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EAN : 9782266143578
557 pages
Pocket (01/04/2004)
4/5   122 notes
Résumé :
Dans le Lumineux Destin d'Alexandra David-Néel, j'ai voulu surtout respecter le rythme de ce destin galopant. C'est d'ailleurs l'un des secrets de cette vitalité alexandrine qui tient du prodige : Mme David-Néel ne s'est jamais arrêtée. Comment en aurait-elle eu le temps? Elle incarna, en une seule existence, en tant de personnages : anarchiste, bourgeoise, bouddhiste, cantatrice, orientaliste, exploratrice (elle fut la première Parisienne à se présenter à Lhassa e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Femme d'aventure et écrivain, Alexandra David-Néel vécut plus de cent ans. Enfant, elle connut Victor Hugo, sautant sur ses genoux. Plus tard, elle connut le géographe anarchiste Elysée Reclus, devint première chanteuse à l'opéra d'Hanoï, rencontra, à Aden, un négociant nommé Rimbaud et se passionna, à la fin de son existence, pour la révolte de mai 68 et les exploits des premiers astronautes sur la lune.
Mais la grande aventure de sa vie fut sa rencontre avec le bouddhisme. Elle fut la première femme à pénétrer dans la ville sainte de Lhassa et laissa une quarantaine d'ouvrages consacrés à cette religion ou traitant des différents aspects de la vie asiatique.
Jean Chalon consacre un livre à ce destin fabuleux, celui d'une aventurière qui, ne voulant pas d'enfant, laissa son mari derrière elle, pour suivre un chemin qui la mènera au milieu des tourments d'une Chine alors déchirée entre les troupes communistes, les seigneurs de la guerre et les armées japonaises. Accompagnée du lama Yongden, son fils adoptif, elle parvint à 56 ans sur le toit du monde, dans la cité mythique de Lhassa...
Cet ouvrage, paru aux éditions de la librairie académique Perrin en 1985, se lit comme un véritable roman d'aventure. Il est littéralement passionnant.
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Une très belle biographie, qui nous entraîne sur les pas d'Alexandra David-Néel. le récit de sa vie est passionnant.
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Parfois, au détour d'une discussion, il me vient l'envie de me vanter de connaître tel personnage un peu médiatisé, d'avoir croisé telle star de sport via un ami commun, ou d'avoir eu une conversation enrichissante avec un scientifique assez en vue dans le milieu. Petite manifestation d'orgueil sans doute assez ridicule, mais moyen pas trop mauvais pour rehausser provisoirement le statut social de quelqu'un qui n'est pas végan, et qui n'a pas non plus vu le dernier concert de Katy Perry.

Le problème, c'est qu'après avoir lu la biographie d'Alexandra David-Néel, on n'ose plus vraiment rien dire sur soi : première fugue dans des pays étrangers à 12 ans, bouddhiste dans un monde qui ne savait pas encore ce que c'était, chanteuse d'opéra dont le talent sera célébré aux quatre coins du monde, écrivain, journaliste, féministe, première femme et première européenne à entrer au Tibet, première femme et occidentale à rencontrer Le Dalaï-Lama, voyage de 12 ans, seule, en Chine, en Inde, au Japon, au Tibet, … à l'époque où les femmes ne pouvaient même pas ouvrir un compte en banque sans l'accord de leur mari, assiste à la guerre sino-japonaise sur place, c'est bon, n'en jetez plus, je réciterai tous les pater qu'il faudra, mais par pitié laissez-moi tranquille.

On ne peut qu'être impressionné par la force de caractère d'Alexandra, qui bouscule tous les préjugés de son époque, demande l'impossible et finit toujours par l'obtenir à force d'obstination. Malgré tous les dangers et les privations dues à ses aventures, elle s'éteindra à l'âge vénérable de 101 ans.

