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EAN : 9782246779117
480 pages
Grasset (03/11/2010)
3.73/5   31 notes
Résumé :

Si le capitalisme véreux était une discipline olympique, Jean-Rémy Felliaire serait champion de triathlon : délit d’initié, fraude fiscale et corruption active. Il pensait être tranquille sur la Côte d’azur, avec son parachute doré et ses millions planqués au Liechstenstein.

Seulement voilà, ils sont nombreux à vouloir gâcher sa retraite et à le délester de tout ou partie de son magot : une juge d’instruction, elle-même menacée de mort par... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
L'humour de Chalumeau !
Je poursuis ma lecture de ses polars/romans noirs après KIF et VIP.
Si j'avais commencé par celui-ci, je pense que je l'aurais beaucoup plus apprécié car utilisant les mêmes ressorts et décrivant le même type de personnages que KIF, je dois avouer que l'effet heureux de surprise s'est un peu émoussé.
Même situation de départ : un homme riche qu'une clique de personnages entend dépouiller.
Dans le cas présent, Jean-Rémy FILLIAIRE ancien PDG d'une chaîne de supermarchés, sous contrôle judiciaire et prévenu de fraude fiscale et de malversations pour obtenir un marché public. Il vit reclus dans une magnifique villa près de Grasse.
Les uns veulent sa chute (la juge d'instruction), tous les autres veulent s'emparer de son pognon planqué dans un paradis fiscal. C'est donc un roman choral avec des points de vue différents, et même une écriture qui varie de chapitre en chapitre selon le personnage concerné.
Une belle brochette de loosers, de paumés, d'arrivistes et personne n'est tout à fait blanc et net dans le monde de Chalumeau : des avocats, un prof d'université à la retraite, un flic garde du corps, une chanteuse-esthéticienne de dixième zone, un ex-taulard homo, un cordiste roublard etc…bref une belle galerie !
J'ai ri parfois aux éclats parce que l'auteur a des trouvailles géniales. Je me suis aussi parfois ennuyée parce que les ressorts sont les mêmes que ceux de VIP et parce que le style qui multiplie les participes présents peut être pénible.
Mise à part ces réserves, cela reste un très bon et très noir divertissement.,
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Journaliste à Rock&Folk, puis scénariste et dialoguiste pour la télé et le cinéma, Laurent Chalumeau a également écrit quelques romans, dont des polars. Parmi eux, il y a Bonus et sa savoureuse galerie de personnages, façon « échantillon de la société française » : un homme d'affaires sans scrupules poursuivi par la justice, un ancien prof plus ou moins engagé selon les circonstances et sa fille qui s'apprête à devenir avocate, une femme juge protégée par une paire de flics dont un grand noir imperturbable, une chanteuse en toc à la Cindy Sander, entourée d'un frère homo ex taulard et d'un mari cordiste dans les BTP, tous trois un peu bas de plafond. Tout ce beau monde se croise dans une trame bien ficelée, sans temps morts, riche en rebondissements et intrigues secondaires : extorsion, enlèvement, magouilles, sans-papiers, et tutti quanti. le tout sous le soleil de la Côte d'Azur.

Bien éloignés des caricatures et poncifs que l'on rencontre dans de nombreux polars, les « héros » transpirent le vrai, malgré des traits un peu forcés parfois, et ont tous comme point commun de s'arranger à divers degrés avec la morale. Dès lors, chacun en prend pour son grade, avec humour et férocité mais aussi indulgence, sans distinction de classe, le beauf comme le lettré. Néanmoins, même si le tableau qu'il brosse transpire le cynisme, Chalumeau réussit à rendre quasiment tous ses personnages attachants ou, à défaut, nuancés.

Certes, des cheveux se hérisseront sur la tête des défenseurs de la langue française. L'utilisation abusive du participe présent, les structures de phrases irrespectueuses de la grammaire, le langage parlé, le style direct aléatoirement mêlé au style indirect, tout cela est assez déroutant. Et puisque la narration se fait sur le mode «  point de vue interne », le registre varie en fonction des personnages. Mais une fois digérée et admise cette liberté stylistique très chalumesque – et il ne faut pas longtemps pour s'y faire, à vrai dire - on plonge avec délectation dans ce polar sociologique. Car l'auteur maîtrise l'art du rebondissement et sais ménager ses effets. Certaines coïncidences sont franchement tirées par les cheveux, mais on se laisse facilement convaincre par cette histoire très colorée, à la fois grinçante et tordante. Les méchants ne sont pas totalement mauvais, les gentils pas forcément irréprochables. La vie, quoi. Et si globalement, en regardant de loin, l'honneur est sauf, c'est parce que Chalumeau, malgré ses tacles vigoureux, est probablement, au fond, un grand humaniste.
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Bonus
Laurent Chalumeau
6/10

