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EAN : 9782362791376
166 pages
Alma Editeur (29/01/2015)
3.38/5   13 notes
Résumé :
L'homme incertain est un texte écrit à la première personne. Un long monologue, celui d'un homme qui se retourne sur son passé suite aux questions de ses enfants. Tout jeune, il voulait une ferme, l'acheter, l'exploiter. C'est ce qu'il connaissait, ce qu'il souhaitait. À l'époque il pensait que les choses étaient simples, que la vie était simple. Alors il a suivi des études de technicien agricole, il a acheté une ferme, l'a exploité. Il était heureux, sa femme et le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
L'homme est âgé aujourd'hui. le plus gros de sa vie est derrière lui mais il n'est pas tranquille pour autant. Ses enfants l'interrogent, veulent savoir, souhaitent comprendre... la cassure. Celle qui l'a tant affaibli. Alors, l'homme se retourne sur son passé, se remémore la période la plus terrible de son existence, celle où tout a basculé. En quête d'un sens, d'une vérité. Entre pudeur et honte, entre chagrin et incertitude, il se raconte, il se dévoile enfin, pour ses enfants.
L'homme avait des rêves simples, humbles. Comme ses parents, il voulait être paysan. Avoir une ferme, des champs tout autour, une femme à ses côtés, des rires d'enfants. Il eut tout cela... jusqu'au jour où son exploitation agricole fit faillite, en 1977. Et là, c'est la dégringolade. L'endettement. La déchéance. le rêve d'une vie qui s'envole, le bonheur avec. Les petits boulots qui s'enchainent. Les enfants qu'on préserve. La précarité qui s'installe, insidieuse. Les sous qu'il faut compter. le regard des gens. Une souffrance qui grandit à l'intérieur. Un constat d'échec. Une impuissance...
L'homme vieillissant, poussé par sa progéniture, trouve à présent les mots pour dire son ressenti, ses émotions d'alors, le chemin qu'il a parcouru et trouve une issue à tout cela. Sa conscience s'éveille au fur et à mesure de son monologue, et le lecteur l'accompagne, souffre avec lui, retient son souffle, écoute le choeur – le coeur – de ses enfants qui d'une seule voix chante les souvenirs anciens faits d'odeurs et de couleurs, de courses échevelées, de ruisseaux, d'éclosions, d'oiseaux, de lapins, de crêpes, de vaches, de chèvres, de vent, de vagues, de jeux, de cris, de baignades, de balades à vélo, d'une maison, d'une cour, d'un chien, de printemps, d'étés, d'automnes, d'hivers... et surtout faits d'un père et d'une mère. Des petits bouts d'une enfance heureuse. Un choeur qui résonne, des coeurs qui battent sur les mots d'un père, d'un homme qui émerge doucement du désarroi dans lequel il s'était enfoncé.
Un texte fort, une écriture poétique, très orale, presque mélodique. Un homme qui nous ressemble, avec ses failles, ses doutes, ses peurs. Une histoire intime à la portée universelle sur l'existence, ses choix, sa réussite, la condition humaine. Un roman profondément humain, justement. Un roman bouleversant qui remue et émeut. Un coup de coeur, forcément.

Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Un homme revient sur l'événement majeur de sa vie, la faillite de son exploitation agricole et évoque toutes les émotions qui l'ont parcouru, du désespoir, de l'apathie, de la honte à la haine vivace et à l'envie d'en finir. C'est l'histoire d'un homme aux prises avec la misère matérielle et aussi la misère sociale. C'est aussi le roman d'une solitude infinie, car même au sein de la famille, même au sein de son couple, c'est un homme seul. Un homme à terre.
En bruit de fond, on entend la voix des enfants, comme un murmure entêtant, qui se veut la preuve d'une enfance heureuse, bien loin des soucis des adultes …
C'est très sombre, sans moment pour respirer et entrevoir un peu de lumière. Tellement sombre que l'histoire en devient douteuse. Car qui peut croire qu'un homme aussi désespéré, qui passe même à côté du bonheur de voir grandir ses enfants, ait pu porter ce poids sur ses épaules, sans aucun espoir, et continuer de vivre ? de plus les murmures des enfants n'apportent pas de touche de légèreté, d'insouciance. Dommage.
