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EAN : 9782266064903
Pocket (10/10/1995)
3.74/5   37 notes
Résumé :
voici Jean-Pierre Chabrol devenu le père de son père. Il est cet homme qu'il ne savait pas aimer à ce point-là et dont un malentendu le sépara trop longtemps, ce bonhomme couleur muraille, qui, de 1890 à 1970, traversa le siècle, et quel siècle!...
La main dans les poches, paisible comme un volcan mal éteint, faisant front, mine de rien, avec son petit, à la ronde infernale des femmes à l'amour dévorant, grand-mère, mère, épouse, bru, maitresses...
Dan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Comment transformer une autobiographie en biographie paternelle ? Pour répondre à la question, il faut lire « le bonheur du manchot » de Jean-Pierre Chabrol.

Trop longtemps attristé par la disparition de ses parents de sa femme et de quelques illustres amis – Mac Orlan, Brel, Brassens, Aragon… – l'auteur du « Canon Fraternité » s'était tu. Il nous revient avec cette ode au pays Cévenol qui lui est si cher : sa terre et ses habitants ; et parmi les habitants, son père qu'un malentendu doublé d'un engagement stupide ont écarté de son chemin… Trop longtemps…

Et c'est l'occasion d'entendre à nouveau – car quand on le lit, on l'entend – cette merveilleuse voix à l'accent si caractéristique de son pays que j'écoutais il y a quelque temps déjà sur France Inter.
Une voix au service du « clan Chabrol » ; et surtout au service des remords d'un homme submergé de tendresse tardive envers les siens en général, et envers son père en particulier : "Quand je repense à mon père, je pense d'abord au mal que je lui ai fait….". Un père manchot de naissance, ou par accident, on ne sait ; mais qui ne manquait pas de distribuer le bonheur autour de lui… à pleine(s) main(s).

« le bonheur du manchot », une ode à l'amour filial.
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JP Chabrol nous livre, en 1993, un roman autobiographique où il clame son amour pour son père et dans une moindre mesure pour sa mère. Il y raconte son enfance, source de joies simples et surtout ses regrets de les avoir abandonnés pendant 10 ans.

Il raconte également la vie simple et merveilleuse dans les Cévennes. Un temps, où les gens ne cassaient pas les murs pour mettre le soleil à l'intérieur des habitats car ils étaient dehors dès que la météo le permettait.

Ce livre est comme un bonbon qui fond doucement dans la bouche mais qui ne reste pas non plus collé aux dents :-)
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Avec le bonheur du manchot, le formidable conteur qu'était le regretté Jean Pierre Chabrol nous invite à un retour mélancolique et culpabilisé sur son père,  Silvin Chabrol, l'ancien instituteur (probablement) né manchot, et plus précisément sur leurs rapports fils - père.

Dans cette émouvante et nostalgique balade cévenole de la première moitié du XXème siècle, il nous offre le portrait d'une famille et surtout d'une  époque, qui avait ses avantages (et ses inconvénients), une "civilisation rurale chargée de peine et de poésie" dont on peut dire, sans se tromper,  que les rapports humains étaient d'une autre teneur que ceux d'aujourd'hui.

Il est certain qu'une fois les parents partis éternellement,  les regrets parfois  nous empoignent  très  douloureusement. Et quand on s'introduit subrepticement dans leur histoire, certains moments mal partagés, les non-dits qui en découlent font que leur absence devenue irrémédiable prend alors une autre teinte, celle des déchirants  remords.

En allant piocher dans les lettres, les témoignages, en sentant l'âme du père faire corps avec le sien, c'est grâce à une "exaltation créatrice" comme incarnée  que l'auteur parviendra à nous livrer ce magnifique témoignage tout à  la fois intimiste, cultivé, historique, et éperdu d'un amour, quant à lui probablement immortel.

" Il en faut des années pour rendre à l'auteur de ses jours ce qui lui est dû, en respectueux hommage."JP Chabrol
Et c'est rarement une chose à laquelle on pense de leur vivant, car pour vivre ensemble ne faut - il pas d'abord apprendre à s'écouter pour pardonner ?

Merci à Annedu34 pour ce conseil de lecture !
Ce livre m'a beaucoup touchée et nourrie humainement.

