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EAN : 9782012354869
235 pages
Hachette (01/04/1999)
3.38/5   4 notes
Résumé :


Lamarck est le premier à avoir formulé une théorie du transformisme, mais c'est Darwin qui a donné à la théorie de l'évolution un mécanisme explicatif de la sélection naturelle. Les recherches en génétique, biologie et paléontologie ont abouti dans les années quarante à la théorie synthétique de l'évolution.

Mais de nombreuses découvertes ont remis en cause les idées principales de ce stade synthétique : la molécule d'ADN, les décalag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
À sa sortie en 1999, ce livre était une parfaite synthèse de ce que l'on savait alors sur la biologie de l'évolution. Jean Chaline était, est et demeure l'un, pour ne pas dire LE plus grand spécialiste français de l'évolution.

Ce n'est pas les deux ou trois petites avancées nouvelles dans ce domaine qui doivent vous dissuader de lire cet ouvrage qui, même si je n'irai peut-être pas jusqu'à l'adjectif excellent, est, à mes yeux, un très bon ouvrage de vulgarisation. Il est très complet dans un volume assez réduit, idéal pour les étudiants de licence, et, plus généralement, les curieux de cette question de l'évolution.

Jean Chaline y explique clairement et développe certaines thématiques, notamment sur ce que l'on entend par la dénomination évo-dévo, et, de façon complète, ce qu'est un processus évolutif dans le monde vivant et comment il s'opère, ainsi que les moyens, directs ou indirects, qu'ont les chercheurs pour retracer son origine.