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Des souvenirs d'enfance, heureux, simples, et insouciants. Une vie d'adulte, de mari et de père criblée d'échecs. Entre les deux, une frontière invisible, intangible que Stéphanie Chaillou tente pourtant d'imaginer en offrant le monologue d'un homme qui s'interroge sur son passé et revient sur les moments marquants de sa vie. Une vie que le protagoniste pensait simple, organisée comme un long fleuve tranquille lorsque, jeune adulte, il rachète une ferme avec sa femme et ses enfants.
Ce père aimant ne se doutait pas que la faillite se produirait quelques années plus tard, à l'âge de 30 ans, aux premières heures de la politique agricole commune. La routine s'installe, le regard des autres, les proches, les amis, n'est que mépris. Et les questions demeurent jour après jour : y a-t-il une explication concrète à cet enchainement d'échecs ? Comment sauver la face devant ses propres enfants ? Comment sortir d'une telle situation, si tant est qu'il existe une solution ? L'auteur aborde ces thèmes en utilisant une écriture élégante et délicate. Réussi.
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Un style d'écriture comme l'écrit l'auteure, en paroles "pensées", Pensées ruminées qui se répètent sans cesse. le témoignage d'un homme, un fermier brisé par la faillite de sa ferme due au contexte politique (P.A.C.) mais brisé aussi par son caractère naïf, fermé au monde, ne vivant que dans son microcosme et sa routine et privé des outils de la résilience. Cette routine même si elle est faite de beaucoup de travail représente son unique réalité et quand arrive sa destruction, l'homme s'enferme dans la pensée obsessionnelle de sa propre faillite. Texte sombre que les mots enfantins n'arrivent pas à éclairer. Seule l'ouverture au monde, à l'existence des autres, vécue comme une révélation subite, va permettre à l'homme de se libérer.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« Je ne sais pas ce que mes enfants ont perçu de ma vie. De quoi ils se sont rendus compte. S'ils ont senti, ressenti les mouvements qui m'agitaient. Qui agitaient ma femme aussi. Nos pleurs, nos détresses. Les limites de ce que nous touchions avec nos corps, nos esprits, nos larmes. Ce que nous touchions, que nous ne pouvions pas modifier, contre quoi nous butions. Cette expérience que nous faisions, que nous avons faite, de notre échec, nos rêves brisés, la fin des espérances, l'enfermement, la pauvreté. Non, je ne sais pas jusqu'où ils ont senti tout ça. Mais la pensée des mes enfants au coeur de cette vie que nous avons eu. Qui a été la mienne, celle de ma femme aussi. Cette pensée-là me terrifie. Elle me cloue.
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« Quand je repense à tout ça, maintenant, je me dis que c'est très fragile quelqu'un. Une identité. Ça me frappe, cette fragilité. Cette puissance qui peut se briser d'un coup. Vous êtes là, en cours de vie, en devenir. Vous êtes là, avec les promesses que vous contenez, vos rêves, vos envies. Puis un jour, pour vous, c'est fini. Un jour toutes les promesses que vous vous conteniez ont disparu. Vous ne contenez plus rien, plus aucune promesse. Un jour, vous n'avez rien réalisé. C'est ça qui se passe pour vous. Ça, que vous devenez. Quelqu'un qui n'a rien réalisé, rien fait. »
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« On enregistrait, sans le savoir on enregistrait, les sons, les odeurs, les cris, les mouettes, la mer, le lointain, on disait, demain, demain, on avait un père, une mère, on était petits, quelques centimètres, des kilos, un souffle. »
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« On avait nos mains, on se les donnait, on se donnait nos mains sur la route, dans la cour, en attendant le car, on se donnait ce qu'on avait, nos mains, nos coeurs, nos billes en verre. »
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