Les boucliers de Mars, tome 2 : Sacrilèges

Ce tome 2 intitulé "Sacrilèges", clairement de transition, démarre assez vite mais ensuite ne passe jamais la vitesse supérieure…

Charax doit subir avec les rescapés de la légion IVe Scythica (celle qui portera Septime Sévère vers la pourpre impériale, mais ceci est une autre histoire et j'en parlerai dans la critique de "La Dernière Prophétie") les foudres du gouverneur de Syrie Aulus Cornelius Palma, devant une foule en attente d'humiliation et de condamnations à morts… Mais c'est ensuite à Rome qu'il devra faire son rapport, et entre les avances de l'épouse d'Hadrien Sabine, celle de Syra sa maquilleuse esclave et les piques de Besta, notre préfet d'origine roturière n'a que peu de temps pour remonter les fils du complot contre l'Empire.

Le Shahanshah Chrosès livre le satrape d'Osrhoène à la justice romaine et ce vieux lion crie au scandale et la trahison… Qui croire quand un nouveau drame pousse les Romains à déclarer la guerre contre les Parthes !!! On oppose donc le rêve d'harmonie universelle du doux Hadrien qui voudrait que le génie grec s'épanouisse dans le giron des fils de la louve, aux manigances des mystérieux comploteurs dont on ne sait s'ils sont romains, parthes ou les deux à la fois… Et c'est là que la machiavélique Sabine (pardonnez-moi l'anachronisme) pousse son époux à envoyer Charax et Besta en mission suicide en Mésopotamie.
Gilles Chaillet est un fin connaisseur de la Rome Antique et on sent tout son amour pour cette période dans son travail. Il n'empêche que ce tome 2 est en deçà du tome 1 qui voulait marier peplum et western (et ce mariage aura lieu dans un tome 3 bien plus intéressant).


Toujours pas fan ni des dessins de Christian Gine ni des couleurs d'Antoine Quaresma. le charadesign est simple voire un peu grossier parfois (j'ai eu de mal à identifier quelques personnages), et les cadrages simplifiés privilégient les gros plans autant qu'ils occultent bien souvent les décors. Mais je suis ici plutôt mauvaise langue, car le personnage d'Hadrien est plutôt réussi et son travail sur le tome 3 gagne nettement en qualité !

Après ses déboires sur le limes oriental, Charax voit ses hommes passés sous les fourches Caudines pour "abandon de poste". Une partie des soldats doit être jetée en haut d'une falaise pour montrer l'exemple. Mais "les dieux" s'opposent à cette condamnation. Vives les aigles ! Par la suite, une lettre de l'empereur évite la mise à pied de Charax. le général peut enfin retourner à Rome où il fait son compte rendu au sénateur Hadrien. L'arrivée d'une ambassade Parthes ne calme en rien la situation.
Et l'histoire suit un rythme plus ou moins calme avec des (toutes petites) révélations, des morts et un vol spectaculaire. Et on n'évite pas un lieu commun avec Sabine, la femme délaissée par son mari Hadrien (ça peut se comprendre, vu la femme et les passions du bonhomme^^), qui se tourne vers Charax. Ce dernier, ne voulant pas ni d'elle ni blessé son ami, se retrouve évidemment en mauvaise posture. Pour éviter divers ennuis et surtout contrer le complot, Hadrien, renvoie Charax en Orient en mission spéciale !

Ce tome a un petit quelque chose qui manquait dans le premier.L'intrigue est un peu mieux ficelée. Et les premières pages sont bien menées. Quoique je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi des assassins placent le corps d'un fuyard et traître sur la couche de Charax ? Est-ce un avertissement ?
Par la suite, les différentes situations, parfois enchainées par des ellipses abruptes, demandent quelque effort de concentration de la part du lecteur. Et plus encore les dessins desservent l'album. C'est vraiment le gros point noir...

Malgré ces quelques points négatifs, je veux savoir pourquoi certains veulent de cette guerre entre Parthes et Romains. le secret est bien gardé. On ne sait toujours qui manoeuvre ce complot. Et puis j'attends qu'enfin Charax fasse parler son expérience de militaire !


P.S. : J'avais oublié d'ajouter dans ma précédente critique qu'il vaut mieux avoir quelques connaissances sur l'histoire de Rome et sur le cursus honorum, sinon on peut s'y perdre.

Challenge Petits Plaisirs 2014/2015

Un petit peu moins plaisant à lire que le premier tome, cette suite cumule les rebondissements sans avoir réussi à me tenir éveillé. L'ennui pointait le bout de son nez en deuxième partie du tome. L'histoire n'est pas aussi claire que je l'aurais espéré. Notamment au niveau de la succession des scènes. On passe d'un moment à un autre sans que le temps qui passe s'impose à nous. J'avais souvent l'impression que tous les évènements se déroulaient sans ellipse malgré quelques indications de l'auteur.

Les dessins continuent à poser le même problème au niveau de la différentiation des personnages. Les tenues sont une petite aide mais ça s'arrête-là.

J'ai été un peu plus prise que par le premier tome : j'aime beaucoup les dialogues et le dessin est toujours aussi bon.
Les personnages principaux s'approfondissent progressivement (Bestia, Charax, Hadrien, son épouse Sabine).
Gilles Chaillet joue bien de la complexité de la diplomatie de l'Empire ainsi que des rites et croyances des Romains pour ménager des rebondissements à son scénario.

La guerre couve entre Rome et les Parthes. Charax se trouve mêlé à un terrible complot. Deuxième album très politique et très prenant.