AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782353060535
316 pages
Editions La Branche (01/02/2013)
3.44/5   18 notes
Résumé :
" Le commandant fut happé par l'idée que, dans une ironie malencontreuse du sort, il était en train de vivre ce qu'il avait ardemment désiré au fil de sa longue et monotone carrière: la rencontre avec un tueur considérable, une bête de sang demeurée inconnue des forces de police. Et c'était là, durant la merde de ce vendredi 13, ultime nuit de garde de sa longue carrière, qu'il découvrait son existence, et qu'il se retrouvait soumis au bon plaisir de ce que la Mart... >Voir plus
Que lire après Hypérion victimaire, Martiniquais épouvantableVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Quel bonheur et quelle joie de recevoir en exclusivité deux livres gentiment envoyés par une maison d'édition que je ne connaissais pas encore…

Je remercie Les Editions La Branche pour la confiance qu'ils m'accordent.

Cette maison d'édition toute nouvelle s'emploie à publier, je cite, « une nouvelle génération de polars modernes, courts, incisifs et rythmés, rassemblés sous une collection inédite dirigée par le « poulpesque » Jean-Bernard Pouy». Plusieurs collections ayant chacune sa spécificité y contribuent. le livre que je présente aujourd'hui appartient à la sélection « Vendredi 13 ». Pour cette collection, la maison d'édition a fait le pari de demander à treize écrivains de renom de leur fournir treize romans d'action contemporains ayant pour fil conducteur cette date. Voici donc treize romans qui, selon les dires de l'éditeur, réunissent ce qui peut apparaitre comme « le plus représentatif possible des diverses tendances du roman français ». Cette collection contient ainsi une belle brochette d'écrivains triés sur le volet afin de démontrer que le roman noir est « un genre littéraire qui englobe tous les autres, un point de vue sur le monde qui s'adapte à tous les styles, une contrainte d'écriture qui, loin de restreindre la liberté de l'écrivain la fait jaillir de la façon la plus inattendue. »

Suivant la présentation alléchante de cette maison d'édition, voici quelques mots concernant l'auteur de ce livre. Né à Fort-de-France en 1953, Patrick Chamoiseau est un auteur prolifique qui aime varier les plaisirs : romans, contes, essais, scénarii, bande dessinées, autobiographies, textes pour le théâtre. Nous pourrions croire qu'il s'est arrêté là, cependant ce serait mal le connaître. Cet homme est avant tout un grand défenseur du créole. Il est à ce titre considéré comme un grand théoricien de la créolité et cela se ressent fortement dans le livre que j'ai reçu. Récompensé à maintes reprises par différents prix et notamment le très recherché prix Goncourt en 1992 pour son roman Texano, cet écrivain a réussi à m'époustoufler. Pour reprendre une célèbre réplique de Tintin, des Dupont et Dupond, « je dirai même plus » : il a réussi à me porter de bout en bout alors que des réflexions d'ordinaire essentielles à mes yeux pour abandonner ma lecture m'ont taraudée : «Ce n'est pas un policier. le genre policier est un prétexte ici. Où est le rythme ? Où est l'intrigue ? »




Résumé de la quatrième de couverture :
« le commandant fut happé par l'idée que, dans une ironie malencontreuse du sort, il était en train de vivre ce qu'il avait ardemment désiré au fil de sa longue et monotone carrière : la rencontre avec un tueur considérable, une bête de sang demeurée inconnue des forces de police. Et c'était là, durant la merde de ce vendredi 13, ultime nuit de garde de sa longue carrière, qu'il découvrait son existence, et qu'il se retrouvait soumis au bon plaisir de ce que la Martinique avait sans doute produit de plus épouvantable… »Tenu captif, le commandant de police écoute le récit hypnotique du tueur. Car tant que la confession dure, la mort est tenue à distance.



Mon avis:
Eloi Ephraim Evariste Pilon est commandant de police à Fort-de-France. Ce vendredi 13, il effectue une dernière fois une ronde nocturne avant de partir à la retraite et de profiter de ce temps libre pour s'occuper de sa fille qu'il n'a jamais vraiment connu. Toutefois ce soir-là, Eloi Ephraim Pilon tombe nez-à-nez avec un tueur en série qui fait subir à ses victimes les sévices les plus cruels. Commence alors une nuit au cours de laquelle ce policier va affronter le dangereux Hypérion…
Tenu en joug par le tueur, le commandant se voit alors forcé d'écouter les confessions du tueur, un homme habité, dit-il, par« l'Archange », un être qui lui permet de supprimer les personnes nuisibles à la société martiniquaise : maquereaux, dealers etc. Eloi Ephraïm Pilon, apeuré, écoute.

