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EAN : 9782013219532
124 pages
Hachette Jeunesse (16/01/2002)
3.76/5   74 notes
Résumé :
En prison depuis treize ans, Aurélien Malte écrit à Anne, sa visiteuse, des lettres qu'il ne lui enverra pas. Il lui raconte la violence, l'enfermement, et aussi la rédemption par la culture et par l'amour qu'elle lui inspire.

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La confession pudique d'un homme en souffrance.
"Je dois vous écrire. J'en ai besoin." Parce que sa sortie de prison s'approche, Aurélien entame un travail sur lui-même afin de l'affronter au mieux. Il commence par évoquer sa profonde solitude au milieu des "junkies, brutes débiles, pervers" et autres "désespérés", à commencer par son compagnon de cellule Franck, "un gosse qui serait mieux en hôpital psychiatrique" car "il est en train de perdre la tête à cause de ses cachets"... Il raconte sans tabou ce "mélange de haine et de trouille et de rage démente" qui est le quotidien de la prison où "les haines sont compressées, comprimées, tendues comme des ressorts", où il faut user de ses poings pour faire sa place (au moins se faire oublier) sans céder à la violence ambiante. Ici, "on ne peut pas se permettre d'être faible", "pas mal de gens seraient assez contents de me faire la peau". "Tout pourrit avec le temps", "on ne se contente pas d'être enfermé physiquement, on s'enferme mentalement".
Alors pour Aurélien, les visites d'Anne sont une véritable bouffée d'air frais ! "Vous me faites réfléchir", "vous mettez en avant ce que j'ai de meilleur". Cela commence avec la découverte des livres d'art, "une grande consolation" dans cet environnement sombre (au sens propre comme au figuré !) : les tableaux lui rappellent que par certains aspects, le monde est beau. Tout dépend de ce que l'on en fait. Alors Aurélien fait "du chemin dans ma tête", revenant sur son enfance, notamment avec son grand-père, dans la montagne. de bons souvenirs, qui amènent le retour des rêves, "ceux dont on se souvient". Avec Anne et "ce que vous remuez en moi", le prisonnier revient progressivement à la vie.
Pour autant la démarche est difficile, faisant aussi remonter les traumatismes, la mort choquante de Grand-père, l'accident de son père qu'il a à peine connu, la faiblesse de sa mère, la personnalité cachée de Patrick le beau-père. Souvent proche d'abandonner, Aurélien lutte contre le désespoir ("très gros coup de cafard", "ce sont les derniers mois les plus durs"), s'accrochant à "mon ange" : "Les anges, ils nous aident à porter nos fardeaux, nos souffrances et nos peurs". Il ne cherche pas d'excuse à son acte (même s'il a des circonstances atténuantes), cependant on sent que la démarche ne pourra être complète qu'avec cet ultime récit. Ce que souhaite avant tout Aurélien, c'est ne pas gâcher cette seconde chance... or "la liberté me terrifie parce que le monde extérieur m'est devenu tout à fait étranger". Et surtout, il s'est attaché à Anne... est-ce réciproque ? "Vous êtes probablement plus importante pour moi que je ne le suis pour vous"...
On pourrait trouver dommage qu'Aurélien ne transmette aucune de ses lettres. Mais en réalité, l'écriture finit par libérer, un peu, la parole : "C'était la première fois que, de vive voix, je vous parlais de la montagne de Grand-père". Bien qu'il soit peu loquace durant les entrevues, Anne perçoit la fragilité du mastodonte, sa curiosité d'esprit, sa capacité à changer dans un environnement plus propice que celui qu'il a connu et qui l'a mené en prison. Aurélien a peur de perdre Anne en sortant, mais l'on sent bien que des liens se sont tissés entre ces deux-là et que des projets communs sont envisageables. Oui, la rédemption existe car "toutes les passions, toutes les choses menées à fond méritent l'attention". Et surtout, ce retour sur soi aura permis à Aurélien de retrouver sa dignité : "la seule chose qui compte vraiment c'est de s'estimer, soi". Dès lors, tout devient possible.
Lien : https://www.takalirsa.fr/aur..
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Aurélien est en prison depuis l'âge de vingts-trois ans pour avoir tué un homme .Il écrit des lettres à Anne une visiteuse de prison dont il tombe amoureux .Tout au long du livre nous lisons les lettres qu'Aurélien a écrit à Anne,mes ces lettres ne seront pas envoyées .Toute cette histoire se passe dans une prison entre 2001 et 2002 .Ce livre est un recueil de lettres .Le vocabulaire est un simple à comprendre .Nous n'avons pas aimé ce livre car Aurélien n'envoie pas ses lettres à Anne donc il ne sait pas si Anne l'aime .On ne connait pas non plus l'avis d'Anne sur ces lettres .
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Aurélien a commis un meurtre. Pour cela il est en prison mais plus pour très longtemps, sa libération approche. Et voilà qu'il rencontre Anne. Anne est visiteuse de prison, elle vient apporter un peu de soutien moral aux prisonniers qui le veulent. Entre eux le courant passe mais Aurélien a trop peu confiance en lui pour parler, se confier. Alors il écrit. Il écrit des lettres à Anne à qui il parle de son histoire, de son quotidien, de ce qu'il ressent. Et même si ces lettres ne quittent pas le cahier dans lequel il les écrit, même si Anne n'en lit jamais aucune, leur relation prend forme, grandit et c'est à cela que nous assistons, nous, lecteurs. "Aurélien Malte" est un très beau roman de forme épistolaire, qui décrit aussi la vie en prison ou plutôt la survie. Un roman qui aide à comprendre pourquoi un homme en arrive quelquefois à tuer un autre homme, qui donne la parole aux enfants cabossés par la vie c'est à dire, dans la plupart des cas, par les adultes qui les entourent.