Soustraction manqué

Au départ un homme malhonnête qui était à la tête d'une chaîne de supermarchés se fait kidnapper par une bande voulant lui soutirer ses millions planqué à l'étranger. Mais la bande n'est pas si astucieuse qu'elle paraît au début.
Jean-Rémy Felliaire n'est pas non plus ce qu'il paraît être. Entre escrocs on s'arrange mais cela n'affiche pas une histoire solide. J'ai été trop distrait et je n'ai pas accroché, il faut le lire d'un coup ce Chalumeau qui n'est pas mon préféré. Certaines scènes sont vraiment cocasses. le style reste distrayant et nous rappelle qu'il y a malheureusement trop de malhonnêtes en ce bas monde.
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Un thriller bien dans l'air du temps, sur un exilé fiscal à qui tout le monde essaie de piquer l'argent. L'histoire est très prenante et toujours imprévisible. Surtout, le ton est résolument humoristique, voire farfelu : coïncidences invraisemblables, personnages caricaturaux et souvent ''moyens, très moyens'' (comme le dit la quatrième de couverture). Les dialogues en particulier sont assez désopilants. Je ne ferai que deux reproches à ce livre : une fin un peu inaboutie, et surtout un style assez pénible à lire : que les dialogues soient en mauvais français, OK, on peut y croire même si c'est exagéré, mais le récit en lui-même n'a aucune raison d'être écrit de la même manière, avec par exemple des participes présent à tout bout de champ. C'est sans doute pour nous baigner dans la médiocrité de tous ces personnages, mais ça rend la lecture moins agréable.
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Rien ne se passe comme prévu...

Après avoir adoré " Les arnaqueurs aussi ", du même auteur, c'est sans aucune appréhension que j'ai entamé la lecture de ce dernier opus de Laurent Chalumeau. Bien m'en a pris.

L'histoire se déroule encore une fois sur la côte d'Azur, aux alentours de Grasse.
Les mailles du filet se resserrent de toute part autour de Jean-Rémy Felliaire (délit d'initié, fraude fiscale et corruption active), en particulier celles de la justice. Il pensait être tranquille sur la Côte d'azur, avec son parachute doré et ses millions planqués au Liechstenstein. Maintenant, tout juste peut-il espérer sauver sa liberté, où que ce soit, et quelques millions de sa fortune, car des VAUTOURS en tout genre rôdent autour de lui et de ses billets.