Approche originale, n'est-ce pas? Attention, notre effarement va aller crescendo. Ouvrez bien vos oreilles, mes chers lecteurs, et surtout enlevez vos oeillères. Ici, tout va de travers. Rien ne suit les schémas prédéfinis.

Dès les premières pages on est surpris par la construction très originale de ce livre. Contrairement à l'appellation « roman » aperçue en première page, ce livre comporte trois parties que l'auteur ne nomme pas chapitres comme on pourrait s'y attendre mais bel et bien « Acte ». On revient en arrière, soucieux d'avoir mal lu mais le mot « roman » écrit en lettres majuscules nous interpelle à nouveau. Nous n'avons pas rêvé. Ce livre se présente comme un ovni. Nous poursuivons la lecture, étonnés mais curieux. Rapidement l'ovni s'avère être un vaisseau spatial. Toute une colonie d'étrangetés semble avoir envahi le livre. Ainsi, comme la plupart des pièces de théâtre, le roman s'appuie en grande partie sur des monologues. L'auteur nous apporte également quelques indices scéniques, sonores pour la plupart. Interpellée par cette architecture étrange, je continue ma lecture. La ressemblance avec une pièce de théâtre s'arrête là. Pour autant, Patrick Chamoiseau continue à s'amuser avec son lecteur.
L'histoire en effet nous offre une histoire à deux voix alternées et appuie son intrigue sur les flashbacks incessants de l'un ou de l'autre. Nous sommes ainsi balancés de droite et de gauche, portés soit vers le tueur, soit vers le commandant. Visiblement la nausée causée chez le lecteur par les horreurs du tueur en série n'était pas suffisante d'après l'auteur pour nous posséder. Il faut également qu'il nous donne quelques vertiges, en nous forçant bien souvent à revenir en arrière, afin de nous rappeler quelle est l'identité de l'interlocuteur. Mauvaise qualité littéraire? Méfiez-vous des apparences. L'écrivain ne nous démontre pas ici les méfaits du rhum bu en trop grande qualité. Tout est bien millimétré avec lui. C'est que nos deux impressionnants personnages ont bien plus en commun qu'il n'y paraît….

Rajeunissant totalement le genre policier, ce livre déroutant, mordant est succulent de bout en bout pour un lecteur sensible à la recherche linguistique, à la poésie des mots et des émotions humaines plongées dans leur paroxysme le plus absolu. On continue la lecture, hagard, totalement retourné par une histoire humaine qui touche de par sa grande transversalité : transversalité de style, d'écriture mais aussi de sujet.
Ce livre nous fait visiter tous les genres. Transversal, tel aurait pu être le titre de ce roman. C'est en tout cas le qualificatif que j'emploierai ici pour décrire la capacité de l'auteur à user de la liberté d'écriture dont tout auteur est doté. Avec Patrick Chamoiseau pour écrivain, cette histoire voyage au gré de la liberté littéraire pour choisir la langue dans laquelle l'histoire sera narrée, pour suivre ou non la mode avec laquelle la tradition policière littéraire s'habille d'habitude.


Ici, l'intrigue se base sur des souvenirs et des flashbacks sans cesse renouvelés pour nous présenter deux géants : le commandant de police et le tueur en série.
Pour décrire l'affrontement devant lequel nous sommes soumis, le langage a une place de la plus haute importance. Patrick Chamoiseau aime les mots et il nous le confirme ici en jouant sans répit avec eux. le langage revêt différentes traditions martiniquaises, différents pays et différentes musiques. le langage dont il use est très mélodieux. On a parfois l'impression de l'entendre nous raconter cette histoire. Sauvage, brut, philosophe, sérieux ou discret, le langage est là pour rendre une histoire banale hallucinante et nous offrir en bouquet final une langue explosive en images singulières, choquantes et à mon sens sonores.
Le mot ici devient prétexte ou excuse mais jamais, il ne se suffit. Un mot en cache toujours un autre. Nous commençons le livre en français, puis finissons sans préambule une phrase en latin, en créole, en anglais ou dans toute autre langue. J'ai même aperçu du québécois… Les mots voyagent. Ils valsent. Ils sont singuliers, déchirés, magnifiques. Ils ont même le pouvoir de défier le temps : présent, passé, peu importe, ils sont libres. Tant de linguistiques pour un si petit livre.

Le « polar » est un roman qui traite d'un policier qui résout une énigme? « Mais allez donc vous recycler », pourraient nous rétorquer l'auteur et l'éditeur!