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Ce livre m'avait été proposer au collège en classe de troisième ( me semble t-il)
Histoire très intéressante, le personne d'Aurelien devient attachant au fil de la lecture.
Livre facile d'accès.

je le recommande pour les adolescent à partir de 14 ans
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Le titre de ce livre est Aurélien Malte de Jean-François Chabus.C'est Aurélien qui écrit des lettres à Anne mais qu'il ne lui envoie pas, il les garde pour lui. Aurélien est en prison, Anne c'est une dame qui fait des visites aux prisonniers.
Le livre est original, gai car Aurélien tombe amoureux de Anne.
Les personnages de ce livre sont Aurélien Malte et Anne la visiteuse de prison.
J'ai trouvé ce livre difficile à lire, c'est dur de se plonger dedans.
Il y a du suspens car Aurélien est amoureux de Anne (la visiteuse de prison) mais elle ne le sait pas.
Mon passage marquant est "Je ne vous verrai pas pendant quinze jours - si tout va bien-et je trouve le temps long". Ce passage est marquant car Anne ne viendra que dans quinze jours et quinze jours c'est long.
Sarah
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Citations et extraits (63) Voir plus Ajouter une citation
Dans certaines régions du monde, en Afrique je crois, ou en Amérique du Sud, il existe une espèce de crapaud qui s'enterre dans la boue, à la saison sèche. il y reste sans boire, sans manger, pendant des mois. Des mois, c'est incroyable. Il se ratatine, il se déshydrate et se racornit, mais il ne meurt pas. Il attend juste son heure, celle où l'eau reviendra. Et quand les pluies arrivent, que la boue durcie se dissout, notre crapaud revit, et regonfle, et danse. On le dirait immortel.
Quand vous frappez un enfant sans raison, pendant des années, quand vous lui faites mal alors qu'il n'aspire qu'à la paix, c'est comme si vous lui fourriez de force, au fond de la gorge, un crapaud. Le crapaud de la violence. De la haine pure. Vous le lui enfoncez dans le corps. Le crapaud s'installe dans le ventre de l'enfant, et il est là pour toujours. Ensuite, même si l'enfant est sauvé des violences de celui qui l'a frappé sans raison, le crapaud attend, il attend une provocation, une manifestation d'hostilité, une malveillance, de n'importe qui.
Il recevra cela comme une pluie bienfaisante, il dansera, et l'enfant, ou l'adulte qu'il sera devenu, rendra au centuple ce qu'on lui a fait. Rendu fou par la danse du crapaud.
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Contre quatre types, dont un armé, on a beau être entraîné et méchant, on ne s'en sort pas. Ce n'est pas comme dans les films. Ces films sur la prison, c'est vraiment de la merde, parce que ça donne de tout ça une espèce de vision romanesque, ça laisse croire aux gamins qu'avec de la noblesse et en boxant comme sur un ring pour se faire respecter du méchant (le méchant, il est toujours débile et toujours puni, mais ce n'est pas exactement comme ça que ça se passe dans la réalité, il y a des méchants très malins, très forts et très patients, parce que l'absence de tout sens moral, de toute conscience, c'est un grand avantage, ici), bref, ces films font croire qu'en étant une espèce de héros de western on est tranquille, et c'est trop crétin, ça ne dissuade pas du tout, ça ne montre pas la haine, la fourberie, et puis toute la misère, les camés qui crèvent du sida dans la solitude, l'angoisse, le bruit tout le temps, même la nuit les boutons sur la figure et dans le dos, les dents qui font mal à cause de l'alimentation et du délabrement psychologique, et le fait que, bon, il faut bien l'admettre, il y a quand même beaucoup plus de connards concentrés derrière les murs que dehors.
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La violence, ce n'est pas sexy, ce ne sont pas ces bagarres chorégraphiées, minables, qu'on voit à la télévision. La violence, c'est laid, ça sent mauvais, ça sent la haine, l'humiliation. Ça fait boomerang et chaque fois que vos cartilages s'écrasent sur un nez ou une tempe, c'est comme si vous frappiez votre propre visage, mais vous ne le savez pas, vous cultivez l'illusion de la puissance, et après, quand vous ouvrez les yeux, il est trop tard. Vous avez cru qu'on vous respectait parce que vous inspiriez la peur, mais la crainte n'a rien à voir avec le respect. La crainte, c'est juste la petite soeur de la haine, et quand vous avez le dos tourné, on vous vomit, on s'applique à vus faire du tort, mais pas en face...
La violence, ça n'est rien de plus et rien d'autre qu'un crapaud pustuleux qui danse, c'est un instrument du mal, et c'est ce qui m'a conduit derrière ces murs.
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Une épreuve, c'est encore une des meilleures façons de juger le caractère d'un homme. On ne révèle pas son vrai visage quand tout va bien autour de nous (...) C'est dans une situation horrible, face à une souffrance de longue durée, qu'on montre qui l'on est, à soi-même, et aux autres.
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Il y a des murs entre nous, et ils ne sont pas faits que de pierre.
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