Un recueil, c'est toujours un choix; ici celui d'agencer une cinquantaine de textes pour nous faire voyager et vibrer avec des mots. Chacun des poèmes de
Laurent Chaineux est une petite histoire qui nous délivre une facette de sa vision du monde... pas toujours idyllique ni à l'eau de rose comme ces quelques vers aux détours de « Couleurs de femmes »:
"Au printemps des salauds
j'ai déposé quelques roses.
une pervenche et la belle ancolie
sur ce lit de mousse où tu t'étioles
pour cause de vitriol"
Ou bien encore Copenhague 2009 :
"C'était à Copenhague avant hier
avant ce soir qui tombe
sur des barbelés de fer
qui étranglent le monde."
Mais ce qui est le plus marquant dans cette succession textes c'est ce sentiment de sérénité et d'apaisement qui serait comme un mode de vie commué en art de vivre et que certains titres se succédant pourraient nous révéler :
"La côte est en vue, Jeter l'encre, L'endroit était accueillant, C'est l'heure étrange, Si j'étais dieu, Je serai là , Je te parlerai... "
Un poème c'est une rencontre de deux ressentis: celui du poète et celui du lecteur. Pour ma part, l'image que j'aime retenir du recueil de
Laurent Chaineux sera celui-là:
"J'ai ouvert ma chemise pour lui faire une place, j'ai
débranché mon PC et je suis parti flâner dans les
rues, un sourire nouveau sur les lèvres qui faisait se
retourner sur nous les touristes curieux...
Les vagues lointaines venaient s'étirer sur le sable, le
soleil jouait dans les vignes et j'étais heureux,
simplement."
Si la poésie avait pour rôle de délivrer un message, quel message serait plus beau que celui « d'être heureux simplement » auquel je rajouterais : « malgré tout » !