Lien : http://justelire.fr/le-bonhe..
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Je connaissais peu les écrits de Chabrol et j'ai trouvé dans ce livre des descriptions de personnages truculents, de lieux et de paysages attachants, des histoires de vies rudes et pas toujours aussi belles qu'on les fantasme... La biographie de ce père m'a semblé parfois un peu lourde et complaisante, particulièrement quand aux sentiments complexes et, me semble-t-il, surdramatisés, de cette relation qui tourne au tragique avec un homme... trop humain! le récit est par moment confus et embrouillé, quand la ligne directrice s'égare en tous sens... Bref, un avis mitigé sur ce livre.
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Pénible introspection d'un égoïste de 80 ans. Heureusement quelques images des Cévennes rachètent un peu ce nombrilisme gâteux. le prétexte de parler du père n'est pas suffisant pour effacer l'égo du fils. Dommage.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
comme j'obéissais à ma mère .... à elle qui ne cessait de proclamer fièrement qu'elle était libre , la pauvre ! et qui le croyait de tout son être . Comme elle était persuadée de m’inculquer la liberté quand elle ne m'apprenait que les règles strictes , horriblement détaillées et embrouillées , de la soumission , la soumission , passe-partout de la promotion sociale en toute honnêteté . De la façon de se tenir à table jusqu'à l'intonation à affecter pour l'oral des examens , il y avait des règles , il fallait les apprendre , les suivre scrupuleusement , moyennant quoi non seulement il ne pouvait rien m'advenir de fâcheux , mais encore je cotisais à l'assurance tous risque des avenirs radieux .
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Les vieux nous l'expliquaient volontiers comment elle était née, l'école non payante. Au départ, il n'avait rien. Ce qui s'appelle rien ! Debrouillez-vous avec ça. Un retraité des Postes impériales s'était proposé pour enseigner l'alphabet. Une famille avait prêté une salle inoccupée. Quatre murs et rien d'autre, ni bureau, ni pupitres, ni sièges, ni livres, ni cahiers, pas même un crayon.
Chaque écolier apportait un petit sac de sable fin. Il s'asseyait par terre, en tailleur, étalant le sable devant lui, traçait les lettres avec le bout de son doigt, puis les effaçait en lissant le sable du plat de la main. Ils apprenaient à lire, et à écrire, ainsi. Et très bien.
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On ne peut vaincre la mort, mais on peut quand même essayer de la grignoter, de lui bouffer les marges, de lui mégoter la victoire, de lui gâcher le plaisir, et c'est ce que je suis en train de tenter, on l'aura compris.
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Il n'ambitionnait pas d'être quelqu'un, il était quelqu'un.
Il ne s'épuisait pas pour arriver, il était là.
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Quand je repense à mon père, je pense d'abord au mal que je lui ai fait, à cette condamnation, ces dix années sans remise de peine. Quand il en est enfin sorti, il ne lui restait que deux ans à vivre.
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Video de Jean-Pierre Chabrol (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Pierre Chabrol
21 novembre 2009 :
Mot de l'éditeur :
« Je regrette de ne pas lavoir butée pendant quil en était encore temps. Nul besoin de réfléchir ni délaborer le crime parfait. Plus cest gros mieux ça passe.

Elle faisait le ménage monsieur le commissaire. Elle a dû glisser sur le carrelage quelle venait dastiquer. On pouvait lui reprocher bien des choses, mais une vraie petite fée du logis, une maîtresse-femme. Quest-ce qui sest passé? on ne le saura jamais. Mauvais contrôle du pied dappui, fort justement monsieur le commissaire, le coup du lapin. La faute à pas de chance, encore une fois.

Jaurai dû lui mettre un grand coup derrière sa gueule alors que tout le monde ignorait encore notre différent. Les Boulard ? Un exemple pour tous les couples modernes. Jamais un mot plus haut que lautre, aimables avec les voisins, bonjour et bonsoir. Jaurai utilisé le cendrier en granit de Bénodet. Jaurai pris mon élan, de toutes mes forces et de toute ma rage, pour la frapper à larrière de son crâne vide. Plus tard, bien plus tard, jaurai appelé le SAMU. Oui, ça a dû se passer il ny a pas bien longtemps docteur. Mais jétais en train de bricoler dans le garage, je nai rien entendu parce je perçais des trous dans de la tôle. Cest que je construis un cabanon pour abriter les outils de jardin. Ce nest pas que jai beaucoup de terrain, mais ça me détend de pratiquer lart potager. Et puis, cest pas les légumes quon trouve dans le commerce. Des saveurs et des parfums incomparables. Ah oui, ma femme. Quand jai constaté, il devait déjà être trop tard. Enfin, je ne suis pas médecin. Je ne peux pas juger, mais elle était très pâle. Quest-ce que vous en pensez docteur?

Lélectrocution à la machine à laver, cest pas mal non plus. Combien de femmes disparaissent chaque année alors quelles accomplissaient leurs tâches domestiques? Elle avait grand soif, mais elle avait la manie de stocker les produits pour déboucher les cabinets dans des bouteilles deau minérale. Elle faisait les vitres au troisième étage un jour de grand vent. Elle préférait le bain à la douche, pourtant elle sétait toujours refusée à apprendre à nager. Elle avait la manie de garder près delle une bougie pour la sieste.

Ca fait trois lignes, dans les journaux, à la page des faits divers. Personne ne sen émeut. Sinon les proches, évidemment, car le plus dur cest toujours pour ceux qui restent.
elle est tombée à la renverse, sa tête a porté contre le rond des chiottes. Une belle mort, elle ne sest pas vue partir. Exactement, comme vous dites »

Lorsquil écrit, lorsquil se laisse porter par le jaillissement des mots, Serge le Vaillant ne manque pas de soumettre ses textes à lépreuve du « gueuloir » de Flaubert, de les lire à haute voix pour mieux les fignoler. Ancien capitaine au long cours, grand homme de radio, grand chef dorchestre des nuits de France Inter, cet orpailleur de la langue française, quelle soit verte ou noire, est un magicien. Il na pas seulement le talent de conteur dun Gérard Sire ou dun Jean-Pierre Chabrol. le culte des mots ciselés, des mots torchés, la faconde dune prose féconde, le sens de lorgie verbale.
Ses textes ont le verbe acide et tendre, le verbe au goût de pomme dApi, celui qui baptise et qui tue, qui bénit et qui excommunie, qui conjure et qui absout, qui enfante et qui explose, qui hurle et qui chuchote, qui pleure et qui pavoise. Serge Levaillant appartient à la lignée des Rabelais, des Villon, des Rostand, et plus près de nous des Céline, Léon Bloy, Auguste le Breton , Albert Simonin, Francis Blanche, Alphonse Boudard, Michel Audiard, et autres Frédéric Dard. Il est un magicien, un orpailleur de la langue, quelle soit verte ou noire, ciselée ou torchée : avec lui les mots croustillent. Ils mordent, ils aboient, ils cajolent. Ils sont tour à tour tendres et cruels, nourris de vinaigre et de miel, de gifles et de caresses. Ils décapent. Ils émeuvent. Ils déchaînent des crises de rires et de jubilation. Ils touchent à la fois nos coeurs et nos zygomatiques.
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