantèrent l'Italie du début des années 70; une sorte d'aveu de ce que tout le monde savait dans la classe dominante mais qui , bien sur, était nié farouchement. C'est pourquoi l'on peut voir ce Véridique rapport comme une démonstration pratique exceptionnelle de la manière dont l'on peut atteindre le système quand, entre autres, l'on a su lire et comprendre Nicolas Machiavel et que l'on veut frapper l'ennemi en se servant uniquement de sa tête ...
Depuis, hélas, personne ne semble avoir été en mesure de reproduire ce savoir faire.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Nous nous plaisons à nous souvenir à ce propos que, bien des années avant la traduction des Grundisse de Karl Marx, notre ami Piero Sraffa, l'éminent économiste, nous fit noter le passage de ce livre qui tranche la question : "Laisser subsister le travail salarié et en même temps supprimer le capital est donc une revendication qui se contredit elle-même, et qui s'auto-détruit."
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Les syndicats, de leur coté, ne pouvaient s'exposer au péril de se couper des masses travailleuses, en désavouant toutes les grèves qu'ils n'avaient pas voulu entreprendre et qu'ils n'avaient pas pu empêcher.
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Ceux qui ne comprennent pas la nécessité de demeurer libres, tout simplement n'ont pas le goût de l'être ; et il faut renoncer à la faire sentir aux esprits médiocres qui jamais n'ont connu ce goût sublime.
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Ainsi les masses consomment et regardent ce qu'elles veulent de la diversité qui leur est programmée, mais elles ne peuvent vouloir que ce qui est là.
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Nous ne chercherons donc pas à prouver que la société actuelle est désirable, et moins encore à peser les nuances, éventuellement modifiables, qu'elle comporte. Nous dirons, avec toute la froide véracité que nous avons adoptée pour toute autre affirmation contenue dans ce Rapport, que cette société nous convient parce qu'elle est là, et que nous voulons la maintenir pour maintenir notre pouvoir sur elle.
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