C'est un très bon polar, très rythmé, hilarant parfois. Un vrai petit bonheur de divertissement plein de rebondissements.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Mais le mec, trop tard, parti : "Non parce que moi, des hypermarchés, comme vous savez, j'en ai dirigé une chaîne, plus de quatre cents à travers le monde. Donc je peux vous dire, les conditions de travail d'une caissière, je ne les conseille à personne."
Charlotte dit, "Ah non?"
"Ah mais non ! Quelle horreur. Les pauvres femmes, je vous prie de croire, elles ne sont pas à la fête. C'est insensé, ce qu'elles endurent. On n'imagine même pas !"
Et là, le mec, tranquille, commençant à parler de comment ils faisaient dans les hypers pour briser le personnel. Fabrice scié. Le mec, zéro remords, parlant de ça comme si c'était normal.
"Je vais vous dire, c'est très simple, à l'exception rarissime de métiers créatifs où la terreur est contre-productive, il ne faut pas se raconter d'histoires : en matière de gestion des effectifs, les deux priorités, c'est entretenir le stress et décourager la solidarité. La solidarité entre employés de même niveau, bien sûr. Mais, presque plus encore, entre employés et cadres. Les directeurs de magasins, par exemple. Dès que l'un d'eux commence à prendre pitié de ses équipes, vouloir les ménager, à parler en leur nom, une alarme se déclenche au niveau hiérarchique et des mesures sont prises. Après, je ne connais pas toutes les méthodes parce que vous imaginez bien que j'avais autre chose à faire qu'à m'occuper de ces broutilles. Mais on m'a raconté que ce qui se pratique beaucoup, c'est la technique des périmés."
Fabrice voyait bien ce que c'était, Charlotte sans doute aussi, du fait de leur mère. Mais Romain, non, apparemment, demandant au mec.
"Eh bien, si j'ai bien compris ce qu'on m'a dit, un faux client introduit dans les rayons des produits dont la date de péremption est dépassée - du beurre ou des yaourts, ce que vous voulez, un ou deux exemplaires, ça suffit. Cinq minutes plus tard, des inspecteurs se présentent. Ils tombent sur les périmés. Et voilà. Le chef de magasin, ou de rayon selon les cas, est licencié sec pour faute grave et on n'en parle plus."
Romain dit, "Putain les enfoirés, je le crois pas."
"Ou ce qu'on m'a dit aussi, c'est, une caissière cherche à mobiliser les autres - je ne sais pas, moi : pour réclamer des pauses pipi plus longues ou abaisser le nombre minimum d'articles qu'elles doivent scanner à la minute. Bref, elle devient un problème. C'est très simple. Un faux client s'arrange pour passer à sa caisse sans payer ses achats. Par exemple, des tranches de saumon cachées sous un six-pack d'eau minérale à code-barres amovible, donc qui reste dans le caddy. La caissière ne voit rien, mais les vigiles, prévenus, interceptent le faux client. La responsabilité de la caissière est entière, sa complicité est envisagée. Dans le doute, elle est mise à pied pour faute grave, ou lourde, je ne sais plus le terme exact."
Romain dit, "Il y a des gars, leur boulot, c'est passer du saumon sous un six-pack d'Evian pour faire virer des gens ?"
"Ma foi, dès lors que ça se pratique, il va à l'évidence falloir que quelqu'un s'en charge."
Charlotte dit, "Tous ces plans tordus, là, c'est vous qui aviez l'idée ?" Trouvant le mec moins charmant, tout à coup, il semblait.
"Oh pitié, non. Heureusement pour moi, grand Dieu, comme je vous disais, j'avais autre chose à faire, quand même, à mon niveau. Non. Ce sont des choses qu'on laisse aux cabinets spécialisés."
Romain dit, "Spécialisés dans la pose de périmés dans les rayons ?"
"En fait, c'est une fusée à deux étages. Nous, en tant que groupe, on externalise ce genre de tâches. On s'adresse à des cabinets de conseil en GRH, gestion des ressources humaines, et ingénierie sociale."
"Ah bon ?" Romain et Charlotte faisant des têtes comme s'ils entendaient parler de ça pour la première fois.
"Il en existe des centaines en France. C'est en pleine expansion. On les mandate pour 'dynamiser la GPEC', et 'sécuriser l'évolution de nos contrats de travail', sans que ça coûte un centime - à part les honoraires du cabinet, bien sûr. C'est très commode."
"Et donc là, il se passe quoi ?"
"Eh bien, donc, les idées de 'dynamisation de la gestion prévisionnelle', ce sont généralement les cabinets qui les ont. Et l'exécution est ensuite confiée à des sociétés de sécurité. Des agences de vigiles, si vous préférez, comme vous avez dans tous les centres commerciaux. Officiellement, ils sont censés prévenir la fauche. Mais tant qu'ils y sont, ils surveillent les employés au moins autant que les clients, si ce n'est plus. Et quand il faut montrer un dossier pour compromettre quelqu'un, ce sont tout naturellement eux les mieux placés."
"C'est bien comme métier."
"Vous savez, les gens qui font ça, je doute que ce soit par vocation. Un peu comme ceux qui travaillent dans les hyper en fait."
Charlotte, pensant peut-être à leur mère qui avait vécu exactement ça, dit que c'était dégueulasse. Le mec tendit son verre à Romain pour qu'il le resserve en vin. "Je ne vous dit pas, si c'est juste ou injuste, je vous explique comment c'est. Vous me posez la question, je vous réponds franchement. C'est par respect pour vous. Maintenant, si vous préférez, je vous sors les salades habituelles, là, les trucs attrape-couillons que nous pondent nos publicitaires et que les dir-coms récitent après devant les journalistes. Je peux aussi, hein. Vous me dites. Mais je pensais, là, on discute, autant se dire les choses, non ?"
Charlotte dit, "Ah non, c'est sûr. C'est mieux de se dire la vérité."
Le mec les partouzait là.
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"C'est normal que ce soit une partouze ?"
Elle dit, "Quoi ?"
"Là, ta fête, en fait, c'est pas une fête. C'est une partouze. Pourquoi tu me l'as pas dit ? T'avais peur que je vienne pas ?"
"Mais enfin, qu'est-ce que tu racontes ! C'est pas une partouze. T'es malade. Qu'est-ce qui te fait dire que c'est une partouze ?"
Du menton, il lui montra tous les bols et petits saladiers disposés un peu partout, remplis à ras bord de préservatifs. Et chaque fois, à côté, une boîte de Kleenex.
"T'as vu le look des bonnes femmes ? Et ça, là, dans les bols, c'est des apéricubes ? C'est pas grave. Juste le truc, c'est de le savoir."
Et là, quand même, la petite avocate blonde percutant et disant : "Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu, t'as raison. C'est une partouze. Putain de merde, je le crois pas, ça ! On est à une partouze !"
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Et son blé, à ce niveau-là, c'est rien de dire que ça a perdu toute proportion avec sa contribution réelle au bonheur de l'humanité. Mais c'est comme ça et même si on ne fait rien, je te dis, tout gros pourri qu'il est, il a de fortes chances de s'en tirer sans casse et de profiter de sa thune. Alors que si, comme je propose, on le met à l'amende, okay, il ressort libre, mais au moins, là, on est sûr qu'il aura payé quelque chose
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On va lui faire ça à la Beyrouth, avec un peu de Guantanamo : privation de sommeil, rien à boire, rien à bouffer et pas le droit d'aller pisser pendant huit heures.
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Ce métier, la base, c'est la méfiance, la parano, toujours sur le qui-vive. Or, tu sais quoi ? La méfiance, c'est un muscle, tu le fais pas travailler, il s'atrophie. La méfiance atrophiée, dans notre job, c'est pas bon.
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