Patrick Chamoiseau nous démontre en effet ici qu'il n'a pas de limites. Tous les mots qu'il emploie participent à créer à la fois une atmosphère chargée d'émotions, une intrigue surprenante, un rythme original mais tout de même haletant, le tout accompagné de réflexions philosophiques.

A travers les flashbacks de nos deux héros, des conversations de l'instant que tous deux se font, alternant monologue et dialogue, Hypérion Victimaire Martiniquais épouvantable, est un ouvrage qui nous apprend à désapprendre: désapprendre la langue pour mieux la parler, désapprendre la Martinique telle qu'elle est véhiculée bien souvent dans les médias pour mieux l'apprécier et désapprendre l'humain pour mieux l'appréhender. Lorsqu'on lit ce livre, on se rend compte que les choses ne sont pas si simples et aussi manichéennes qu'il n'y parait. Ici, l'habit ne fait pas le moine. le meurtrier que l'on côtoie se révèle tellement doux et sensible que l'on se surprend à le plaindre. Parallèlement, le commandant, normalement du côté de la justice de par son statut, manifeste de surprenantes ressemblances avec le tueur en série. Deux hommes réunis en un temps t dans un lieu x… Deux faces d'une même pièce...

Riche à tous points de vue, ce roman policier développe le concept de liberté littéraire en vue, peut être, de démontrer par a + b que le polar n'a pas de frontières.

Lien : http://aupetitbonheurlapage...
Commenter  J’apprécie          30
Dernière nuit de garde pour le commandant de police Eloi Ephraïm Evariste Pilon qui terminera ce vendredi 13 sa longue carrière. Pas fâché d'en avoir fini et de pouvoir enfin s'occuper de sa fille, de profiter de son temps libre, de lire les poètes qu'il aime… Sauf que rien ne va comme prévu et que le sort (le sort, vraiment ?) va le mettre sur le chemin d'un terrible tueur en série, LE tueur dont il a rêvé toute sa carrière en lisant des polars américains, celui qu'il aurait voulu chasser et mettre sous les barreaux. Mal barré, car pour l'instant, c'est lui qui se retrouve avec le canon de l'arme du tueur sous le nez, et qui doit l'écouter sous peine de ne pas finir la nuit.

« le commandant fut happé par l'idée que, dans une ironie malencontreuse du sort, il était en train de vivre ce qu'il avait ardemment désiré au fil de sa longue et monotone carrière : la rencontre avec un tueur considérable, une bête de sang demeurée inconnue des forces de police. Et c'était là, durant la merde de ce vendredi 13, ultime nuit de garde de sa longue carrière, qu'il découvrait son existence, et qu'il se retrouvait soumis au bon plaisir de ce que la Martinique avait sans doute produit de plus épouvantable ».

Et il en a à dire, ce tueur ! Il va en effet passer la nuit à raconter sa vie, dans tous ses détails, et va de ce fait avouer tous ses crimes, car il est « un massacreur, un égorgeur de chose, un défonceur de chair, un déchireur de peaux, un briseur de vertèbres, un démanteleur de hanches, d'épaules et de cous, un écarteleur de poitrine, un dérouleur de boyaux et, parfois, en certaines circonstances, un très goulu buveur de sang », vous voilà prévenus.

Mais il est aussi tout à fait atypique, lisant Césaire, s'essayant à la poésie ou cuisinant avec le sang de ses victimes. Psychopate ? Dingue ? Oui et non. Veut-il se faire absoudre de tous ses crimes en les décrivant par le détail ? Ou bien juste partager sa pauvre vie, faire comprendre ses motivations ? En tout cas il déroule le fil et on comprendra pourquoi il a choisi de le faire dans l'oreille du commissaire et pourquoi ces deux-là se ressemblent plus qu'il n'apparait au départ.

Il faut ajouter que ce roman se passe à Fort-de-France, et que sans jamais y être allé, le lecteur y sera transplanté dès la première page. Les bruits, les odeurs, les cris, la crasse, la beauté, tout est mêlé et indissociable, de même que la langue extrêmement chantante du narrateur (qui s'intercale, on écoute une fois le tueur et une fois le commissaire, chacun ayant des remords et des souvenirs différents). Bien sûr la ville et le pays même ne sont pas décrits sous leur meilleur jour : violence, trafics, pauvreté, immigration, prostitution, alcool, drogue… tout part un peu à vau-l'eau dans les vapeurs du rhum. Mais quelle beauté dans la fange, quel charme dans ce monde interlope !