Seulement voilà, malgré tous ses exploits, le monde avance très vite, et à peine 50 ans après sa mort, plus personne ne se souvient déjà de son nom. Il faut dire qu'à l'heure où on peut obtenir un hôtel à Lhassa avec parking et wifi gratuits pour 700€ la semaine, on a du mal à s'emballer pour un voyage au Tibet. Cette biographie laisse tout de même une profonde sensation de nostalgie pour une époque où les explorations étaient encore possibles, et une véritable leçon de vie pour trouver le courage de réaliser ses rêves.
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Le grand talent de l'auteur nous procure plaisir de lecture et enrichissement personnel à la découverte de la vie de cette aventurière récalcitrante dès son plus jeune âge. Mais, comme nous tous, à multiples facettes: égoïsme, matérialisme face à un détachement affiché (mais pas jusqu'à rejoindre une branche du bouddhisme qui vit nue ou dans la crasse sans jamais se laver; Jean Chalon mêle habilement les faits avec des considérations historiques incontestables.
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Cent et un ans de vie et combien d'existences !
Alexandra David-Néel (1868-1969) : anarchiste et féministe (disciple puis proche d'Elisée Reclus), curieuse de la théosophie et des "mysticismes orientalisants" fin-de-siècle (XIXe), fugueuse convertie en voyageuse, cantatrice d'opéra, bouddhiste, accidentellement mais indissolublement mariée (après une mystérieuse et pérenne union libre) au très bourgeois Philippe Néel - son ennemi de près et son excellent ami de loin -, elle ne commence à vivre sa vie d'élection, celle d'exploratrice-orientaliste savante-essayiste et romancière par laquelle elle est connue, qu'en 1911, à l'âge de quarante-trois ans. Cela lui laissera quand même cinquante-huit ans pour deux grands périples asiatiques - de 1911 à 1925, pour le premiers, entre 1937 et 1946, pour le second - et une oeuvre de vingt-quatre titres, sans compter d'innombrables articles érudits, une grammaire et un dictionnaire du tibétain inédits, et une correspondance d'un volume impressionnant.
Première femme occidentale à être pénétrée à Lhassa, capitale interdite du Tibet, en 1925, après une marche de quelque 2000 km., on peut tenter une synthèse de cet impressionnant parcours d'aventures en retenant une détermination, une force de caractère lumineuses et indomptables, une soif de connaissances et d'expériences inassouvie, une adaptabilité admirable, la certitude d'être investie d'une mission, mais aussi, en contrepartie, une vision des rapports à ses proches d'un égoïsme, utilitarisme, despotisme suprêmes.
En effet cette femme qui afficha, tout au long de sa vie, un mépris absolu de l'amour, se ventant même de ne pas avoir de coeur, cultiva des rapports privés très étranges : d'une remarquable ingratitude envers ses parents - même pour son père à qui son éducation intellectuelle devait tant - ; d'une mystérieuse nature envers Jean Haustont, premier compagnon jamais vraiment aimé, jamais complètement quitté ; d'un égoïsme monstrueux à l'égard de Philippe Néel - à propos du mariage avec lequel elle note : "[...] nous nous sommes épousés plus par méchanceté que par tendresse" (cit. p. 134) -, qui était un homme au caractère à tous égards opposé au sien, avec lequel la vie conjugale fut une torture pour les deux, mais dont le salut vint non par le divorce mais par les pérégrinations d'Alexandra, toujours financées (encore que parfois difficilement, mais toujours très généreusement...) par un époux qui les détestait ; d'une invraisemblable tyrannie pour son fils adoptif, le Tibétain lama Yongden, ("Océan de Compassion"...) rencontré alors qu'il avait quatorze ans, et qui la suivit partout, au prix de grands sacrifices partagés, jusqu'à son décès prématuré à l'âge de cinquante-six ans, à qui elle interdit de fumer, de boire et de "connaître une femme" ; d'une grande exigence assortie d'irascibilité enfin envers ses assistantes de passage, sa traductrice anglaise Violette Sidney et sa dame de compagnie des dix dernières années, Marie-Madeleine Peyronnet ; on pourrait évoquer aussi la circonstance que, dans son deuxième tour asiatique, son maître spirituel, le Gomchen de Lachen, avait probablement attendu une visite de sa disciple, qu'à un certain moment n'eût pas été impossible, peut-être juste avant la mort du Maître, mais qu'elle ne lui rendit pas.
Mais ces considérations sur les étranges rapports humains d'Alexandra "Lampe de Sagesse" m'appartiennent entièrement ; le biographe n'a que de l'admiration pour son objet d'études, cette exploratrice "tout cerveau" qui, de ce fait, ainsi que par ses aventures, ne peut que susciter un infini désir projectif...
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Mme N&el, épouse d'un ingénieur, doit oublier, et faire oublier, que Mlle David, sous le pseudonyme de Mlle Myrial, a été artiste lyrique, métier, à l'époque, déconsidéré s'il en fut et assimilé souvent à celui de courtisane, ou de "femme entretenue". Et encore, pour une artiste, se faire entretenir ne suffit pas, il faut soigner sa "réclame, sa publicité, comme l'explique Alexandra dans son "Grand Art":
"L'actrice ne peut se contenter, sous peine de perdre sa valeur cotée, de se faire entretenir matériellement. Il lui faut soigner sa réclame: tout d'abord obtenir des rôles avantageux, puis faire parler d'elle, être signalée à l'attention du bon public qui n'admire que ce que d'avance, on dit être admirable."
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L’esprit du bouddhisme est essentiellement socialiste, c’est-à-dire qu’il enseigne l’union d’actions combinées en vue d’une fin sociale. Il est totalement opposé à cet industrialisme avec sa lutte sans rémission, sans scrupule et sans pitié pour la richesse considérée comme l’objet suprême de l’effort humain, qui ronge les nations soi-disant à la tête du progrès… L’accumulation du capital entre les mains d’un petit nombre ne peut avoir aucune justification morale.
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Pour Alexandra, la vie commence à quarante-trois ans, la vraie vie, celle qu'elle a toujours voulu mener, de voyages et d'études. (...) En sa quarante troisième année, Alexandra n'avait pas le choix: ou pourrir, ou partir.
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A vingt ans, Alexandra considère la solitude comme la seule béatitude possible. (...) Elle aurait pu faire sa devise avec ce vers d'Anna de Noailles, "Solitaire, nomade et toujours étonnée".
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elle cite une formule entendue un jour , qui depuis, ne cesse de la mettre en joie et qu'elle répète : " partout où la main de l'homme met le pied la nature est détruite "
C'était en 1968 ; elle venait d'avoir 99 ans !
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