Bref, une très bonne synthèse abordable, du moins, c'est mon avis, peu évolué, peu développé, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Le premier intérêt de ce livre de Chaline est qu'il retrace les contributions les plus importantes à la théorie de l'évolution des espèces depuis Darwin. Il présente un résumé assez détaillé du stade synthétique qui a été donné à la théorie dans les années 1940, appelé aussi néo-darwinisme. Arrivé à ce stade, on croyait avoir tout compris des processus évolutifs, et la théorie perdura sous cette forme (un peu dogmatique) plusieurs dizaines d'années, jusqu'à ce que des faits qu'elle ne pouvait expliquer, de plus en plus nombreux, ne viennent la remettre en cause.
Pour autant, une nouvelle expression de la théorie a bien du mal à se mettre en place, même encore aujourd'hui. (On emploi généralement le terme évo-dévo pour parler du stade rénové actuel de la théorie, depuis les découvertes sur le développement d'un organisme – l'embryologie – des années 1990). Cependant, d'autres conceptions ont vu le jour depuis, et Jean Chaline propose d'intituler ce nouveau stade de la théorie : « les horloges du vivant ». Ce terme est motivé par le fait que les principales révisions de la « théorie synthétique » concernent les rythmes de l'évolution. le gradualisme a été remis en cause par le modèle des équilibres ponctués, puis par la génétique (gènes de régulation, gènes architectes, gènes sauteurs ou transposons) ; les hétérochronies du développement semblent jouer un rôle majeur dans l'apparition de nouvelles espèces ou lignées ; de même, le neutralisme de certaines mutations, la contingence, les extinctions en masse, les explosions de biodiversité...
Les deux chapitres sur les hétérochronies sont les plus développés : en plus de cette synthèse très intéressante (et, pour le coup, très synthétique) du stade atteint par la théorie de l'évolution en 1999, c'est l'apport essentiel de cet essai. Les hétérochronies, ce sont des dérèglements du développement de l'embryon : des altérations de la vitesse ou de la durée du développement, et/ou bien des déplacements du développement d'un caractère, en avance ou en retard par rapport à la chronologie habituelle pour le caractère envisagé. Ces principaux types de dérèglements peuvent même intervenir simultanément, créant ainsi une mosaïque d'altérations, sources d'innovations du vivant. Jean Chaline donne des exemples, comme celui assez connu des espèces humaines (Homo habilis, Homo Sapiens, etc.), qui présentent une morphologie juvénile par rapport à l'ancêtre commun que nous avons avec le chimpanzé. Notre ancêtre humain a vraisemblablement subit, lors de son développement, de telles altérations sur la chronologie du développement, tandis que l'ancêtre des grands singes a conservé un développement non altéré sur un certain nombre de caractères (trou occipital qui détermine la marche debout ou sur quatre membres, mâchoire proéminente ou non, développement du crâne, etc.).
Ce livre est un point d'étape absolument indispensable à qui veut comprendre où en est la théorie de l'évolution des espèces aujourd'hui.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
« Le nouveau stade de la théorie de l'évolution prend donc en compte le fait que le vivant porte en lui les potentialités de son évolution grâce au jeu de plusieurs mécaniques, celles des mutations et du développement qu'elles conditionnent ; un véritable bricolage biologique contrôlé par la sélection naturelle. Mais ces contraintes internes interfèrent avec les contraintes externes de l'histoire de la Terre et des modifications de l'environnement qui introduisent la contingence dans l'évolution ; c'est le poids de l'histoire qui imprime fortement sa marque à l'évolution. Les qualificatifs hiérarchique, saltatoire, événementiel, contingent et chaotique expriment la nouvelle dimension globale de la théorie de l'évolution et la rapprochent des théories des sciences physiques expliquant la constitution et l'évolution générale de l'univers. »
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« Qui n'a jamais entendu parler de la célèbre formule de la loi biogénétique fondamentale : l'ontogenèse récapitule la phylogenèse ? (…) une loi que Haeckel reformulera plus précisément en 1905 : la courte et brève ontogenèse est un résumé condensé de la longue et lente histoire de ses racines (phylogénie). (…) Walter Garstang, en 1922, a développé une contre-argumentation à la loi de récapitulation en la reformulant de façon correcte : l'ontogenèse ne récapitule pas la phylogenèse, elle la crée ! »
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« Bien que rapprochée de l'évolution en 1902 par Baldwin, l'embryologie est restée extérieure à la génétique qui commande le mouvement de rénovation de la théorie de l'évolution et c'est la raison majeure pour laquelle elle ne sera pas intégrée au stade synthétique. Le seul qui y fasse quelque allusion est Huxley dans 'Evolution, The Modern Synthesis' en 1942. On peut donc dire que le développement, ce que les scientifiques appellent l'ontogenèse, est le grand oubli de ce stade de la théorie, qualifiée à tort de synthétique, et cette absence est sa plus grande faiblesse. Comment une théorie, qui se voulait synthétique a-t-elle pu ignorer le lien entre le programme génétique (génotype) de l'œuf et l'organisme adulte réalisé (phénotype) c'est-à-dire la passerelle entre la génétique et la paléontologie ?. »
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« On peut dire que les hétérochronies du développement, qui expriment la dynamique de l'évolution spatio-temporelle des structures, opèrent à la façon de véritables horloges internes contrôlant le développement de chaque caractère. Les mutations dérèglent le fonctionnement des horloges ancestrales en le ralentissant, l'accélérant, le retardant ou l'avançant. (…) Cette nouvelle conception s'oppose complètement à celle du stade synthétique de la théorie où l'on donnait à l'environnement et à la sélection naturelle le rôle primordial. »
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« Qu'apporte la paléontologie au débat évolutif ? Une argumentation essentielle, la dimension temporelle de l'évolution, des flashs d'informations sur l'histoire passée de la biosphère... »
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Video de Jean Chaline (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Chaline
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=54337
LE MIROIR D'UNE ALOUETTE
Grandir entre Beauce et Perche
Marie-José Clarysse-Sebban
Préface de Jean Chaline
Marie naît en 1953, grandit à la ferme dans le Perche, puis au pensionnat privé à Chartres, en Beauce, et accède à la fac. Son monde s'élargit petit à petit à la frontière de celui des oiseaux et de l'imaginaire. Elle se faufile dans les interstices de l'environnement, des relations et de l'origine de l'humain. Sur quelles cohérences se posera-t-elle pour devenir adulte ? Ce premier roman, ancré en Eure-et-Loir, est le parcours initiatique d'une jeune curieuse au temps des trente glorieuses, qui s'aventure dans le passé et l'avenir.
Marie-Josée Clarysse Sebban est agrégée de sciences de la vie et de la terre. Elle a enseigné en Seine-Saint-Denis. Elle est bénévole auprès des migrants et au service pénitentiaire d'Eure-et-Loir. Jean Chaline est paléontologue, spécialiste de l'évolution des espèces. Il est directeur de recherche émérite au CNRS ainsi que professeur et directeur d'études honoraire à la Sorbonne.
Broché ISBN : 978-2-343-12846-7 ? septembre 2017 ? 206 pages
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