Impossible de lâcher ce roman d'une ligne tant la langue de Patrick Chamoiseau est chantante et colorée, mélangeant le français au créole, nous faisant voyager, et nous apprenant en passant tout un vocabulaire local truculent aux détours d'envolées lyriques jubilatoires. C'est un délice. Et en plus un vrai polar avec une intrigue bien ficelée, des morts à la pelle, du suspense et une fin pour le moins surprenante.
Lien : http://liliba.canalblog.com/..
Commenter  J’apprécie          40
Avant même de commencer la lecture de ce livre je me suis renseigné sur l'auteur. J'ai alors découvert qu'il avait obtenu le prix Goncourt ce qui est généralement pour moi le signe précurseur d'un style pompeux, prenant forme dans des phrases d'une longueur extrême provoquant rapidement une terrible lassitude. Et j'avoue m'être trompé. Si le style propre à l'auteur est loin d'être simple et les phrases parfois longues au point que l'on oublie en le début, c'est au service d'un récit suffisamment passionnant pour ne jamais laisser l'ennui s'installer. C'est cet unique élément qui fait que l'écriture sophistiquée de Patrick Chamoiseau est, plus qu'acceptable, un véritable plaisir. C'est agréable, imagé et retranscrit presque par les mots l'accent du tueur martiniquais.

En ce qui concerne l'histoire, il y a deux personnages de base. D'abord, Eloi Ephraim Evariste Pilon, commandant de police effectuant sa dernière garde de nuit avant la retraite. Face à lui, la mort violente qu'il s'était attendu à rencontrer tout au long de sa carrière sans jamais la croiser, personnifiée en Hyperion Victimaire, tueur sanguinaire qui pense être habité par un Archange de la mort et rendre justice en son nom. Un pistolet braqué sur l'oeil dès le départ le policier est condamné à attendre sa fin imminente en écoutant le fou qui le tient en joue lui raconter sa nuit, des bribes de vie, comment il est devenue la main armée de l'archange, le regard qu'il porte sur son « oeuvre », la plénitude qu'il ressent une fois sa tâche achevée. En fond, il donne une image désenchantée de la Martinique : les villes, son voisin qui vit dans un taudis, le mysticisme ambiant, le rhum, la jeunesse qui se perd dans la drogue et la délinquance... D'abord partagé entre la crainte de mourir et de laisser derrière lui sa fille sans avoir véritablement eu l'occasion de la connaitre et l'excitation de se trouver enfin face à un tueur en série. Cette situation évolue rapidement : au fil du récit les deux hommes vont sembler de plus en plus distants avant que finalement leur vision du monde les rapproche. Chacun à leur manière, ils ont voulu sauver la Martinique de la gangrène qui la ronge. le policier a choisit la justice, l'autre a choisit la violence. A la fin, la limite entre le bien et le mal est floue au point que l'on se demande qui est le véritable coupable : celui qui tue même si ses victimes sont toutes coupables ou l'homme qui derrière sa morale inébranlable cache de lourds secrets…

A cela s'ajoute la forme du récit. Nous ne sommes pas dans une poursuite puisque les personnages sont déjà face à face et c'est Hypérion qui raconte et guide le lecteur avec une étonnante sensibilité mêlée à un regard froid et une logique implacable. Alors même qu'il ignore tout de l'homme qui se tient en face de lui, il va apporter les réponses à toutes ses questions et paradoxalement lui donner une leçon de vie.

Pour terminer, je pense que ce livre n'est pas accessible à tout le monde ne serait ce que par le niveau de langue utilisé mais aussi parce que l'histoire est tout de même particulière. Pour ma part j'ai véritablement accroché. On a toujours envie de connaitre la suite, chaque étape vers la rencontre de deux hommes que tout semble opposer et qui sont pourtant incroyablement proches. Bien sûr on attend avec impatience ce qu'il va se passer une fois le récit terminé, lorsque le monstre aura fini de se confier : si comme il le dit il a beaucoup de respect pour l'homme agenouillé devant lui, ce dernier reste un représentant de la justice.

Lien : http://megworld.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          20
Une nuit en Martinique : deux truands de bas étage braquent un automobiliste et le forcent à participer à leurs casses. Or ce conducteur s'avère être un tueur.
Face à face en forme de confession entre un tueur et le commandant de police qu'il tient en joue. Il s'agit de l'un des derniers titres de la série "Vendredi 13" qui compte 13 romans écrits par 13 écrivains de renom. Ici c'est Patrick Chamoiseau (prix Goncourt en 1992) qui s'essaie à l'exercice, avec le talent qui le caractérise, dans cette collection de bonne qualité dirigée par Jean-Bernard Pouy.

Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          50
Il fallait bien qu'un jour cela arrivât : je n'ai pas accroché à un roman de la collection Vendredi 13 ! Non pas que le thème ne me plût point. Non pas que cette confrontation ne m'attirât pas. Que nenni ! Non, en fait, j'ai eu du mal avec le style de Patrick Chamoiseau -et en fait, je me souviens que j'avais également eu beaucoup de mal avec son Texaco- : entre citations latines, et mots créoles, je ne comprends pas tout ce qu'Hypérion Victimaire raconte. Et puis, pour être franc, je m'emmerde un peu. Alors peut-être que lire dans le salon d'attente de l'aéroport puis dans l'avion n'est pas le meilleur endroit, surtout que moi, un deuxième voyage aéroporté -eh oui, j'ai fait mon premier vrai vol en mars 2013 si j'occulte un précédent vol de 45 minutes mouvementées lors de mon service militaire (beurk), dans un coucou à hélices d'une vingtaine de places, au dessus de la ville de Saint Dizier (re-beurk, que les Bragards me pardonnent, mais la base aérienne 113 n'est pas un bon souvenir de leur ville- m'angoisse un tantinet ? Qu'il eut fallu que je lusse bien confortablement dans mon canapé ? Oui, mais non (ce qui ne veut absolument rien dire).
Lien : http://www.lyvres.over-blog...
Commenter  J’apprécie          10


critiques presse (1)
Culturebox
16 avril 2013
A travers cette maïeutique, cet accouchement de l’âme du tueur, et le croisement de son histoire avec celle du commandant, Patrick Chamoiseau nous entraîne dans une allégorie de la Martinique, dans son histoire, son présent, et ses dérives, avec tout son talent de conteur, de maître créole de la parole.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Le commandant n’eut pas de suite conscience que le monstre lui parlait : l’évidence était l’effrayant pistolet, d’autant plus redoutable qu’on le sentait graissé, lustré et mignonné d’une sorte monomaniaque. L’immobilité majestueuse du canon indiquait que rien dans les muscles de l’énorme bras du tueur n’échappait à une totale concentration. Le monstre paraissait impavide, ni impatient de tuer, ni excité à cette idée, ni même seulement troublé de mettre en joue un officier de police : l’arme semblait brandie par un démon de pierre, elle rayonnait d’une énergie de pierre, et paraissait fusionnée à l’index qui se maintenait aux limites du désastre.
Commenter  J’apprécie          20
Qui donc, moi qui te parle inspectère, je le fais avec respect car j'ai connu le tranchant de l'autorité, et quand on a connu le tranchant de l'autorité, on connait le respect : on respecte les gens, on respecte la police, on respecte Dieu et les bêtes-à-bon-dieu, les cimetières et les églises, on respecte l'école et les stades de football, on respecte les femmes, et on respecte la question de l'amour ; et dès lors, le respect n'est pas une manière à images mais une "marche-ou-crève" qui s'est inscrite dans ta peau, dans tes os, dans ton sang !
Commenter  J’apprécie          20
Le commandant fut happé par l’idée que, dans une ironie malencontreuse du sort, il était en train de vivre ce qu’il avait ardemment désiré au fil de sa longue et monotone carrière : la rencontre avec un tueur considérable, une bête de sang demeurée inconnue des forces de police. Et c’était là, durant la merde de ce vendredi 13, ultime nuit de garde de sa longue carrière, qu’il découvrait son existence, et qu’il se retrouvait soumis au bon plaisir de ce que la Martinique avait sans doute produit de plus épouvantable.
Commenter  J’apprécie          10
Soûlé par tant de science, je me dis qu’il était sans doute allé à l’Université, ou alors qu’il avait fumé le tiers d’une encyclopédie, mais je restais vraiment estomaqué de découvrir un semblant de culture et de connaissance dans ce qui n’était pour moi qu’une poubelle ambulante.
Commenter  J’apprécie          20
Le commandant fut happé par l'idée que, dans une ironie malencontreuse du sort, il était en train de vivre ce qu'il avait ardemment désiré au fil de sa longue et monotone carrière : la rencontre avec un tueur considérable, une bête de sang demeurée inconnue des forces de police. Et c'était là, durant la merde de ce vendredi 13, ultime nuit de garde de sa longue carrière, qu'il découvrait son existence, et qu'il se retrouvait soumis au bon plaisir de ce que la Martinique avait sans doute produit de plus épouvantable...
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Patrick Chamoiseau (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrick Chamoiseau
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
Quel roman écrit dans un prodigieux cocktail de créole et de français remporta le prix Goncourt en 1992 ? Il raconte l'histoire d'un quartier de Fort-de-France…
« Texaco » de Patrick Chamoiseau, c'est à lire en poche chez Folio.
autres livres classés : dialoguesVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (34) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}